Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-03-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 03 mars 1888 03 mars 1888
Description : 1888/03/03 (A1,N26)-1888/03/10. 1888/03/03 (A1,N26)-1888/03/10.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55456339
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
A NOS DÉPOSITAIRES
Nous prions nos amis et dépo-
sitaires qui nous doivent un cer-
tain nombre d'exemplaires, de
bien vouloir nous les solder au
plus tôt, ayant besoin de notre
dû.
Afin de régulariser le service,
nos amis et dépositaires sont
invités à nous adresser leur rè-
glement tous les mois, et ce ré-
gulièrement, car dans le cas con-
traire, nous nous verrions for-
cés à notre grand regret de ces-
ser l'envoi.
X"'"ÂB1"M~E'J
Nous y courons bride abattue, et
c'est cette arme monstrueusement
dangereuse, le suffrage universel, qui
une fois encore, va nous précipiter
dans le gouffre. Nous avons pourtant
derrière nous de terribles expérien-
ces ; depuis un demi-siècle, cet ins-
trument de tyrannie nous a soumis
à de rudes épreuves. Eh bien, rien
n'y fait ! C'est à croire que tout sem-
blant de raison est mort en nous, et
qu'affolés, pris de verlige, le préci-
pice va nous engloutir.
Et cela pour près d'un quart de
siècle, car il en va ainsi ; c'est tous
les vingt ans environ, que ces crises
périodiques viennent nous détra-
quer ; le temps qu'une généiation
nouvelle, forte et vigoureuse, brise
les entraves et marche à nouveau.
Ce qui nous fait parler ainsi, c'est
le résultat des élections de diman-
che. Le nom du général Boulange^
— et Boucher aussi — est sorti des
coffres à ordures électorales, avec
une minorité qui prête à réfléchir.
Il y a quarante ans, l'avenir d'un
scélérat de même espèce eut mêmes
prolégomènes. Quoique inéligible, il
fut élu. Son nom passionna l'opi-
nion ; par une propagande habile-
ment conduite, il sut se représenter
comme le sauveur inespéré venant
ouvrir l'ère nouvelle de l'âge d'or.
À tous il faisait risette. Aux conser-
vateurs, il parlait de gouvernement
fort, de respect de toutes les bases
fondamentales ; aux républicains,
de la stabilité du nouveau gouver-
nement et du besoin pour lui de ne
pas effrayer la masse peureuse ; aux
chauvins, il rappelait quil était le
neveu de l'oncle ; aux Socialistes, il
racontait sesheures de prison àHam,
ses longues et laborieuses études
économiques, son approfondisse-
ment des oeuvree de Saint-Simon,
de Fourier, et montrait ses élucubra-
tions sociales et les moyens qu'il es-
pérait employer pour supprimer le
paupérisme.
A ces boniments de pitre, tous se
laissèrentprendre. Résultat, élection
de Louis Bonaparte à la Constituan-
te, et quelques mois après son élec-
tion plébiscitaire £ la présidence de
>4& République^ ^"^■^■^^'•s*i. ..:v.
C'est par ce même tapage que dé-
bute Boulanger. Il garde avec les ro-
yalistes les convenances d'un gentil-
homme, leur rappelle qu'il a les
mains teintes du sang des commu-
nards ; aux Déroulédistes, à Roche-
fort et à toutes les têtes sans cervelle,
ni jugeotle, parle de pââtrie, revan-
che, frontière du Rhin, etc., caracole
sur son cheval noir ou sa locomo-
tive ; pour les prolétaires, il a des
journaux socialistes qui lé prônent
comme le sauveur du peuple., le nou-
veau messie impatiemment attendu.
Et tout cela parce que le suffrage
universel a aecompli en nous son
oeuvre dévastatrice. Semblable a la
maladie dont crève le Kronprinz, la
syphilis électorale a désorganisé les
cerveaux. Faisant miroiter à tous les
yeux une souveraineté aussi vaine
qu'absurde, il laisse les esprits déso-
rientés, ne sachant de quel côté di-
riger lc'"'« efforts pour sortir du ma-
laise dont, ils souffrent. Il promet
monts et merveilles, et les années s'a-
moncellent sans que la moindre des
réformes vienne donner une légère
satisfaction aux impatiences légiti-
mes des travailleurs. Alors en déses-
poir de cause, ils se tournent dii cô-
té ou ils supposent voir une force
qui leur accordera le bien-être au-
quel ils aspirent. Par les vaines di-
vagations, les discussions oiseuses,
les tripotages ignobles, qui sonjksoh
véritable élément, le parleménfaris-
me écoeure les populations ; le dé-
goût vient à beaucoup et ne voyant
pas la seule solution logique à la si-
tuation précaire, qu'ils subissent im-
patiemment, ils-se jettent dans l'ab-
surde, par ignorance du vrai.
