Fragment du Cent cinquantième chant de retrucci, Venise (1503).
DEUXIÈME PARTIE
Mûr en naissant t En effet, si nous regardons attentivement les livres que la fin du xv° siècle nous a légués, si nous les examinons comme ils le méritent, nous reconnaîtrons que l'inscription latine des portraits de Gaston de Foix est bien applicable à llmprimerie qui, dès ses débuts, venait de produire de pareilles oeuvres.
Nous n'entreprendrons pas de donner la liste de ces ouvra- ges, non plus que leur description : dans un chapitre précé- dent nous avons noté les premiers parus et nos figures en donnent des fragments suffisants pour se faire une idée de ce qu'étaient ces livres déjà remarquables. Aussi sont-ils recher- chés avec une pieuse attention par tout bibliophile assez épris de son art pour se garder de faire comme Falconnet :
Ce savant médecin composait sa bibliothèque d'une façon assez bizarre.
Quand il achetait un ouvrage, fût-il en douze, quinze, vingt volumes, s'il n'y trouvait que cinq ou six pages de bonnes à son avis, il conservait précieusement ces cinq ou six pages, et jetait le reste au feu.
Certes, si tous les lecteurs avaient fait comme ce savant vandale, que seraient devenus les ouvrages publiés pendant les quatre siècles qui se sont écoulés depuis l'invention de l'Imprimerie et dont la statistique suivante va nous donner le nombre :
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