c'était un volume d'un format presque microscopique, conte- nant la liste des fonctionnaires, des négociants et des bâti- ments du port. Comparé à ceux qui paraissent de nos jours, l'épithète de microscopique ne semble pas exagérée.
De 1793 à 1798, les ateliers de P.-J.-D.-G. Faure furent trans- férés à Montivilliers. Cette imprimerie prit le nom d'Imprimerie du district. Elle était située rue Pont-Caillouard, n° 20, à Brutus-Villiers, nom donné par les révolutionnaires à la ville de Montivilliers. On voit, par un placard daté du 7 avril 1798, que cette ville avait repris son ancien nom et l'imprimerie celui d'Imprimerie des Administrations municipales.
Nous ne saurions clore ce chapitre sans parler de la vie pu- blique de ce célèbre imprimeur havrais.
Les auteurs de la petite Biographie conventionnelle ont dit de lui à propos du procès de Louis XVI : « Aucun membre de la Convention n'a osé, à la tribune, dire des vérités aussi foudroyantes avec autant de force et de sang-froid. » Faure était, en effet, membre de la Convention : il avait été nommé, le 5 sep- tembre 1792, député de la Seine-Inférieure, il avait alors 70 ans. Son élection eut lieu à Caudebec; il était, à cette époque, juge au tribunal du district de Montivilliers. Le 20 septembre de la même année, la présidence d'âge lui échut lors de la première séance de la Convention qui eut lieu dans la salle des Cent Suisses, au Palais des Tuileries (1).
Lors du procès de Louis XVI, sur la question : Le roi peut-il être jugé ? il prit la parole et dans un long discours il exposa son opinion malgré les cris de l'Assemblée. Ce discours a été imprimé par ordre de la Convention sous le titre de : Opinion de P.-J.-D.-G. Faure, député de la Seine-Inférieure, sur le jugement du Roi.
Nous ne pouvons faire mieux que de reproduire le portrait qu'a fait de notre concitoyen l'abbé Julien Loth, dans son re- marquable ouvrage sur Les Conventionnels de la Seine-Inférieure.
Faure mérite les honneurs de l'histoire. Il offre, dans une vie de près d'un siècle, le type parfait de l'homme de bien ; et nous aimons à le saluer comme une des plus nobles figures que l'on puisse rencontrer
(1) Abbé Julien LOTH. — Les Conventionnels de la Seine-Inférieure, Rouen, Cagniard, 1883, p. 112.
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