Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1933-05-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 mai 1933 19 mai 1933
Description : 1933/05/19 (N374). 1933/05/19 (N374).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45716343
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
K
B" ANNEE. — N“ 374,
LE NUMERO : 40 CENTIMES
VENDREDI 19 MAI 1933,
Organe Régional Ç
du Bloc Ouvrière! Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
De faillite en faillite
EN ALLEMAGNE
Les députés socialistes
unanimes votent la
confiance à Hitler.
EN FRANCE
Les députés socialistes
votent les crédits de
guerre, de police et les
fonds secrets.
ABONNEMENTS i
Un a n ..
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rus dS la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le «nontant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. C. P. Rouen 0.218.08. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
Pour Hé
Un exemple d’action commune contre la guerre impérialiste !
Il n’est plus douteux aujourd’hui qu’un
sentiment profond d’unité d’action anime les
travailleurs de notre région et plus particu
lièrement ceux du Havre.
Ce désir d’unité de lutte s’est manifesté
la semaine dernière, dans 1 action commune
des dockers et métallurgistes ha vrais qui, ainsi
que les marins du bord, en bloc, refusèrent de
charger du matériel de guerre pour lExtrême-
Orient.
Voilà la réponse cinglante que les travail
leurs havrais se sont chargés de donner, une
fois de plus, aux dirigeants de la Fédération
socialiste de la Seine-Inférieure qui s’éver
tuent à dresser tous les obstacles, afin d em
pêcher la réalisation immédiate de cette unité
d’action.
xxx
Vendredi 12 mai à 7 h. 30, une bordée
de chez « Wanoni » fut commandée pour
aller sur le steamer « Yalou », navire fran
çais de la ligne Indochine et Japon.
Arrivés à bord, les copains s’aperçurent
que la marchandise à embarquer — et qui
était dans une péniche — était du matériel
de guerre, comprenant mitrailleuses, grena
des et canons.
Unanimement- les gars descendirent à ter
re, refusant d’embarquer ces engins meur
triers.
L après-midi, aucune bordée ne fut com
mandée sur le navire. La police du port au
tonome surveillait discrètement, mais les doc
kers aussi.
xxx
D’ordinaire, la bourgeoisie devant le refus
des dockers, faisait exécuter ce travail par
les métallurgistes de chez Schneider ; or,
cette fois, les métallos, alertés immédiate
ment par le Syndicat unitaire des Métaux, se
sont solidarisés avec leurs camarades dockers
et ont refusé de charger le matériel de guerre.
Le mouvement s’est étendu aux marins et
nous apprenons que de retour à Dunkerque,
nos camarades marins ont été menacés de
sanctions pour leur geste énergique.
De plus, : 1 faut signaler que des camarades
nègres en chômage, furent sollicités pour exé
cuter le chargement, mais malgré la misère
dans laquelle ils se trouvent depuis la crise,
nos camarades nègres ont compris leur devoir
de classe et ont refusé eux aussi, de faire les
jaunes.
C’est ainsi que par leur unité d’action, doc
kers, marins, métallurgistes et camarades nè
gres ont empêché, vendredi et samedi, le
transbordement des 130 tonnes de matériel de
guerre.
xxx
Mais, il nous faut tirer un autre enseigne
ment indispensable, c’est que la bourgeoisie
a réussi à amener (assez discrètement) diman
che dernier sur le port du Havre, une équi
pe de jaunes, qui fut recrutée à Paris et Ver-
non.
Profitant, ce jour-là, du manque de vigi
lance des organisations ouvrières, l’équipe de
jaunes a pu charger le matériel et assurer le
départ du bateau, quoique avec un retard
assez préjudiciable.
C’est là un fait qu’il ne nous faut pas
passer sous silence, car nous devons en éviter
absolument la répétition.
Que fallait-il faire pour obtenir la victoire
complète ? Que devons-nous faire aujour
d’hui pour réparer cette faute ?
Il existe au Havre, un comité local de
lutte contre la guerre qui groupe dans son
sein de nombreuses organisations ouvrières
et pacifistes.
Ce comité est actif et ces derniers mois il
a réussi une série de manifestations très im-
Alerte Travailleurs !
La Commission d’évaluation du
coût de la vie se réuni le samedi 20
mai.
