posent à l'esprit investigateur en face du globe que nous'habi- tons : 1° les harmonies de la division ternaire du globe, et 2° les oppositions des continents. Nous dépouillerons cette étude de tout appareil scientifique et technique pour n'avoir à nous occuper que des idées générales et des résultats.
I
Au premier coup d'oeil, rien ne semble plus désordonné, plus livré à ce que les hommes appellent la force inconsciente du hasard, que les lignes déterminées par l'étroit embrassement des eaux et des continents. Mais, éclairés par les constatations des génies, dont nous parlions tout à l'heure, méditons nous- mêmes cette terre dont l'homme a été si longtemps à se donner une représentation exacte, et nous verrons que les masses émergées se divisent 1 en trois groupes principaux qui, si l'on entre dans certains détails, ont entre eux diétroits rap- ports de ressemblance. Quand on les a une fois connus, il est difficile de les contester, plus difficile encore de les oublier.
Les masses continentales se divisent donc en trois groupes. L'Amérique forme par son isolement et son caractère par- ticulier un grqupe à part et sur lequel nous aurons occasion de revenir. On trouve ensuite l'Europe-Afrique et l'Asie-Aus- tralie. Il ne faut pas, en effet, se laisser arrêter aux premières apparences ; on sait à quelles causes souvent peu importantes tient dans certaines régions l'aspect actuel de la planète, et la perturbation qu'apporterait dans certaines de nos cartes un changement de niveau de 10 à 20 mètres en plus ou en moins dans la surface des mers. Pour procéder scientifiquement, il ne faut donc pas s'arrêter à ces détails; il est nécessaire de juger'les choses par masses et par causes générales. A ce point de vue on s'apercevra bientôt que la dépression dont la mer Caspienne et la mer d'Aral occupent le fond, dépression qui se continue jusqu'à l'Océan Glacial arctique, est la vraie limite, 'la seule qui sépare l'Europe de l'Asie.'D'autre part, au-delà de la mer de Chine, le monde d'îles qui relie la Mal'aisie à l'Aus- tralie montre'bien lés hauts fonds de l'Océan dans Ces régions, il indique, en hiêmé temps, que l'Australie n'est que la partie la plus élevée, l'Acropole si l'on veut, d'un continent envahi par les eaux et qui aurait pu, dans d'autres conditions, devenir le rival de l'Afrique.
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