cessivement traverser pour arriver au rang qu'il se trouvait maintenant occuper.
Il faut lire, dans la Monarchie franque de M. Fustel de Cou- langes, le chapitre fort curieux et fort documenté dans lequel il nous présente le palais comme l'institution capitale, l'insti- tution maîtresse de l'époque mérovingienne. Rien n'est plus capable de faire apprécier comme il convient, l'éducation que reçut à fa cour, l'emploi qu'y exerça, la faveur dont fut entouré Dadon, le jeune leude devenu plus tard, sous le nom d'Au- doenus, l'un des plus grands personnages de l'Eglise et de l'Etat.
Un des faits les plus caractéristiques à signaler dans cette existence^ du palais mérovingien, c'est le grand nombre de saints qui y ont passé la première partie de leur vie. Cette cour barbare devait pourtant ressembler aux autres cours, et les rois qui y présidaient (l'histoire ne nous donne là-dessus que des renseignements trop précis), ne savaient guère contraindre le vieux sang germain bouillonnant dans leurs veines. Nous connaissons leur ambition que rien n'arrête, leur cruauté qui aime à se baigner dans le sang de leurs propres frères, leur vie si souvent déréglée contre laquelle luttent, avec Une si méri- toire patience, les évêques du temps. Comment expliquer cette anomalie, cette coexistence d'éléments qui semblent s'exclure?
L'explication se trouve dans une institution trop peu connue et cependant bien digne de l'être, qui avait pour mission de réagir contre la corruption de la cour et les entraînements des passions des princes. Nous voulons parler de la chapelle pala- tine sur laquelle les doctes recherches de dom Pitra ont projeté une lumière jusqu'alors inconnue.
Arrêtons-nous un moment pour en étudier le fonctionnement et la vie. La chose est de conséquence puisque c'est là que s'est formé notre saint Ouen, en compagnie d'une légion de saints appelés pour la plupart à jouer un rôle éminent dans les affaires de leur époque : saint Eloi, saint Arnoul, saint Goeric, saint Faron, saint Didier, saint Romaric, etc.
Dès le temps de Clovis, on voit se constituer la chapelle du palais. Ce nom de chapelle venait de ce que la primitive fonc- tion des clercs, qui représentaient à la cour l'élément ecclésias^
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