Ne perdez pas une minute ; dès
aujourd’hui dans toutes vos usines
et chantiers, formez vos comités
d’unité d’action, pour empêcher tou
tes nouvelles diminutions de vos sa
laires de famine.
portantes. Mais sa faiblesse essentielle (com
me le démontre le fait de dimanche dernier),
c est qu il est orienté comjplètememt vêts
1 agitation, vers les grands meetings au lieu
d être orienté vers l’organisation quotidienne
des actions de masse dans les usines de guer
re de chez Schneider, Bréguet, Constructions
navales, sur le port autonome, etc., etc...
La tâche du comité du Havre était, dès
vendredi, de mobiliser pour un cas urgent,
toutes les organisations adhérentes au mouve
ment d’Amsterdam, afin d’alerter les ouvriers
et ouvrières des principales usines de guerre,
les marins, les chômeurs et d’organiser, de
développer l’action de masse que les dockers
avaient engagée dès le vendredi matin.
Si 1 organisation de cette action de masse
s était réalisée, il est évident que le diman
che 14 mai, le prolétariat havrais, qui est un
prolétariat très combatif, aurait empêché
1 équipe de jaunes de transborder le maté
riel ; c’était le départ d’une action plus lar
ge, plus puissante et les possibilités de créer
de: comités d’action contre la guerre sur la
base des usines et du port.
xxx
La faute de nos camarades du Havre n’est
malheureusement pas une faute isolée, elle
revêt un caractère général dans notre région.
A Rouen, des faits semblables se 'ont nro-
duits sans qu’il y ait la moindre action d’or
ganisée.
Et quand nous parlons des faiblesses des
comités locaux d’Amsterdam, nous ne de
vons pas oublier que nous, communistes, qui
y sommes adhérents — nous portons une
lourde part de responsabilités. Rien ne nous
empêche de faire des propositions et de tra
vailler activement dans les usines, sur les
ports, dans les chemins de fer, pour créer
les comités d action et d organiser les ac
tions de masse, pour empêcher le transport de
matériel de guerre, etc...
Que l’ensemble de nos camarades s’imprè
gne de cet exemple concret pour supprimer
leur passivité et remplacer Y action Verbale, la
phraséologie creuse par Y organisation des ac
tions de masse à Yusine. C’est cela qui est
essentiel dans notre action.
Il faut populariser partout l’action commu
ne des travailleurs du Havre contre la guerre
et l’opposer aux actes des chefs socialistes
qui ont voté à quatre reprises les crédits de
guerre et de police ou qui, comme Evrard et
Zyromski, sont prêts à se mettre le sac au
dos et prendre le fusil pour défendre l’impé
rialisme français au nom de la démocratie
Ce travail d’éclaircissement est indispensa
ble, il faut le poursuivre inlassablement, afin
de faire comprendre aux travailleurs que ce
n’est pas par hasard que le Parti socialiste
a refusé et refuse encore de participer au
mouvement d’Amsterdam et qu’il a exclu dé
jà des militants comme Etchevery, Poupy,
etc., parce que ces socialistes ont commis le
crime de lutter contre la guerre et l’impéria
lisme français.
Que ce n’est pas par hasard non plus que
la Fédération socialiste de Basse-Seine >i’a
pas répondu depuis plus de trois mois, aux
propositions de front unique que nous lui avo is
adressées et que chaque jour elle s’efforce
de créer des obstacles pour empêcher la réa
lisation de l’unité d’action.
Notre tâche est de démasquer impitoyable
ment toutes les manoeuvres des dirigeante so
cialistes et de lutter avec acharnement pour
la création des comités d’action, surtout sur
les ports et dans les usines de guerre.
1111111 imiiiiiiiimiiuiiiiii
I Travailleurs de Sotteville I
S Retenez tous votre soirée du =
— 31 mai. E
E Pour assistez à la E
GUINDE FETE ARTISTIQUE
Du “ Prolétaire Normand ”
é
S qui aura lieu au Cinéma Renaissance. 5
— Achetez vos billets d’avance, au- jjjjf
S près des camarades responsables, ou 5
E à la Maison du Peuple de Sotteville. U-
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinn
Pour un “ Prolo ”
puissant
O
Depuis plusieurs semaines nous ne
cessons de faire appel à nos ca
marades. Nous 'leur avons donné des
directives, des objectifs.
