Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1898-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1898 01 juillet 1898
Description : 1898/07/01 (A65)-1898/09/30. 1898/07/01 (A65)-1898/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57504451
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
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à 15,000 francs. Il mène ici la vie aussi largement que possible et c'est
un hôte fort aimable. La première journée, j'ai mangé avec les hom-
mes du warf le matin, le soir avec le résident, chez qui j'ai couché.
Mais depuis, M. Mallet, directeur du warf, m'a accaparé. Je mange et
je loge chez lui, et on y est bien; à part la chaleur, je comprendrais la
vie coloniale comme il la mène. Croiriez-vous que les trois employés
du warf: chauffeur, chef manouvrier et comptable, gagnent chacun
500 francs par mois et sont logés, éclairés et chauffés...., qu'ils n'ont
pas six jours de travail par mois, et encore ils ne sont pas contents.
Nous avons travaillé tous les jours à ouvrir nos caisses, à les vider
pour diviser les colis trop lourds, et samedi, mon chef est parti avec
un premier convoi, de Kotonou à Abomey-Calan en pirogue, et
d'Abomey-Calan à Alladah à pied. Il a été mouillé pendant quatre
heures sur huit heures de trajet. Le roi d'Alladah nous fait construire
nos cases à provisions, et il se dépêche, car il sait qu'il n'aura ses
cadeaux que quand l'ouvrage sera terminé. Nous avons actuellement à
notre remise un cook et un boy pour deux ; à Alladah, ma négresse
m'attend, elle aura pour occupation de soigner le ménage, de surveiller
l'intérieur, de me couper les cheveux et de compter les cauris ou
coquillages plus gros qu'une noisette et dont il faut trente-deux pour
faire un centime. Pour me rendre à Alladah, je ferai la route en
hamac ; j'ai arrêté six hamacaires (nom donné aux porteurs). Nous
aurons fini tout notre transport dimanche. Le temps ici est lourd et
humide : tous les jours, deux tornades. La tornade est un orage avec
éclairs à jet continu et l'eau tombe à torrents au point qu'on ne voit
pas à dix pas devant soi. Pour se découvrir, on est sans gêne; à table,
une culotte et un tricot suffisent, et pour travailler ou circuler du
magasin au logis, la culotte, la ceinture de flanelle et le casque consti-
tuent tout l'habillement. Ce qu'on sue, c'est étonnant, je me demande
d'où sort toute l'eau qui découle de ma personne.
M. Mallet me fait demander pour faire une partie de billard.
Je vous quitte pour continuer quand je serai à Alladah.
Alladah, 17 Juin 1897.
Maintenant que je suis dans ma nouvelle résidence, je reprends ma
lettre et vais pouvoir vous donner des détails tout nouveaux pour vous.
Un mot pour vous narrer mon voyage de Kotonou à Alladah. J'ai
quitté Kotonou le 3 Juin et je m'y suis embarqué en pirogue à huit
heures du matin, après avoir pris un chargement de bagages, de quoi
faire couler la barque. Mes chats faisaient naturellement partie du
voyage. J'avais avec moi sept hommes, quatre piroguiers et trois por-
à 15,000 francs. Il mène ici la vie aussi largement que possible et c'est
un hôte fort aimable. La première journée, j'ai mangé avec les hom-
mes du warf le matin, le soir avec le résident, chez qui j'ai couché.
Mais depuis, M. Mallet, directeur du warf, m'a accaparé. Je mange et
je loge chez lui, et on y est bien; à part la chaleur, je comprendrais la
vie coloniale comme il la mène. Croiriez-vous que les trois employés
du warf: chauffeur, chef manouvrier et comptable, gagnent chacun
500 francs par mois et sont logés, éclairés et chauffés...., qu'ils n'ont
pas six jours de travail par mois, et encore ils ne sont pas contents.
Nous avons travaillé tous les jours à ouvrir nos caisses, à les vider
pour diviser les colis trop lourds, et samedi, mon chef est parti avec
un premier convoi, de Kotonou à Abomey-Calan en pirogue, et
d'Abomey-Calan à Alladah à pied. Il a été mouillé pendant quatre
heures sur huit heures de trajet. Le roi d'Alladah nous fait construire
nos cases à provisions, et il se dépêche, car il sait qu'il n'aura ses
cadeaux que quand l'ouvrage sera terminé. Nous avons actuellement à
notre remise un cook et un boy pour deux ; à Alladah, ma négresse
m'attend, elle aura pour occupation de soigner le ménage, de surveiller
l'intérieur, de me couper les cheveux et de compter les cauris ou
coquillages plus gros qu'une noisette et dont il faut trente-deux pour
faire un centime. Pour me rendre à Alladah, je ferai la route en
hamac ; j'ai arrêté six hamacaires (nom donné aux porteurs). Nous
aurons fini tout notre transport dimanche. Le temps ici est lourd et
humide : tous les jours, deux tornades. La tornade est un orage avec
éclairs à jet continu et l'eau tombe à torrents au point qu'on ne voit
pas à dix pas devant soi. Pour se découvrir, on est sans gêne; à table,
une culotte et un tricot suffisent, et pour travailler ou circuler du
magasin au logis, la culotte, la ceinture de flanelle et le casque consti-
tuent tout l'habillement. Ce qu'on sue, c'est étonnant, je me demande
d'où sort toute l'eau qui découle de ma personne.
M. Mallet me fait demander pour faire une partie de billard.
Je vous quitte pour continuer quand je serai à Alladah.
Alladah, 17 Juin 1897.
Maintenant que je suis dans ma nouvelle résidence, je reprends ma
lettre et vais pouvoir vous donner des détails tout nouveaux pour vous.
Un mot pour vous narrer mon voyage de Kotonou à Alladah. J'ai
quitté Kotonou le 3 Juin et je m'y suis embarqué en pirogue à huit
heures du matin, après avoir pris un chargement de bagages, de quoi
faire couler la barque. Mes chats faisaient naturellement partie du
voyage. J'avais avec moi sept hommes, quatre piroguiers et trois por-
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