Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1898-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1898 01 juillet 1898
Description : 1898/07/01 (A65)-1898/09/30. 1898/07/01 (A65)-1898/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57504451
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 395 -
le jugement jusqu'au retour du chef. Un seul a été mis à pied, malgré
son pardon imploré en masse par mes trente hommes.
Dans sa prison, la femmeX... a été félicitée. Le fétiche a répondu cou-
pable et elle a avoué ne pas savoir à qui attribuer la paternité; lechojx
est à faire entre trois gardes civils, un d'Alladah et deux de Savallon ; en
voilà une qui aime le militaire ! En attendant elle est/encore au bloc
pour un mois, jusqu'au retour du résident, parti hier en mission.
. v ■
Un mot sur notre nouvel ami, le résident :
Charmant garçon, pas poseur, ancien sous-officier d'infanterie de
marine, ayant déjà fait ici plusieurs intérimats de hautes fonctions, et
surtout, ayant déjà conduit 11 convois et mené à bien plusieurs expé-
ditions dans le Nord, en territoire révolté. Il a reçu :plusieurs-flèches,
a été empoisonné deux fois, enfin a tué de sa propre main, chiffre
dont il est sûr, de 20 à 25 chefs noirs.
Cela vous montre que c'est un gaillard qui n'a pas froid aux yeux,
avec cela, ne payant pas de mine, chétif d'apparence, tout ..petit, mais
vif et alerte. Depuis environ 15 jours qu'il est ici, le dimanche il déjeu-
nait chez nous, nous dînions chez lui, le jeudi nous-y mangions aussi.
C'était une distraction mutuelle. Il m'a conté bien des épisodes de ses
expéditions ; il y en a d'horribles, mais, comme il dit, le noir est
pire qu'un fauve, si vous ne tuez pas, vous êtes perdu et encore sup-
plicié avec tous les raffinements. Un exemple : Un chef noir a repris
un de ses captifs qui s'était sauvé, comme punition le captif est sus-
pendu contre un mur, par les deux poignets, au moyen de deux cro-
chets de boucher qui traversent les chairs. Le poids du corps déchire
forcément les chairs et le patient finirait par tomber si, raffinement de
cruauté, pour l'aider à se soutenir, un autre croc ne venait se placer
sous le menton de manière à y pénétrer quand la chair des mains est
trop déchirée. Notre ami a trouvé l'individu dans celte triste position,
râlant, pendu depuis trois jours, et, détail horrible, des vers lui ron-
geant la langue. Il n'a pas hésité à l'achever d'un coup de pistolet.
Quant au chef, il a été tué comme un chien, sa case brûlée et ses
troupeaux razziés. Et voilà, en plein pays de protectorat, comment
les noirs comprennent les bienfaits de la civilisation. "!!
Passons maintenant à la manière de couvrir les toits de paille dans
notre pays d'Alladah. La charpente est sommaire : toute en branches
d'arbre plus crochues les unes que les autres, mais c'est là ce qui donne
le cachet à la construction, et tout cela relié avec des lianes, forme
un ensemble assez solide pour y coucher de l'herbe qui, à moitié verte,
à moitié sèche, forme un décor charmant d'un ton de Vert et jaune
qui réjouit l'oeil. Leur paille n'est pas coupée au bas du toit avec la
régularité .normande* et cela n'en est que plus joli. Tous les jours la
le jugement jusqu'au retour du chef. Un seul a été mis à pied, malgré
son pardon imploré en masse par mes trente hommes.
Dans sa prison, la femmeX... a été félicitée. Le fétiche a répondu cou-
pable et elle a avoué ne pas savoir à qui attribuer la paternité; lechojx
est à faire entre trois gardes civils, un d'Alladah et deux de Savallon ; en
voilà une qui aime le militaire ! En attendant elle est/encore au bloc
pour un mois, jusqu'au retour du résident, parti hier en mission.
. v ■
Un mot sur notre nouvel ami, le résident :
Charmant garçon, pas poseur, ancien sous-officier d'infanterie de
marine, ayant déjà fait ici plusieurs intérimats de hautes fonctions, et
surtout, ayant déjà conduit 11 convois et mené à bien plusieurs expé-
ditions dans le Nord, en territoire révolté. Il a reçu :plusieurs-flèches,
a été empoisonné deux fois, enfin a tué de sa propre main, chiffre
dont il est sûr, de 20 à 25 chefs noirs.
Cela vous montre que c'est un gaillard qui n'a pas froid aux yeux,
avec cela, ne payant pas de mine, chétif d'apparence, tout ..petit, mais
vif et alerte. Depuis environ 15 jours qu'il est ici, le dimanche il déjeu-
nait chez nous, nous dînions chez lui, le jeudi nous-y mangions aussi.
C'était une distraction mutuelle. Il m'a conté bien des épisodes de ses
expéditions ; il y en a d'horribles, mais, comme il dit, le noir est
pire qu'un fauve, si vous ne tuez pas, vous êtes perdu et encore sup-
plicié avec tous les raffinements. Un exemple : Un chef noir a repris
un de ses captifs qui s'était sauvé, comme punition le captif est sus-
pendu contre un mur, par les deux poignets, au moyen de deux cro-
chets de boucher qui traversent les chairs. Le poids du corps déchire
forcément les chairs et le patient finirait par tomber si, raffinement de
cruauté, pour l'aider à se soutenir, un autre croc ne venait se placer
sous le menton de manière à y pénétrer quand la chair des mains est
trop déchirée. Notre ami a trouvé l'individu dans celte triste position,
râlant, pendu depuis trois jours, et, détail horrible, des vers lui ron-
geant la langue. Il n'a pas hésité à l'achever d'un coup de pistolet.
Quant au chef, il a été tué comme un chien, sa case brûlée et ses
troupeaux razziés. Et voilà, en plein pays de protectorat, comment
les noirs comprennent les bienfaits de la civilisation. "!!
Passons maintenant à la manière de couvrir les toits de paille dans
notre pays d'Alladah. La charpente est sommaire : toute en branches
d'arbre plus crochues les unes que les autres, mais c'est là ce qui donne
le cachet à la construction, et tout cela relié avec des lianes, forme
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à moitié sèche, forme un décor charmant d'un ton de Vert et jaune
qui réjouit l'oeil. Leur paille n'est pas coupée au bas du toit avec la
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