Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1932-06-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 juin 1932 24 juin 1932
Description : 1932/06/24 (N301). 1932/06/24 (N301).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571589q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
VENDREDI 24 JUIN 1932
LE NUMERO j 48 CENTIMES
Organe Régional
du Bloc Ouvrier et Pays
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
7° ANNEE. — N° 301.
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDAGTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. Ç. P. Rouen 122.go. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2" étage).
Tous debout contre la répression
Arrachons nos camarades Ga u l ier
el Gostenlin des griffes d’assassins
c 1
Jeunes Cumuolsles
Eu avantl! !
Pendant 6 jours se sont déroulées, parmi
le bassin minier de Montigny la Rouge, les
assises du VII e Congrès national de la Jeu
nesse Communiste.
Ces 6 journées Jurent animées d’une vo
lonté de travail pour la ligne juste de notre
Jeunesse, qui doit nous permettre la conquête
de la jeunesse ouvrière.
Notre congrès, éclairé par les assises du
VII e Congrès du Parti communiste et de son
dernier Comité central, nous permit de
mener à bien cette tâche ardue, mais si im
portante pour notre Jeunesse communiste.
Désormais, il faut que nous organisions un
travail méthodique auprès des jeunes ouvriers
et des jeunes ouvrières que nous avons long
temps sous-estimés, que tous nos feux soient
dirigés vers les usines, les chantiers, les ca
sernes, pour établir les cahiers de revendica
tions les plus immédiates des jeunes prolos,
chômeurs et non chômeurs, avec l’idée de les
entraîner jusqu’aux luttes directes pour la vic
toire de celles-ci.
Nous devons rompre avec notre passivité
opportuniste sur la lutte contre la guerre, pas
sons à l’organisation d’action de masse contre
celle-ci ; notre passivité et notre verbiage
n’arrêteront pas la guerre. Seule, l’action im
médiate peut le faire.
Nous devons également renforcer notre lut
te contre les organisations adversaires de la
Jeunesse ouvrière : la J.O.C., la J.P. et en
particulier la Jeunesse socialiste. Nous de
vons lui arracher son masque « gauche » qui,
avec sa phraséologie pacifiste empêche les
jeunes prolos de passer à 1 action contre le
système capitaliste et qui les empêche d’adhé
rer à la seule organisation de classe de la
jeunesse ouvrière : la Jeunesse communiste.
Pour réaliser ces décisions qui sont quel
ques-unes de notre congrès, il faut que nous
devenions une J.C. de masse, des J.C. qui
soient lié avec les jeunes, partout où ils
sont.
Que nous liquidions notre visage sectaire,
car notre J.C. doit avoir un visage jeune et
non une copie du Parti ; nous devons rompre
avec ces derniers échos du groupe Bàrbe-
Célor, qui fut si nuisible à notre J.C.
Nous devons convaincre chaque J.C., cha
que direction de cellule et même de notre
direction régionale, que le travail collectif
et la responsabilité de chacun doit remplacer
et liquider le sectarisme criminel qui existe
encore dans notre J»C.
Maintenant, l’ensemble de notre organi
sation, des adhérents aux cellules, doivent
discuter des décisions de notre VII 0 Con
grès. ^
11 n’y a pas un instant à perdre, les déci
sions du Congrès doivent devenir des réalités,
une mobilisation, de choc de la part de nos
adhérents doit exister.
Jeunes communistes ! En avant ! pour 1 is
sue révolutionnaire à la crise capitaliste, pour
la transformation de la guerre impérialiste en
guerre civile libératrice des opprimés.
J. Lepetit.
La rescapé du « Pbilippar »
Nous avons lu, il y a quelques jours, le
compte rendu d’un certain personnage resca
pé du Philippar, dans le Journal de Rouen.
Cette feuille qui déverse toutes les calomnies
sur la réalisation que sont en train de faire
nos camarades de Russie.
Dans ce compte rendu on y trouve le cou
rage du rescapé, et même le .mensonge, mais
le travail des matelots du Soüietshaia-Ncft,
dans le sauvetage. Ceux qui, au péril et
aux plus grands dangers pour leur vie se
sont lancés pour sauver des enfants, des fem
mes, des hommes, etc..., qui ont partage
leur nourriture, leurs vêtements, le médecin
qui a donné des soins nécessaires pour les
blessés ou les malades. De tout cela on ne
voit rien seulement. Où 011 voit la calomive
et le mensonge de l’individu, c’est quand il
veut faire croire que les Russes meurent de
faim, il dit : « Le temps que j’ai passé sur
le bateau soviétique, j’ai eu quelques pommes
de terre et du thé, comme nourriture ». Vous
voyez, camarades, comment on déforme
l’opinion publique.
Mais nous vous laissons juges de tous ces
ih&ulteurs de la Révolution russe.
Aux dernières élections, de nombreux tra
vailleurs ont exprimé leur volonté de paix,
ainsi que d’avoir une large amnistie pour les
travail leur Ajui étaient dans les geôles à La
val et à Tardieu.
Les prolos qui avaient ainsi auguré de la
majorité de gauche ont eu l’illusion brève.
