Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1932-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1932 30 septembre 1932
Description : 1932/09/30 (N315). 1932/09/30 (N315).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571603j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
7 e ANNEE. — N° 315.
LE NUMERO j 49 CENTIME».
VENDREDI 30 SEPTEMBRE 1932.
Organe Régional
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an ..
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. C. P. Rouen 122.90. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
Congrès régtopal contre la guerre impérialiste
Front; unique contre la guerre
des travailleurs socialistes, papistes, communistes,
confédérés, auton omes, un itaires, inorganisés
Malgré Tilioy, qui a refusé la salle de l’Eldorado, le congrès a eu lieu
A Fécamp 1.200 travailleurs répondent présent pour la lutte contre la guerre
L’ouverture du congrès s’est effectuée dans
la salle cinéma Boieldieu, devant 130 à 145
auditeurs le matin, et plus de 300 l’après-
midi.
Dans l’enthousiasme ils ont adopté les mots
d’ordre de lutte issus du Congrès d’Amster
dam.
Se sont engagés à poursuivre l’action né
cessaire en élargissant le front unique qui s’est
manifesté à Amsterdam et au congrès régio
nal pour faire aboutir le front unique.
xxx
Composition du Congrès présentée par
ordre d’importance par la commission de
vérification des mandats, comme suit :
Parti Communiste 21
Syndicats unitaires 19
Individualités 14
A. R. A. C. 6
Secours Rouge 5
Autonomes 5
Comités locaux de lutte 4
Parti Unité Prolétarienne ... 3
Comités de chômeurs 2
Syndicats confédérés 3
Syndicat des locataires 2
Société des maisons du peuple 2
Avenir social 1
Ligue des femmes 1
Emancipation 1
Union sportive Prolétarienne 1
Nombre de mandats
ou délégations 90
Il y avait 11S délégués répartis comme
suit :
Socialistes 2
Parti Unité Prolét 3
Sans Parti 46
Parti communiste 50
Jeunesses communistes 17
Total 118
Syndiqués confédérés 11
Syndiqués autonomes 5
Inorganisés 33
Syndiqués unitaires ... .* 69
Total 118
Par profassions :
Ouvriers d’usines 69
Employés 11
Fonctionnaires 10
Cheminots 24
Divers 4
Total 118
Hommes 84
Femmes 9
Jeunes de moins de 24 ans 25
Total 118
xxx
Dans le prochain n 0 ^ nous donnerons un
compte rendu succint des interventions qui
eurent lieu et des ordres du jour votés.
——
Résolution du congrès votée à i’uQanimité
Dans la fin du manifeste voté à i’unani-
mité } Je congrès mondial a déclaré :
« Nous jurons de lutter de toutes nos
forces et avec toutes nos ressources contre
l e capitalisme impérialiste, pourvoyeur de
charniers.
« Nous jurons de nous consacrer, de tou
tes nos forces et avec toutes nos ressources,
dans des tâches immédiates et urgentes, en
nous dressant :
« Contre les armements, contre la prépa
ration de la guerre et, par cela même, con
tre les pouvoirs publics qui nous mènent;
« Contre le chauvinisme et les excitations
nationalistes, contre le fascisme, armée de
police impérialiste, tendant à la guerere im
périaliste et organisant la guerre civile;
« Contre les budgets de guerre dont le
vote est un déshonneur et un crime, contre
les emprunts et les impôts qu’on soutire
aux foules pour les armements;
« Contre la campagne d’excitation et de
calomnies vis-à-vis de l’U.R.S.S. qui édifie
une société socialiste à laquelle nous ne
permettrons pas qu’on touche. »
Nous appuyant sur cette base, la commis
sion des résolutions propose au congrès
régional :
La création d’un bureau régional ainsi
composé :
Confédérés : Mme Foucher-Cuenne;
Autonomes : à désigner par le syndicat
des douanes de Rouen;
Libre pensée : Bouchard;
Unitaires : Rivière;
Parti Unité Prolétarienne : Paul Mérat;
Ligue Internationale des femmes pour la
paix et la liberté : à désigner par la ligue;
Anciens combattants républicains : Bil-
loquet;
Socialistes : Chauveau;
Individuels : Gillette;
Parti Communiste : Leclerc.
Le groupe des individuels devra égale
ment désigner un délégué pour le bureau.
La constitution d’un comité régional en
tretenant une liaison permanente avec tous
les comités locaux constitués ou qui se
constitueront dans l’avenir. Ce comité serait
composé du Bureau et d’un membre par
comité et organisation non représentée au
bureau.
