Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1898-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1898 01 juillet 1898
Description : 1898/07/01 (A65)-1898/09/30. 1898/07/01 (A65)-1898/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57504451
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 379 —
rue Bossuet ; de chaque, côté, des cases, mais les marchands nègres
empiètent tant sur la voie que nous sommes obligés d'enjamber un tas
de marchandises pour passer notre chemin. Et il y en a de toutes
sortes - ananas, pâte de pain non cuite, couverts de fer-blanc, poterie,
tabac, bois à brûler, casquettes et chapeaux, étoffes d'indiennes,
viande, noix de kola et coco, une vraie salade et aucune spécialité;
chacun vend de tout. J'ai mangé des ananas très beaux et bien mûrs à
raison de deux pour 25 centimes ; les mangues, sortes de grosses prunes,
rappelant comme forme le brugnon et comme goût l'ananas, sont de la
taille d'une belle orange. Le noyau tient la moitié du fruit et la
pelure, très épaisse, a un léger goût de térébenthine qui n'est pas
désagréable; ce fruit passe pour anti-fiévreux dans les colonies de
l'Afrique. Pas un café dans la ville; des masses de débits où l'on paie
très cher une boisson chaude, car la glace n'est faite ici que pour les
gros bonnets. Heureusement qu'à bord on nous en donne à discrétion.
Je m'arrête, car je passe mon temps à m'éponger et mon bras colle à
la table. La mer est toujours belle, mais le temps est lourd et écrasant;
la brise souffle, mais elle est si chaude qu'elle vous assomme au lieu
de vous soulager. On est à peu près bien vers dix heures, mais il ne
faudrait pas s'endormir sur le pont. Malgré cela, je continue à me
porter admirablement bien et l'appétit va toujours, c'est le principal
actuellement. Ma ménagerie se maintient bien, mes chats maigrissent
un peu par suite de la chaleur. Nous pensons être à Kotonou le 27 ou
28, c'est probablement de là que vous recevrez ma prochaine lettre, à
moins que je puisse descendre à Grand-Bassam ; cela dépendra de la
force de la barre.
Grand-Bassam, 25.Mai.
Le courrier part ce matin pour Marseille. Beau temps et mer calme.
Nous serons le 27 à Kotonou.
Kotonou, 31 Mai 1897.
Comme je n'ai pas encore pris la mauvaise habitude de la sieste
après déjeuner, j'en profite pour venir un peu causer avec vous afin
d'être sûr que mon courrier sera prêt à partir par le prochain paque-
bot. Dans quelques jours nous entrerons en danse pour nous installer
à AUadah.
Dans ma dernière lettre, je vous annonçais, je crois, que nous arri-
vions à Grand-Bassam. Vous ai-je parlé de notre escale à Béréby, petit
village nègre où là population blanche se compose de deux personnes.
L'un de ces blancs est agent de factoreries et agent des Chargeurs-
rue Bossuet ; de chaque, côté, des cases, mais les marchands nègres
empiètent tant sur la voie que nous sommes obligés d'enjamber un tas
de marchandises pour passer notre chemin. Et il y en a de toutes
sortes - ananas, pâte de pain non cuite, couverts de fer-blanc, poterie,
tabac, bois à brûler, casquettes et chapeaux, étoffes d'indiennes,
viande, noix de kola et coco, une vraie salade et aucune spécialité;
chacun vend de tout. J'ai mangé des ananas très beaux et bien mûrs à
raison de deux pour 25 centimes ; les mangues, sortes de grosses prunes,
rappelant comme forme le brugnon et comme goût l'ananas, sont de la
taille d'une belle orange. Le noyau tient la moitié du fruit et la
pelure, très épaisse, a un léger goût de térébenthine qui n'est pas
désagréable; ce fruit passe pour anti-fiévreux dans les colonies de
l'Afrique. Pas un café dans la ville; des masses de débits où l'on paie
très cher une boisson chaude, car la glace n'est faite ici que pour les
gros bonnets. Heureusement qu'à bord on nous en donne à discrétion.
Je m'arrête, car je passe mon temps à m'éponger et mon bras colle à
la table. La mer est toujours belle, mais le temps est lourd et écrasant;
la brise souffle, mais elle est si chaude qu'elle vous assomme au lieu
de vous soulager. On est à peu près bien vers dix heures, mais il ne
faudrait pas s'endormir sur le pont. Malgré cela, je continue à me
porter admirablement bien et l'appétit va toujours, c'est le principal
actuellement. Ma ménagerie se maintient bien, mes chats maigrissent
un peu par suite de la chaleur. Nous pensons être à Kotonou le 27 ou
28, c'est probablement de là que vous recevrez ma prochaine lettre, à
moins que je puisse descendre à Grand-Bassam ; cela dépendra de la
force de la barre.
Grand-Bassam, 25.Mai.
Le courrier part ce matin pour Marseille. Beau temps et mer calme.
Nous serons le 27 à Kotonou.
Kotonou, 31 Mai 1897.
Comme je n'ai pas encore pris la mauvaise habitude de la sieste
après déjeuner, j'en profite pour venir un peu causer avec vous afin
d'être sûr que mon courrier sera prêt à partir par le prochain paque-
bot. Dans quelques jours nous entrerons en danse pour nous installer
à AUadah.
Dans ma dernière lettre, je vous annonçais, je crois, que nous arri-
vions à Grand-Bassam. Vous ai-je parlé de notre escale à Béréby, petit
village nègre où là population blanche se compose de deux personnes.
L'un de ces blancs est agent de factoreries et agent des Chargeurs-
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