qu'il feust sceu aux sages constumiers et conseilliers qui presens estoient, que on devoit faire. Lequel lieutenant en eust demandé et eu advis au dis assistens, dont une partie d'iceux disoit que, veu la sub- mission de la veuve Alajoute et le témoignage du dit lieutenant et des dis quatre bourgeois ou lieu des dis 4 chevaliers, la dicte estoit acteinte du dit cas et avoit desservy mort, et une partie des autres disoit que le proces n'estoit pas si deuement faict que on y deust asseoir jugement. Et ainsi fut dit par les dis 4 bourgeois, e'est à savoir que le dit procès n'estoit pas si duement fait que jugement y deust être assis par cer- taines raisons qu'ils déclaraient. Par lesquelles contrariétés le cas de- moura en tel estat et fut la dite veuve Alajoute renvoyée en prison!
Une lettre de rémission, donnée au mois de décembre 1425, mit fin, pour la malheureuse couturière, à cette prison préven- tive et nous pensons qu'elle n'avait point été séquestrée dans les basses fosses, sortes d'oubliettes, dont on retrouve la men- tion à cette époque: Thomas Cooley, écuyer anglais, se plaignait en 1429, d'avoir « demouré en la prison (de Sablé), par » l'espace de quatre mois, à grant peine, povreté et misere, par- » tie du temps es fers et partie es ceps de piez et de mains et en » basse fosse. Etienne Drouin, de Familly, prés d'Orbec, détenu » prisonnier à Nogent-le-Rotrou, pendant sept semaines « durant » lequel temps, il fu en la fosse, par lespace d'un mois et lui » firent endurer grant detresse de corps, comme froit, faim et » détresse de corps ».
On s'explique la frayeur que devaient ressentir les prison- niers traités de cette façon et l'on comprend qu'ils cherchaient à s'évader, même en se débarrassant de leurs gardes. Au mois de février 1425, Guillaume Larchevesque, de St-Nicolas-de-Leure, accusé du meurtre de Thomas Broin, obtint des lettres de ré- mission pour s'être échappé des mains de Michel Lecroq, lieu- tenant particulier du bailli de Caux, qui l'emmenait prisonnier à Montivilliers.
Non seulement la justice d'autrefois pouvait avoir des ab- sences de perspicacité, mais ses officiers manquaient aussi quel- quefois de dignité, témoin cette aventure arrivée à l'un d'eux, en 1429, dans la région de Saint-Romain-de-Colbosc :
Comme environ la Saint Jehan Baptiste, dernièrement passée (24 juin), certain descord fut meu entre Jehan Hardi, laboureur, de la paroisse du Parc-Danxtot et Guillaume Le Beust, lieutenant du bailli de Tancarville, pour cause d'un nommé Richard Naquet, clerc de Thomas Fesquehen, viconte de Montivilliers, lequel avait eu débat
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