Chaque comité local et organisation de
vront donc envoyer le nom et l’adresse de
leur délégué au secrétaire du comité régio
nal que nous vous proposons :
Billoquet, 114, rue Sévène, Oissel (S.-I.).
Le bureau en accord avec le comité devra:
Organiser des tournées de propagande
et des meetings dans la région et éditer le
matériel;
Concentrer la documentation de prépara
tion à la guerre sur le plan régional;
Rechercher les moyens financiers pour
assurer la propagande;
Dénoncer toutes manifestations chauvines
et organiser des contre-manifestations; dans
les écoles; manifestations du 11 novembre;
leçons imposées aux élèves à l’occasion de
la mort d’un général ou d’un gouvernant
que le maître doit glorifier; demander et im
poser le retrait des manuels scolaires chau
vins;
Dénoncer les manifestations et les orga
nisations qui sous le couvert de sport, dis
simulent la préparation des jeunes et de
l’opinion publique à la guerre;
Intervenir énergiquement auprès des par
lementaires des personnalités politiques pour
qu’ils s’opposent au vote des crédits desti
nés aux manifestations guerrières et chau
vines et particulièrement aux crédits de
guerre;
Dénoncer les fabrications de guerre dans
les usines, par tracts, affiches et dans toute
la presse régionale en faisant le maximum
de pression sur elle pour qu’elle insère.
Le congrès régional lance un appel ardent
à tous les travailleurs manuels et intellec
tuels, sans distinction de tendance et d’opi
nion, pour réaliser l’unité de lutte contre la
guerre sur les bases de la résolution du
congrès d’Amsterdam.
A nos correspondants
La rédaction a décidé que chaque semai*
ne notre journal fera une enquêta de la
situation politique et économique sur un
des principaux centres de ia région. Pour
cela nous avons besoin de l’aopui de tous
nos rabccrs et da tous ceux qui nous écri
vent. Il faut que par localité ceux-ci forment
des comités de rédaction. Voici comme suit
le tour par localités auxquelles nous nous
attachons immédiatement ; N° du 7 octobre,
petit-Quevïlly; N° du 14 octobre, Dieppe et
Lcuviers; N° du 21 octobre, Elbeuf, Fé
camp; N° du 28 octobre, Oissel-Sotteviile.
Les camarades intéressés dans ces diver
ses localités sont priés de bien vouloir s’in
former et se documenter sur ia situation des
travailleurs dans les diverses entreprises,
sur la situation communale, afin de nous
communiquer tous renseignements utiles.
La Rédaction.
Il faul soutenir et défendre
les conquêtes
de la Révolution d’Octobre
Tous debout pour
le XV e anniversaire
L’impérialisme international renforce cha
que jour le cercle antisoviétique.
Les armements s’accumulent en Mandchou
rie, sur la frontière polonaise et Roumaine.
A Genève, les gouvernements français et
britannique, dignes représentants des De (Wen_
del et de Deterding font pression sur l’Alle
magne pour qu elle s’unisse à eux dans le
front antisoviétique. La presse vénale redou
ble sa campagne de calomnies contre l’U.R.
s.s.
Dans les cinémas, dans les écoles, partout,
ia bourgeoisie tente de faire pénétrer dans
les cerveaux le chauvinisme qui lui permettra
d’allumer le cercle de feu dont elle entoure
les frontières de l’Union soviétique.
Face à cela, le gouvernement des Soviets
poursuit sa politique intransigeante de paix à
l’égard de tous les pays, propose à tous les
pays des pactes de non agression. Les délé
gués de l’U.R.S.S. ont proposé aux divers
pays le désarmement général, chose que tous
les impérialismes et au premier rang les im
périalistes français se sont empressés de re
pousser.
Les impérialismes ne peuvent renoncer à
tout leur matériel de guerre. Pourquoi ? Pour
asservir les peuples coloniaux qui se révol
tent ; pour noyer dans ie sang toute tentative
de libération d’un prolétariat. Mais aussi pour
tenter, demain, d’abattre le régime proléta
rien qui vit sans crise sur un sixième du glo
be, pendant que dans les pays capitalistes
la misère et ia ruine s’installent au sein du
prolétariat et des couches moyennes.
A l’occasion du XV° anniversaire, le pro
létariat de notre région doit faire entendre sa
voix de solidarité et de défense de la Révo
lution russe.
