Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1904-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1904 01 juillet 1904
Description : 1904/07/01 (A71)-1904/09/30. 1904/07/01 (A71)-1904/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55680878
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 235 —
de Dieppe et St-Laurent d'Eu. Ce sont là morceaux de
choix, qui suffiraient à la gloire de contrées entières ; chez
nous, à peine y pense-t-on, hypnotisé que l'on est par le reflet
des splendeurs de la cité métropolitaine.
St-Jacques de Dieppe est une cathédrale de la grande épo-
que, de ce génial treizième siècle qui fut pour l'art ogival ce
qu'avait été pour l'architecture grecque le siècle de Périclès.
On y constate ces derniers efforts pour dégager l'art des restes
de la rudesse hiératique des primitifs, et arriver à ce moment
trop fugitif, hélas ! où la force et la noblesse mélangées de la
part de grâce et de délicatesse qui convient, atteignent
l'idéal autant qu'on peut le réaliser ici-bas. C'est un moment
unique. On voudra faire mieux sans y réussir. On fera plus
joli, on ne fera pas plus vraiment beau. Il faudrait attendre do
longs siècles pour qu'une formule nouvelle, se développant à
son tour, passe par les mêmes phénomènes, gravisse les
mêmes sommets, réalise des merveilles de la môme idéale
beauté, pour descendre fatalement vers la même décadence.
A St-Jacques, avant d'arriver à la nef, rivale par ses heureu-
ses proportions, des vaisseaux opulents de nos grandes cathé-
drales du Nord, il vous faut passer par les transepts de la fin du
douzième siècle. Graves, austères, portant encore béantes les
blessures que leur ont infligées et le temps et la main des
hommes, plus cruelle encore, ils ne laissent pas soupçonner les
beautés de l'intérieur. D'autre part, le vaisseau du treizième
siècle a été, pour la suite des âges, comme une longue chaîne
sur laquelle les diverses époques ont brodé à leur guise. Le
quinzième siècle, le seizième, l'époque de la gloire de Jean
Ango et des autres armateurs fameux de Dieppe, alors « l'une
des cités saintes de la géographie », ont multiplié dans les clô-
tures des chapelles et dans la décoration du sanctuaire dédié à
la Mère de Dieu, les merveilles du style ogival finissant et de
la Renaissance à son apogée. De sorte que la vénérable église
est comme un musée sacré qui raconte toutes les péripéties de
l'histoire de la cité.
L'église d'Envermeu vous réserverait, si vous consentiez
à vous y arrêter, des surprises bien intéressantes. Au moins
vous considérerez-vous comme heureusement obligés de visi-
ter la ville d'Eu.
Je sais que vos instants sont comptés, aussi ne vous parlerai-
de Dieppe et St-Laurent d'Eu. Ce sont là morceaux de
choix, qui suffiraient à la gloire de contrées entières ; chez
nous, à peine y pense-t-on, hypnotisé que l'on est par le reflet
des splendeurs de la cité métropolitaine.
St-Jacques de Dieppe est une cathédrale de la grande épo-
que, de ce génial treizième siècle qui fut pour l'art ogival ce
qu'avait été pour l'architecture grecque le siècle de Périclès.
On y constate ces derniers efforts pour dégager l'art des restes
de la rudesse hiératique des primitifs, et arriver à ce moment
trop fugitif, hélas ! où la force et la noblesse mélangées de la
part de grâce et de délicatesse qui convient, atteignent
l'idéal autant qu'on peut le réaliser ici-bas. C'est un moment
unique. On voudra faire mieux sans y réussir. On fera plus
joli, on ne fera pas plus vraiment beau. Il faudrait attendre do
longs siècles pour qu'une formule nouvelle, se développant à
son tour, passe par les mêmes phénomènes, gravisse les
mêmes sommets, réalise des merveilles de la môme idéale
beauté, pour descendre fatalement vers la même décadence.
A St-Jacques, avant d'arriver à la nef, rivale par ses heureu-
ses proportions, des vaisseaux opulents de nos grandes cathé-
drales du Nord, il vous faut passer par les transepts de la fin du
douzième siècle. Graves, austères, portant encore béantes les
blessures que leur ont infligées et le temps et la main des
hommes, plus cruelle encore, ils ne laissent pas soupçonner les
beautés de l'intérieur. D'autre part, le vaisseau du treizième
siècle a été, pour la suite des âges, comme une longue chaîne
sur laquelle les diverses époques ont brodé à leur guise. Le
quinzième siècle, le seizième, l'époque de la gloire de Jean
Ango et des autres armateurs fameux de Dieppe, alors « l'une
des cités saintes de la géographie », ont multiplié dans les clô-
tures des chapelles et dans la décoration du sanctuaire dédié à
la Mère de Dieu, les merveilles du style ogival finissant et de
la Renaissance à son apogée. De sorte que la vénérable église
est comme un musée sacré qui raconte toutes les péripéties de
l'histoire de la cité.
L'église d'Envermeu vous réserverait, si vous consentiez
à vous y arrêter, des surprises bien intéressantes. Au moins
vous considérerez-vous comme heureusement obligés de visi-
ter la ville d'Eu.
Je sais que vos instants sont comptés, aussi ne vous parlerai-
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