Avant de raconter l'odyssée de notre pseudo espion, il nous faut remémorer les faits qui avaient précédé de quelques jours cet épisode et qui en avaient été la cause directe.
Le mardi 13 août 1415, les habitants du littoral, à l'embou- chure de la Seine, c'est-à-dire ceux de Saint-Denis-Chef-de- Caux, de Sanvic, d'Ingouville et de Graville, virent apparaître une flotte considérable puisqu'elle se composait de 1.800 voiles — indépendamment d'une centaine de navires restés en ar- rière. C'était le roi d'Angleterre, Henri V qui, monté sur son vaisseau : la Tiinité, se disposait à débarquer en France pour mettre le siège devant Harfleur. On sait que c'était la première ville fortifiée à l'embouchure du fleuve puisque l'ancien port de Leure avait été détruit 80 ans auparavant et que le Havre n'existait pas encore.
L'avant-garde de la flotte anglaise arrivait vers 5 heures pour jeter l'ancre devant le village de Saint-Denis-Chef-de- Caux, à l'emplacement du boulevard Maritime actuel, et, comme il était trop tard pour aborder en nombre, le Roi d'An- gleterre décida que l'on ne débarquerait que le lendemain ma- tin. Défense, sous peine de mort, fut ensuite signifiée abord de chaque navire, de descendre à terre avant le Roi. On voulait ainsi empêcher les soldats anglais de se débander pour courir
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