détournèrent de lui bien des sympathies. Aussi ne reçut-il pas pour ses travaux les récompenses qu'il avait pourtant si bien méritées.
Et puis, il faut bien le dire, si B. Normand était dans l'art du constructeur un homme de génie, il s'entendait peu aux ques- tions financières, et ses travaux, loin de lui rapporter une rétribution très honorable, absorbèrent toute sa fortune.
Aigri, découragé et se débattant péniblement dans des em- barras financiers, il se retira à Rouen vers 1873. C'est là qu'il modifia ou construisit certaines machines que nous avons signalées. Entre temps, vers 1884, il se rendit à Lyon et en plu- sieurs autres endroits. Il poursuivit jusqu'au bout ses études de transformation de machines et de chaudières.
Les deux dernières années de sa vie, il les vécut simplement. Après une longue maladie, il mourut à Sotteville-lès-Roueri le 28 janvier 1888, jour où il accomplissait sa cinquante-huitième année.
Benjamin Normand, a-t-on dit avec juste raison (1), « restera aux yeux de la postérité comme le créateur et le propagateur en France de la machine à détente multiple ».
La Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale ren- dit un hommage posthume à ce célèbre ingénieur. Sur un rap- port très élogieux de Ch. de Comberousse, elle décerna à Ben- jamin Normand, en 1890, son grand prix (douze mille francs) pour tous les perfectionnements dont il avait doté les machines marines (2).
Cette récompense donnait comme une consécration officielle au génie de Benjamin Normand, et couronnait brillamment la belle carrière du savant dont les admirables découvertes étaient si glorieuses pour notre pays.
(1) Emile EVERS, Mémoires de la Société des Ingénieurs civils de France. Augustin et Benjamin Normand. Octobre 1911.
(2) Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, juillet 1890, in-4°.
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