Tous les travailleurs et travailleuses assis
teront en masse aux meetings organisés par
la région du Parti communiste et viendront
manifester leur solidarité pour l’U.R.S.S.
Salsenach.
—— >-««•*-<
L’inauguration
de la gare du Havre
La gare du Havre est achevée ; le direc
teur du réseau, Dautry, est venu vendredi
dernier visiter et contrôler les travaux. L i-
nauguration aura lieu le l 01 octobre.
Les .journaux locaux naturellement en font
un plat, ils savent pourtant que la nouvelle
gare est impopulaire sous tous les rapports.
Les nombreuses lettres parues dans leurs tri
bunes libres en font foi.
La population havraise se rend compte que
cette construction loupée est un monstre.
Tout a été sacrifié au « bluff ». La tour
gêne considérablement la circulation très
dense à cet endroit, gageons que les pouvoirs
publics seront obligés de démolir la tour avant
qu’i'l ne se soit écoulé bien des années.
La presse « indépendante » crie victoire et
tire vanité de ce que la gare ait été cons
truite en 17 mois.
Elle oublie évidemment de signaler le sa
botage dont les effets se font déjà sentir. Sur
les murs du « Hall », par exemple, on peut
voir des placards causés par le salpêtre, s’éta
ler sur le marbre posé sur la maçonnerie trop
« fraîche ». Comme pour le boulevard Cle
menceau, on n’a pas fini avec le camouflage
et la réparation des « loups ».
La livraison du « travail » a été faite avant
la date prévue. Mais, s’il vous plaît, que
d’heures supplémentaires n’a-t-on pas fait sur
ces chantiers. Nombreux sont les ouvriers qui
faisaient 12, 13 et même 15 heures de tra
vail par jour.
Cela avec la complicité de l’inspecteur du
travail, des dirigeants du réseau et du maire
de gauche du Havre, soi-disant défenseur des
ouvriers. Cependant que des chômeurs du
bâtiment ont séché pendant des semaines.
(Lire la suite en 4° page)
A LA POINTE DU COUTEAU
Arguipeqts fantômes
(Journal de Rouen, 25 septembre)
Après avoir reconnu que le grand
problème a Guerre ou Paix » est tou
jours posé devant la conscience hu
maine, notre vieux rédacteur de la rue
de rHôpital trouve que l’expression
souvent employée contre les fauteurs
de guerre : a être à la solde des mar
chands de canons » est un cliché usé,
que ce ne seront pas les canons qui
décideront du sort de la prochaine der
nière, que de pareils arguments sont
des « arguments fantômes » et que le
député qui demanderait à la Chambre
d’empêcher la guerre en matant les
marchands de canons serait un imbé
cile. Herriot a d’autres soucis, ajoute-
t-il!
Nous nous en doutions, on ne peut
contempler le mur d’argent et faire ce
travail, mais voyez-vous, travailleurs
de la région qui chaque jour êtes à mê
me de « contempler » la préparation
à la guerre: fabrication de gaz asphy
xiants chez St-Gobain ! argument fan
tôme ! Construction chez Bréguet, à
Maromme, d’immenses bâtiments pour
y fabriquer: mines et torpilles sous-
marines! argument fantôme! Fabrica
tion de sous-marins au Trait, de trans
ports de troupes aux chantiers de Nor
mandie 1 ; de timons d’artillerie aux mé
taux de Déville, de masques à gaz chez
Lang-Verte, de milliers de brancards
au Havre, de « spécialités » pour gaz
chez Kuhlmann f à Quevilly, à Oissel;
Grandes manœuvres où meurent de
pauvres trouffions; exercices aériens
avec participation des civils qui se
avec participation des civils. Tout ce
la ce sont des arguments fantômes!
Le bourrage de crâne continue et
nous savons que plus il prend d’am
pleur, plus la boucherie est proche et
si nous attendons que nous recevions
sur le crâne les arguments fantômes
que l’on est en train de nous fabriquer
en ce moment pour y voir « clair »,
le « Journal de Rouen » aura gagné sa
pitance, mais au contraire, si nous ren
trons nombreux dans les comités de
lutte contre la guerre impérialiste, si
nous diffusons et mettons en applica
tion les mots d’ordre votés à Amster
dam et au congrès régional, malgré
Tilioy, nous aurons suffisamment d’ar
guments qui eux ne seront pas fantô
mes pour mettre à la raison gouver
nants et presse qui les soutient.
Jean PROLO.
