laïques remplissant les premières charges du palais des rois mérovingiens.
Ainsi, au commencement du règne de Clovis II (638-656), une hérésie, née comme tant d'autres de l'esprit d'argutie des Orientaux, niait les deux opérations divine et humaine en la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ, d'où le nom de mo- nothelist.es donné à ses sectateurs. Les hagiographes prêtent à notre saint et à saint Eloi, qui pour eux résument toute la vie politique et religieuse de l'époque, une mission qui, du reste, ne fut pas remplie, celle d'aller à Rome représenter en un concile la foi de l'Eglise dès Gaules. La mauvaise doctrine tâchant néanmoins de s'infiltrer dans notre pays, le, roi, selon la ma* nière de procéder du temps, convoque à Orléans, en 642 ou 648^ un concile où la vraie foi est vengée. Là encore, l'action • de saint Ouen et de saint Eloi est prépondérante. ;
L'ingérance du pouvoir civil dans le gouvernement n'était pas sans danger et il était à craindre que les princes besoigneux qui allaient se succéder sur le trône, ne profitassent de leur pouvoir pour faire marché à leur profit des biens de l'Eglise. C'est ce qu'on appelait du nom de simonie parce que c'avait été le crime de Simon le magicien, selon qu'il est raconté aux Actes des apôtres, de vouloir acquérir à prix d'argent, les biens, les pouvoirs spirituels. Bien placé au centre du gouvernement pour voir s'infiltrer peu à peu ces damnables coutumes, saint Ouen les combattit avec l'énergie de son caractère et de sa foi.
Mais au milieu de ces travaux et de ces luttes, l'autorité de Dadon avait crû avec sa sainteté et le moment allait venir où, pour parler comme nos hagiographes, Dieu allait tirer de son obscurité relative, le flambeau de si grandes vertus, pour le placer sur l'insigne chandelier de l'Eglise de Rouen. Aussi cher à Clovis II qu'il l'avait été à Dagobert et à Clotaire II, il devait laisser dans le palais, cet organisme compliqué dont nous avons essayé d'expliquer le fonctionnement, la renommée de son habileté et de ses vertus. Lui-même 1 devait emporter de là, pour l'accomplissement de sa mission future, le souvenir des vertus qu'il avait vu pratiquer par tant de saints, ses collègues, et, en même temps, la connaissance intime des besoins de son époque, tant au point de vue politique qu'au pointde vue reli- gieux. Du reste, en ce temps de haut moyen-âge, comme tou-
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