Chaque jour la répression se renforce d’une
façon inouïe. La Chambre de gauche a fait
un geste symbolique en libérant notre cama
rade Ramette, élu par des milliers de tra
vailleurs du Nord.
Mais au même moment elle lait arrêter
notre camarade Gautier pour une affaire de
soi-disant espionnage montée de toutes piè
ces. Quelques jours plus tard, c est l’arres
tation de notre camarade Ferrât. C’est en
même temps la fusillade de Port-de-Bouc.
C’est les scellés sur la maison du paysan Gé
rard, coupable d’avoir lutté contre la guerre
cîu Maroc, déclenchée par Herriot et son mi
nistère en 1925. C’est le maintien dans l’il
légalité de nombreux camarades. C’est le
maintien dans les geôles de nombreux mili
tants révolutionnaires qui ont pour crime d’a
voir lutté contre la guerre ou les diminutions
de salaires. C’est dans notre région le pas
sage à la cour d’appel de notre camarade
Costentin, condamné par un faux policier,
frappé en correctionnelle de deux ans de pri
son. et de 1.000 fr. d’amende par la justice
de Rouen, celle-là même qui a justifié les
escrocs du Crédit Rouennais.
Le ministère de gauche, soutenu par les
A LA POINTE OU COUTEAU
Le socialisme à nu
La Jeunesse socialiste de Rouen fera son
chemin.
Si les petits cochons ne la mangent pas.
Et si la température est clémente.
En cette époque de crise, de chômage, de
bas salaires i d’organisation de la guerre, la
Jeunesse socialiste de Rouen s’oriente vers
les solutions décisives.
Le 9 juin, dans une réunion solennelle, elle
a entendu et discuté je gai rapport du cama
rade Legay sur le... nudisme.
Nos jeunes socialistes, par ces chaudes
journées de juin, rêvent bourgeoisement de
se mettre le ventre au soleil.
Ou songent, au contraire, que bientôt ils
n’auront plus de liqueUe à se mettre sur les
fesses.
Alors, ils font de la propagande pour
F exhibition anatomique , comme aux Folies,
mais sans jeux de lumière correcteurs, hélas !
Le conférencier a bien voulu parler des
« différentes formes du nudisme » ? !
Oui, les gras et les maigres ,► les plates et
les rondes.
Puis, il a « opposé ces formes les unes aux
autres » ! !
On doit bien rigoler, à la J.S. de Rouen.
L’orateur « examina la question sous tous
les angles ». Nous demandons des précisions.
Il en causa « au point de vue scientique
et au point de vue morel »...
« Il souligna les points qui rapprochent le
pudisme et le socialisme ». Oui, tous les
deux nous offrent la peau.
Et en conclusion le compte rendu annonce
que le nudisme a fa : t des sympathisants.
Alors, on va bien rigoler.
Car, non seulement les J .S. de Rouen Vont
organiser des sorties de sans-culottes, et jeter
aux orties leurs vêtements et cravates bour
geoises, mais ils vont entreprendre de désha
biller leurs chefs socialistes, boulot bien utile
en ce moment ,
Ils nous les présenteront à nu, tels qu’ils
sont, dans leur anatomie.
Dommage quils ne puissent aller jusqu’à
les disséquer.
Nous leur réclamerions alors l’estomac de
Descherdeer, les centres nerveux de Weil-
Raynal, le gosier de Remercier, le râtelier
(ne pas confondre' avec l’autre) de Reinhold,
le fiel de Tilloy, le cerveau de Lebret et les
genoux usés< de Morel.
En attendant ce régal de collectionneurs,
socialistes, ne fait par là qu'exécuter les
ordres de la dictature du capital.
Ils se révèlent ainsi les meilleurs soutiens
du capitalisme en pleine dégénéressance
qu’ils veulent sauver à tout prix, en écrasant
la classe ouvrière.
Et c’est pour cela, pour sortir de la crise
aux frais du prolétariat, que le ministère Her
riot frappe les militants les plus dévoués, les
plus éprouvés à la classe ouvrière, et veut
ainsi entraver son essor révolutionnaire en la
privant de ses meilleurs lutteurs. 11 faut réa
gir, il faut arracher l’amnistie totale qu’on
nous a promise pendant la foire électorale.
Imposer la libre action de nos camarades tra
qués. Délivrer ceux qui sont enfermés.
En particulier dans notre région, nous de
vons nous dresser avec vigueur pour la libé
ration de notre camarade Gautier. Empêcher
l’emprisonnement de notre camarade Costen
tin, militants qu on sait particulièrement ma
lades et ne pouvant supposer le régime des
prisons bourgeoises.
II faut que partout sur ce terrain se pré
pare la contre-offensive ouvrière liée avec les
revendications immédiates..des travailleurs des
usines, des champs.
Avec la préparation du Congrès mondial
contre la guerre, doit monter la protestation
vigoureuse, la démonstration que le proléta
riat est toujours attaché à ses vrais défenseurs
et qu’il est prêt à les défendre.
Le grand meeting du Cartel de la Paix
cul lieu devant 2.500 personnes environ.
Les chefs confédérés qui ne font pas de
politique, .comme ils se plaisent à le répé
ter, côtoyaient des politiciens comme le ré
publicain allemand Distelharth, le député
Liautet et l’affameur de chômeurs et empri-
sonneur de militants : Métayer soi-même.