— - ---#»»
NOS ENQUÊTES
Lasitaalion tragique des travailleurs
textiles dans la vallée du Cailly
Remontons au début de l’année. Le chô
mage partiel faisait déjà des ravages. Les
chômeurs tendaient à s’organiser.
La crise, d’après les patrons et leurs va
lets ne devait durer que quelques mois. Ainsi
que nous l’avons dit elle dure et se déve
loppe,
A la faveur du chômage les salaires furent
diminués de 10 %. Les travailleurs désor
ganisés et trompés ne purent réagir. Une nou
velle diminution de 10 et 15 % fut appli
quée. Ce fut la grande misère : l’usine
Knoiüle s ferma ses portes ; les municipalités
retardèrent le plus possible le paiement des
allocations ; André Marie prédisait la pros
périté que le gouvernement de gauche allait
apporter.
Autant de paroles mensongères emportées
par la triste réalité.
Et maintenant ? Knouilès fermé, 200 ou
vrières sur le pavé.
(Lire la suite en 2 e page)
ipits ts Googrês régional
contre la guerre Iwrlitt
7 illoy, maire de Soiteville, membre
du parti socialiste, n’a pas cru bon de
mettre la salle municipale de SottepiUe
à la disposition du Comité régional
contre la guerre. Il a manœuvré de
diverses façons pour qu’à la fin la salle
soit refusée.
Cette manœuvre qui ne visait qu’à
torpiller le congrès, a pu être déjouée,
et le congrès a eu lieu malgré le chef
socialiste Tilioy, au cinéma Boieldieu.
1 18 délégués, parmi lesquels des so
cialistes, des communistes, pupistes,
confédérés, autonomes, unitaires, inor
ganisés, des femmes de la ligue pour
la paix et la liberté, des pacifistes sont
venus affirmer leur complet accord,
pour lutter contre la guerre impérialis
te sur la base des mots d’ordre du
congrès d’Amsterdam.
Nous pouvons malgré tout signaler
un point faible du congrès. Pas assez
de délégués ont pris la parole pour re
chercher les moyens pratiques de lutte
et de rassemblement des travailleurs
pour le but que le comité poursuit.
Car c’est là le point capital du pro
blème que le comité régional doit cher
cher à résoudre. Organiser des mee
tings, des comptes rendus, faire appel
à tous les partis politiques et organisa
tions syndicales t aux individuels, les
appeler à s’unir, à faire le front unique
au sein du comité.
La commission des résolutions réu
nie et nommée trop tard, n’a pas eu
le temps de préparer une résolution di
gne de ce congrès. Nous ne pouvons
que louer ses efforts, mais une autre
fois il faudra tenir compte qu’une +elle
résolution ne peut être préparée en 30
minutes et que si la commission s’était
réunie et discuté le matin, rien n’em
pêchait que l’après-midi on aurait pu
ajouter au brouillon de résolution, les
suggestions qui auraient pu être appor
tées à la tribune par d’autres orateurs.
Malgré tout, nous disons que les con
grès mondial et régional ont été deux
succès que nous devons immédiate
ment populariser et élargir. ■
Deniseau.
• «*-<
La municipalité ds Petit Quevilly
entièrement responsable
de l'incendie de l’usine Hérichard
et de la salle Fournier
Mardi soir, vers 20 b. 45, un incendie
éclatait à Petit-Quevilly. Les deux entrepri
ses Hérichard et Cayeux furent rapidement
la proie des flammes. La salle des fêtes
Fournier est complètement détruite.
Les dégâts auraient été encore plus grands
si le vent eut soufflé ; tout le quartier pou
vait être détruit.
Les pompiers de Petit-Quevilly, qui ne
peuvent en aucun cas être considérés comme
responsables, ne purent être sur les lieux que
20 à 25 minutes après l’alarme. Ils ne pu
rent trouver l’eau nécessaire auprès du sinis
tre. Des travaux pour 1 ’installation d’eau à
domicile ont été faits il y a 5 à 6 mois, mais
la municipalité a oublié de faire installer les
bouches d’incendie que les pompiers cher
chèrent en vain tout en perdant un temps pré
cieux. La pompe de Petit-Queviliy, achetée
par souscription, à grand peine installée, man
qua d’essence. C’est encore un oubli.
Les lamentations des conseillers présents,
lamentations qui ne visaient qu’à calmer l’o
pinion déchaînée contre une aussi lamentable
organisation, ne changeront rien.
