Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1887-12-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 03 décembre 1887 03 décembre 1887
Description : 1887/12/03 (A1,N13)-1887/12/10. 1887/12/03 (A1,N13)-1887/12/10.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55455618
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNÉE, N° 13. CINQ CE N T I M E S Du 3AU10DÉC.188Ç,
A NOS ABONNÉS ' ' I *
ï
L'abonnement de trois mois expi- '
rant avec le présent numéro, nous "*
prions ceux de nos lecteurs qui ne ]
voudraient pas éprouver d'interrup-
Mon dans le service du journal, de
bien vouloir notes adresser au plus ■]
tôt le montant de leur nota cl abonne- '
nient. ''
BAS L'ÉTAT 1
C'est bien là le cri de la situation;
il ressort de tous les scandales trop
longtemps ignorés et qui, le voile
déchiré se déroulent sous nos yeux.
Il est sur toutes les lèvres et pour
éclater sonore et vibrant en un hour-
rah formidable ne manque-t-il dans
les cerveaux populaires qu'une scien-
ce plus nette du véritable rôle de
PÉtat.
Sa fonction est peu connue ou
même totalement ignorée ; il s'en
suit que dans ses ténèbres, ne vo-
yant pas la vraie route chacun s'ar-
rête indécis, songeant vaguement
par quel équivalent plus moral rem-
placer le rouage cru indispensable
à la vie sociale.
Pour ceux-là l'état est lé grand
pondérateur qui réfrène les instincts
brutaux des forts et protège les fai-
bles; leur crédulité naïve s'explique <
quand on songe à toutes les entra- 1
ves habilement ourdies par les gou- ]
vernants pour empêcher chez le ;
peuple le libre développement de
l'intelligence.
Mais cette croyance en l'efficace 1
protection de l'État ne résiste guère |
àhm examen un peu approfondi. Il !
suffit d'ouvrir les yjeux et de regar-
der autour de soi pour se rendre
compte que les forts peuvent sans
danger opprimer et: écraser les fai-
bles, les dépouiller du peu qu'ils
possèdent ; les riche faire travail-
ler les pauvres etf leur voler une
grosse part du produit de leurs ef- ; ;
forts etc. En un mot, il est facile dB
constater que l'État rejé^uiniB ;
fonction diamëtràïènienii;iyp^ptpsèë à :
^HéquHL«st;Si^ '■
&ar il ne se borne pas à fermer; les'
yeux et à laisser les déprédateurs
agir à leur guise, mais leurs crimes
exécutés il les approuve, les sanc 1
tionne et les déclare hautement mo-
raux. S'il est nécessaire même il a
policiers, gendarmes, soldats et raa-
, gislrats toujours sur pied pour prê-
ter main forte à l'injustice et à l'op-
pression.
-*.. Quel remède ? Le mal paraissait
Srovenir de la faiblesse humaine,
op de puissance ayant été laissée
aux hommes qui remplissaient les
fonctions gouvernementales, par
conséquent il n'y avait qu'à prendre
de plus sérieuses garanties vis à vis
ceux qui en seraient chargés.
Et logique le peuple remplaçait la
' monarchie de droit divin par la mo-
narchie parlementaire et celle-ci par
1 la république. Le principe d'hérédi-
■ té à fait place au principe électif,
- sans qu'il y ait rien de changé.
Aujourd'hui l'expérience est faite.
1 La republique n'est pas plus hon-
i nète que les régimes déchus. L'im-
- moralité commune aux uns et aux
- autres provient non de leur forme
t plus ou moins défectueuse, elle ré-
- side plus profondément dans leur
3 essence même. L'État est immoral
non pareequ'il s'est concrète dans
1 telle ou telle forme, parce que tels
» ou tels hommes sont au pouvoir, il
- est immoral simplement parère qu'il
est l'Etat. On aura beau le modifier^
le transformer de mille et mille ma
nières, son immoralité sera toujours
aussi grande.
Le peuple berné par les charla-
tans politiques avait ci u qu'en chan-
geant degouvernement'il obtiendrait
l'amélioration à son sort qu'il recher-
chait. Entretenu dans cette erreur
par ceux à qui elle est profitable,
il a fait partiellement fausse route ;
il ne s'est pas trompé d'ennemi,
mais il a laissé le plus sérieux de
côté et ne s'est attaqué qu'à ses va-
lets. .
Il ne s'est occupé que de la ques-
tion politique, ci oyànt naïvement
; qèïe pelle?©! résolue la * quëîstibn;;ëo*
: ^ci^ël^eno,#é<^tèï^
[; 'rl£ëFr^ti£<|^
i taiWTÊtàt ulïë* exlsBhcif» ^ropïe/
ce qui n'est pas. L'État n'a pas de ,
rôïp créateur dans la sociètéyiï n'est
pas une causé efficiente et primor-
diale de phénomènes économiques ;
sa fonction est toute coercitive, il à
à garantir les situations acquises
par la fraude, à faire respecter les
privilèges. Il est le gendarme de la
classe dirigeante, hors de cette be-
sogne il n'a pas de raison d'être.
Par conséquent c'est plus tôt sur
celui qui paie le gendarme que nous
i devons viser ; (ce qui ne veut pas
' dire que quand une occasion se pré-
; sente de taper sur le gendarme on
Î doive le ménager, au contraire).
C'est à changer les bases de la so-
i ciété actuelle qu'il faut se prépai er ;
- la révolution qui est proche ne sera
: efficace que si la bourgeoisie est ra-
- dicalement supprimée; et la propri-
, été individuelle abolie. Avec la classe
capitaliste sombrera l'État, à une
condition cependant, c'est que com-
- prenant clairement son action né-
- faste nous n'ayons pas labêtise de le
s remplacer. Dans ce cas la Révolution
e serait promptement à recommencer,
i- car à l'ombre du nouveau gouverne-
r ment croîtrait viteunenouvelleclasse
il de parasites ; l'inégalité un moment
s détruite serait reconsolidée, et dupé
s encore une fois, le peuple aurait à
il traîner le boulet de galérien comme"
il par le passé.
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C'est bien là le cri de la situation;
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Il est sur toutes les lèvres et pour
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même totalement ignorée ; il s'en
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yant pas la vraie route chacun s'ar-
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par quel équivalent plus moral rem-
placer le rouage cru indispensable
à la vie sociale.
Pour ceux-là l'état est lé grand
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brutaux des forts et protège les fai-
bles; leur crédulité naïve s'explique <
quand on songe à toutes les entra- 1
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l'intelligence.
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compte que les forts peuvent sans
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bles, les dépouiller du peu qu'ils
possèdent ; les riche faire travail-
ler les pauvres etf leur voler une
grosse part du produit de leurs ef- ; ;
forts etc. En un mot, il est facile dB
constater que l'État rejé^uiniB ;
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- sans qu'il y ait rien de changé.
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i nète que les régimes déchus. L'im-
- moralité commune aux uns et aux
- autres provient non de leur forme
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- side plus profondément dans leur
3 essence même. L'État est immoral
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1 telle ou telle forme, parce que tels
» ou tels hommes sont au pouvoir, il
- est immoral simplement parère qu'il
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