plus en plus par les nombreuses oeuvres d'enseignement aux- quelles il apportait sans compter son dévouement et son savoir, M. Rouette se détachait d'une Association où sa culture litté- raire, l'urbanité de son caractère, la courtoisie de ses rela- tions l'avaient fait justement apprécier.
Vingt ans presque se passèrent; vingt ans, c'est bien long à notre époque. Beaucoup d'entre nous ne connaissaient M. Rouette que de nom. Les anciens, seuls, auraient pu leur dire combien, jadis, sa parole les avait charmés, quelle confiance en l'avenir de la Société était la sienne, quelle puissance de tra- vail il possédait.
Il fallut une circonstance fortuite pour revivifier une affection que le temps n'avait pu que détendre, impuissant qu'il était à la briser. Par un hasard on pourrait dire providentiel, ce fut sous les auspices de Polymnie que M. Rouette fit a la Société une rentrée dont les auteurs ne pouvaient deviner les heureux retentissements.
Je m'en souviens comme d'hier. Le Bureau se trouvait réuni pour élaborer la liste à présenter des Sociétaires suscepti- bles d'accepter les délicates fonctions de jurés du Concours Folloppe, pour l'année 1900. Alors, comme maintenant, peu nombreux étaient ceux de nos collègues disposant d'assez de loisirs pour se consacrer à cet examen laborieux, suffisamment cuirassés contre les récriminations de la Genus irritabile vatum dont Horace signalait déjà la propension à maudire ses juges.
Un d'entre nous, il était jeune à cette époque, proposa M. Rouette. A sa grande honte, il avoue qu'il ne le connaissait pas et que son attention avait seulement été attirée par le titre de professeur de Belles-Lettres qui suivait son nom. Heureusement il était seul ignorant à ce point et cette proposition, acceptée immédiatement, fut ratifiée par la Société dans sa séance du 8 février 1901.
Dans cette fonction, M. Rouette se trouva en mesure de don- ner libre cours à un sens critique affiné par de longues années de professorat. Sa personnalité s'imposa de suite et ses collè- gues lui confièrent le périlleux honneur de faire connaître leurs décisions, de mettre en lumière les beaux vers et les no- bles pensées.
Jusqu'au moment où la mort devait arrêter une carrière qui
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Société havraise d'études diverses" or dc.contributor adj "Société havraise d'études diverses")