Mais c’était pour parler de paix. Les autres
fois, c’était pour d’autres raisons.
Dès l’ouverture, les ouvr’ers se rendent
compte que leurs organisations révolutionnai
res, les seules qui luttèrent contre les guerres
du Maroc et de Syrie, pour la défense de
l’U.R.S.S. attaquée par l’Est chinois et me
nacée toujours et sans cesse par le monde ca
pitaliste miné par son développement, ne pour
raient pas s’exprimer. Ils obtiennent, par leur
manifestation la promesse qui ne fut, évidem
ment, point tenue, que notre camarade Riviè
re, secrétaire régional, pourrait parler.
Les divers orateurs de la C.G.T. et des
partis bourgeois, défilèrent comme à une re
vue et furent loin d’obtenir le succès dont se
vantent les feuilles républicaines et socialis
tes de la région.
Le républicain allemand nous affirma, sans
sourciller, que la guerre franco-allemande était
devenue impossible parce que la terre était
devenue trop petite et sans doute les canons
trop longs. Le monde se serait donc rétréci
depuis 1914.
II demanda l’accord brance-Allemagne, si
nécessaire pour la paix du monde. Les ou
vriers lui répondirent par l’Internationale, sym
bole de l’alliance des travailleurs qui impo
seront la paix au monde capitaliste en 1 écra
sant avec ses propres armes.
Jouhaux fut salué à son arrivée à la tribune,
non par des injures, mais par de dures vérités
qui sont autrement gênantes.
un petit conseil aux J.S. de Rouen : s’ils
sont réellement pour le déshabillage, qu’ils
prennent donc noire manière.
L’autre jour, nous avons dépiauté le
Jouhaux. Il était tout nu. Pas beau à Voir.
Le voilà, le vrai nudisme. On ne s’en
rhume pas, avec celui-là.
Après une grève de 2 jours
les terrassiers du Havre
font reculer leur patronat
Le patronat profitant de la crise économi
que accentue son attaque contre le niveau de
vie des travailleurs. Dans la métallurgie, dans
le bâtiment et la terrasse, les salaires sont
diminués dans des proportions considérables ;
la bourgeoisie, pour sortir de la crise veut en
faire supporter les frais aux travailleurs.
Mais les ouvriers ne sont pas disposés à se
laisser faire et déjà ils passent à l’offensive.
Les ouvriers du bâtiment sont à la pointe du
combat.
Au Havre, notamment, 40 gars des tra
vaux du Port, maçons et terrassiers, ont
fait grève pendant deux jours, revendiquant
0 fr. 25 d’heure de marée et une heure sup
plémentaire pour les risques qu’ils courent de
travailler hors des jetées. Une délégation fut
nommée pour aller trouver la Direction el
devant une réponse négative, il fut décidé de
continuer la lutte ; une autre équipe entra dans
la lutte, se solidarisant avec leurs camarades.
La Direction eut peur, craignant que le
mouvement ne s’élargisse aux autres chan
tiers, elle accorda une heure supplémentaire.
Malgré que l’ensemble des revendications ne
fut pas obtenues, ce n’en est pas moins un
résultat positif.
Ce mouvement, qui s’est déclanché spon
tanément, prouve qu’il est possible de lutter
en période de crise ; cela doit servir d’exem
ple aux travailleurs des autres corporations.
Partout, dans les usines, sur'les chantiers, la
lutte doit s’engager contre le patronat affa-
meur, contre la diminution des salaires, pour
l’application de la journée de 7 heures sans
diminution de salaire, pour de véritables as
surances sociales au crédit du patronat. Pour
la reconnaissance des délégués ouvriers à l’hy
giène et à la sécurité
jouhaux de 191 I qui déclarait à Bruxelles
le 6 décembre : « Préparer l’arrêt de tous
les moyens de transport et de communication,
en cas de guerre, doit être l’œuvre des orga
nisations syndicales », pour lancer ensuite sur
la tombe de Jaurès en 1914 : « Avant d’aller
vers le grand massacre, au nom des travail
leurs qui sont partis, au nom de ceux qui vont
partir et dont je suis... », Jouhaux qui par
lait non pas au front, mais à Bordeaux avec
les bagages du gouvernement ; Jouhaux qui
réclama la stabilisation, la rationalisation, les
assurances sociales de la bourgeoisie ; Jou
haux payé par le capitalisme français et non
par les ouvriers, à quelques 500.000 francs
par an, pour défendre les intérêts des ban
quiers et des industriels et non ceux des ou
vriers, au Bureau économique, au Bureau in
ternational et à la S.D.N., était mal venu
pour parler de lutte contre les fabricants de
canons, pour parler de paix.
Sa fortune date de sa trahison. C’est en
collaborant avec le capitalisme qui a besoin
de la guerre pour maintenir sa domination ou
la consolider ; c’est en entraînant les masses
trompées par un jargon pacifique, dans la
guerre, que Jouhaux continue de mériter la
confiance de la bourgeoisie et les centaines
de milliers de francs qu elle lui donne.