Le maire de Petit-Quevilly et sa majorité
sont absolument responsables. La population
indignée à juste titre doit imposer l’abonne-
LE NUMERO j 49 CENTIME».
VENDREDI 30 SEPTEMBRE 1932.
Organe Régional
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an ..
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. C. P. Rouen 122.90. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
Congrès régtopal contre la guerre impérialiste
Front; unique contre la guerre
des travailleurs socialistes, papistes, communistes,
confédérés, auton omes, un itaires, inorganisés
Malgré Tilioy, qui a refusé la salle de l’Eldorado, le congrès a eu lieu
A Fécamp 1.200 travailleurs répondent présent pour la lutte contre la guerre
L’ouverture du congrès s’est effectuée dans
la salle cinéma Boieldieu, devant 130 à 145
auditeurs le matin, et plus de 300 l’après-
midi.
Dans l’enthousiasme ils ont adopté les mots
d’ordre de lutte issus du Congrès d’Amster
dam.
Se sont engagés à poursuivre l’action né
cessaire en élargissant le front unique qui s’est
manifesté à Amsterdam et au congrès régio
nal pour faire aboutir le front unique.
xxx
Composition du Congrès présentée par
ordre d’importance par la commission de
vérification des mandats, comme suit :
Parti Communiste 21
Syndicats unitaires 19
Individualités 14
A. R. A. C. 6
Secours Rouge 5
Autonomes 5
Comités locaux de lutte 4
Parti Unité Prolétarienne ... 3
Comités de chômeurs 2
Syndicats confédérés 3
Syndicat des locataires 2
Société des maisons du peuple 2
Avenir social 1
Ligue des femmes 1
Emancipation 1
Union sportive Prolétarienne 1
Nombre de mandats
ou délégations 90
Il y avait 11S délégués répartis comme
suit :
Socialistes 2
Parti Unité Prolét 3
Sans Parti 46
Parti communiste 50
Jeunesses communistes 17
Total 118
Syndiqués confédérés 11
Syndiqués autonomes 5
Inorganisés 33
Syndiqués unitaires ... .* 69
Total 118
Par profassions :
Ouvriers d’usines 69
Employés 11
Fonctionnaires 10
Cheminots 24
Divers 4
Total 118
Hommes 84
Femmes 9
Jeunes de moins de 24 ans 25
Total 118
xxx
Dans le prochain n 0 ^ nous donnerons un
compte rendu succint des interventions qui
eurent lieu et des ordres du jour votés.
——
Résolution du congrès votée à i’uQanimité
Dans la fin du manifeste voté à i’unani-
mité } Je congrès mondial a déclaré :
« Nous jurons de lutter de toutes nos
forces et avec toutes nos ressources contre
l e capitalisme impérialiste, pourvoyeur de
charniers.
« Nous jurons de nous consacrer, de tou
tes nos forces et avec toutes nos ressources,
dans des tâches immédiates et urgentes, en
nous dressant :
« Contre les armements, contre la prépa
ration de la guerre et, par cela même, con
tre les pouvoirs publics qui nous mènent;
« Contre le chauvinisme et les excitations
nationalistes, contre le fascisme, armée de
police impérialiste, tendant à la guerere im
périaliste et organisant la guerre civile;
« Contre les budgets de guerre dont le
vote est un déshonneur et un crime, contre
les emprunts et les impôts qu’on soutire
aux foules pour les armements;
« Contre la campagne d’excitation et de
calomnies vis-à-vis de l’U.R.S.S. qui édifie
une société socialiste à laquelle nous ne
permettrons pas qu’on touche. »
Nous appuyant sur cette base, la commis
sion des résolutions propose au congrès
régional :
La création d’un bureau régional ainsi
composé :
Confédérés : Mme Foucher-Cuenne;
Autonomes : à désigner par le syndicat
des douanes de Rouen;
Libre pensée : Bouchard;
Unitaires : Rivière;
Parti Unité Prolétarienne : Paul Mérat;
Ligue Internationale des femmes pour la
paix et la liberté : à désigner par la ligue;
Anciens combattants républicains : Bil-
loquet;
Socialistes : Chauveau;
Individuels : Gillette;
Parti Communiste : Leclerc.
Le groupe des individuels devra égale
ment désigner un délégué pour le bureau.
La constitution d’un comité régional en
tretenant une liaison permanente avec tous
les comités locaux constitués ou qui se
constitueront dans l’avenir. Ce comité serait
composé du Bureau et d’un membre par
comité et organisation non représentée au
bureau.
