Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1887-11-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 26 novembre 1887 26 novembre 1887
Description : 1887/11/26 (A1,N12)-1887/12/03. 1887/11/26 (A1,N12)-1887/12/03.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545555j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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LA •. . s-
SITUATION
La situation politique actuelle est
étrange ; à aucune époque histo-
rique on n'a vu un tel mouvement
de fange. Pratique dans toute l'ex-
pression du terme, la Bourgeoisie a
mis de côté tout décorum ; ce qu'elle
veut, c'est faire des affaires, et dans '
tout l'organisme politique, du haut
au bas de l'échelle gouvernemen-
tale, tout" individu; quelles quet
soient ses ppiniohs, qu'il appartienne
à l'extrême gauche ou à la droite la
plus immaculée, n'a qu'un objectif : ,
tripoter, I -. > ^ ;
Ces moeurs de bas empire, jus-
qu'ici voilées à demi, grâce à la
franc maçonnerie du silence qui
unit tous les flibustiers parlemen-
taires, ont été grâce à diverses cir-
constances mises en pleine lumière.
Le doute n'est plus possible, tout
e.st contaminé. Le bouge de l'Elysée
ou s'abrite un vieillard macabre,
à l'auréole de quasi honnêteté, n'est
plus maintenant au su d'un chacun,
que l'énorme sentine où viennent
s'amonceler les âpres chacals en
quête de chair humaine à exploiter,
do'r à voler, — et plus sombres
mystères peut-être, de sang à ré-
pandre.
Pour retrouver au milieu de cette
légende menteuse qualifiée histoire,
par les châtreurs de peuples, une si-
tuation aussi bassement ignoble et
aussi grosse d'événements, il faut re-
monter d'un siècle en arrière, re-
voir la corruption Lonis XV et la
mettre en parallèle avec la corrup-
tion bourgeoise.
L'affaire dii coliéi de la reine qui
peu d'années avant la révolution de
89 enleva à la monarchie hérédi-
taire alors matérialisée dans deux
scélérats, Louis XVI et Marie An-
toinette, les bribes de respect qui
s'attachaient encore aux principes
qu'ils représentaient, est le digne
pendant de l'affaire Wilson, d'And-
lau, Limousin et O.
Cette corrilation n'est pas fortuite,
et simplement superficielle. De
même que les individus conduits au ;
tombeau par de purulentes maladies
de hideuses lèpres ont une agonie
identique, dé même les classes dl- j
rigearites et gouvernementales, dérj
crépitées et infectées, ont entré elles
un rapport similaire. Au dixhui-
tième siècle la noblesse célébrait
par de saturnales épiques ses pro-
chaines funérailles ; tout s'effaçait
devant la soif des jouissances, les
appétits bizarres et anti-naturels ;
de même aujourd'hui la Bourgeoi-
sie sur son déclin a perdu toute pu-
deur et se vautre dans toutes les
hontes.
A nous travailleurs qui nous por- !
tons ses héritiers — comme -elle le
fut de la,noblesse — défaire preuve
de virilité et de ne pas nous laisser
détourner de la besogne sanitaire à
accomplir. Les jours sont proches,
peut-être, où la question se posant
formidable, il nous faudra mettre la
main à la pâte ; que ce jour là les
événements ne nous trouvent pas
somnolents. Il y va de nôtre avenir,
fourbissons nos armes et veillons au
grain !
Ce qu'il y a de caractéristique
dans îa crise actuelle, pourtant
grosse des alternatives les plus di-
verses, c'est le scepticisme qui laisse
la masse ouvrière aussi indifférente
que le récit du tzar pendeur à Ber-
lin. Au palais Bourbon tous les hâ-
bleurs se sont époumonés à dire et
redire « surtout pas de mesurée in-
constitutionnelles, car sur ce terrain
on ne sait qui a le dernier mot. »
Probablement chez eux y avait-il le
désespoir de voir le peuple se dé-
sintéresser de leurs fumisteries ; ils
l'eussent préféré, grondant aux por-
tes du palais, huant tel ou tel, por-
tant le leader en triomphe, vibrant
aux moindres paroles, prêt à tous
les coups de tête parlementaires.
