Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1917-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1917 01 avril 1917
Description : 1917/04/01 (A84)-1917/06/30. 1917/04/01 (A84)-1917/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57755108
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
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mouth au 16 août. En supposant une traversée de deux mois,
durée normale à cette époque, on voit que les deux capitaines
durent quitter Saint-Christophe tout au début de l'été, peut-
être même un peu avant.
Chacun d'eux comptait bien obtenir des secours de la métro-
pole par la constitution d'une Compagnie souveraine et
moyennant la renonciation à une indépendance de toute
manière condamnée à disparaître. Cette éventualité, si elle se
réalisait, portait atteinte aux droits de premiers occupants
que les Français installés à Saint-Christophe pouvaient reven-
diquer. Doit-on rechercher dans cette divergence de senti-
ments, dans cette opposition de vues, la cause du départ de
Chantail et des colons qu'il avait su grouper autour de lui?
Tout le laisse à penser. Il fallait un motif bien puissant pour
amener à rompre avec un chef tel qu'Esnambuc, pour engager
ces hommes, relativement tranquilles et assurés du lendemain,
à tenter la fortune sur le continent. Y avait-il déjà dans cette
petite troupe cette horreur des convenances sociales, ce mé-
pris du conventionnel, cette aversion de toute sujétion qui
distingueront bientôt les cosmopolites forbans de la flibuste?
J'ai peine à supposer que le hasard seul guida Chantail dans
cette transplantation et qu'il n'ait pas eu précédemment l'oc-
casion de jeter les yeux sur l'emplacement qu'il choisit. Les
atterrages de la région indécise comprise entre l'Amazone et
l'Orénoque, ses points de relâche, étaient beaucoup mieux
connus des marins normands, et particulièrement havrais,
qu'on peut le supposer. Bien entendu, la connaissance qu'ils
avaient de ces régions se limitait aux côtes et à une faible pro-
fondeur de pays; c'était une vue de périple, à la façon des
cartes hydrographiques, où ce qui apparaît et ce qui importe
surtout est le contour des côtes et leurs approches. Au delà,
ils n'en savaient que ce qu'ils avaient appris des indigènes,
des à peu près, des renseignements vagues, terrifiants ou
séduisants suivant les cas. Mais les indentations du littoral,
les embouchures des fleuves, les îles qui les flanquaient au
large, n'avaient guère de secrets pour eux. Précisément parce
que leurs navigations se faisaient d'escale en escale, — l'At-
lantique franchi ce n'était plus qu'un grand cabotage, — en
jetant l'ancre à leur gré suivant les facilités qu'ils trouvaient
pour leur chargement et la traite avec les tribus sauvages, ils
mouth au 16 août. En supposant une traversée de deux mois,
durée normale à cette époque, on voit que les deux capitaines
durent quitter Saint-Christophe tout au début de l'été, peut-
être même un peu avant.
Chacun d'eux comptait bien obtenir des secours de la métro-
pole par la constitution d'une Compagnie souveraine et
moyennant la renonciation à une indépendance de toute
manière condamnée à disparaître. Cette éventualité, si elle se
réalisait, portait atteinte aux droits de premiers occupants
que les Français installés à Saint-Christophe pouvaient reven-
diquer. Doit-on rechercher dans cette divergence de senti-
ments, dans cette opposition de vues, la cause du départ de
Chantail et des colons qu'il avait su grouper autour de lui?
Tout le laisse à penser. Il fallait un motif bien puissant pour
amener à rompre avec un chef tel qu'Esnambuc, pour engager
ces hommes, relativement tranquilles et assurés du lendemain,
à tenter la fortune sur le continent. Y avait-il déjà dans cette
petite troupe cette horreur des convenances sociales, ce mé-
pris du conventionnel, cette aversion de toute sujétion qui
distingueront bientôt les cosmopolites forbans de la flibuste?
J'ai peine à supposer que le hasard seul guida Chantail dans
cette transplantation et qu'il n'ait pas eu précédemment l'oc-
casion de jeter les yeux sur l'emplacement qu'il choisit. Les
atterrages de la région indécise comprise entre l'Amazone et
l'Orénoque, ses points de relâche, étaient beaucoup mieux
connus des marins normands, et particulièrement havrais,
qu'on peut le supposer. Bien entendu, la connaissance qu'ils
avaient de ces régions se limitait aux côtes et à une faible pro-
fondeur de pays; c'était une vue de périple, à la façon des
cartes hydrographiques, où ce qui apparaît et ce qui importe
surtout est le contour des côtes et leurs approches. Au delà,
ils n'en savaient que ce qu'ils avaient appris des indigènes,
des à peu près, des renseignements vagues, terrifiants ou
séduisants suivant les cas. Mais les indentations du littoral,
les embouchures des fleuves, les îles qui les flanquaient au
large, n'avaient guère de secrets pour eux. Précisément parce
que leurs navigations se faisaient d'escale en escale, — l'At-
lantique franchi ce n'était plus qu'un grand cabotage, — en
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pour leur chargement et la traite avec les tribus sauvages, ils
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