Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1921-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1921 01 juillet 1921
Description : 1921/07/01 (A88)-1921/09/30. 1921/07/01 (A88)-1921/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5574910v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
RAPPORT
présenté au nom de la Commission d'examen
du concours Folloppe de 1921
par M. LIONEL ELO Y
Membre résidant
Quand nous lisons dans La Bruyère : « Il y a de certaines
choses — et au premier rang la poésie — dont la médiocrité
est insupportable », il nous semble aujourd'hui qu'aux envi-
rons de 1670, l'affirmation tenait plus du lieu commun que de
l'expérience. En vain, objectera-t-on le sonnet d'Oronte ou
l'oeuvre d'épuration du goût entreprise par Boileau et Molière :
Chapelain et Cottin étaient l'exception. La haute formation
classique, qui apportait, à la pensée de Pascal, l'ordre dans
les idées et qui, par la verve de Boileau, maintenait la tradi-
tion du goût, sans couper les ailes à l'imagination ou à la
fantaisie de La Fontaine ou de Molière, procurait à la sensi-
bilité de Racine des cadres merveilleusement souples à son
frémissement. L'Homme, dans ce qu'il a d'éternel et de per-
manent, assurait à la poésie qu'il inspirait une sérénité de
pensée qui garantissait, pour le moins, l'harmonie dans l'ex-
pression. Le romantisme, en faisant du « moi » le centre de
sa poétique, ne devait compter que sur les vigilances indivi-
duelles pour réprimer les manifestations excessives de ce
« haïssable » personnage. Loin de moi le désir de voir revivre
le classicisme dans sa forme du XVIIe siècle; une semblable
erreur nous a valu l'expérience Ponsard, qui porte en soi son
châtiment. Il n'est pas indispensable, ni même suffisant, pour
revenir à l'ordre classique, d'aller chercher ses sujets dans
présenté au nom de la Commission d'examen
du concours Folloppe de 1921
par M. LIONEL ELO Y
Membre résidant
Quand nous lisons dans La Bruyère : « Il y a de certaines
choses — et au premier rang la poésie — dont la médiocrité
est insupportable », il nous semble aujourd'hui qu'aux envi-
rons de 1670, l'affirmation tenait plus du lieu commun que de
l'expérience. En vain, objectera-t-on le sonnet d'Oronte ou
l'oeuvre d'épuration du goût entreprise par Boileau et Molière :
Chapelain et Cottin étaient l'exception. La haute formation
classique, qui apportait, à la pensée de Pascal, l'ordre dans
les idées et qui, par la verve de Boileau, maintenait la tradi-
tion du goût, sans couper les ailes à l'imagination ou à la
fantaisie de La Fontaine ou de Molière, procurait à la sensi-
bilité de Racine des cadres merveilleusement souples à son
frémissement. L'Homme, dans ce qu'il a d'éternel et de per-
manent, assurait à la poésie qu'il inspirait une sérénité de
pensée qui garantissait, pour le moins, l'harmonie dans l'ex-
pression. Le romantisme, en faisant du « moi » le centre de
sa poétique, ne devait compter que sur les vigilances indivi-
duelles pour réprimer les manifestations excessives de ce
« haïssable » personnage. Loin de moi le désir de voir revivre
le classicisme dans sa forme du XVIIe siècle; une semblable
erreur nous a valu l'expérience Ponsard, qui porte en soi son
châtiment. Il n'est pas indispensable, ni même suffisant, pour
revenir à l'ordre classique, d'aller chercher ses sujets dans
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