Des ouvriers, des intellectuels, confédérés,
socialistes ou socialisants, foncièrement amis
de la paix, ont pu trouver dures les épithètes
lancées à ce traître, qu’ils se souviennent que
de tous les discours il ne ressort que ceci :
la guerre est impossible ; nous ne voulons
pas la guerre.
Au moment où la guerre gronde de tous
côtés, réfléchissez qu’il faut autre chose pour
la faire reculer ; il faut une autre force pour
l’arrêter ; il faut une autre organisation po
litique et économique pour qu’elle ne puisse
plus exister.
Répondez à l’appel de Romain Rolland
et Henri Barbusse ; comme eux, ne comptez
que sur les masses ouvrières : donnez votre
adhésion au Congrès mondial contre la guer
re, qui saura déterminer des moyens efficaces
d’action.
. Jean RIVIÈRE.
Albert Costentin en appel
VIENS • TRAGÉDIENS
L’affaire de notre camarade fut appelée
à 13 heures 30. M° Hajje ne devant arriver
qu’à trois heures, le tribunal passe en atten
dant à l’examen d’une série de délits dont
les sanctions ne peuvent que soulever la ré
probation chez ceux qui pourraient encore
croire que la justice bourgeoise n’est pas une
justice de classe et les juges, des valets ser
viles courbés devant les ordres des maîtres
du régime capitaliste.
Ces condamnations, brièvement exposées,
montreront cependant combien nous avons
raison dans notre appréciation de la justice
de classe et lorsque nous disons à la classe
ouvrière : il est de la justice comme de tou
tes vos revendications, vous n’en aurez qu’en
rapport avec votre puissance d’organisation ;
vous n’avez rien à attendre des comédiens et
tragédiens que la bourgeoisie, pour sauver
les apparences de démocratie, place dans les
fauteuils des palais de justice.
En présentant ces délits insignifiants aux
sanctions particulièrement barbares, cela nous
permettra d’attendre le passage d’Albert
Costentin.
Quatre prévenus sont dans le box des ac
cusés. Goujard, Marion, Raymond, Ebert,
jeunes ouvriers du Havre, de 18 à 25 ans,
ont volé, étant en chômage, Il pull-over,
2 paires de chaussettes, ! boîte de sardines,
î camembert.
La correctionnelle les avait condamnés de
3 à 6 mois de prison et 5 ans d’interdiction
de séjour.
Voilà comment la bourgeoisie juge de.jeu
nes prolétaires jetés sur le pavé par la rapa
cité patronale, les responsables du chômage.
La Cour d’appel élève la peine de Ray
mond à 8 mois, maintient celle d’Ebert,
réduit celles de Goujard et Marion à 2 mois
avec sursis pour le dernier.
Les Métayer et Meyer peuvent refuser les
allocations de chômage aux jeunes, ce n’est
pas les tribunaux bourgeois qui leur en feront
reproche. La classe ouvrière elle doit sévè
rement le leur rappeler...
Un peu après 15 heures, Costentin est ap
pelé à la barre.
M° Hajje indique qu’il revient devant la
Cour pour toute l’affaire et déposer des con
clusions d’incompétence.
L’avocat-général consulté demande à en
tendre les motifs.
M e Hajje fait alors un exposé sur la dif
férence entre l’action communiste et les me
nées anarchistes imputées à Costentin et qui
permettent l’application des lois scélérates.
L’avocat-général entreprend une tâche
bien au-dessus de ses connaissances en vou
lant démontrer que les communistes et les
anarchistes peuvent être confondus car ils
veulent la révolution, et le terme est en toute
lettre dans la déclaration de Costentin, rap
portée par Maroselli,
La déclaration de ce commissaire qui fit
son rapport après plusieurs jours de réflexion
sans avoir pris aucune note à la réunion, est
une preuve qui lui suffit.
Il soulève un grondement de la salle en
déclarant ensuite : « La police est incapable
de mentir et de faire de faux rapports ».
La réaction des nombreux travailleurs pré
sents l’oblige à reculer et à reconnaître
qu’elle peut se tromper... mais pas sciem
ment;
Almazian a répondu à cela et la police
rouennaise également dans les affaires Bou
vier où était mêlé le même Maroselli, et
l’affaire Rivière avec le triste Dumont.
Et nous terminerons aujourd’hui, nous ré
servant d’y revenir dans le prochain numéro,
sur cette déclaration qui doit ouvrir les yeux
de tous les travailleurs : « la police est là
pour empêcher toute révolution »,
Le tribunal se déclarant compétent, Cos
tentin fait défaut.
La condamnation à 2 ans de prison, 1.000
francs d’amende et 4 mois de contrainte par
corps est confirmée.
Prolétaires, dressez-vous contre la justice
d’Herriot, qui est celle de Tardieu parce
que celle du capitalisme.
Ouvriers de Rouen, répondez à nos ap
pels contre la répression, défendez nos mili
tants.
Ouvriers du Havre, l’un des vôtres, Le
Corre, instituteur, passera en correctionnelle
le 29, soyez nombreux et décidés contre la
justice de classe qui veut frapper là-bas com
me ici. Jean RlVlÈRÇ.
Deniseau.