Nous avons enregistré des initiati
ves heureuses. Mais le travail n’avan
ce pas dans le sens que nous vou
drions. Trop de travail individuel. Les
camarades ne cherchent pas à se grou
per, discuter et fournir un effort collec
tif. Placer chaque camarade au poste
qui lui convient et qu’il peut remplir.
On ne cherche pas assez à grouper
de nouveaux camarades autour de no
tre journal qui, cependant a l’estime
de nombreux travailleurs qui ne sont
pas dans nos organisations. C’est col
lectivement avec eux que nous vain
crons toutes les difficultés et que nous
marcherons rapidement de l’avant.
SOMMES COLLECTEES
CETTE SEMAINE
Un camarade de Freneueè 5 »
Comité de défense de Petit-Queviily -175 »
Liste 95, du Havre 15 »
Total 195 »
Listes précédentes .. 2.251 70
Total à ce jour
2.446 70
Âk CONSEIL btNÉHAL
DE LA. SEINE-INFÉRIEURE
LA PEUR DE LA REVOLUTION
INELUCTABLE
Sous les coups de la crise, la petite pro
priété rurale disparaît. II y a dix ans, le dé
ficit pour le département s’élevait à 1.500
exploitations agricoles. Depuis, le nombre a
considérablement augmenté. Afin d’enrayer
ce processus, Paumelle dépose un vœu pro
posant des dégrèvements qui ne profiteraient
qu’aux gros agrariens, et un système de taxes
qui frapperaient certains propriétaires. . étran
gers. Son vœu est repoussé. Le débat nous
apprend pourquoi la bourgeoisie voit avec in
quiétude disparaître la petite propriété rura
le.
« Autrefois, déclare Cauchie, les ouvriej|
agricoles restaient dix ou quinze ans dans uire
exploitation, puis s’installaient eux-mêmes ;
aujourd’hui on ne s’établit plus. Les ouvriers
agricoles restent des salariés toute leur vie, et
il se crée un prolétariat agricole comme il y
a un prolétariat industriel. C’est là une chose
extrêmement dangereuse au point de vue so
cial ».
Et le « Journal de Rouen », commentant
le débat, déclare :
« Malheureusement, les petites exploita
tions agricoles, jadis fort nombreuses, tendent
— chez nous aussi — à se raréfier ; si l’on
n’y prend garde, elles disparaîtront et nous
nous trouverions alors, ainsi que le soulignait
M. Lavoinne, devant ces immenses exploi
tations où quelques hommes suffisent à cul
tiver des milliers d’hectares.
« C’est une transformation qu’il ne faut
pas souhaiter : bien plutôt que « prolétariser »
il faut « propriétariser » le plus possible l’ou
vrier agricole ».
Autrement dit : à bas le progrès technique
et social ! à bas l’allègement de la peine des
paysans, par la création de grandes exploita
tions collectives munies de tracteurs et de ma
chines combinées comme en U.R.S.S., pour
vu que les hobereaux des campagnes à la
Guillard, à la Métayer, soient maintenus dans
leurs privilèges.
Thureau-Dangin parle des facilités (!) que
donne le Crédit Immobilier ; Guillard parle
de la prolongation de la loi Loucheur dams
le sens rural ; Aubert, de l’extension à deux
hectares des dégrèvements d’enregistrement
qui porte actuellement sur 20 ans. Ce sont là
solutions inopérantes et insuffisantes. La pe
tite propriété est irrémédiablement condamnée à
disparaître. En attendant, les travailleurs des
champs doivent s’organiser par communes pour
obtenir une révision sérieuse des baux qui les
accablent. Ils doivent exiger du gouvernement
bourgeois des allocations de crise. De ces
revendications immédiates intéressant les
paysans travailleurs, aucun des conseillers gé
néraux n’a parlé.
[A suivre) D. Le CORRE.
Pour arracher l’amnistie intégrale
3.500 travailleurs se rassemblent
au Havre et à Rouen
DEUX VICTIMES DE LA LUTTE CONTRE LA GUERRE
LE CORRE
qui doit comparaître au mois de Juin
devant les tribunaux du Havre
C0STENTIN
qui a passé Jeudi 18 Mai
devant les tribunaux de Rouen
La lutte pour Y amn istie prend corps
dans noire région qui est durement
éprouvée par la répression policière et
administrative.
