Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1903-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1903 01 avril 1903
Description : 1903/04/01 (A70)-1903/06/30. 1903/04/01 (A70)-1903/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55491540
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 110 -
corde et de la fraternité. En cet espace de temps, les fautes se
sont accumulées, les aspirations précisées. Le mouvement en
avant, lent à son début, s'accélère chaque jour davantage. Le
pouvoir royal, miné par ceux qui en auraient dû être les sou-
tiens, s'effondre, et bientôt la colère populaire montant à l'as-
saut des Tuileries, va préluder, au jour sanglant où la dernière
noblesse fidèle tombera pour Louis XVI, à la grande époque de
la Révolution, grande par ses créations, grande par ses excès,
mais grande surtout, et c'est ce qui, devant l'histoire, l'absou-
dra de bien des crimes, parce que, contre l'Europe coalisée, en
face de l'âpreté des appétits étrangers, elle aura tenu glorieux
le drapeau de la liberté, rejeté hors du sol français les hordes
lancées à sa curée, préludé enfin à cette merveilleuse épopée
qui conduira nos armées aux confins de l'Europe.
Quelques mois avant la foudroyante apostrophe de Danton
exaltant l'âme française devant les périls de l'invasion, la
municipalité du Havre songeait sérieusement à mettre à exécu-
tion l'article 32 de la section II de la loi du 14 octobre 1791 sur
l'organisation des gardes nationales, prescrivant l'établisse-
ment dans chaque canton d'une compagnie composée de jeu-
nes citoyens au-dessous de 18 ans. Les communes suburbaines
furent invitées à en adresser la liste. Elles s'exécutèrent d'ail-
leurs avec bonne grâce. Cependant, malgré cette bonne
volonté, il ne paraît pas qu'il y ait eu de suite à ce moment.
C'est que cette organisation était avant tout une préparation
pour l'avenir. Les circonstances, plus fortes que la volonté
humaine, étaient peu propices à son établissement. Dans le
désarroi formidable où se trouvait le pays à cette heure, une
obligation était, plus que toute autre, impérieuse. Assembler
les forces de la patrie, créer une armée des débris du
régime disparu, repousser l'ennemi s'avançant déjà sur Paris,
maîtriser l'insurrection imminente en Vendée et dans le midi.
C'est à cette tâche surhumaine que s'attela la Convention, et le
Havre ne fut pas le dernier à répondre à son appel. Dès septem-
bre 1792, une activité prodigieuse régnait dans notre ville. La
proclamation de « La Patrie en danger » avait trouvé nos con-
citoyens prêts à prendre les armes. Le canton du Havre eût
l'honneur de recruter, d'armer, d'équiper à lui seul le 9e batail-
lon de la Seine-Inférieure qui partit pour la frontière en
novembre 1792.
corde et de la fraternité. En cet espace de temps, les fautes se
sont accumulées, les aspirations précisées. Le mouvement en
avant, lent à son début, s'accélère chaque jour davantage. Le
pouvoir royal, miné par ceux qui en auraient dû être les sou-
tiens, s'effondre, et bientôt la colère populaire montant à l'as-
saut des Tuileries, va préluder, au jour sanglant où la dernière
noblesse fidèle tombera pour Louis XVI, à la grande époque de
la Révolution, grande par ses créations, grande par ses excès,
mais grande surtout, et c'est ce qui, devant l'histoire, l'absou-
dra de bien des crimes, parce que, contre l'Europe coalisée, en
face de l'âpreté des appétits étrangers, elle aura tenu glorieux
le drapeau de la liberté, rejeté hors du sol français les hordes
lancées à sa curée, préludé enfin à cette merveilleuse épopée
qui conduira nos armées aux confins de l'Europe.
Quelques mois avant la foudroyante apostrophe de Danton
exaltant l'âme française devant les périls de l'invasion, la
municipalité du Havre songeait sérieusement à mettre à exécu-
tion l'article 32 de la section II de la loi du 14 octobre 1791 sur
l'organisation des gardes nationales, prescrivant l'établisse-
ment dans chaque canton d'une compagnie composée de jeu-
nes citoyens au-dessous de 18 ans. Les communes suburbaines
furent invitées à en adresser la liste. Elles s'exécutèrent d'ail-
leurs avec bonne grâce. Cependant, malgré cette bonne
volonté, il ne paraît pas qu'il y ait eu de suite à ce moment.
C'est que cette organisation était avant tout une préparation
pour l'avenir. Les circonstances, plus fortes que la volonté
humaine, étaient peu propices à son établissement. Dans le
désarroi formidable où se trouvait le pays à cette heure, une
obligation était, plus que toute autre, impérieuse. Assembler
les forces de la patrie, créer une armée des débris du
régime disparu, repousser l'ennemi s'avançant déjà sur Paris,
maîtriser l'insurrection imminente en Vendée et dans le midi.
C'est à cette tâche surhumaine que s'attela la Convention, et le
Havre ne fut pas le dernier à répondre à son appel. Dès septem-
bre 1792, une activité prodigieuse régnait dans notre ville. La
proclamation de « La Patrie en danger » avait trouvé nos con-
citoyens prêts à prendre les armes. Le canton du Havre eût
l'honneur de recruter, d'armer, d'équiper à lui seul le 9e batail-
lon de la Seine-Inférieure qui partit pour la frontière en
novembre 1792.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
- Auteurs similaires Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Société havraise d'études diverses" or dc.contributor adj "Société havraise d'études diverses")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/132
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k55491540/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k55491540/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k55491540/f10.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k55491540
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k55491540