Tous nous sommes responsables
plus ou moins de ce danger nouveau
qui nous menace, lieux-ci par leur
ignorance, ceux-là par leur indiffé-
rence, et nous, par notre énergie
trop attiédie, qui ne répand pas nos
idées — qr.i sont le seul antidate du
despotisme — avec la vigueur dont
nous ne devrions jamais départir.
: . » ' . . —
SOLUTION DE LÀ-
QUESTION SOCIALE
ii
Depuis que messieurs les bour-
geois reconnaissent l'impossibilité
de faire plus longtemps accroire,
même aux plus naïfs et aux plus
ignorants, qu'il n'y a pas de ques-
tion sociale à résoudre * « que la
misère du plus grand nombre est
dans l'ordre nécessaire et fatal des
choses ; que même, en y regardant
bien, il n'est pas sans utilité sociale
qu'il y ait d'un côté : desgens ayant
plus que le superflu, et d'un autre
côté : des gens ayant moins que le
nécessaire ; » et cent autres calem-
bredaines de ce genre, on cherche-
rait en vain sur leurs visages le su-
I perbe dédain, l'insolente assurance
r qui s'yépanouissaientjadis. A ceux-
ci ont fait place la plus fiévreuse an-
xiété, la plus lâche terreur. Leur
affolement est si complet, qu'ils
n'ont même pas le courage de se
rassurer en face des précautions ac-
cumulées par leur gouvernement
pour empêcher toute tentative qui
serait de nature à troublerai'Ordre.
C'est que nos bourgeois sont en-
fin pénétrés de cette vérité histo-
rique, que toute idée comportant
progrès n'a pas d'apologistes plus
zélés, de propagandistes plus élo-
quents que les persécutions exer-
Nous prions nos amis et dépo-
sitaires qui nous doivent un cer-
tain nombre d'exemplaires, de
bien vouloir nous les solder au
plus tôt, ayant besoin de notre
dû.
Afin de régulariser le service,
nos amis et dépositaires sont
invités à nous adresser leur rè-
glement tous les mois, et ce ré-
gulièrement, car dans le cas con-
traire, nous nous verrions for-
cés à notre grand regret de ces-
ser l'envoi.
X"'"ÂB1"M~E'J
Nous y courons bride abattue, et
c'est cette arme monstrueusement
dangereuse, le suffrage universel, qui
une fois encore, va nous précipiter
dans le gouffre. Nous avons pourtant
derrière nous de terribles expérien-
ces ; depuis un demi-siècle, cet ins-
trument de tyrannie nous a soumis
à de rudes épreuves. Eh bien, rien
n'y fait ! C'est à croire que tout sem-
blant de raison est mort en nous, et
qu'affolés, pris de verlige, le préci-
pice va nous engloutir.
Et cela pour près d'un quart de
siècle, car il en va ainsi ; c'est tous
les vingt ans environ, que ces crises
périodiques viennent nous détra-
quer ; le temps qu'une généiation
nouvelle, forte et vigoureuse, brise
les entraves et marche à nouveau.
Ce qui nous fait parler ainsi, c'est
le résultat des élections de diman-
che. Le nom du général Boulange^
— et Boucher aussi — est sorti des
coffres à ordures électorales, avec
une minorité qui prête à réfléchir.
Il y a quarante ans, l'avenir d'un
scélérat de même espèce eut mêmes
prolégomènes. Quoique inéligible, il
fut élu. Son nom passionna l'opi-
nion ; par une propagande habile-
ment conduite, il sut se représenter
comme le sauveur inespéré venant
ouvrir l'ère nouvelle de l'âge d'or.
