battants qui restent encore en vie. Voilà comment se produi- sent les mythes et comme, même de nos jours, l'imagination du peuple porte les sens à s'illusionner quand il y iva de leur honneur ou de leur foi. r
On raconte, toujours sans se douter de i'imposèibilité du fait, que le monastère fut sauvé par une nuée, d'oiseaux. Au son dû canon, des milliers se sont rassemblés verticalement au-dessus dés navires ennemis. D'en haut ils Sentaient en telle abondance que leurs excréments formaient Une couche terreuse comme du guano,-si épaisse enfin qu'elle empêchait les vergues et les cordes de fonctionner, et les canons s'em- bourbaient sous plus d'un mètre de ces ordures.
Si dès oies ont pu sauver l'ancienne forteresse du Câpitolé, c'est aux oiseaux de mer qu'on rapporte l'honneur d'avoir protégé le « Solovetzky Monastir ». On se demande vainement comment, de nôtre vivant, a pu se produire cette fable qui aurait sans doute son point de départ dans un fait dénaturé.
Quelque jugementqu'on porte sûr l'utilité de la vie monas- tîqûe, il est indiscutable que ces braves gens ont été, pendant dés siècles, Tàvaht-gàrde de la Civilisation dans lès régions glaciales.
La vie des hommes reste toujours Sujette aux conditions "géographiques. En Afrique, les moines se persuadaient facile- ment que c'est une révolte contre la Providence que de chercher dés améliorations de la nature, et, par. conséquent, ils se contentaient de mener une existence inutile à tresser des cabas et des nattes, ou à ihediter dans les grottes du désert. Ceux de l'Europe, au contraire, s'adonnaient à l'agri- culture et aux occupations sociales, au grand profit de la civilisation naissante. De tels faits démontrent, d'une manière .évidente et convaincante, que c'est le climat qui influe sur la disposition habituelle du corps et par conséquent sur le. carac- tère. C'est la conquête de la nature à laquelle nous devons les plus grandes victoires morales.
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