fontaine. Ce sonnet va nous donner la mesure du talent de M. Richard Dangin :
Elle tombe, et le sol se sent soudain fleuri ; La forêt fait chanter ses arbres pour lui plaire, Sur elle se complaît la caresse solaire Et le ciel du reflet de son corps a souri.
Tél?un guerrier loyal dont l'orgueil fut meurtri Et qu'a féru l'épée au rythme de colère, Biblis nue est parmi la forêt qu'elle éclaire Comme un joyau de Chair que Zeus aurait pétri. .
Or voici qu'une eau vive a mouillé ses prunelles Et s'épand dans le soir pensif avec un bruit ,De source où survivraient des, angoisses charnelles.
; La chair miraculeuse éclate ainsi qu'un fruit Prodigue de soi-même aux choses fraternelles Et s'offre doucement aux plantes dans la nuit.
» Ailleurs, c'est l'ardent appel de Léandre à Héro :
La mer, la grande mer que nul astre n'enflamme, Héro, gronde entre mon désir et ta beauté ; Mais tes yeux qui sourient en moi sont ma clarté Et m'éclairent la nuit du reflet de ton âme.
» C'est encore Orphée, déchiré par les Bacchantes •
Sa chair triste assouvit leur colère croissante.
Mais la tête, jetée à l'eau qu'elle descend
Pâle dans l'auréole éclatante du sang
Porte en ses yeux éteints l'image de l'absente.
» Enfin, la citation complète du VIII 0 sonnet sur Phryné donnera, avec une nouvelle preuve de maîtrise dans la forme, l'idée du symbolisme où se complaît M. Richard Dangin :
Sous le ciel bleu, sous le ciel divin de l'Attique, Livrant toute sa grâce et sa jeunesse aux yeux, Phryné fait resplendir dans le jour radieux ' Son corps charmant dont le regard est fanatique.
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