Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1913-01-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (A80)-1913/03/31. 1913/01/01 (A80)-1913/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5794245p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
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- TABLE
- Membres du Bureau
- .......... Page(s) .......... 5
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- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 55
- .......... Page(s) .......... 65
- .......... Page(s) .......... 87
- Nécrologie. - Discours prononcé sur la tombe de Gabriel Monmert, membre résidant, par M. le Dr Leroy.......... Page(s) .......... 101
- .......... Page(s) .......... 105
- .......... Page(s) .......... 113
- .......... Page(s) .......... 115
— 30 —
Que mon sommeil se soit quelque peu ressenti de tant de
grands souvenirs d'histoire évoqués, et qu'un écho lointain des
trompettes et des batailles antiques l'ait par moment traversé
dans cette épaisse atmosphère de bird's eye (tabac anglais dit
« oeil d'oiseau » et de scotch whisky qui vous prend si bien à la
gorge, je n'en ai conservé aucun étonnement, car autrement
comment aurais-je entendu des propos si inusités et vu des
choses si extraordinaires, qu'à trente ans de distance, j'ai
tout cela gravé dans la mémoire.
J'étais évidemment dans l'un des postes du grand mur
d'Hadrien, ou quelques Brigantes prisonniers devisaient de
guerre et de chasses, car l'un d'eux, un gaillard qui ressem-
blait à s'y méprendre à notre Pearson, disait dans son patois
à peine saisissable : « Vous voyez ce Gaulois qui dort là comme
une toupie hollandaise, eh bien! dans son pays ce n'est pas
le simple grouse que l'on chasse, c'est le perroquet ! gris, vert,
rouge, jaune, de toutes les couleurs, et, comme vous le pensez
bien, ce sont de beaux oiseaux en plumage et en conversation
quand ils sont chez eux surtout, car ceux que l'on débarque
par ici, de loin en loin, et que l'on garde captifs, n'ont qu'un
vocabulaire très restreint, affaire, sans doute, de changement
de climat et de langue. Quel gibier! sans parler d'un tas
d'autres : le loup, le lion, le tigre. Je voudrais bien voir cela
quelque jour. »
Et puis c'étaient des histoires d'assauts et de surprises, de
chasses aux daims et aux cerfs que je ne saisissais qu'impar-
faitement dans mon rêve, ne parlant pas le brigante, naturel-
lement. Et voici qu'un général romain, le chef de la 6e légion,
peut-être, ou Lollius Urbicus en personne, je ne pouvais le dé-
mêler exactement, m'apparut à la lueur du foyer, coiffé de son
casque, dont la forme, incorrectement relatée évidemment
dans les ouvrages les plus érudits, rappelait à s'y méprendre,
je l'affirme, le casque de liège des troupes coloniales modernes,
celui de sir John lui-même. Et je songeais qu'il n'y a rien de
nouveau sous le soleil.
ouvrages fortifiés où l'on a découvert douze grosses pierres et autels couverts d'ins-
criptions, des médailles et des statues d'Hercule et de la mère des Dieux. — C'est
là, pense-t-on, que Waller Scott écrivit son Épitre à une Dame, avec les fleurs
du mur romain.
Que mon sommeil se soit quelque peu ressenti de tant de
grands souvenirs d'histoire évoqués, et qu'un écho lointain des
trompettes et des batailles antiques l'ait par moment traversé
dans cette épaisse atmosphère de bird's eye (tabac anglais dit
« oeil d'oiseau » et de scotch whisky qui vous prend si bien à la
gorge, je n'en ai conservé aucun étonnement, car autrement
comment aurais-je entendu des propos si inusités et vu des
choses si extraordinaires, qu'à trente ans de distance, j'ai
tout cela gravé dans la mémoire.
J'étais évidemment dans l'un des postes du grand mur
d'Hadrien, ou quelques Brigantes prisonniers devisaient de
guerre et de chasses, car l'un d'eux, un gaillard qui ressem-
blait à s'y méprendre à notre Pearson, disait dans son patois
à peine saisissable : « Vous voyez ce Gaulois qui dort là comme
une toupie hollandaise, eh bien! dans son pays ce n'est pas
le simple grouse que l'on chasse, c'est le perroquet ! gris, vert,
rouge, jaune, de toutes les couleurs, et, comme vous le pensez
bien, ce sont de beaux oiseaux en plumage et en conversation
quand ils sont chez eux surtout, car ceux que l'on débarque
par ici, de loin en loin, et que l'on garde captifs, n'ont qu'un
vocabulaire très restreint, affaire, sans doute, de changement
de climat et de langue. Quel gibier! sans parler d'un tas
d'autres : le loup, le lion, le tigre. Je voudrais bien voir cela
quelque jour. »
Et puis c'étaient des histoires d'assauts et de surprises, de
chasses aux daims et aux cerfs que je ne saisissais qu'impar-
faitement dans mon rêve, ne parlant pas le brigante, naturel-
lement. Et voici qu'un général romain, le chef de la 6e légion,
peut-être, ou Lollius Urbicus en personne, je ne pouvais le dé-
mêler exactement, m'apparut à la lueur du foyer, coiffé de son
casque, dont la forme, incorrectement relatée évidemment
dans les ouvrages les plus érudits, rappelait à s'y méprendre,
je l'affirme, le casque de liège des troupes coloniales modernes,
celui de sir John lui-même. Et je songeais qu'il n'y a rien de
nouveau sous le soleil.
ouvrages fortifiés où l'on a découvert douze grosses pierres et autels couverts d'ins-
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