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ANNÉE THÉÂTRALE 1818-1819.
La direction ne prend qu'un jour de vacance ;
et dès le 21, elle commence la nouvelle campagne
par les ouvrages lyriques suivants : L'Opera-
Comiqueei Paul et Virginie .Bans celle dernière
pièce, l'artiste Picard fui tellement sifflé, qu'il
dul résilier. L'Artiste par amour, comédie dans
laquelle Carré remplit cinq rôles.
Parmi les artistes nouveaux, nous avons à ciler
Saint-Charles, Elleviou; Saint-Ernest, Haut-con-
tre ; Borgnes, basse taille ; que nous conser-
vâmes longtemps ; Mlle Cerveta, première chan-
teuse; Mme Saint-Ange, duègne.— En attendant
l'arrivée, d'une mère dugazon, Mme Gouget vou-
lut bien se charger de cet emploi.
Jusqu'à l'époque où nous sommes arrivés dans
noire récit, le Havre ne possédait pas de criti-
que théâtral. On ne voyait jamais apparaître
dans la Feuille d'Annonces, seul organe de la
Presse havraise, le plus petit compte-rendu d'une
représentation. — Quelquefois, mais bien rare-
ment, quelques timides réclames sur une pièce
nouvelle ou sur l'arrivée d'un artiste remarqua-
ble, se plaçaient modestement à la quatrième
page, niais il était facile de deviner que la rédac-
tion émanait de l'administration du Théâtre.
Celle abstention a peine à se comprendre dans
une ville déjà aussi importante alors, qu'était
le Havre ; quand, partout ailleurs, de coura-
geux écrivains consacraient leurs veilles à éclairer
leurs concitoyens sur les progrès de l'art dra-
matique et sur la valeur de ses interprètes. Si
cette profession de critique présentait quelques
dangers pour leurs auteurs, ils n'étaient pas de
grande importance. Nous n'étions plus au temps
où Homère, trop violemment critiqué par Zoèle,
obtint de faire crucifier celui-ci. Cette époque
était loin de nous. Enfin, il se trouva un de nos
courageux concitoyens qui, à l'ouverture de
l'année théâtrale, voulut faire sortir la presse
havraise, de ce mutisme par trop persistant.
ANNÉE THÉÂTRALE 1818-1819.
La direction ne prend qu'un jour de vacance ;
et dès le 21, elle commence la nouvelle campagne
par les ouvrages lyriques suivants : L'Opera-
Comiqueei Paul et Virginie .Bans celle dernière
pièce, l'artiste Picard fui tellement sifflé, qu'il
dul résilier. L'Artiste par amour, comédie dans
laquelle Carré remplit cinq rôles.
Parmi les artistes nouveaux, nous avons à ciler
Saint-Charles, Elleviou; Saint-Ernest, Haut-con-
tre ; Borgnes, basse taille ; que nous conser-
vâmes longtemps ; Mlle Cerveta, première chan-
teuse; Mme Saint-Ange, duègne.— En attendant
l'arrivée, d'une mère dugazon, Mme Gouget vou-
lut bien se charger de cet emploi.
Jusqu'à l'époque où nous sommes arrivés dans
noire récit, le Havre ne possédait pas de criti-
que théâtral. On ne voyait jamais apparaître
dans la Feuille d'Annonces, seul organe de la
Presse havraise, le plus petit compte-rendu d'une
représentation. — Quelquefois, mais bien rare-
ment, quelques timides réclames sur une pièce
nouvelle ou sur l'arrivée d'un artiste remarqua-
ble, se plaçaient modestement à la quatrième
page, niais il était facile de deviner que la rédac-
tion émanait de l'administration du Théâtre.
Celle abstention a peine à se comprendre dans
une ville déjà aussi importante alors, qu'était
le Havre ; quand, partout ailleurs, de coura-
geux écrivains consacraient leurs veilles à éclairer
leurs concitoyens sur les progrès de l'art dra-
matique et sur la valeur de ses interprètes. Si
cette profession de critique présentait quelques
dangers pour leurs auteurs, ils n'étaient pas de
grande importance. Nous n'étions plus au temps
où Homère, trop violemment critiqué par Zoèle,
obtint de faire crucifier celui-ci. Cette époque
était loin de nous. Enfin, il se trouva un de nos
courageux concitoyens qui, à l'ouverture de
l'année théâtrale, voulut faire sortir la presse
havraise, de ce mutisme par trop persistant.
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