Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1921-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1921 01 juillet 1921
Description : 1921/07/01 (A88)-1921/09/30. 1921/07/01 (A88)-1921/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5574910v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 230 —
sentiment des premiers Pères de l'Eglise, nous montre le culte
des astres antérieur à celui des héros légendaires dont l'imagi-
nation d'Homère a peuplé le ciel olympien (1).
Soleil, lune et étoiles ont eu leurs statues bien avant Saturne
et Jupiter, et pour les uns comme pour les autres, des croyances
qui n'étaient pas toutes désintéressées eurent bien vite admis
que les dieux résidaient là où se trouvait leur simulacre : d'où
la vénération particulière dont les temples furent l'objet dès
les origines les plus reculées.
D'où vint le succès de ces croyances? De l'attrait du plaisir,
peut-on répondre à l'égard des cultes de Vénus et de Tanît,
joint apparemment aux souvenirs d'une beauté facile restée
légendaire : vraisemblablement Astarté, reine ou courtisane
de Tyr, en Phénicie. N'oublions pas que la Vénus hellénique
a précisément la Phénicie pour origine, comme l'indique
son surnom Aphrodite, du mot grec aphros, qui veut dire
écume. Le culte de cette déesse avait été introduit en Grèce
par les Phéniciens: ce qui a fait dire qu'elle était sortie de la
mer. En parlant d'une de nos danses modernes, les chroniques
mondaines nous diraient qu'elle vient de New-York; les poètes,
plus élégamment, chanteraient la nouvelle Atlantide !
Le culte de Moloch, à la différence de celui de toutes les
Vénus antiques, y compris Tanît, remonterait aux origines
les plus reculées. Moloch, tout comme Baal qui, dans différents
idiômes, ont, selon Renan, la signification analogue de Puissant,
paraissent avoir primitivement désigné un Être supérieur
universel, si l'on peut s'exprimer ainsi, et non le Dieu local et
particulariste qu'il est devenu dans la suite. N'étaient-ce l'ensei-
gnement et les sublimes clameurs des grands prophètes
d'Israël, le peuple juif lui-même eût eu tendance à transformer
Jehovah en un Dieu de royaume, en lutte pour la prééminence,
avec les divinités des peuplades voisines.
Faut-il souscrire pour l'établissement cultuel de Moloch à
l'aphorisme célèbre « Primus in orbe deos fecit timor » qui peut se
traduire: la crainte dans le monde imagina les dieux? Nous ne
le croyons pas. Et sur quoi donc s'appuierait-on pour étayer
cette théogonie ?
Serait-ce sur l'histoire? Comment parler d'histoire, quand il
(1) Histoire Universelle de fiossuet.
sentiment des premiers Pères de l'Eglise, nous montre le culte
des astres antérieur à celui des héros légendaires dont l'imagi-
nation d'Homère a peuplé le ciel olympien (1).
Soleil, lune et étoiles ont eu leurs statues bien avant Saturne
et Jupiter, et pour les uns comme pour les autres, des croyances
qui n'étaient pas toutes désintéressées eurent bien vite admis
que les dieux résidaient là où se trouvait leur simulacre : d'où
la vénération particulière dont les temples furent l'objet dès
les origines les plus reculées.
D'où vint le succès de ces croyances? De l'attrait du plaisir,
peut-on répondre à l'égard des cultes de Vénus et de Tanît,
joint apparemment aux souvenirs d'une beauté facile restée
légendaire : vraisemblablement Astarté, reine ou courtisane
de Tyr, en Phénicie. N'oublions pas que la Vénus hellénique
a précisément la Phénicie pour origine, comme l'indique
son surnom Aphrodite, du mot grec aphros, qui veut dire
écume. Le culte de cette déesse avait été introduit en Grèce
par les Phéniciens: ce qui a fait dire qu'elle était sortie de la
mer. En parlant d'une de nos danses modernes, les chroniques
mondaines nous diraient qu'elle vient de New-York; les poètes,
plus élégamment, chanteraient la nouvelle Atlantide !
Le culte de Moloch, à la différence de celui de toutes les
Vénus antiques, y compris Tanît, remonterait aux origines
les plus reculées. Moloch, tout comme Baal qui, dans différents
idiômes, ont, selon Renan, la signification analogue de Puissant,
paraissent avoir primitivement désigné un Être supérieur
universel, si l'on peut s'exprimer ainsi, et non le Dieu local et
particulariste qu'il est devenu dans la suite. N'étaient-ce l'ensei-
gnement et les sublimes clameurs des grands prophètes
d'Israël, le peuple juif lui-même eût eu tendance à transformer
Jehovah en un Dieu de royaume, en lutte pour la prééminence,
avec les divinités des peuplades voisines.
Faut-il souscrire pour l'établissement cultuel de Moloch à
l'aphorisme célèbre « Primus in orbe deos fecit timor » qui peut se
traduire: la crainte dans le monde imagina les dieux? Nous ne
le croyons pas. Et sur quoi donc s'appuierait-on pour étayer
cette théogonie ?
Serait-ce sur l'histoire? Comment parler d'histoire, quand il
(1) Histoire Universelle de fiossuet.
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