Au Havre et à Rouen, 3.500 tra
vailleurs ont répondu aux mots d’or
dre lancés par le Secours Rouge In
ternational et ont clamé leur foi iné
branlable de solidarité pour arracher
des geôles capitalistes les militants les
plus avertis de la classe ouvrière.
Ils ont affirmé dans deux meetings
puissants et enthousiastes leur volon
té d’arracher à la mort nos camarades
indochinois, d’arracher les milliers de
travailleurs révolutionnaires coloniaux
que Y impérialisme français envoie au
bagne pour mieux maintenir son em
prise et son exploitation sur les terri
toires qu’il exploite aux colonies pour
le grand bénéfice des banques et des
grands financiers.
C’est avec force qu’ont été clamés
les mots d’ordre de « Libérez Marty,
Raymond Guyot et tous les emprison
nés ».
C’est également avec force qu’a été
réclamée l’amnistie pour Costentin,
Le Corre, Pasqualini, Carn f victimes
de la répression dans notre région
C’est encore avec plus de force que
les travailleurs présents ont affirmé
leur Volonté de lutte pour arracher
l’amnistie intégrale que les candidats
de gauche radicaux et socialistes
avaient promis de voter et qui après
un an est encore en suspens.
Cette volonté de lutte s’est traduite
par des dizaines d’adhésions au S. R.
I. Nul doute que demain cette propa
gande Va s’intensifier dans les usines,
sur les chantiers, que de nombreux
travailleurs viendront apporter leur so
lidarité effective aux victimes de la ré
pression et apporteront leur concours
pour l’organisation de manifestations
beaucoup plus larges, plus puissan
tes, pour arracher « l’amnistie inté
grale )> qu’ils ont réclamée avec force.
Note de la Rédaction. ■— Nous
avons reçu plusieurs ordres du jour et
télégrammes contre la répression, que
nous avons transmis. La place res
treinte ne nous permet pas de les pu
blier.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiirriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimnBmniiinisRiiiiiiiimümii
Union de combat
contre le fascisme!
Nous publions ci-dessous les passages es- élevées par les cours martiales, les persécu-
sentiels du Manifeste du Comité français d’or
ganisation du Congrès antifasciste européen
de Copenhague.
Sur l’Europe en proie à la crise, le fas
cisme s’étend. Après l’Italie, la Pologne, la
Finlande, la Hongrie et la Yougoslavie,
l’Allemagne est frappée. Devant le danger
toutes les forces prolétariennes, tous les hom
mes attachés aux libertés chèrement conquises,
ont le devoir de se dresser.
Ce n est pas un vent de folie qui souffle,
0 est une calamité voulue, dirigée, néces
saire à la bourgeoisie internationale.
xxx
Actuellement, la violence fasciste renforce
l’offensive du capitalisme contre la classe
ouvrière dans toute une série de pays, dont
certains, comme la Pologne de Pilsudski et
la Roumanie des pogromes antisémites, sont
soutenus par le gouvernement français avec
les emprunts soutirés à l’épargne française.
Quand la « démocratie » française proteste
contre le fascisme de Hitler et de Mussolini,
n’oublions pas qu’en Pologne les potences
tiens contre les minorités opprimées, la mise
hors la loi des organisations ouvrières, sont le
fait d un de ses protégés.
Le gouvernement français porte une lourde
responsabilité dans l’avènement de Hitler,
qui a su exploiter la misère du peuple alle
mand consécutive à l’application du traité de
Versailles. Ce gouvernement se gêne
d’ailleurs pas, chaque fois que l’ordre existant
lui semble en péril, pour recourir aux coups
de force policiers et judiciaires.
L’avènement de Hitler a donné un regain
d’activité aux organisations fascistes françai
ses et russes blanches. C’est seulement par
l’union des travailleurs de toutes tendances
que les assemblées fascistes ont pu être dis
persées et leurs provocations brisées. (Exem
ples de Courbevoie, Paris-20 e et Lille).
Instruits par l’exemple de la social-démo-
cratie et des syndicats allemands de l’A.D.
