Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1887-11-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 12 novembre 1887 12 novembre 1887
Description : 1887/11/12 (A1,N10)-1887/11/19. 1887/11/12 (A1,N10)-1887/11/19.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545535s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNÉE, N° 10.
C I N Q G EN TIMES
Pu 12 AU 19 Nov. 1887.
L'ANGLETERRE
RÉVOLTÉE
L'Angleterre est définitivement
envahie par le socialisme. Les bour-
geois d'outre-Manche, qui il y a quel-
ques années à peine regardaient d'un
çeil compatissant leurs frères du con-
tinent, aux prises avec l'hydre .révo-
lutionnaire, sontmaintenant affolés i
Et il y a de quoi ! l'Esprit dèïtévolte
souffle chez eux en tempête. Les
meurls de faim qui il n'y a pas long-
temps acceptaient san%mot dh*e
l'avilissement de la maison des pau-
yres, regimbent et ne veulent plus
- de la dégradant© aumône*- "» 2 • -
' Les manifestations d'ouvriers sans
travail, d'intermittentes et périodi-
ques qu'elles étaient, sont devenues
chrphïques. La manifestation est en
permanence sur la grande palace de
Trafalgar, là des milliers d'inoccu-
pés ont élu domicile, passant les
nuits, les jours, grelottants dans
leurs haillons ; c'est là que les vic-
times d'une société monstrueuse
viennent se sentir les coudes : dans
cette agglomération bouillonnent
toutes les haines, fermentent toutes
les passions et tous les appétits,
compressions formidables qui de-
main explosant, briseront et boule-
verseront la forme sociale qui les
écrase.
Jusqu'ici l'Angleterre, grâce à son
puissant outillage industriel, le plus
parfait qu'il existât, avait pu éviter
toute contamination révolutionnaire.
Depuis trois siècles la supériorité
dé son machinisme lui permettait
d'écouler ses prodnits au dehors,
et reine du marché industriel, elle
défiait toute concurrence. Ses capi-
talistes s'enrichissaient rapidement,
édifiaient des fortunes colossales ;
quelques miettes allaient aux pro-
létaires, quoique en infime partie.
Cette importation intense des pro-
duits du travail ne profitait vérita-
blement qu'aux coffres forts bour-
geois,qui se gonflaient outre mesure.
Un tel état de choses devait pren-
dre fin le jour où les peuples qu'a-
limentait l'Angleterre seraient aptes
à produire eux mêmes. Ce jour est
venu ; les centresi d'exportation sç
font rares ; F Amérique où s'écoulait
le trop plein de WAngleterre est
maintenant à m'êmfenon seulement
dé se suffire, mais encore d'exporter.
Cette nouvelle pfiàse du dévelop-
pement industriel,! en ramenant à
des proportions plus exactes la pro-
duction de l'Angleterre, devait avoir
im contre coup terrible pour le pro-
létaire anglais, et lui enlever'sasu-
pérïbïité relative.^ ;v '
Grâce à des ïib^tès pplitiqnès; à
des semblants/déi^^rïms^l0oh($^::
miques, adirblte^^f.'v:^;:66jÈ)^|réMs^:!
quand la houle] ''p^uï^r^'siéj^ëiiï^
dangereuse, l^èlm^;?i^fa|^fitji;li^
vait pvse'èaÊ^é^^^aÈf^^^M'^^
lèges. Elle avait su mèïtreju^sàïiç ;
pape de sûretéi.,à Vésprlt dè^ièvôité;. "
Tout n'a cfu'utt temjs,/nlèihè vilesH
machiavéliques projets d'exploiteurs ■
féroces, les mieux connus; -13njoiir j
vient où la lumière se fait; et çTàd*
tant plus brillante qu'elle à davan-
tage été étouffée. Les prolétaires
anglais ne veulent plus être amusés
aux bagatelles dé la porte. Toutes les
tentatives qu'ils ont faites pour amé-
liorer leur sort par des moyens pa-
cifiques, n'ont naturellement pas a-
bouties. Sociétés de consommation,
sociétés de production, associations
de mutualité ou de prévoyance, cais-
ses de retraite, caisses de résistance
en cas de grève, tràde's unions, et
autres ballons gonflés de vent, ves-
sies qu'ils ont prise pour des lan-
ternes, n'ont abouti à rien, Après
s'être laissés bercer par des rêves
dorés, ils se sont trouvés aussi rnaU
heureux que précédemment ; plus
malheureux même, car le rayon
d'espoir qui avait ébloui leurs yeux
un moment, leur a une fois disparu,
laissé plus vive la sensation de la mi-
sère.
Déçus dans leurs rêves, ils se re-
jettent dans la voie qu'ils auraient
dû prendre dès l'abord : la route ré-
volutionnaire. Eux qui jusqu'à ces
derniers temps n'étaient jamais en-
trés dans le. grand concert révolu-
tionnaire et internatior.al qui en-
traîné les prolétaires de tous pays,
viennent prendre leur rang dans les
légions des deshérités.
