Ce serait une histoire curieuse que celle de ces petits collèges de campagne établis en différents points de la Haute- Normandie avant 1789. Les collèges des grandes villes sont connus; plusieurs ont leur monographie particulière. Celui du Havre, dont Charles Vesque rappelait naguère l'origine et l'organisation, a trouvé son historien en la personne d'un de nos plus érudits concitoyens. Pour les autres, M. de Beaurepaire nous offre un chapitre parfaitement documenté de ses Recher- ches sur l'instruction publique dans le diocèse de Rouen. Mais en dehors de ces établissements populeux, presque toujours richement dotés, il faut signaler des tentatives très intéres- santes de décentralisation, comme on dit aujourd'hui, entre- prises par des professeurs désireux de tirer parti de leur science, ou par des curés de village ambitieux de se rendre utiles en préparant à l'Eglise, aux prises avec la Réforme, des ministres plus dignes que ceux qu'elle avait eus au moyen âge.
A cette dernière époque, on trouvait, dans les centres un peu importants, des écoles dites générales où l'on enseignait la grammaire, c'est-à-dire l'interprétation des meilleurs auteurs de l'antiquité grecque et latine, et les humanités. La guerre de Cent ans entraîna leur ruine, et les clercs qui voulurent acquérir une instruction vraiment solide durent aller à Caen ou à Paris. Cet état de choses, nullement particulier à la Nor-
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