Chaque comité local et organisation de
vront donc envoyer le nom et l’adresse de
leur délégué au secrétaire du comité régio
nal que nous vous proposons :
Billoquet, 114, rue Sévène, Oissel (S.-I.).
Le bureau en accord avec le comité devra:
Organiser des tournées de propagande
et des meetings dans la région et éditer le
matériel;
Concentrer la documentation de prépara
tion à la guerre sur le plan régional;
Rechercher les moyens financiers pour
assurer la propagande;
Dénoncer toutes manifestations chauvines
et organiser des contre-manifestations; dans
les écoles; manifestations du 11 novembre;
leçons imposées aux élèves à l’occasion de
la mort d’un général ou d’un gouvernant
que le maître doit glorifier; demander et im
poser le retrait des manuels scolaires chau
vins;
Dénoncer les manifestations et les orga
nisations qui sous le couvert de sport, dis
simulent la préparation des jeunes et de
l’opinion publique à la guerre;
Intervenir énergiquement auprès des par
lementaires des personnalités politiques pour
qu’ils s’opposent au vote des crédits desti
nés aux manifestations guerrières et chau
vines et particulièrement aux crédits de
guerre;
Dénoncer les fabrications de guerre dans
les usines, par tracts, affiches et dans toute
la presse régionale en faisant le maximum
de pression sur elle pour qu’elle insère.
Le congrès régional lance un appel ardent
à tous les travailleurs manuels et intellec
tuels, sans distinction de tendance et d’opi
nion, pour réaliser l’unité de lutte contre la
guerre sur les bases de la résolution du
congrès d’Amsterdam.
A nos correspondants
La rédaction a décidé que chaque semai*
ne notre journal fera une enquêta de la
situation politique et économique sur un
des principaux centres de ia région. Pour
cela nous avons besoin de l’aopui de tous
nos rabccrs et da tous ceux qui nous écri
vent. Il faut que par localité ceux-ci forment
des comités de rédaction. Voici comme suit
le tour par localités auxquelles nous nous
attachons immédiatement ; N° du 7 octobre,
petit-Quevïlly; N° du 14 octobre, Dieppe et
Lcuviers; N° du 21 octobre, Elbeuf, Fé
camp; N° du 28 octobre, Oissel-Sotteviile.
Les camarades intéressés dans ces diver
ses localités sont priés de bien vouloir s’in
former et se documenter sur ia situation des
travailleurs dans les diverses entreprises,
sur la situation communale, afin de nous
communiquer tous renseignements utiles.
La Rédaction.
Il faul soutenir et défendre
les conquêtes
de la Révolution d’Octobre
Tous debout pour
le XV e anniversaire
L’impérialisme international renforce cha
que jour le cercle antisoviétique.
Les armements s’accumulent en Mandchou
rie, sur la frontière polonaise et Roumaine.
A Genève, les gouvernements français et
britannique, dignes représentants des De (Wen_
del et de Deterding font pression sur l’Alle
magne pour qu elle s’unisse à eux dans le
front antisoviétique. La presse vénale redou
ble sa campagne de calomnies contre l’U.R.
s.s.
Dans les cinémas, dans les écoles, partout,
ia bourgeoisie tente de faire pénétrer dans
les cerveaux le chauvinisme qui lui permettra
d’allumer le cercle de feu dont elle entoure
les frontières de l’Union soviétique.
Face à cela, le gouvernement des Soviets
poursuit sa politique intransigeante de paix à
l’égard de tous les pays, propose à tous les
pays des pactes de non agression. Les délé
gués de l’U.R.S.S. ont proposé aux divers
pays le désarmement général, chose que tous
les impérialismes et au premier rang les im
périalistes français se sont empressés de re
pousser.
Les impérialismes ne peuvent renoncer à
tout leur matériel de guerre. Pourquoi ? Pour
asservir les peuples coloniaux qui se révol
tent ; pour noyer dans ie sang toute tentative
de libération d’un prolétariat. Mais aussi pour
tenter, demain, d’abattre le régime proléta
rien qui vit sans crise sur un sixième du glo
be, pendant que dans les pays capitalistes
la misère et ia ruine s’installent au sein du
prolétariat et des couches moyennes.
A l’occasion du XV° anniversaire, le pro
létariat de notre région doit faire entendre sa
voix de solidarité et de défense de la Révo
lution russe.
Tous les travailleurs et travailleuses assis
teront en masse aux meetings organisés par
la région du Parti communiste et viendront
manifester leur solidarité pour l’U.R.S.S.
