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cun doute, quelques habitations, car, en 1865, des ouvriers
exécutant des terrassements sur une propriété située à environ
cinq cents mètres de l'église (1), découvrirent une sépulture
romaine. Les fouilles mirent au jour une urne contenant des
ossements brûlés, couverte d'une sorte de plateau en terre
rouge, dite de Samos, dont les bords étaient décorés de feuil-
lages en relief. Cette urne était accompagnée d'une sorte de
cruche blanche et de trois petits vases, dont deux étaient
rouges et l'autre en terre noire. Le tout reposait sur un lit de
charbon, dans la couche d'argile qui forme le sous-sol de toute
la contrée (2). Précédemment, on avait trouvé une autre sépul-
ture analogue, mais on n'y attachait alors aucune importance ;
les objets qu'elle contenait furent brisés et les fragments dis-
persés et perdus. Néanmoins, c'en est assez pour attester ici
le passage et le séjour des conquérants de la Gaule.
La période franque n'a laissé aucune trace, et c'est au XIe
siècle seulement que commence pour nous l'histoire de Valli-
querville. A cette époque, l'église, avec ses dépendances, fut
donnée à l'abbaye du Bec, nouvellement fondée (1036). Cette
donation fut confirmée, en 1141, par une charte de Hugues
d'Amiens, archevêque de Rouen (3). Néanmoins, pour une
cause qui nous est inconnue, le monastère ne conserva pas cette
possession, car nous verrons, au XIIIe siècle, un procès entre le
seigneur de Valliquerville et l'archevêque de Rouen, qui tous
deux prétendaient au patronage de la paroisse.
Dès l'origine, les seigneurs de Valliquerville s'appelaient
Valiquet, comme nous l'avons déjà dit, et prétendaient être
issus des comtes d'Evreux dont ils ont quelquefois pris le
nom (4). Le comté d'Evreux avait été donné en 989 par Ri-
chard I, duc de Normandie, à son second fils Robert (5), qui
(1) Cette propriété appartenait alors à M. Leroy, fabricant.
(2) Procès-verbaux de la Commission des antiquités de la Seine-Inférieure, tome II,
page 371.
(3) Dom. Duplessis. Description de la Haute-Normandie, tome I, page 722; cette
abbaye possédait, au XIIIe siècle, une masure à Valliquerville et reçut à celte époque
diverses donations au profit du jardinier du couvent. (Abbé Porée, Histoire de
l'Abbaye du Bec, II, pages 567 et 568.
(4) André de la Roque, dans son Histoire de la maison d'Harcourt, tome I, page 540,
indique un Robert d'Evreux, seigneur de Valliquerville, comme ayant épousé Alice
de Reauvais. Peut-être au lieu de Robert faudrait-il lire Jean d'Evreux ?
(5) Richard Ier n'avait pas eu d'enfants de sa femme Agnès, fille de Hugues,
