Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1904-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1904 01 avril 1904
Description : 1904/04/01 (A71)-1904/06/30. 1904/04/01 (A71)-1904/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5568085f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 156 —
Quelques mois après, nous recevions en effet de lui une étude
non moins substantielle que de lecture agréable: De l'éducation
des filles d'après Molière et Fénelon.
Diard, sans tomber dans l'exagération de certains contempo-
rains — son robuste bon sens l'en préservait — était un fémi-
niste dans la meilleure acception du mot. Pour lui, la femme
n'est ni supérieure ni inférieure à l'homme ; seul son rôle dif-
fère. Obligée par les fonctions que lui impose la nature à une
existence plus intérieure, elle n'en est pas moins susceptible
d'une haute culture intellectuelle.
M'est-il permis d'ajouter, à l'appui de cette opinion, le poids
d'une expérience personnelle de plus d'un quart de siècle? J'ai
été appelé, soit en leçons particulières, soit dans les cours
qu'en 1882 j'ai fondés ici, à m'occuper de l'instruction d'un
grand nombre de jeunes filles, or, j'ai obtenu d'elles des com-
positions historiques, littéraires, voire philosophiques —plu-
sieurs n'ont pas reculé en effet devant l'étude de la philosophie
—sinon supérieures, au moins égales en valeur à celles des bons
élèves de nos colléges d'enseignement secondaire. Pour l'étude
du latin et du grec, le résultat a été le même et mes collègues,
qui professent les sciences, m'ont souvent affirmé, qu'en ce
qui les concerne, ils avaient inutilement cherché chez la
femme ces inaptitudes, aux mathématiques en particulier, que
gratuitement on lui prête.
Le grand argument qu'on nous oppose à nous féministes est
celui-ci : « Tandis que l'intelligence de l'homme va toujours
s'élargissant et s'affermissant, celle de la femme, à un certain
âge, l'expérience le prouve, ne se développe plus. » Mais qui
ne voit que c'est là un pur sophisme? Pourquoi, en effet, le
développement de l'intelligence de la jeune fille d'ordinaire
s'arrête-t-il? C'est uniquement parce que, au moment où, com-
mençant à savoir travailler, elle va pouvoir profiter de l'outil
acquis, les nécessités mondaines, le mariage, la maternité
viennent l'interrompre et lui créer d'autres devoirs. A cet âge.
au contraire, le jeune homme, enfin persuadé de la nécessité
de se créer une situation, se met vraiment à l'oeuvre, et pour le
reste de sa vie. Quoi d'étonnant qu'il aille plus loin !
Des réflexions analogues, le désir de faire des femmes les di-
gnes compagnes de leurs maris, les confidentes de leurs tra-
Quelques mois après, nous recevions en effet de lui une étude
non moins substantielle que de lecture agréable: De l'éducation
des filles d'après Molière et Fénelon.
Diard, sans tomber dans l'exagération de certains contempo-
rains — son robuste bon sens l'en préservait — était un fémi-
niste dans la meilleure acception du mot. Pour lui, la femme
n'est ni supérieure ni inférieure à l'homme ; seul son rôle dif-
fère. Obligée par les fonctions que lui impose la nature à une
existence plus intérieure, elle n'en est pas moins susceptible
d'une haute culture intellectuelle.
M'est-il permis d'ajouter, à l'appui de cette opinion, le poids
d'une expérience personnelle de plus d'un quart de siècle? J'ai
été appelé, soit en leçons particulières, soit dans les cours
qu'en 1882 j'ai fondés ici, à m'occuper de l'instruction d'un
grand nombre de jeunes filles, or, j'ai obtenu d'elles des com-
positions historiques, littéraires, voire philosophiques —plu-
sieurs n'ont pas reculé en effet devant l'étude de la philosophie
—sinon supérieures, au moins égales en valeur à celles des bons
élèves de nos colléges d'enseignement secondaire. Pour l'étude
du latin et du grec, le résultat a été le même et mes collègues,
qui professent les sciences, m'ont souvent affirmé, qu'en ce
qui les concerne, ils avaient inutilement cherché chez la
femme ces inaptitudes, aux mathématiques en particulier, que
gratuitement on lui prête.
Le grand argument qu'on nous oppose à nous féministes est
celui-ci : « Tandis que l'intelligence de l'homme va toujours
s'élargissant et s'affermissant, celle de la femme, à un certain
âge, l'expérience le prouve, ne se développe plus. » Mais qui
ne voit que c'est là un pur sophisme? Pourquoi, en effet, le
développement de l'intelligence de la jeune fille d'ordinaire
s'arrête-t-il? C'est uniquement parce que, au moment où, com-
mençant à savoir travailler, elle va pouvoir profiter de l'outil
acquis, les nécessités mondaines, le mariage, la maternité
viennent l'interrompre et lui créer d'autres devoirs. A cet âge.
au contraire, le jeune homme, enfin persuadé de la nécessité
de se créer une situation, se met vraiment à l'oeuvre, et pour le
reste de sa vie. Quoi d'étonnant qu'il aille plus loin !
Des réflexions analogues, le désir de faire des femmes les di-
gnes compagnes de leurs maris, les confidentes de leurs tra-
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