G.B. livrés au fascisme et maintenant inté
grés au régime hitlérien par la trahison ou
I inconscience de leurs dirigeants les plus
qualifiés, il faut maintenant sonner le rassem-
B" ANNEE. — N“ 374,
LE NUMERO : 40 CENTIMES
VENDREDI 19 MAI 1933,
Organe Régional Ç
du Bloc Ouvrière! Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
De faillite en faillite
EN ALLEMAGNE
Les députés socialistes
unanimes votent la
confiance à Hitler.
EN FRANCE
Les députés socialistes
votent les crédits de
guerre, de police et les
fonds secrets.
ABONNEMENTS i
Un a n ..
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rus dS la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le «nontant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. C. P. Rouen 0.218.08. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
Pour Hé
Un exemple d’action commune contre la guerre impérialiste !
Il n’est plus douteux aujourd’hui qu’un
sentiment profond d’unité d’action anime les
travailleurs de notre région et plus particu
lièrement ceux du Havre.
Ce désir d’unité de lutte s’est manifesté
la semaine dernière, dans 1 action commune
des dockers et métallurgistes ha vrais qui, ainsi
que les marins du bord, en bloc, refusèrent de
charger du matériel de guerre pour lExtrême-
Orient.
Voilà la réponse cinglante que les travail
leurs havrais se sont chargés de donner, une
fois de plus, aux dirigeants de la Fédération
socialiste de la Seine-Inférieure qui s’éver
tuent à dresser tous les obstacles, afin d em
pêcher la réalisation immédiate de cette unité
d’action.
xxx
Vendredi 12 mai à 7 h. 30, une bordée
de chez « Wanoni » fut commandée pour
aller sur le steamer « Yalou », navire fran
çais de la ligne Indochine et Japon.
Arrivés à bord, les copains s’aperçurent
que la marchandise à embarquer — et qui
était dans une péniche — était du matériel
de guerre, comprenant mitrailleuses, grena
des et canons.
Unanimement- les gars descendirent à ter
re, refusant d’embarquer ces engins meur
triers.
L après-midi, aucune bordée ne fut com
mandée sur le navire. La police du port au
tonome surveillait discrètement, mais les doc
kers aussi.
xxx
D’ordinaire, la bourgeoisie devant le refus
des dockers, faisait exécuter ce travail par
les métallurgistes de chez Schneider ; or,
cette fois, les métallos, alertés immédiate
ment par le Syndicat unitaire des Métaux, se
sont solidarisés avec leurs camarades dockers
et ont refusé de charger le matériel de guerre.
Le mouvement s’est étendu aux marins et
nous apprenons que de retour à Dunkerque,
nos camarades marins ont été menacés de
sanctions pour leur geste énergique.
De plus, : 1 faut signaler que des camarades
nègres en chômage, furent sollicités pour exé
cuter le chargement, mais malgré la misère
dans laquelle ils se trouvent depuis la crise,
nos camarades nègres ont compris leur devoir
de classe et ont refusé eux aussi, de faire les
jaunes.
C’est ainsi que par leur unité d’action, doc
kers, marins, métallurgistes et camarades nè
gres ont empêché, vendredi et samedi, le
transbordement des 130 tonnes de matériel de
guerre.
xxx
Mais, il nous faut tirer un autre enseigne
ment indispensable, c’est que la bourgeoisie
a réussi à amener (assez discrètement) diman
che dernier sur le port du Havre, une équi
pe de jaunes, qui fut recrutée à Paris et Ver-
non.
Profitant, ce jour-là, du manque de vigi
lance des organisations ouvrières, l’équipe de
jaunes a pu charger le matériel et assurer le
départ du bateau, quoique avec un retard
assez préjudiciable.
C’est là un fait qu’il ne nous faut pas
passer sous silence, car nous devons en éviter
absolument la répétition.
Que fallait-il faire pour obtenir la victoire
complète ? Que devons-nous faire aujour
d’hui pour réparer cette faute ?
Il existe au Havre, un comité local de
lutte contre la guerre qui groupe dans son
sein de nombreuses organisations ouvrières
et pacifistes.
Ce comité est actif et ces derniers mois il
a réussi une série de manifestations très im-
Alerte Travailleurs !
La Commission d’évaluation du
coût de la vie se réuni le samedi 20
mai.