Salsenach.
—— >-««•*-<
L’inauguration
de la gare du Havre
La gare du Havre est achevée ; le direc
teur du réseau, Dautry, est venu vendredi
dernier visiter et contrôler les travaux. L i-
nauguration aura lieu le l 01 octobre.
Les .journaux locaux naturellement en font
un plat, ils savent pourtant que la nouvelle
gare est impopulaire sous tous les rapports.
Les nombreuses lettres parues dans leurs tri
bunes libres en font foi.
La population havraise se rend compte que
cette construction loupée est un monstre.
Tout a été sacrifié au « bluff ». La tour
gêne considérablement la circulation très
dense à cet endroit, gageons que les pouvoirs
publics seront obligés de démolir la tour avant
qu’i'l ne se soit écoulé bien des années.
La presse « indépendante » crie victoire et
tire vanité de ce que la gare ait été cons
truite en 17 mois.
Elle oublie évidemment de signaler le sa
botage dont les effets se font déjà sentir. Sur
les murs du « Hall », par exemple, on peut
voir des placards causés par le salpêtre, s’éta
ler sur le marbre posé sur la maçonnerie trop
« fraîche ». Comme pour le boulevard Cle
menceau, on n’a pas fini avec le camouflage
et la réparation des « loups ».
La livraison du « travail » a été faite avant
la date prévue. Mais, s’il vous plaît, que
d’heures supplémentaires n’a-t-on pas fait sur
ces chantiers. Nombreux sont les ouvriers qui
faisaient 12, 13 et même 15 heures de tra
vail par jour.
Cela avec la complicité de l’inspecteur du
travail, des dirigeants du réseau et du maire
de gauche du Havre, soi-disant défenseur des
ouvriers. Cependant que des chômeurs du
bâtiment ont séché pendant des semaines.
(Lire la suite en 4° page)
A LA POINTE DU COUTEAU
Arguipeqts fantômes
(Journal de Rouen, 25 septembre)
Après avoir reconnu que le grand
problème a Guerre ou Paix » est tou
jours posé devant la conscience hu
maine, notre vieux rédacteur de la rue
de rHôpital trouve que l’expression
souvent employée contre les fauteurs
de guerre : a être à la solde des mar
chands de canons » est un cliché usé,
que ce ne seront pas les canons qui
décideront du sort de la prochaine der
nière, que de pareils arguments sont
des « arguments fantômes » et que le
député qui demanderait à la Chambre
d’empêcher la guerre en matant les
marchands de canons serait un imbé
cile. Herriot a d’autres soucis, ajoute-
t-il!
Nous nous en doutions, on ne peut
contempler le mur d’argent et faire ce
travail, mais voyez-vous, travailleurs
de la région qui chaque jour êtes à mê
me de « contempler » la préparation
à la guerre: fabrication de gaz asphy
xiants chez St-Gobain ! argument fan
tôme ! Construction chez Bréguet, à
Maromme, d’immenses bâtiments pour
y fabriquer: mines et torpilles sous-
marines! argument fantôme! Fabrica
tion de sous-marins au Trait, de trans
ports de troupes aux chantiers de Nor
mandie 1 ; de timons d’artillerie aux mé
taux de Déville, de masques à gaz chez
Lang-Verte, de milliers de brancards
au Havre, de « spécialités » pour gaz
chez Kuhlmann f à Quevilly, à Oissel;
Grandes manœuvres où meurent de
pauvres trouffions; exercices aériens
avec participation des civils qui se
avec participation des civils. Tout ce
la ce sont des arguments fantômes!
Le bourrage de crâne continue et
nous savons que plus il prend d’am
pleur, plus la boucherie est proche et
si nous attendons que nous recevions
sur le crâne les arguments fantômes
que l’on est en train de nous fabriquer
en ce moment pour y voir « clair »,
le « Journal de Rouen » aura gagné sa
pitance, mais au contraire, si nous ren
trons nombreux dans les comités de
lutte contre la guerre impérialiste, si
nous diffusons et mettons en applica
tion les mots d’ordre votés à Amster
dam et au congrès régional, malgré
Tilioy, nous aurons suffisamment d’ar
guments qui eux ne seront pas fantô
mes pour mettre à la raison gouver
nants et presse qui les soutient.
Jean PROLO.