Les Pacifistes au Cirque de Rouen
Jouhaux-la-guerre s’enfuit
sous les huées des travailleur
LE NUMERO j 48 CENTIMES
Organe Régional
du Bloc Ouvrier et Pays
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
7° ANNEE. — N° 301.
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDAGTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. Ç. P. Rouen 122.go. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2" étage).
Tous debout contre la répression
Arrachons nos camarades Ga u l ier
el Gostenlin des griffes d’assassins
c 1
Jeunes Cumuolsles
Eu avantl! !
Pendant 6 jours se sont déroulées, parmi
le bassin minier de Montigny la Rouge, les
assises du VII e Congrès national de la Jeu
nesse Communiste.
Ces 6 journées Jurent animées d’une vo
lonté de travail pour la ligne juste de notre
Jeunesse, qui doit nous permettre la conquête
de la jeunesse ouvrière.
Notre congrès, éclairé par les assises du
VII e Congrès du Parti communiste et de son
dernier Comité central, nous permit de
mener à bien cette tâche ardue, mais si im
portante pour notre Jeunesse communiste.
Désormais, il faut que nous organisions un
travail méthodique auprès des jeunes ouvriers
et des jeunes ouvrières que nous avons long
temps sous-estimés, que tous nos feux soient
dirigés vers les usines, les chantiers, les ca
sernes, pour établir les cahiers de revendica
tions les plus immédiates des jeunes prolos,
chômeurs et non chômeurs, avec l’idée de les
entraîner jusqu’aux luttes directes pour la vic
toire de celles-ci.
Nous devons rompre avec notre passivité
opportuniste sur la lutte contre la guerre, pas
sons à l’organisation d’action de masse contre
celle-ci ; notre passivité et notre verbiage
n’arrêteront pas la guerre. Seule, l’action im
médiate peut le faire.
Nous devons également renforcer notre lut
te contre les organisations adversaires de la
Jeunesse ouvrière : la J.O.C., la J.P. et en
particulier la Jeunesse socialiste. Nous de
vons lui arracher son masque « gauche » qui,
avec sa phraséologie pacifiste empêche les
jeunes prolos de passer à 1 action contre le
système capitaliste et qui les empêche d’adhé
rer à la seule organisation de classe de la
jeunesse ouvrière : la Jeunesse communiste.
Pour réaliser ces décisions qui sont quel
ques-unes de notre congrès, il faut que nous
devenions une J.C. de masse, des J.C. qui
soient lié avec les jeunes, partout où ils
sont.
Que nous liquidions notre visage sectaire,
car notre J.C. doit avoir un visage jeune et
non une copie du Parti ; nous devons rompre
avec ces derniers échos du groupe Bàrbe-
Célor, qui fut si nuisible à notre J.C.
Nous devons convaincre chaque J.C., cha
que direction de cellule et même de notre
direction régionale, que le travail collectif
et la responsabilité de chacun doit remplacer
et liquider le sectarisme criminel qui existe
encore dans notre J»C.
Maintenant, l’ensemble de notre organi
sation, des adhérents aux cellules, doivent
discuter des décisions de notre VII 0 Con
grès. ^
11 n’y a pas un instant à perdre, les déci
sions du Congrès doivent devenir des réalités,
une mobilisation, de choc de la part de nos
adhérents doit exister.
Jeunes communistes ! En avant ! pour 1 is
sue révolutionnaire à la crise capitaliste, pour
la transformation de la guerre impérialiste en
guerre civile libératrice des opprimés.
J. Lepetit.
La rescapé du « Pbilippar »
Nous avons lu, il y a quelques jours, le
compte rendu d’un certain personnage resca
pé du Philippar, dans le Journal de Rouen.
Cette feuille qui déverse toutes les calomnies
sur la réalisation que sont en train de faire
nos camarades de Russie.
Dans ce compte rendu on y trouve le cou
rage du rescapé, et même le .mensonge, mais
le travail des matelots du Soüietshaia-Ncft,
dans le sauvetage. Ceux qui, au péril et
aux plus grands dangers pour leur vie se
sont lancés pour sauver des enfants, des fem
mes, des hommes, etc..., qui ont partage
leur nourriture, leurs vêtements, le médecin
qui a donné des soins nécessaires pour les
blessés ou les malades. De tout cela on ne
voit rien seulement. Où 011 voit la calomive
et le mensonge de l’individu, c’est quand il
veut faire croire que les Russes meurent de
faim, il dit : « Le temps que j’ai passé sur
le bateau soviétique, j’ai eu quelques pommes
de terre et du thé, comme nourriture ». Vous
voyez, camarades, comment on déforme
l’opinion publique.
Mais nous vous laissons juges de tous ces
ih&ulteurs de la Révolution russe.
Aux dernières élections, de nombreux tra
vailleurs ont exprimé leur volonté de paix,
ainsi que d’avoir une large amnistie pour les
travail leur Ajui étaient dans les geôles à La
val et à Tardieu.
Les prolos qui avaient ainsi auguré de la
majorité de gauche ont eu l’illusion brève.
Chaque jour la répression se renforce d’une
façon inouïe. La Chambre de gauche a fait
un geste symbolique en libérant notre cama
rade Ramette, élu par des milliers de tra
vailleurs du Nord.
