Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1918-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1918 01 juillet 1918
Description : 1918/07/01 (A85)-1918/09/30. 1918/07/01 (A85)-1918/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58082641
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/01/2012
— 277 —
L'école existe encore; mais elle est devenue une maison
d'habitation. Elle se trouve à droite du sentier qui relie le
cimetière à la fontaine de Sainte-Clotilde.
De mon temps, elle fut bientôt délaissée, à cause de la trop
grande vieillesse du maître. La plupart des enfants allèrent à
l'école de Notre-Dame-du-Bec, où Hauchecorne, un bossu qui
mourut libraire chaussée d'Ingouville, au Havre, était institu-
teur et passait parmi les paysans pour être très savant. Celui-ci
fut remplacé par un jeune homme infirme et de moeurs peu
compatibles avec son rôle d'éducateur, auquel succéda Domi-
nique Vimbert.
Nous devons à ce dernier le peu que nous savons. Sévère à
l'excès, il tirait trop souvent et trop fort nos pauvres oreilles
et nous défonçait les mains en les frappant avec son signal.
On n'est pas parfait. Pourtant il mérita par sa méthode, son
application et son dévouement, la place plus importante de
maître de l'école de Rolleville. Il s'y fit apprécier et estimer de
tous, prit sa retraite en 1884, et mourut trois ans après.
En hiver, chacun de nous apportait à l'école, suivant les
ressources de sa famille, sa brindille ou sa bûche pour ali-
menter le feu du poële.
Combien, dans ce temps déjà lointain, se seraient révoltés
contre la gratuité scolaire, que notre époque trop veule a
acceptée avec reconnaissance!
J'estime que la gratuité procède d'un principe faux et dépri-
mant, qui a ouvert la porte à toutes les convoitises et à tous
les abus. Il est dangereux et mauvais, à mon sens, d'avoir
accoutumé le peuple à accepter une faveur qui ne lui crée
aucune obligation, ne lui demande aucun effort ni aucune
peine, même légère.
Dans ma jeunesse, les indigents sollicitaient le partage du
pain de bienfaisance, et l'école gratuite pour leurs enfants,
lorsque la misère les y forçait. Mais les ouvriers, en général,
mettaient un certain amour-propre à vivre de leurs moyens,
et c'était pour eux un point d'honneur que de payer l'écolage.
Chacun cherchait à améliorer son état et à sortir par la
volonté, le travail, la conduite et l'économie, de l'humble con-
dition qui lui était faite. Mais on ne comptait que sur soi.
L'école existe encore; mais elle est devenue une maison
d'habitation. Elle se trouve à droite du sentier qui relie le
cimetière à la fontaine de Sainte-Clotilde.
De mon temps, elle fut bientôt délaissée, à cause de la trop
grande vieillesse du maître. La plupart des enfants allèrent à
l'école de Notre-Dame-du-Bec, où Hauchecorne, un bossu qui
mourut libraire chaussée d'Ingouville, au Havre, était institu-
teur et passait parmi les paysans pour être très savant. Celui-ci
fut remplacé par un jeune homme infirme et de moeurs peu
compatibles avec son rôle d'éducateur, auquel succéda Domi-
nique Vimbert.
Nous devons à ce dernier le peu que nous savons. Sévère à
l'excès, il tirait trop souvent et trop fort nos pauvres oreilles
et nous défonçait les mains en les frappant avec son signal.
On n'est pas parfait. Pourtant il mérita par sa méthode, son
application et son dévouement, la place plus importante de
maître de l'école de Rolleville. Il s'y fit apprécier et estimer de
tous, prit sa retraite en 1884, et mourut trois ans après.
En hiver, chacun de nous apportait à l'école, suivant les
ressources de sa famille, sa brindille ou sa bûche pour ali-
menter le feu du poële.
Combien, dans ce temps déjà lointain, se seraient révoltés
contre la gratuité scolaire, que notre époque trop veule a
acceptée avec reconnaissance!
J'estime que la gratuité procède d'un principe faux et dépri-
mant, qui a ouvert la porte à toutes les convoitises et à tous
les abus. Il est dangereux et mauvais, à mon sens, d'avoir
accoutumé le peuple à accepter une faveur qui ne lui crée
aucune obligation, ne lui demande aucun effort ni aucune
peine, même légère.
Dans ma jeunesse, les indigents sollicitaient le partage du
pain de bienfaisance, et l'école gratuite pour leurs enfants,
lorsque la misère les y forçait. Mais les ouvriers, en général,
mettaient un certain amour-propre à vivre de leurs moyens,
et c'était pour eux un point d'honneur que de payer l'écolage.
Chacun cherchait à améliorer son état et à sortir par la
volonté, le travail, la conduite et l'économie, de l'humble con-
dition qui lui était faite. Mais on ne comptait que sur soi.
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