Ne perdez pas une minute ; dès
aujourd’hui dans toutes vos usines
et chantiers, formez vos comités
d’unité d’action, pour empêcher tou
tes nouvelles diminutions de vos sa
laires de famine.
portantes. Mais sa faiblesse essentielle (com
me le démontre le fait de dimanche dernier),
c est qu il est orienté comjplètememt vêts
1 agitation, vers les grands meetings au lieu
d être orienté vers l’organisation quotidienne
des actions de masse dans les usines de guer
re de chez Schneider, Bréguet, Constructions
navales, sur le port autonome, etc., etc...
La tâche du comité du Havre était, dès
vendredi, de mobiliser pour un cas urgent,
toutes les organisations adhérentes au mouve
ment d’Amsterdam, afin d’alerter les ouvriers
et ouvrières des principales usines de guerre,
les marins, les chômeurs et d’organiser, de
développer l’action de masse que les dockers
avaient engagée dès le vendredi matin.
Si 1 organisation de cette action de masse
s était réalisée, il est évident que le diman
che 14 mai, le prolétariat havrais, qui est un
prolétariat très combatif, aurait empêché
1 équipe de jaunes de transborder le maté
riel ; c’était le départ d’une action plus lar
ge, plus puissante et les possibilités de créer
de: comités d’action contre la guerre sur la
base des usines et du port.
xxx
La faute de nos camarades du Havre n’est
malheureusement pas une faute isolée, elle
revêt un caractère général dans notre région.
A Rouen, des faits semblables se 'ont nro-
duits sans qu’il y ait la moindre action d’or
ganisée.
Et quand nous parlons des faiblesses des
comités locaux d’Amsterdam, nous ne de
vons pas oublier que nous, communistes, qui
y sommes adhérents — nous portons une
lourde part de responsabilités. Rien ne nous
empêche de faire des propositions et de tra
vailler activement dans les usines, sur les
ports, dans les chemins de fer, pour créer
les comités d action et d organiser les ac
tions de masse, pour empêcher le transport de
matériel de guerre, etc...
Que l’ensemble de nos camarades s’imprè
gne de cet exemple concret pour supprimer
leur passivité et remplacer Y action Verbale, la
phraséologie creuse par Y organisation des ac
tions de masse à Yusine. C’est cela qui est
essentiel dans notre action.
Il faut populariser partout l’action commu
ne des travailleurs du Havre contre la guerre
et l’opposer aux actes des chefs socialistes
qui ont voté à quatre reprises les crédits de
guerre et de police ou qui, comme Evrard et
Zyromski, sont prêts à se mettre le sac au
dos et prendre le fusil pour défendre l’impé
rialisme français au nom de la démocratie
Ce travail d’éclaircissement est indispensa
ble, il faut le poursuivre inlassablement, afin
de faire comprendre aux travailleurs que ce
n’est pas par hasard que le Parti socialiste
a refusé et refuse encore de participer au
mouvement d’Amsterdam et qu’il a exclu dé
jà des militants comme Etchevery, Poupy,
etc., parce que ces socialistes ont commis le
crime de lutter contre la guerre et l’impéria
lisme français.
Que ce n’est pas par hasard non plus que
la Fédération socialiste de Basse-Seine >i’a
pas répondu depuis plus de trois mois, aux
propositions de front unique que nous lui avo is
adressées et que chaque jour elle s’efforce
de créer des obstacles pour empêcher la réa
lisation de l’unité d’action.
Notre tâche est de démasquer impitoyable
ment toutes les manoeuvres des dirigeante so
cialistes et de lutter avec acharnement pour
la création des comités d’action, surtout sur
les ports et dans les usines de guerre.
1111111 imiiiiiiiimiiuiiiiii
I Travailleurs de Sotteville I
S Retenez tous votre soirée du =
— 31 mai. E
E Pour assistez à la E
GUINDE FETE ARTISTIQUE
Du “ Prolétaire Normand ”
é
S qui aura lieu au Cinéma Renaissance. 5
— Achetez vos billets d’avance, au- jjjjf
S près des camarades responsables, ou 5
E à la Maison du Peuple de Sotteville. U-
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinn
Pour un “ Prolo ”
puissant
O
Depuis plusieurs semaines nous ne
cessons de faire appel à nos ca
marades. Nous 'leur avons donné des
directives, des objectifs.