Mais au même moment elle lait arrêter
notre camarade Gautier pour une affaire de
soi-disant espionnage montée de toutes piè
ces. Quelques jours plus tard, c est l’arres
tation de notre camarade Ferrât. C’est en
même temps la fusillade de Port-de-Bouc.
C’est les scellés sur la maison du paysan Gé
rard, coupable d’avoir lutté contre la guerre
cîu Maroc, déclenchée par Herriot et son mi
nistère en 1925. C’est le maintien dans l’il
légalité de nombreux camarades. C’est le
maintien dans les geôles de nombreux mili
tants révolutionnaires qui ont pour crime d’a
voir lutté contre la guerre ou les diminutions
de salaires. C’est dans notre région le pas
sage à la cour d’appel de notre camarade
Costentin, condamné par un faux policier,
frappé en correctionnelle de deux ans de pri
son. et de 1.000 fr. d’amende par la justice
de Rouen, celle-là même qui a justifié les
escrocs du Crédit Rouennais.
Le ministère de gauche, soutenu par les
A LA POINTE OU COUTEAU
Le socialisme à nu
La Jeunesse socialiste de Rouen fera son
chemin.
Si les petits cochons ne la mangent pas.
Et si la température est clémente.
En cette époque de crise, de chômage, de
bas salaires i d’organisation de la guerre, la
Jeunesse socialiste de Rouen s’oriente vers
les solutions décisives.
Le 9 juin, dans une réunion solennelle, elle
a entendu et discuté je gai rapport du cama
rade Legay sur le... nudisme.
Nos jeunes socialistes, par ces chaudes
journées de juin, rêvent bourgeoisement de
se mettre le ventre au soleil.
Ou songent, au contraire, que bientôt ils
n’auront plus de liqueUe à se mettre sur les
fesses.
Alors, ils font de la propagande pour
F exhibition anatomique , comme aux Folies,
mais sans jeux de lumière correcteurs, hélas !
Le conférencier a bien voulu parler des
« différentes formes du nudisme » ? !
Oui, les gras et les maigres ,► les plates et
les rondes.
Puis, il a « opposé ces formes les unes aux
autres » ! !
On doit bien rigoler, à la J.S. de Rouen.
L’orateur « examina la question sous tous
les angles ». Nous demandons des précisions.
Il en causa « au point de vue scientique
et au point de vue morel »...
« Il souligna les points qui rapprochent le
pudisme et le socialisme ». Oui, tous les
deux nous offrent la peau.
Et en conclusion le compte rendu annonce
que le nudisme a fa : t des sympathisants.
Alors, on va bien rigoler.
Car, non seulement les J .S. de Rouen Vont
organiser des sorties de sans-culottes, et jeter
aux orties leurs vêtements et cravates bour
geoises, mais ils vont entreprendre de désha
biller leurs chefs socialistes, boulot bien utile
en ce moment ,
Ils nous les présenteront à nu, tels qu’ils
sont, dans leur anatomie.
Dommage quils ne puissent aller jusqu’à
les disséquer.
Nous leur réclamerions alors l’estomac de
Descherdeer, les centres nerveux de Weil-
Raynal, le gosier de Remercier, le râtelier
(ne pas confondre' avec l’autre) de Reinhold,
le fiel de Tilloy, le cerveau de Lebret et les
genoux usés< de Morel.
En attendant ce régal de collectionneurs,
socialistes, ne fait par là qu'exécuter les
ordres de la dictature du capital.
Ils se révèlent ainsi les meilleurs soutiens
du capitalisme en pleine dégénéressance
qu’ils veulent sauver à tout prix, en écrasant
la classe ouvrière.
Et c’est pour cela, pour sortir de la crise
aux frais du prolétariat, que le ministère Her
riot frappe les militants les plus dévoués, les
plus éprouvés à la classe ouvrière, et veut
ainsi entraver son essor révolutionnaire en la
privant de ses meilleurs lutteurs. 11 faut réa
gir, il faut arracher l’amnistie totale qu’on
nous a promise pendant la foire électorale.
Imposer la libre action de nos camarades tra
qués. Délivrer ceux qui sont enfermés.
En particulier dans notre région, nous de
vons nous dresser avec vigueur pour la libé
ration de notre camarade Gautier. Empêcher
l’emprisonnement de notre camarade Costen
tin, militants qu on sait particulièrement ma
lades et ne pouvant supposer le régime des
prisons bourgeoises.
II faut que partout sur ce terrain se pré
pare la contre-offensive ouvrière liée avec les
revendications immédiates..des travailleurs des
usines, des champs.
Avec la préparation du Congrès mondial
contre la guerre, doit monter la protestation
vigoureuse, la démonstration que le proléta
riat est toujours attaché à ses vrais défenseurs
et qu’il est prêt à les défendre.
Le grand meeting du Cartel de la Paix
cul lieu devant 2.500 personnes environ.
Les chefs confédérés qui ne font pas de
politique, .comme ils se plaisent à le répé
ter, côtoyaient des politiciens comme le ré
publicain allemand Distelharth, le député
Liautet et l’affameur de chômeurs et empri-
sonneur de militants : Métayer soi-même.
