(Contes et Croquis havrais) par M. PAUL HAUCHECORNE
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XXIV
LES RENFORTS
C'est d'ordinaire vers cinq heures de l'après-midi que les renforts envoyés sur le front partent de la caserne pour la gare.
Ah! ces départs, comme ils diffèrent des départs de l'an dernier!... Depuis environ un mois, pour que la foule n'obstrue pas la rue et pour que les soldats conservent leurs rangs, on a été obligé d'établir un service d'ordre tout le long du par- cours, car des femmes se jetaient en pleurant au cou de leur mari; celui-ci laissait passer sa section; le fusil à la main, il embrassait sa femme sur les deux joues, embrassait de même le poulot qu'elle portait et le mioche qui l'accompagnait. Puis il recommençait, longuement, tendrement. Il écrasait sous des baisers sonores le visage endormi du bébé.
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