Nous avons enregistré des initiati
ves heureuses. Mais le travail n’avan
ce pas dans le sens que nous vou
drions. Trop de travail individuel. Les
camarades ne cherchent pas à se grou
per, discuter et fournir un effort collec
tif. Placer chaque camarade au poste
qui lui convient et qu’il peut remplir.
On ne cherche pas assez à grouper
de nouveaux camarades autour de no
tre journal qui, cependant a l’estime
de nombreux travailleurs qui ne sont
pas dans nos organisations. C’est col
lectivement avec eux que nous vain
crons toutes les difficultés et que nous
marcherons rapidement de l’avant.
SOMMES COLLECTEES
CETTE SEMAINE
Un camarade de Freneueè 5 »
Comité de défense de Petit-Queviily -175 »
Liste 95, du Havre 15 »
Total 195 »
Listes précédentes .. 2.251 70
Total à ce jour
2.446 70
Âk CONSEIL btNÉHAL
DE LA. SEINE-INFÉRIEURE
LA PEUR DE LA REVOLUTION
INELUCTABLE
Sous les coups de la crise, la petite pro
priété rurale disparaît. II y a dix ans, le dé
ficit pour le département s’élevait à 1.500
exploitations agricoles. Depuis, le nombre a
considérablement augmenté. Afin d’enrayer
ce processus, Paumelle dépose un vœu pro
posant des dégrèvements qui ne profiteraient
qu’aux gros agrariens, et un système de taxes
qui frapperaient certains propriétaires. . étran
gers. Son vœu est repoussé. Le débat nous
apprend pourquoi la bourgeoisie voit avec in
quiétude disparaître la petite propriété rura
le.
« Autrefois, déclare Cauchie, les ouvriej|
agricoles restaient dix ou quinze ans dans uire
exploitation, puis s’installaient eux-mêmes ;
aujourd’hui on ne s’établit plus. Les ouvriers
agricoles restent des salariés toute leur vie, et
il se crée un prolétariat agricole comme il y
a un prolétariat industriel. C’est là une chose
extrêmement dangereuse au point de vue so
cial ».
Et le « Journal de Rouen », commentant
le débat, déclare :
« Malheureusement, les petites exploita
tions agricoles, jadis fort nombreuses, tendent
— chez nous aussi — à se raréfier ; si l’on
n’y prend garde, elles disparaîtront et nous
nous trouverions alors, ainsi que le soulignait
M. Lavoinne, devant ces immenses exploi
tations où quelques hommes suffisent à cul
tiver des milliers d’hectares.
« C’est une transformation qu’il ne faut
pas souhaiter : bien plutôt que « prolétariser »
il faut « propriétariser » le plus possible l’ou
vrier agricole ».
Autrement dit : à bas le progrès technique
et social ! à bas l’allègement de la peine des
paysans, par la création de grandes exploita
tions collectives munies de tracteurs et de ma
chines combinées comme en U.R.S.S., pour
vu que les hobereaux des campagnes à la
Guillard, à la Métayer, soient maintenus dans
leurs privilèges.
Thureau-Dangin parle des facilités (!) que
donne le Crédit Immobilier ; Guillard parle
de la prolongation de la loi Loucheur dams
le sens rural ; Aubert, de l’extension à deux
hectares des dégrèvements d’enregistrement
qui porte actuellement sur 20 ans. Ce sont là
solutions inopérantes et insuffisantes. La pe
tite propriété est irrémédiablement condamnée à
disparaître. En attendant, les travailleurs des
champs doivent s’organiser par communes pour
obtenir une révision sérieuse des baux qui les
accablent. Ils doivent exiger du gouvernement
bourgeois des allocations de crise. De ces
revendications immédiates intéressant les
paysans travailleurs, aucun des conseillers gé
néraux n’a parlé.
[A suivre) D. Le CORRE.
Pour arracher l’amnistie intégrale
3.500 travailleurs se rassemblent
au Havre et à Rouen
DEUX VICTIMES DE LA LUTTE CONTRE LA GUERRE
LE CORRE
qui doit comparaître au mois de Juin
devant les tribunaux du Havre
C0STENTIN
qui a passé Jeudi 18 Mai
devant les tribunaux de Rouen
La lutte pour Y amn istie prend corps
dans noire région qui est durement
éprouvée par la répression policière et
administrative.