Mais c’était pour parler de paix. Les autres
fois, c’était pour d’autres raisons.
Dès l’ouverture, les ouvr’ers se rendent
compte que leurs organisations révolutionnai
res, les seules qui luttèrent contre les guerres
du Maroc et de Syrie, pour la défense de
l’U.R.S.S. attaquée par l’Est chinois et me
nacée toujours et sans cesse par le monde ca
pitaliste miné par son développement, ne pour
raient pas s’exprimer. Ils obtiennent, par leur
manifestation la promesse qui ne fut, évidem
ment, point tenue, que notre camarade Riviè
re, secrétaire régional, pourrait parler.
Les divers orateurs de la C.G.T. et des
partis bourgeois, défilèrent comme à une re
vue et furent loin d’obtenir le succès dont se
vantent les feuilles républicaines et socialis
tes de la région.
Le républicain allemand nous affirma, sans
sourciller, que la guerre franco-allemande était
devenue impossible parce que la terre était
devenue trop petite et sans doute les canons
trop longs. Le monde se serait donc rétréci
depuis 1914.
II demanda l’accord brance-Allemagne, si
nécessaire pour la paix du monde. Les ou
vriers lui répondirent par l’Internationale, sym
bole de l’alliance des travailleurs qui impo
seront la paix au monde capitaliste en 1 écra
sant avec ses propres armes.
Jouhaux fut salué à son arrivée à la tribune,
non par des injures, mais par de dures vérités
qui sont autrement gênantes.
un petit conseil aux J.S. de Rouen : s’ils
sont réellement pour le déshabillage, qu’ils
prennent donc noire manière.
L’autre jour, nous avons dépiauté le
Jouhaux. Il était tout nu. Pas beau à Voir.
Le voilà, le vrai nudisme. On ne s’en
rhume pas, avec celui-là.
Après une grève de 2 jours
les terrassiers du Havre
font reculer leur patronat
Le patronat profitant de la crise économi
que accentue son attaque contre le niveau de
vie des travailleurs. Dans la métallurgie, dans
le bâtiment et la terrasse, les salaires sont
diminués dans des proportions considérables ;
la bourgeoisie, pour sortir de la crise veut en
faire supporter les frais aux travailleurs.
Mais les ouvriers ne sont pas disposés à se
laisser faire et déjà ils passent à l’offensive.
Les ouvriers du bâtiment sont à la pointe du
combat.
Au Havre, notamment, 40 gars des tra
vaux du Port, maçons et terrassiers, ont
fait grève pendant deux jours, revendiquant
0 fr. 25 d’heure de marée et une heure sup
plémentaire pour les risques qu’ils courent de
travailler hors des jetées. Une délégation fut
nommée pour aller trouver la Direction el
devant une réponse négative, il fut décidé de
continuer la lutte ; une autre équipe entra dans
la lutte, se solidarisant avec leurs camarades.
La Direction eut peur, craignant que le
mouvement ne s’élargisse aux autres chan
tiers, elle accorda une heure supplémentaire.
Malgré que l’ensemble des revendications ne
fut pas obtenues, ce n’en est pas moins un
résultat positif.
Ce mouvement, qui s’est déclanché spon
tanément, prouve qu’il est possible de lutter
en période de crise ; cela doit servir d’exem
ple aux travailleurs des autres corporations.
Partout, dans les usines, sur'les chantiers, la
lutte doit s’engager contre le patronat affa-
meur, contre la diminution des salaires, pour
l’application de la journée de 7 heures sans
diminution de salaire, pour de véritables as
surances sociales au crédit du patronat. Pour
la reconnaissance des délégués ouvriers à l’hy
giène et à la sécurité
jouhaux de 191 I qui déclarait à Bruxelles
le 6 décembre : « Préparer l’arrêt de tous
les moyens de transport et de communication,
en cas de guerre, doit être l’œuvre des orga
nisations syndicales », pour lancer ensuite sur
la tombe de Jaurès en 1914 : « Avant d’aller
vers le grand massacre, au nom des travail
leurs qui sont partis, au nom de ceux qui vont
partir et dont je suis... », Jouhaux qui par
lait non pas au front, mais à Bordeaux avec
les bagages du gouvernement ; Jouhaux qui
réclama la stabilisation, la rationalisation, les
assurances sociales de la bourgeoisie ; Jou
haux payé par le capitalisme français et non
par les ouvriers, à quelques 500.000 francs
par an, pour défendre les intérêts des ban
quiers et des industriels et non ceux des ou
vriers, au Bureau économique, au Bureau in
ternational et à la S.D.N., était mal venu
pour parler de lutte contre les fabricants de
canons, pour parler de paix.
Sa fortune date de sa trahison. C’est en
collaborant avec le capitalisme qui a besoin
de la guerre pour maintenir sa domination ou
la consolider ; c’est en entraînant les masses
trompées par un jargon pacifique, dans la
guerre, que Jouhaux continue de mériter la
confiance de la bourgeoisie et les centaines
de milliers de francs qu elle lui donne.
