Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses

Presse et revues

136 pages

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TABLE
- Toast au cours d'une excursion par la Seine sur le Rapide, par M. Robert LEROI
  .......... Page(s) .......... 281
- Valvins-Fontainebleau, par M. HOUDRY
  .......... Page(s) .......... 285
- Conférence à l'occasion du Centenaire de la naissance de Michelet, par M. Robert LEROI
  .......... Page(s) .......... 293
- Les Turcs, par M. Henri FAUVEL
  .......... Page(s) .......... 309
- Les Bains-Douches, par M. le D^r Jules ROGER
  .......... Page(s) .......... 311
- Lettres du Dahomey, par M. THIERRY
  .......... Page(s) .......... 373
- Observations météorologiques de l'année 1898 (juillet, août, septembre), par M. A. DUMENIL
  .......... Page(s) .......... 401
- Procès-Verbaux des Séances
  .......... Page(s) .......... 411

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Alladah, 13 Juillet 1897.

C'est donc demain grande fête en France. Ici, dans les.... grands •
centres tels que Ouid'ah, Porto-Novo et Grand-Popo, on célèbre aussi
la fête Nationale, mais à Alladah, où il ne reste plus un fonctionnaire,
celui chez qui nous avons logé dans le principe ayant quitté ce matin
pour aller à la capitale, la fête se réduit à deux drapeaux que nous
mettrons, demain à la grande entrée de la ferme, et à un déjeuner que
nous offrons au maître d'école qui est en même temps l'interprète du
.gouvernement et qui nous rend quelques services comme tel. Si le roi.
Gigla avait été à Alladah, nous aurions organisé un tam-tam monstre,
avec illuminations, et nous aurions invité sa majesté noire, mais elle
est à Porto-Novo ainsi que le roi d'Abomey, dont nous avons eu la.
visite lors de son passage par Alladah, pour la fête du 14 chez le gou-
verneur. Cet illustre roi dont, je ne sais plus le nom* est le fils du
fameux Béhanzin, et on l'a nommé roi parce que, pendant la cam-
pagne, il a conspiré avec sa mère pour détrôner son père, c'est unirai
garçon boucher comme type, jeune, avec une assez jolie tête, mais
c'est une brute. Il a passé à huit heures du soir; son fils ; à cheval le
iprécédait d'un kilomètre, celui-ci s'est arrêté à notre porte et après
avoir fait notre connaissance, il est retourné dire à son père que nous
l'attendions. Mais le roi n?a pu s'arrêter qu'un instant et nous avons
palabré avec lui devant la porte, à la lueur des flambeaux. Il a accepté
deux bouteilles de Champagne qu'il a emportées.

Il ne boit que de l'eau qu'il emporte avec lui depuis Abomey, car il
craint d'être empoisonné. Le cortège du roi, compris ses femmes et ses
ministres se composait d'au moins cinq cents personnes, et tout cela
marche à la file indienne, car jamais on ne voit deux noirs cheminer
côte à côte.

Je comptais écrire par le courrier du 10, mais le bateau est parti de
Kotonou le 9 et j'étais en tournée avec mes porteurs à Abomey-Galan
pour y chercher nos marchandises. En rentrant j'ai pris quatre -jours
de repos forcé, ayant pincé la fièvre dans mon excursion. Je n'en suis
•pas fâché, car il fallait bien que j'y passasse. C'est agaçant de rester
deux fois quarante-huit heures sans rien faire, avec mal à la tète et
manque d'appétit. J'ai fait la médication ordinaire, purgalion et vomi-
tif, et avec quatre grammes de sulfate de quinine, cela s'est passé assez
vile. Nous sommes en plein travail d'organisation de la ferme..... Les
canards du pays sont curieux, ils sont très grands et ont une crête
rouge, par contre ils sont muets et ça n'est pas un mal. Pas le moindre
cri chez ces messieurs les journalistes. Les coqs par contre sont
bavards, et dès, trois heures du matin, ils entonnent un choeur de
cocoricos étourdissants.

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