Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1909-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1909 01 octobre 1909
Description : 1909/10/01 (A76)-1909/12/31. 1909/10/01 (A76)-1909/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6112552s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières407
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 63
- .......... Page(s) .......... 73
- .......... Page(s) .......... 115
- .......... Page(s) .......... 125
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 311 -
Mâtho, où la réalité revêt une horreur, dont approchent à peine
les plus effrayantes scènes de l'Enfer du Dante.
Débauche d'un merveilleux rêve babylonien, disait M. Larrou-
met. Erreur, ce n'est point un rêve, c'est une page d'histoire,
appuyée sur une érudition, prodigieuse et dont chaque détail
important pourrait être facilement justifié. Mais c'est en même
temps une toile que seul pouvait brosser un artiste tel que fut
Gustave Flaubert.
La Tentation de St-Antoine avait enfin paru en 1874. Je n'en
dirai rien, sinon qu'elle prouve, plus encore que Salammbô,
l'étendue des connaissances de son auteur. L'intérêt manque
à cet interminable mystère, sans action et sans vie. Il n'en
faillit pas moins valoir à son auteur un honneur qu'il n'avait
pas rêvé. Badaud, comme tout bon Rouennais — Corneille
disait jadis tout Parisien —, Flaubert n'eût pas manqué d'aller
chaque année faire un tour à la Foire St-Romain. Or, un jour,
qu'en compagnie de Lapierre et de G. Sand, il était entré au
théâtre St-Antoine, Lapierre s'empressa d'informer de sa pré-
sence le directeur de la loge : c'était le père Legrain, qu'en-
fants nous avons tous connu. Le brave homme, persuadé que
son théâtre avait l'honneur d'abriter l'illustre auteur de la
pièce, que jouaient chaque soir ses marionnettes, voulait à
toutes forces le présenter au public. Flaubert dut s'enfuir pour
échapper aux acclamations enfantines qui l'attendaient.
Je ne m'étendrai pas davantage sur L'Éducation sentimentale,
pour laquelle la critique se montra très dure. Flaubert, quoi
qu'on ait dit, d'abord surpris, ne s'obstina pas à considérer
comme un chef-d'oeuvre cette histoire, décidément terne; il
regrettait seulement, après 1870, de l'avoir publiée : il y aurait
joint la guerre, l'invasion, Sedan.
« Te figures-tu, disait-il à Ducamp, le parti que l'on pourrait
tirer de certains incidents? L'empereur écroulé dans un coin
de sa grande calèche, morne, les yeux ternes, fumant une ciga-
rette par contenance, impassible avec une tempête qui se dé-
chaîne en lui. A ses côtés, ses aides de camp, un général prus-
sien. Tout le monde est silencieux, les regards sont baissés,
chacun souffre. A la bifurcation d'une route, on est coupé par
une colonne de prisonniers, qui défile sous la conduite des uh-
lans, le chapska sur le coin de l'oreille, la lance en arrêt. La
Mâtho, où la réalité revêt une horreur, dont approchent à peine
les plus effrayantes scènes de l'Enfer du Dante.
Débauche d'un merveilleux rêve babylonien, disait M. Larrou-
met. Erreur, ce n'est point un rêve, c'est une page d'histoire,
appuyée sur une érudition, prodigieuse et dont chaque détail
important pourrait être facilement justifié. Mais c'est en même
temps une toile que seul pouvait brosser un artiste tel que fut
Gustave Flaubert.
La Tentation de St-Antoine avait enfin paru en 1874. Je n'en
dirai rien, sinon qu'elle prouve, plus encore que Salammbô,
l'étendue des connaissances de son auteur. L'intérêt manque
à cet interminable mystère, sans action et sans vie. Il n'en
faillit pas moins valoir à son auteur un honneur qu'il n'avait
pas rêvé. Badaud, comme tout bon Rouennais — Corneille
disait jadis tout Parisien —, Flaubert n'eût pas manqué d'aller
chaque année faire un tour à la Foire St-Romain. Or, un jour,
qu'en compagnie de Lapierre et de G. Sand, il était entré au
théâtre St-Antoine, Lapierre s'empressa d'informer de sa pré-
sence le directeur de la loge : c'était le père Legrain, qu'en-
fants nous avons tous connu. Le brave homme, persuadé que
son théâtre avait l'honneur d'abriter l'illustre auteur de la
pièce, que jouaient chaque soir ses marionnettes, voulait à
toutes forces le présenter au public. Flaubert dut s'enfuir pour
échapper aux acclamations enfantines qui l'attendaient.
Je ne m'étendrai pas davantage sur L'Éducation sentimentale,
pour laquelle la critique se montra très dure. Flaubert, quoi
qu'on ait dit, d'abord surpris, ne s'obstina pas à considérer
comme un chef-d'oeuvre cette histoire, décidément terne; il
regrettait seulement, après 1870, de l'avoir publiée : il y aurait
joint la guerre, l'invasion, Sedan.
« Te figures-tu, disait-il à Ducamp, le parti que l'on pourrait
tirer de certains incidents? L'empereur écroulé dans un coin
de sa grande calèche, morne, les yeux ternes, fumant une ciga-
rette par contenance, impassible avec une tempête qui se dé-
chaîne en lui. A ses côtés, ses aides de camp, un général prus-
sien. Tout le monde est silencieux, les regards sont baissés,
chacun souffre. A la bifurcation d'une route, on est coupé par
une colonne de prisonniers, qui défile sous la conduite des uh-
lans, le chapska sur le coin de l'oreille, la lance en arrêt. La
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