Au Havre et à Rouen, 3.500 tra
vailleurs ont répondu aux mots d’or
dre lancés par le Secours Rouge In
ternational et ont clamé leur foi iné
branlable de solidarité pour arracher
des geôles capitalistes les militants les
plus avertis de la classe ouvrière.
Ils ont affirmé dans deux meetings
puissants et enthousiastes leur volon
té d’arracher à la mort nos camarades
indochinois, d’arracher les milliers de
travailleurs révolutionnaires coloniaux
que Y impérialisme français envoie au
bagne pour mieux maintenir son em
prise et son exploitation sur les terri
toires qu’il exploite aux colonies pour
le grand bénéfice des banques et des
grands financiers.
C’est avec force qu’ont été clamés
les mots d’ordre de « Libérez Marty,
Raymond Guyot et tous les emprison
nés ».
C’est également avec force qu’a été
réclamée l’amnistie pour Costentin,
Le Corre, Pasqualini, Carn f victimes
de la répression dans notre région
C’est encore avec plus de force que
les travailleurs présents ont affirmé
leur Volonté de lutte pour arracher
l’amnistie intégrale que les candidats
de gauche radicaux et socialistes
avaient promis de voter et qui après
un an est encore en suspens.
Cette volonté de lutte s’est traduite
par des dizaines d’adhésions au S. R.
I. Nul doute que demain cette propa
gande Va s’intensifier dans les usines,
sur les chantiers, que de nombreux
travailleurs viendront apporter leur so
lidarité effective aux victimes de la ré
pression et apporteront leur concours
pour l’organisation de manifestations
beaucoup plus larges, plus puissan
tes, pour arracher « l’amnistie inté
grale )> qu’ils ont réclamée avec force.
Note de la Rédaction. ■— Nous
avons reçu plusieurs ordres du jour et
télégrammes contre la répression, que
nous avons transmis. La place res
treinte ne nous permet pas de les pu
blier.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiirriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimnBmniiinisRiiiiiiiimümii
Union de combat
contre le fascisme!
Nous publions ci-dessous les passages es- élevées par les cours martiales, les persécu-
sentiels du Manifeste du Comité français d’or
ganisation du Congrès antifasciste européen
de Copenhague.
Sur l’Europe en proie à la crise, le fas
cisme s’étend. Après l’Italie, la Pologne, la
Finlande, la Hongrie et la Yougoslavie,
l’Allemagne est frappée. Devant le danger
toutes les forces prolétariennes, tous les hom
mes attachés aux libertés chèrement conquises,
ont le devoir de se dresser.
Ce n est pas un vent de folie qui souffle,
0 est une calamité voulue, dirigée, néces
saire à la bourgeoisie internationale.
xxx
Actuellement, la violence fasciste renforce
l’offensive du capitalisme contre la classe
ouvrière dans toute une série de pays, dont
certains, comme la Pologne de Pilsudski et
la Roumanie des pogromes antisémites, sont
soutenus par le gouvernement français avec
les emprunts soutirés à l’épargne française.
Quand la « démocratie » française proteste
contre le fascisme de Hitler et de Mussolini,
n’oublions pas qu’en Pologne les potences
tiens contre les minorités opprimées, la mise
hors la loi des organisations ouvrières, sont le
fait d un de ses protégés.
Le gouvernement français porte une lourde
responsabilité dans l’avènement de Hitler,
qui a su exploiter la misère du peuple alle
mand consécutive à l’application du traité de
Versailles. Ce gouvernement se gêne
d’ailleurs pas, chaque fois que l’ordre existant
lui semble en péril, pour recourir aux coups
de force policiers et judiciaires.
L’avènement de Hitler a donné un regain
d’activité aux organisations fascistes françai
ses et russes blanches. C’est seulement par
l’union des travailleurs de toutes tendances
que les assemblées fascistes ont pu être dis
persées et leurs provocations brisées. (Exem
ples de Courbevoie, Paris-20 e et Lille).
Instruits par l’exemple de la social-démo-
cratie et des syndicats allemands de l’A.D.
G.B. livrés au fascisme et maintenant inté
grés au régime hitlérien par la trahison ou
I inconscience de leurs dirigeants les plus
qualifiés, il faut maintenant sonner le rassem-
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