Les capitalistes anglais ont raison
d'avoir la peur au ventre ; la guerre
sociale qui se prépare sera terrible
et implacable. Il y a dans le passjé
un tel amoncellement d'iniquités,
d'infamies, d'horreurs, de crimes
de tant de sortes, appelant de si
sanglantes représailles; que la dest
traction de la société qui les apçor
duites suffira avec peine à combler
la mesure . ■ ,"■ ,. v'v ■.•.- .;. -,v'^ •■;■'■
iMHiiiiniiiniiHiiiiiniiiniiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiniiiiiiiiiiiiM
■';■■.... „£w.i$J'!CH^MMi^
.'■.'•,'' 1. ■'' .,■'■ ' <'!?fi-is/'^'MJ:^-'^';/':.:'' ■''■;,
Va nupicds, malheureux ventre créé» énigùe-
„■;"■;■•■''-'.' i-r- -y: 1 ■'':■'<■*;■.•!■■ ■■&*&**£ '
Pauvres gueux sans abri, parias sans, soutien
Nous, li boue des richards eilé ribùï oV* villes
Courageux producteurs qtài: ne? possédons rtm,
En étant lé travail nous sommes misérables, :"
En itont souverains, de tout ràncst-: privé
Tandis que des. sangsues, des, êtres exécrables
En se jouant de nous te font nos rois gavés).
La faim est un tourment ignoré par le riche
Protégé par là loi, enchaînant {exploité,
Lcsbons mets, (es bons vins ne sont que dans la
- [niche\
Des bourgeois meurtriers de notre Liberté.'
Leurs palais somptueuse quicouvrentdelèurombre
Nosréduils froids et noirsqù'un vautour fait payer
Sont des grands lupanars que le luxe encombre
Quand dans notre taudis rien n'est à déblayer.
Le passé est affreux, le présent e-i terrible
Et l'avenir sourit aux soldats dé la faim
L'insuccès des Combats contre leur sorthorrible
Leur dicte les moyens pour ne lutter en vain
Dans la grande mêlée tomberont Us frontières
Ou se nichent lés lots se 'placeront lès droits
Les peuplés affames dans , leurs fureurs altiires
Feront (Égalité reine de tout les endroits.
Le vieux monde se meurt sous son fardeau de
« crimes,
Ses canons, ses fusils ne sauront le sauver.
L'injuste et le faux ont creusé leurs abîmes ;
Les joues d'Égalité bientôt vont: se. lever,
A lors plus , n'affamés. Et nous, les mhérablts,
I Au banquet de la vie, trouverons couvert mis ;
Sanscraindre.de Thémis les arrêts re loutablea
Qui frappent en nos jours tousses fiera insoumis.
C I N Q G EN TIMES
Pu 12 AU 19 Nov. 1887.
L'ANGLETERRE
RÉVOLTÉE
L'Angleterre est définitivement
envahie par le socialisme. Les bour-
geois d'outre-Manche, qui il y a quel-
ques années à peine regardaient d'un
çeil compatissant leurs frères du con-
tinent, aux prises avec l'hydre .révo-
lutionnaire, sontmaintenant affolés i
Et il y a de quoi ! l'Esprit dèïtévolte
souffle chez eux en tempête. Les
meurls de faim qui il n'y a pas long-
temps acceptaient san%mot dh*e
l'avilissement de la maison des pau-
yres, regimbent et ne veulent plus
- de la dégradant© aumône*- "» 2 • -
' Les manifestations d'ouvriers sans
travail, d'intermittentes et périodi-
ques qu'elles étaient, sont devenues
chrphïques. La manifestation est en
permanence sur la grande palace de
Trafalgar, là des milliers d'inoccu-
pés ont élu domicile, passant les
nuits, les jours, grelottants dans
leurs haillons ; c'est là que les vic-
times d'une société monstrueuse
viennent se sentir les coudes : dans
cette agglomération bouillonnent
toutes les haines, fermentent toutes
les passions et tous les appétits,
compressions formidables qui de-
main explosant, briseront et boule-
verseront la forme sociale qui les
écrase.
Jusqu'ici l'Angleterre, grâce à son
puissant outillage industriel, le plus
parfait qu'il existât, avait pu éviter
toute contamination révolutionnaire.
Depuis trois siècles la supériorité
dé son machinisme lui permettait
d'écouler ses prodnits au dehors,
et reine du marché industriel, elle
défiait toute concurrence. Ses capi-
talistes s'enrichissaient rapidement,
édifiaient des fortunes colossales ;
quelques miettes allaient aux pro-
létaires, quoique en infime partie.
Cette importation intense des pro-
duits du travail ne profitait vérita-
blement qu'aux coffres forts bour-
geois,qui se gonflaient outre mesure.
Un tel état de choses devait pren-
dre fin le jour où les peuples qu'a-
limentait l'Angleterre seraient aptes
à produire eux mêmes. Ce jour est
venu ; les centresi d'exportation sç
font rares ; F Amérique où s'écoulait
le trop plein de WAngleterre est
maintenant à m'êmfenon seulement
dé se suffire, mais encore d'exporter.