Des ouvriers, des intellectuels, confédérés,
socialistes ou socialisants, foncièrement amis
de la paix, ont pu trouver dures les épithètes
lancées à ce traître, qu’ils se souviennent que
de tous les discours il ne ressort que ceci :
la guerre est impossible ; nous ne voulons
pas la guerre.
Au moment où la guerre gronde de tous
côtés, réfléchissez qu’il faut autre chose pour
la faire reculer ; il faut une autre force pour
l’arrêter ; il faut une autre organisation po
litique et économique pour qu’elle ne puisse
plus exister.
Répondez à l’appel de Romain Rolland
et Henri Barbusse ; comme eux, ne comptez
que sur les masses ouvrières : donnez votre
adhésion au Congrès mondial contre la guer
re, qui saura déterminer des moyens efficaces
d’action.
. Jean RIVIÈRE.
Albert Costentin en appel
VIENS • TRAGÉDIENS
L’affaire de notre camarade fut appelée
à 13 heures 30. M° Hajje ne devant arriver
qu’à trois heures, le tribunal passe en atten
dant à l’examen d’une série de délits dont
les sanctions ne peuvent que soulever la ré
probation chez ceux qui pourraient encore
croire que la justice bourgeoise n’est pas une
justice de classe et les juges, des valets ser
viles courbés devant les ordres des maîtres
du régime capitaliste.
Ces condamnations, brièvement exposées,
montreront cependant combien nous avons
raison dans notre appréciation de la justice
de classe et lorsque nous disons à la classe
ouvrière : il est de la justice comme de tou
tes vos revendications, vous n’en aurez qu’en
rapport avec votre puissance d’organisation ;
vous n’avez rien à attendre des comédiens et
tragédiens que la bourgeoisie, pour sauver
les apparences de démocratie, place dans les
fauteuils des palais de justice.
En présentant ces délits insignifiants aux
sanctions particulièrement barbares, cela nous
permettra d’attendre le passage d’Albert
Costentin.
Quatre prévenus sont dans le box des ac
cusés. Goujard, Marion, Raymond, Ebert,
jeunes ouvriers du Havre, de 18 à 25 ans,
ont volé, étant en chômage, Il pull-over,
2 paires de chaussettes, ! boîte de sardines,
î camembert.
La correctionnelle les avait condamnés de
3 à 6 mois de prison et 5 ans d’interdiction
de séjour.
Voilà comment la bourgeoisie juge de.jeu
nes prolétaires jetés sur le pavé par la rapa
cité patronale, les responsables du chômage.
La Cour d’appel élève la peine de Ray
mond à 8 mois, maintient celle d’Ebert,
réduit celles de Goujard et Marion à 2 mois
avec sursis pour le dernier.
Les Métayer et Meyer peuvent refuser les
allocations de chômage aux jeunes, ce n’est
pas les tribunaux bourgeois qui leur en feront
reproche. La classe ouvrière elle doit sévè
rement le leur rappeler...
Un peu après 15 heures, Costentin est ap
pelé à la barre.
M° Hajje indique qu’il revient devant la
Cour pour toute l’affaire et déposer des con
clusions d’incompétence.
L’avocat-général consulté demande à en
tendre les motifs.
M e Hajje fait alors un exposé sur la dif
férence entre l’action communiste et les me
nées anarchistes imputées à Costentin et qui
permettent l’application des lois scélérates.
L’avocat-général entreprend une tâche
bien au-dessus de ses connaissances en vou
lant démontrer que les communistes et les
anarchistes peuvent être confondus car ils
veulent la révolution, et le terme est en toute
lettre dans la déclaration de Costentin, rap
portée par Maroselli,
La déclaration de ce commissaire qui fit
son rapport après plusieurs jours de réflexion
sans avoir pris aucune note à la réunion, est
une preuve qui lui suffit.
Il soulève un grondement de la salle en
déclarant ensuite : « La police est incapable
de mentir et de faire de faux rapports ».
La réaction des nombreux travailleurs pré
sents l’oblige à reculer et à reconnaître
qu’elle peut se tromper... mais pas sciem
ment;
Almazian a répondu à cela et la police
rouennaise également dans les affaires Bou
vier où était mêlé le même Maroselli, et
l’affaire Rivière avec le triste Dumont.
Et nous terminerons aujourd’hui, nous ré
servant d’y revenir dans le prochain numéro,
sur cette déclaration qui doit ouvrir les yeux
de tous les travailleurs : « la police est là
pour empêcher toute révolution »,
Le tribunal se déclarant compétent, Cos
tentin fait défaut.
La condamnation à 2 ans de prison, 1.000
francs d’amende et 4 mois de contrainte par
corps est confirmée.
Prolétaires, dressez-vous contre la justice
d’Herriot, qui est celle de Tardieu parce
que celle du capitalisme.
Ouvriers de Rouen, répondez à nos ap
pels contre la répression, défendez nos mili
tants.
Ouvriers du Havre, l’un des vôtres, Le
Corre, instituteur, passera en correctionnelle
le 29, soyez nombreux et décidés contre la
justice de classe qui veut frapper là-bas com
me ici. Jean RlVlÈRÇ.
Deniseau.
Les Pacifistes au Cirque de Rouen
Jouhaux-la-guerre s’enfuit
sous les huées des travailleur
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