Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1910-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1910 01 avril 1910
Description : 1910/04/01 (A77)-1910/06/30. 1910/04/01 (A77)-1910/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5754707m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 194 —
M. Siméon Luce, dans sa chronique du Mont-Saint-Michel, n'était
pas une modeste paysanne ayant suivi des autorités mili-
taires, car elle paraît avoir pris la tête d'un effort populaire;
elle est qualifiée de recepteuse (donnant asile aux ennemis) conseil-
lante et favorisante de ceux que les Anglais appelaient des
brigands parce qu'ils défendaient leur patrie contre eux. Il
faut croire que cette femme fit grand tort aux envahisseurs,
car ils lui réservèrent un supplice des plus cruels, celui d'être
enterrée vivante.
Jehanne la Hardie avait été capturée et remise à la justice
du roi, à Falaise, par Thomas Pays, Jehan Jossequinson et Co-
lin Dorel, qui avaient reçu comme prime une somme de six
livres tournois. Nous ne connaissons pas les termes de son
jugement, mais seulement qu'il avait été rendu en la haute
justice de Falaise. Un mandement délivré par le bailli de Caen
au vicomte de Falaise, le 26 avril 1435, ordonne à celui-ci de
payer la prime des soldats puis une quittance datée du 4 sep-
tembre 1436, délivrée par le maître exécuteur de la haute
justice de Falaise, constate que la sentence avait été exécutée.
Voici le texte de ces documents précieux:
Richard Haryngton, chevalier bailli de Caen, au vicomté de Falaize.
Nous vous mandons que des deniers de vostre recepte, vous paiez,
bailliez et délivrez à Thomas Pays, anglois, Jehan Jossequinson et
Colin Dorel, la somme de six livres tournois à eulz due pour leur
paine et salaire d'avoir prinse et délivrée à la justice Jehanne la Har-
die, ennemie et adversaire du roi, nostre dit sire (roi d'Angleterre) et
recepteuse, conseillante et favorissante des brigans ennemis et adver-
saire de notre dit seigneur, laquelle pour ses démérites a esté puis n'a-
guaires excecutée au dit lieu de Faloize, c'est assavoir enfouye toute vive.
La quittance donnée par le bourreau n'est pas moins im-
pressionnante : Jehan Lesmerillon, maistre exécuteur qui avait
été payé largement en recevant 28 sous 4 deniers pour cette
pénible corvée compte: « cinq sous pour avoir mené la victime
» au gibet, dix sous pour avoir creusé la fosse, dix sous pour
» l'avoir enfouie et enfin trois sous quatre deniers pour une
» paire de gants ».
L'histoire de la ville de Falaise, qui a conservé des souvenirs
curieux, n'a point relaté celui-ci et c'est un devoir pour les his-
toriens de le divulguer à la postérité.
M. Siméon Luce, dans sa chronique du Mont-Saint-Michel, n'était
pas une modeste paysanne ayant suivi des autorités mili-
taires, car elle paraît avoir pris la tête d'un effort populaire;
elle est qualifiée de recepteuse (donnant asile aux ennemis) conseil-
lante et favorisante de ceux que les Anglais appelaient des
brigands parce qu'ils défendaient leur patrie contre eux. Il
faut croire que cette femme fit grand tort aux envahisseurs,
car ils lui réservèrent un supplice des plus cruels, celui d'être
enterrée vivante.
Jehanne la Hardie avait été capturée et remise à la justice
du roi, à Falaise, par Thomas Pays, Jehan Jossequinson et Co-
lin Dorel, qui avaient reçu comme prime une somme de six
livres tournois. Nous ne connaissons pas les termes de son
jugement, mais seulement qu'il avait été rendu en la haute
justice de Falaise. Un mandement délivré par le bailli de Caen
au vicomte de Falaise, le 26 avril 1435, ordonne à celui-ci de
payer la prime des soldats puis une quittance datée du 4 sep-
tembre 1436, délivrée par le maître exécuteur de la haute
justice de Falaise, constate que la sentence avait été exécutée.
Voici le texte de ces documents précieux:
Richard Haryngton, chevalier bailli de Caen, au vicomté de Falaize.
Nous vous mandons que des deniers de vostre recepte, vous paiez,
bailliez et délivrez à Thomas Pays, anglois, Jehan Jossequinson et
Colin Dorel, la somme de six livres tournois à eulz due pour leur
paine et salaire d'avoir prinse et délivrée à la justice Jehanne la Har-
die, ennemie et adversaire du roi, nostre dit sire (roi d'Angleterre) et
recepteuse, conseillante et favorissante des brigans ennemis et adver-
saire de notre dit seigneur, laquelle pour ses démérites a esté puis n'a-
guaires excecutée au dit lieu de Faloize, c'est assavoir enfouye toute vive.
La quittance donnée par le bourreau n'est pas moins im-
pressionnante : Jehan Lesmerillon, maistre exécuteur qui avait
été payé largement en recevant 28 sous 4 deniers pour cette
pénible corvée compte: « cinq sous pour avoir mené la victime
» au gibet, dix sous pour avoir creusé la fosse, dix sous pour
» l'avoir enfouie et enfin trois sous quatre deniers pour une
» paire de gants ».
L'histoire de la ville de Falaise, qui a conservé des souvenirs
curieux, n'a point relaté celui-ci et c'est un devoir pour les his-
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