On s'accorde aujourd'hui à reconnaître aux anciennes Aca- démies provinciales une influence considérable sur les pro- grès des sciences et des arts. C'étaient les éléments les plus puissants de la décentralisation. Encourageantes aux jeunes, elles les aidaient à supporter les dures années du début; puis, quand un écrivain avait acquis, grâce à leur protection, la notoriété et l'indépendance, par un juste retour des choses d'ici-bas, l'obligé de la veille était fier de prendre place dans la Compagnie et payait en gloire la dette de reconnaissance contractée envers ses bienfaiteurs.
Tel fut le cas de Thomas vis-à-vis de l'Académie royale de Rouen, dont il fut successivement le lauréat et l'associé.
I
Thomas lauréat à l'Académie de Rouen
C'est à Pierre-Robert Le Cordier, seigneur de Cideville (2), conseiller au Parlement de Normandie, homme de goût, en correspondance suivie avec Voltaire, et bibliophile distingué,
(1) Voir nos précédentes études sur Thomas: 1913, 4e trimestre, et 1914, 3e tri mestre.
(2) Né à Rouen le 2 septembre 1693 mort à Paris le 5 mars 1776, M. de Cide- ville légua tous ses livres à l'Académie qu'il avait fondée. Son Éloge a été prononcé par Haillet de Couronne. — La Bibliothèque de la ville de Rouen possède un curieux manuscrit de Cideville : un Journal de 1743 à 1775.
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