LES PREMIERS PAS DU CINEMATOGRAPHE
AU HAVRE 1895 • 1914
C’est en vain que l’on chercherait dans les journaux havrais de la fin
de l’année 1895 et du début de 1896, la moindre information sur ce qui
s’était passé le soir du 28 décembre, dans le Salon Indien du Grand Café
au 14 du boulevard des Capucines à Paris. La première séance publique
du Cinématographe Lumière n’éveille aucun écho dans la presse locale.
Il est vrai qu a Paris même, seuls deux journaux La Presse et Le Radical,
consacrent un entrefilet à l’évènement, préférant remplir leurs colonnes
du récit du mariage d’Yvette Guilbert ou de la mort de Max Lebaudy
dit « le petit Sucrier », dont les aventures en tous genres n’avaient cessé
de tenir en haleine la curiosité des foules.
Les Havrais sont habitués aux projections lumineuses. Depuis 1866,
un nommé Ponti vient régulièrement présenter des vues fixes coloriées
qui font faire aux spectateurs des voyages à travers les principales villes
et capitales du Monde (1). A l’aide de l’Aléthescope Universel, « vaste
appareil d’optique d’une ptûssance extraordinaire qui . . . fait voir la
réalité » (c’est la publicité qui le dit), Ponti, « célèbre opticien de Venise »,
montre au public le Palais des Doges et le Pont des Soupirs. Dans une
salle de huit mètres de long sur quatre de large louée au 124 de la rue
de Paris, les Havrais peuvent faire le tour du Monde pour 50 centimes.
En 1886, Ponti change son Aléthescope pour un Mégaléthoscope qu’il
présente salle Pérignon, au 19 de la place de l’Hôtel-de-Ville. « L’appareil
reproduit sous les yeux du spectateur avec une fidélité remarquable toutes
les vues et tableaîix artistiques avec un agrandissement notable et pour
toutes les teintes et demi-teintes depuis le grand soleil fusqu’au clair de
lune » (2). En avril 1895, Lévy et ses fils, photographes à Paris, demandent
l’autorisation d’installer des appareils stéréoscopiques automatiques à dé
clenchement monétaire à divers endroits de la ville et notamment au jardin
de l’Hôtel de Ville, au jardin Saint-Roch et à la jetée contre la balustrade
du sémaphore. Fixé sur un pied de fonte, le système à deux oculaires permet
de voir une douzaine de vues de tous pays « dont la finesse et le relief
absolu donnent l’illusion complète de la réalité » (2 bis). A la foire Saint-
Michel de la même année, les visiteurs peuvent voir les projections organi
sées par le Théâtre des Singes qui permettent de passer en revue les prin
cipales villes de l’Europe et les œuvres des maîtres sculpteurs (3).
LE LANCEMENT D’UNE INVENTION
Mais tout cela n’est que de la photographie inanimée projetée et
agrandie, certainement attrayante, et qui ressemble fort aux vues fixes
utilisées par la Société Havraise d’Enseignement par l’aspect lors des confé
rences.
De leur côté, les membres de la Société Havraise de Photographie
s’intéressent aux recherches faites dans le domaine de la photographie
animée. En 1892, ils se tiennent au courant des expériences du docteur
AU HAVRE 1895 • 1914
C’est en vain que l’on chercherait dans les journaux havrais de la fin
de l’année 1895 et du début de 1896, la moindre information sur ce qui
s’était passé le soir du 28 décembre, dans le Salon Indien du Grand Café
au 14 du boulevard des Capucines à Paris. La première séance publique
du Cinématographe Lumière n’éveille aucun écho dans la presse locale.
Il est vrai qu a Paris même, seuls deux journaux La Presse et Le Radical,
consacrent un entrefilet à l’évènement, préférant remplir leurs colonnes
du récit du mariage d’Yvette Guilbert ou de la mort de Max Lebaudy
dit « le petit Sucrier », dont les aventures en tous genres n’avaient cessé
de tenir en haleine la curiosité des foules.
Les Havrais sont habitués aux projections lumineuses. Depuis 1866,
un nommé Ponti vient régulièrement présenter des vues fixes coloriées
qui font faire aux spectateurs des voyages à travers les principales villes
et capitales du Monde (1). A l’aide de l’Aléthescope Universel, « vaste
appareil d’optique d’une ptûssance extraordinaire qui . . . fait voir la
réalité » (c’est la publicité qui le dit), Ponti, « célèbre opticien de Venise »,
montre au public le Palais des Doges et le Pont des Soupirs. Dans une
salle de huit mètres de long sur quatre de large louée au 124 de la rue
de Paris, les Havrais peuvent faire le tour du Monde pour 50 centimes.
En 1886, Ponti change son Aléthescope pour un Mégaléthoscope qu’il
présente salle Pérignon, au 19 de la place de l’Hôtel-de-Ville. « L’appareil
reproduit sous les yeux du spectateur avec une fidélité remarquable toutes
les vues et tableaîix artistiques avec un agrandissement notable et pour
toutes les teintes et demi-teintes depuis le grand soleil fusqu’au clair de
lune » (2). En avril 1895, Lévy et ses fils, photographes à Paris, demandent
l’autorisation d’installer des appareils stéréoscopiques automatiques à dé
clenchement monétaire à divers endroits de la ville et notamment au jardin
de l’Hôtel de Ville, au jardin Saint-Roch et à la jetée contre la balustrade
du sémaphore. Fixé sur un pied de fonte, le système à deux oculaires permet
de voir une douzaine de vues de tous pays « dont la finesse et le relief
absolu donnent l’illusion complète de la réalité » (2 bis). A la foire Saint-
Michel de la même année, les visiteurs peuvent voir les projections organi
sées par le Théâtre des Singes qui permettent de passer en revue les prin
cipales villes de l’Europe et les œuvres des maîtres sculpteurs (3).
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Mais tout cela n’est que de la photographie inanimée projetée et
agrandie, certainement attrayante, et qui ressemble fort aux vues fixes
utilisées par la Société Havraise d’Enseignement par l’aspect lors des confé
rences.
De leur côté, les membres de la Société Havraise de Photographie
s’intéressent aux recherches faites dans le domaine de la photographie
animée. En 1892, ils se tiennent au courant des expériences du docteur
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