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regards se tournent sans cesse vers la porte de fer hermétique-
ment close.
De nouveaux venus demandent aux gens ce qu'ils font là,
puis s'arrêtent. Le rassemblement grossit entre les maisons,
toutes fenêtres ouvertes, et le mur de la prison qui se dresse
très haut.
Et cela se passe vers la fin d'un après-midi de janvier gris et
pluvieux.
Soudain, à deux battants, la porte s'ouvre. Tel un rideau de
théâtre qui s'écarte brusquement, elle laisse apercevoir, dans
un cadre étroit, des soldats allemands prisonniers entourés de
soldats anglais.
La vision du groupe rangé au milieu de la cour et tourné
face au public dure à peine quelques secondes. Un ordre bref
retentit et le groupe s'ébranle, se dirige vers la rue. En tête, un
officier anglais fait avec son stick le geste de fendre la foule;
mais devant les soldats qui s'avancent, résolus, elle offre ins-
tantanément un chemin.
Repliée sur deux rangs épais, elle regarde passer les Boches.
Ceux-ci, vêtus d'uniformes défraîchis, paraissent mornes ou
goguenards : les uns, tout jeunes, baissent la tête tristement;
les autres, grands gars barbus, jettent sur le public des regards
méprisants.
Leurs gardiens marchent bon pas, fusil sur l'épaule et baïon-
nette au canon. Le groupe s'éloigne.
Au premier moment, la foule est restée muette, béante de
curiosité : elle avait devant elle des soldats allemands ! Leur
tête, leur allure, leur uniforme, voilà ce qu'elle était accourue
contempler comme un spectacle sensationnel.
Mais en présence de ces hommes aux longues capotes som-
bres, aux bonnets ronds coupés d'un galon rouge, toute sa
haine pour les Boches gronde, éclate. Des femmes crient : « A
mort! » des hommes montrent le poing. On se déplace, on se
pousse, on suit les prisonniers pour les voir mieux et plus
Longtemps.
Conduits par les soldats anglais, aux buffieteries luisantes, les
prisonniers s'en vont vers les quais. Il tombe une pluie fine.
Et, à travers la ville, on croirait voir passer une bande quel-
regards se tournent sans cesse vers la porte de fer hermétique-
ment close.
De nouveaux venus demandent aux gens ce qu'ils font là,
puis s'arrêtent. Le rassemblement grossit entre les maisons,
toutes fenêtres ouvertes, et le mur de la prison qui se dresse
très haut.
Et cela se passe vers la fin d'un après-midi de janvier gris et
pluvieux.
Soudain, à deux battants, la porte s'ouvre. Tel un rideau de
théâtre qui s'écarte brusquement, elle laisse apercevoir, dans
un cadre étroit, des soldats allemands prisonniers entourés de
soldats anglais.
La vision du groupe rangé au milieu de la cour et tourné
face au public dure à peine quelques secondes. Un ordre bref
retentit et le groupe s'ébranle, se dirige vers la rue. En tête, un
officier anglais fait avec son stick le geste de fendre la foule;
mais devant les soldats qui s'avancent, résolus, elle offre ins-
tantanément un chemin.
Repliée sur deux rangs épais, elle regarde passer les Boches.
Ceux-ci, vêtus d'uniformes défraîchis, paraissent mornes ou
goguenards : les uns, tout jeunes, baissent la tête tristement;
les autres, grands gars barbus, jettent sur le public des regards
méprisants.
Leurs gardiens marchent bon pas, fusil sur l'épaule et baïon-
nette au canon. Le groupe s'éloigne.
Au premier moment, la foule est restée muette, béante de
curiosité : elle avait devant elle des soldats allemands ! Leur
tête, leur allure, leur uniforme, voilà ce qu'elle était accourue
contempler comme un spectacle sensationnel.
Mais en présence de ces hommes aux longues capotes som-
bres, aux bonnets ronds coupés d'un galon rouge, toute sa
haine pour les Boches gronde, éclate. Des femmes crient : « A
mort! » des hommes montrent le poing. On se déplace, on se
pousse, on suit les prisonniers pour les voir mieux et plus
Longtemps.
Conduits par les soldats anglais, aux buffieteries luisantes, les
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Et, à travers la ville, on croirait voir passer une bande quel-
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