Au lieu de cela au dehors un calme
pareil à celui des rues de Pompé'ï, à
l'intérieur seules les plumes et les
femmes publiques emplissaient les
tribunes. Sur les boulevards grand
brouhaha, mais produit, hélas ! par
les camelots criant les dernières nou-
velles.
En résumé la chute 'du ministère
a été accueillie avec ntoitis de pas-
sion que l'arrestation de Pranziûi.
C'est que le peuple arrive â sentir,
que le gôuVerriemërit, ndh pas con-
sidéré dans. telle pu telle de ses ex-
pressions successives, mais dans
son essence la plus pure, le principe
d'autorité, n'est pas un des moteurs
essentiels de la vie d'une sociét'é,
mais n'en est au contraire quîun
cancer rongeur. Cette institution,
,non encore raisonnée et très con-
fuse', le laisse songeur et désorien-
té ; jusquîiei les scélérats dans les-
quels ira successivement placé sa
confiance lui ont tous affirméle. con-
traire,--^- se seraiënt-ils trompés in-
volontairement, ou l'auraient-ils
trompé ?
Ce doute, c'est presque la vérité
entrant tardivement dans le cerveau
du travailleur ; l'élaboration intel-
lectuelle va se continuer et la con-
viction se fera d'autant plus forte
qu'elle aura été plus réfléchie.
Le jour où le peuple sera écoeuré
du pariénièntarisnië vient ; dès lors
l'État qui h'existe aujourd'hui que
grâce à l'appui intéressé de la bour-
geoisie, qui trouve en lui l'arme
pour mater ses esclaves; les abrutir
et les discipliner ; disparaîtra, ayee
la classe qui le protège. Qu on né
croie pas que nous entendons par
mépris des coupas politiques, un dé-
sintéressement inepte de toutes les
questions palpitantes. Ce que nous
désirons c'est que le peuple ne se
laisse plus prendre en bêta à toutes
les tartufferies des jésuites omnico-
lores ; qu'il comprenne qu'il n'y a
pour lui qu'un seul moyen d'avoir
là sécurité dans l'existence, de se
débarrasser detoutes entraves, et dé
jouir de tous lès biens qui sont à
sa portée, c'est non de s'amuser à
une révolution politique qui n'abouf
tirait qu'à mettre Pierre à la placé
de Jules et à le laisser gros-Jean
comme devant, mais de faire une
besogne plus sérieuse, un chambar-
dement comme l'histoire n'en décrit
pas et qui ne laisse debout aucune
des institutions surannées dupasse.
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SITUATION
La situation politique actuelle est
étrange ; à aucune époque histo-
rique on n'a vu un tel mouvement
de fange. Pratique dans toute l'ex-
pression du terme, la Bourgeoisie a
mis de côté tout décorum ; ce qu'elle
veut, c'est faire des affaires, et dans '
tout l'organisme politique, du haut
au bas de l'échelle gouvernemen-
tale, tout" individu; quelles quet
soient ses ppiniohs, qu'il appartienne
à l'extrême gauche ou à la droite la
plus immaculée, n'a qu'un objectif : ,
tripoter, I -. > ^ ;
Ces moeurs de bas empire, jus-
qu'ici voilées à demi, grâce à la
franc maçonnerie du silence qui
unit tous les flibustiers parlemen-
taires, ont été grâce à diverses cir-
constances mises en pleine lumière.
Le doute n'est plus possible, tout
e.st contaminé. Le bouge de l'Elysée
ou s'abrite un vieillard macabre,
à l'auréole de quasi honnêteté, n'est
plus maintenant au su d'un chacun,
que l'énorme sentine où viennent
s'amonceler les âpres chacals en
quête de chair humaine à exploiter,
do'r à voler, — et plus sombres
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pandre.