Cette nouvelle pfiàse du dévelop-
pement industriel,! en ramenant à
des proportions plus exactes la pro-
duction de l'Angleterre, devait avoir
im contre coup terrible pour le pro-
létaire anglais, et lui enlever'sasu-
pérïbïité relative.^ ;v '
Grâce à des ïib^tès pplitiqnès; à
des semblants/déi^^rïms^l0oh($^::
miques, adirblte^^f.'v:^;:66jÈ)^|réMs^:!
quand la houle] ''p^uï^r^'siéj^ëiiï^
dangereuse, l^èlm^;?i^fa|^fitji;li^
vait pvse'èaÊ^é^^^aÈf^^^M'^^
lèges. Elle avait su mèïtreju^sàïiç ;
pape de sûretéi.,à Vésprlt dè^ièvôité;. "
Tout n'a cfu'utt temjs,/nlèihè vilesH
machiavéliques projets d'exploiteurs ■
féroces, les mieux connus; -13njoiir j
vient où la lumière se fait; et çTàd*
tant plus brillante qu'elle à davan-
tage été étouffée. Les prolétaires
anglais ne veulent plus être amusés
aux bagatelles dé la porte. Toutes les
tentatives qu'ils ont faites pour amé-
liorer leur sort par des moyens pa-
cifiques, n'ont naturellement pas a-
bouties. Sociétés de consommation,
sociétés de production, associations
de mutualité ou de prévoyance, cais-
ses de retraite, caisses de résistance
en cas de grève, tràde's unions, et
autres ballons gonflés de vent, ves-
sies qu'ils ont prise pour des lan-
ternes, n'ont abouti à rien, Après
s'être laissés bercer par des rêves
dorés, ils se sont trouvés aussi rnaU
heureux que précédemment ; plus
malheureux même, car le rayon
d'espoir qui avait ébloui leurs yeux
un moment, leur a une fois disparu,
laissé plus vive la sensation de la mi-
sère.
Déçus dans leurs rêves, ils se re-
jettent dans la voie qu'ils auraient
dû prendre dès l'abord : la route ré-
volutionnaire. Eux qui jusqu'à ces
derniers temps n'étaient jamais en-
trés dans le. grand concert révolu-
tionnaire et internatior.al qui en-
traîné les prolétaires de tous pays,
viennent prendre leur rang dans les
légions des deshérités.
Les capitalistes anglais ont raison
d'avoir la peur au ventre ; la guerre
sociale qui se prépare sera terrible
et implacable. Il y a dans le passjé
un tel amoncellement d'iniquités,
d'infamies, d'horreurs, de crimes
de tant de sortes, appelant de si
sanglantes représailles; que la dest
traction de la société qui les apçor
duites suffira avec peine à combler
la mesure . ■ ,"■ ,. v'v ■.•.- .;. -,v'^ •■;■'■
iMHiiiiniiiniiHiiiiiniiiniiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiniiiiiiiiiiiiM
■';■■.... „£w.i$J'!CH^MMi^
.'■.'•,'' 1. ■'' .,■'■ ' <'!?fi-is/'^'MJ:^-'^';/':.:'' ■''■;,
Va nupicds, malheureux ventre créé» énigùe-
„■;"■;■•■''-'.' i-r- -y: 1 ■'':■'<■*;■.•!■■ ■■&*&**£ '
Pauvres gueux sans abri, parias sans, soutien
Nous, li boue des richards eilé ribùï oV* villes
Courageux producteurs qtài: ne? possédons rtm,
En étant lé travail nous sommes misérables, :"
En itont souverains, de tout ràncst-: privé
Tandis que des. sangsues, des, êtres exécrables
En se jouant de nous te font nos rois gavés).
La faim est un tourment ignoré par le riche
Protégé par là loi, enchaînant {exploité,
Lcsbons mets, (es bons vins ne sont que dans la
- [niche\
Des bourgeois meurtriers de notre Liberté.'
Leurs palais somptueuse quicouvrentdelèurombre
Nosréduils froids et noirsqù'un vautour fait payer
Sont des grands lupanars que le luxe encombre
Quand dans notre taudis rien n'est à déblayer.
Le passé est affreux, le présent e-i terrible
Et l'avenir sourit aux soldats dé la faim
L'insuccès des Combats contre leur sorthorrible
Leur dicte les moyens pour ne lutter en vain
Dans la grande mêlée tomberont Us frontières
Ou se nichent lés lots se 'placeront lès droits
Les peuplés affames dans , leurs fureurs altiires
Feront (Égalité reine de tout les endroits.
Le vieux monde se meurt sous son fardeau de
« crimes,
Ses canons, ses fusils ne sauront le sauver.
L'injuste et le faux ont creusé leurs abîmes ;
Les joues d'Égalité bientôt vont: se. lever,
A lors plus , n'affamés. Et nous, les mhérablts,
I Au banquet de la vie, trouverons couvert mis ;
Sanscraindre.de Thémis les arrêts re loutablea
Qui frappent en nos jours tousses fiera insoumis.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.66%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5545535s/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5545535s/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5545535s/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5545535s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5545535s