— - ---#»»
NOS ENQUÊTES
Lasitaalion tragique des travailleurs
textiles dans la vallée du Cailly
Remontons au début de l’année. Le chô
mage partiel faisait déjà des ravages. Les
chômeurs tendaient à s’organiser.
La crise, d’après les patrons et leurs va
lets ne devait durer que quelques mois. Ainsi
que nous l’avons dit elle dure et se déve
loppe,
A la faveur du chômage les salaires furent
diminués de 10 %. Les travailleurs désor
ganisés et trompés ne purent réagir. Une nou
velle diminution de 10 et 15 % fut appli
quée. Ce fut la grande misère : l’usine
Knoiüle s ferma ses portes ; les municipalités
retardèrent le plus possible le paiement des
allocations ; André Marie prédisait la pros
périté que le gouvernement de gauche allait
apporter.
Autant de paroles mensongères emportées
par la triste réalité.
Et maintenant ? Knouilès fermé, 200 ou
vrières sur le pavé.
(Lire la suite en 2 e page)
ipits ts Googrês régional
contre la guerre Iwrlitt
7 illoy, maire de Soiteville, membre
du parti socialiste, n’a pas cru bon de
mettre la salle municipale de SottepiUe
à la disposition du Comité régional
contre la guerre. Il a manœuvré de
diverses façons pour qu’à la fin la salle
soit refusée.
Cette manœuvre qui ne visait qu’à
torpiller le congrès, a pu être déjouée,
et le congrès a eu lieu malgré le chef
socialiste Tilioy, au cinéma Boieldieu.
1 18 délégués, parmi lesquels des so
cialistes, des communistes, pupistes,
confédérés, autonomes, unitaires, inor
ganisés, des femmes de la ligue pour
la paix et la liberté, des pacifistes sont
venus affirmer leur complet accord,
pour lutter contre la guerre impérialis
te sur la base des mots d’ordre du
congrès d’Amsterdam.
Nous pouvons malgré tout signaler
un point faible du congrès. Pas assez
de délégués ont pris la parole pour re
chercher les moyens pratiques de lutte
et de rassemblement des travailleurs
pour le but que le comité poursuit.
Car c’est là le point capital du pro
blème que le comité régional doit cher
cher à résoudre. Organiser des mee
tings, des comptes rendus, faire appel
à tous les partis politiques et organisa
tions syndicales t aux individuels, les
appeler à s’unir, à faire le front unique
au sein du comité.
La commission des résolutions réu
nie et nommée trop tard, n’a pas eu
le temps de préparer une résolution di
gne de ce congrès. Nous ne pouvons
que louer ses efforts, mais une autre
fois il faudra tenir compte qu’une +elle
résolution ne peut être préparée en 30
minutes et que si la commission s’était
réunie et discuté le matin, rien n’em
pêchait que l’après-midi on aurait pu
ajouter au brouillon de résolution, les
suggestions qui auraient pu être appor
tées à la tribune par d’autres orateurs.
Malgré tout, nous disons que les con
grès mondial et régional ont été deux
succès que nous devons immédiate
ment populariser et élargir. ■
Deniseau.
• «*-<
La municipalité ds Petit Quevilly
entièrement responsable
de l'incendie de l’usine Hérichard
et de la salle Fournier
Mardi soir, vers 20 b. 45, un incendie
éclatait à Petit-Quevilly. Les deux entrepri
ses Hérichard et Cayeux furent rapidement
la proie des flammes. La salle des fêtes
Fournier est complètement détruite.
Les dégâts auraient été encore plus grands
si le vent eut soufflé ; tout le quartier pou
vait être détruit.
Les pompiers de Petit-Quevilly, qui ne
peuvent en aucun cas être considérés comme
responsables, ne purent être sur les lieux que
20 à 25 minutes après l’alarme. Ils ne pu
rent trouver l’eau nécessaire auprès du sinis
tre. Des travaux pour 1 ’installation d’eau à
domicile ont été faits il y a 5 à 6 mois, mais
la municipalité a oublié de faire installer les
bouches d’incendie que les pompiers cher
chèrent en vain tout en perdant un temps pré
cieux. La pompe de Petit-Queviliy, achetée
par souscription, à grand peine installée, man
qua d’essence. C’est encore un oubli.
Les lamentations des conseillers présents,
lamentations qui ne visaient qu’à calmer l’o
pinion déchaînée contre une aussi lamentable
organisation, ne changeront rien.
Le maire de Petit-Quevilly et sa majorité
sont absolument responsables. La population
indignée à juste titre doit imposer l’abonne-
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