À tous il faisait risette. Aux conser-
vateurs, il parlait de gouvernement
fort, de respect de toutes les bases
fondamentales ; aux républicains,
de la stabilité du nouveau gouver-
nement et du besoin pour lui de ne
pas effrayer la masse peureuse ; aux
chauvins, il rappelait quil était le
neveu de l'oncle ; aux Socialistes, il
racontait sesheures de prison àHam,
ses longues et laborieuses études
économiques, son approfondisse-
ment des oeuvree de Saint-Simon,
de Fourier, et montrait ses élucubra-
tions sociales et les moyens qu'il es-
pérait employer pour supprimer le
paupérisme.
A ces boniments de pitre, tous se
laissèrentprendre. Résultat, élection
de Louis Bonaparte à la Constituan-
te, et quelques mois après son élec-
tion plébiscitaire £ la présidence de
>4& République^ ^"^■^■^^'•s*i. ..:v.
C'est par ce même tapage que dé-
bute Boulanger. Il garde avec les ro-
yalistes les convenances d'un gentil-
homme, leur rappelle qu'il a les
mains teintes du sang des commu-
nards ; aux Déroulédistes, à Roche-
fort et à toutes les têtes sans cervelle,
ni jugeotle, parle de pââtrie, revan-
che, frontière du Rhin, etc., caracole
sur son cheval noir ou sa locomo-
tive ; pour les prolétaires, il a des
journaux socialistes qui lé prônent
comme le sauveur du peuple., le nou-
veau messie impatiemment attendu.
Et tout cela parce que le suffrage
universel a aecompli en nous son
oeuvre dévastatrice. Semblable a la
maladie dont crève le Kronprinz, la
syphilis électorale a désorganisé les
cerveaux. Faisant miroiter à tous les
yeux une souveraineté aussi vaine
qu'absurde, il laisse les esprits déso-
rientés, ne sachant de quel côté di-
riger lc'"'« efforts pour sortir du ma-
laise dont, ils souffrent. Il promet
monts et merveilles, et les années s'a-
moncellent sans que la moindre des
réformes vienne donner une légère
satisfaction aux impatiences légiti-
mes des travailleurs. Alors en déses-
poir de cause, ils se tournent dii cô-
té ou ils supposent voir une force
qui leur accordera le bien-être au-
quel ils aspirent. Par les vaines di-
vagations, les discussions oiseuses,
les tripotages ignobles, qui sonjksoh
véritable élément, le parleménfaris-
me écoeure les populations ; le dé-
goût vient à beaucoup et ne voyant
pas la seule solution logique à la si-
tuation précaire, qu'ils subissent im-
patiemment, ils-se jettent dans l'ab-
surde, par ignorance du vrai.
Tous nous sommes responsables
plus ou moins de ce danger nouveau
qui nous menace, lieux-ci par leur
ignorance, ceux-là par leur indiffé-
rence, et nous, par notre énergie
trop attiédie, qui ne répand pas nos
idées — qr.i sont le seul antidate du
despotisme — avec la vigueur dont
nous ne devrions jamais départir.
: . » ' . . —
SOLUTION DE LÀ-
QUESTION SOCIALE
ii
Depuis que messieurs les bour-
geois reconnaissent l'impossibilité
de faire plus longtemps accroire,
même aux plus naïfs et aux plus
ignorants, qu'il n'y a pas de ques-
tion sociale à résoudre * « que la
misère du plus grand nombre est
dans l'ordre nécessaire et fatal des
choses ; que même, en y regardant
bien, il n'est pas sans utilité sociale
qu'il y ait d'un côté : desgens ayant
plus que le superflu, et d'un autre
côté : des gens ayant moins que le
nécessaire ; » et cent autres calem-
bredaines de ce genre, on cherche-
rait en vain sur leurs visages le su-
I perbe dédain, l'insolente assurance
r qui s'yépanouissaientjadis. A ceux-
ci ont fait place la plus fiévreuse an-
xiété, la plus lâche terreur. Leur
affolement est si complet, qu'ils
n'ont même pas le courage de se
rassurer en face des précautions ac-
cumulées par leur gouvernement
pour empêcher toute tentative qui
serait de nature à troublerai'Ordre.
C'est que nos bourgeois sont en-
fin pénétrés de cette vérité histo-
rique, que toute idée comportant
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