Pour retrouver au milieu de cette
légende menteuse qualifiée histoire,
par les châtreurs de peuples, une si-
tuation aussi bassement ignoble et
aussi grosse d'événements, il faut re-
monter d'un siècle en arrière, re-
voir la corruption Lonis XV et la
mettre en parallèle avec la corrup-
tion bourgeoise.
L'affaire dii coliéi de la reine qui
peu d'années avant la révolution de
89 enleva à la monarchie hérédi-
taire alors matérialisée dans deux
scélérats, Louis XVI et Marie An-
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s'attachaient encore aux principes
qu'ils représentaient, est le digne
pendant de l'affaire Wilson, d'And-
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Cette corrilation n'est pas fortuite,
et simplement superficielle. De
même que les individus conduits au ;
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identique, dé même les classes dl- j
rigearites et gouvernementales, dérj
crépitées et infectées, ont entré elles
un rapport similaire. Au dixhui-
tième siècle la noblesse célébrait
par de saturnales épiques ses pro-
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devant la soif des jouissances, les
appétits bizarres et anti-naturels ;
de même aujourd'hui la Bourgeoi-
sie sur son déclin a perdu toute pu-
deur et se vautre dans toutes les
hontes.
A nous travailleurs qui nous por- !
tons ses héritiers — comme -elle le
fut de la,noblesse — défaire preuve
de virilité et de ne pas nous laisser
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accomplir. Les jours sont proches,
peut-être, où la question se posant
formidable, il nous faudra mettre la
main à la pâte ; que ce jour là les
événements ne nous trouvent pas
somnolents. Il y va de nôtre avenir,
fourbissons nos armes et veillons au
grain !
Ce qu'il y a de caractéristique
dans îa crise actuelle, pourtant
grosse des alternatives les plus di-
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la masse ouvrière aussi indifférente
que le récit du tzar pendeur à Ber-
lin. Au palais Bourbon tous les hâ-
bleurs se sont époumonés à dire et
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constitutionnelles, car sur ce terrain
on ne sait qui a le dernier mot. »
Probablement chez eux y avait-il le
désespoir de voir le peuple se dé-
sintéresser de leurs fumisteries ; ils
l'eussent préféré, grondant aux por-
tes du palais, huant tel ou tel, por-
tant le leader en triomphe, vibrant
aux moindres paroles, prêt à tous
les coups de tête parlementaires.
Au lieu de cela au dehors un calme
pareil à celui des rues de Pompé'ï, à
l'intérieur seules les plumes et les
femmes publiques emplissaient les
tribunes. Sur les boulevards grand
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les camelots criant les dernières nou-
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En résumé la chute 'du ministère
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C'est que le peuple arrive â sentir,
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pressions successives, mais dans
son essence la plus pure, le principe
d'autorité, n'est pas un des moteurs
essentiels de la vie d'une sociét'é,
mais n'en est au contraire quîun
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,non encore raisonnée et très con-
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Ce doute, c'est presque la vérité
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qu'elle aura été plus réfléchie.
Le jour où le peuple sera écoeuré
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grâce à l'appui intéressé de la bour-
geoisie, qui trouve en lui l'arme
pour mater ses esclaves; les abrutir
et les discipliner ; disparaîtra, ayee
la classe qui le protège. Qu on né
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questions palpitantes. Ce que nous
désirons c'est que le peuple ne se
laisse plus prendre en bêta à toutes
les tartufferies des jésuites omnico-
lores ; qu'il comprenne qu'il n'y a
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là sécurité dans l'existence, de se
débarrasser detoutes entraves, et dé
jouir de tous lès biens qui sont à
sa portée, c'est non de s'amuser à
une révolution politique qui n'abouf
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