Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1932-05-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 mai 1932 13 mai 1932
Description : 1932/05/13 (N296). 1932/05/13 (N296).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715837
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
7 e ANNEE. — N° 296.
LE NUMERO s CENTIMES»
VENDREDI 13 MAI 1932.
Organe Régional
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, 80TTEVILLE-LES-R0UEN
Adrcwei le oiontaut des abonnements et tou» fond» au PROLE I AIRE,
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tou* renseignement» concernant Le Havre,
s'adresser au c PROLETAIRE », Cercle f ranklin, Le Havre, 2*
étage).
I*’attentat contre Donnier
ün £este de provocateur
Le fasciste russe Gorguloff voulait hâter la guerre contre la Russie Soviétique
Lus (Mis i li pré
Chambre de «gauche»
et
Président de « droite »
Vendredi, comme une traînée de poudre, •
se répandit la nouvelle de l’attentat contre le
président de la République. Le président
Doumer s’était rendu dans l'après-midi à
l’Exposition du Livre, organisée par l’Asso
ciation des Anciens combattants écrivains.
Le service d’ordre était assuré par Gui
chard, préfet de police, de nombreux poli
ciers et par le chef du service de surveillance
de l’Elysée.
Le Président de la République pouvait se
croire bien protégé et bien gardé. Il ne l’était
pas.
Plusieurs stands avaient été visités. Sou
dain, alors que le Président arrivait devant
celui de Claude Farrère, un individu tira à
bout portant sur le Président plusieurs coups
de revolver, le blessant mortellement et bles
sant grièvement au bras l’écrivain Claude Far-
rère.
Les policiers qui précédaient le Président
de la République désarmèrent le meurtrier
et l’ommenèrent au commissariat, non sans
l’avoir, ainsi que c’est la coutume, sérieuse
ment mis à mal.
L’INGQNNU SUSPECT
il s'agissait d’un Russe blanc, Paul Gorgu
loff.
Sur l’attentat lui-même, plusieurs points
sont assez obscurs. On s’explique difficile
ment ce que fut le rôle des policiers chargés
de la surveillance autour du président, qui le
laissèrent ainsi révolvériser à bout portant.
D’autant plus, qu’ainsi que l’écrivait « La
Liberté », dans la première édition qui com
menta l’événement, Mme Farrère, femme de
l'écrivain qui fut blessé, avait signalé la ner
vosité et les allées et venues d’un inconnu qui
rôdait dans les- comptoirs depuis l’ouverture
de l’Exposition. Cet individu devait devenir
le meurtrier quelques heures plus tard.
Ainsi, Mme Farrère fit part au préfet de
police de ses appréhensions et celui-ci ne
prit aucune mesure complémentaire. 11 ne
s’assura pas qui était cet inconnu.
Fout cela est bien étrange.
UN BLANC RUSSE
Les déclarations de Gorgoloff, dès son
arrestation ôtaient nettes. L’enquête de la
police sur la vie de Gorguloff les confirmait.
L’assassin de Doumer était un émigré
russe blanc. Ancien officier cosaque des ban
des contre-révolutionnaires de Denibjne et
de Wrangel, ces généraux soudoyés par les
différents états capitalistes qui tentèrent en
1918-19 de reprendre des mains des ouvriers
et paysans russes, maîtres du pouvoir, les
usines et les champs.
Parti de Russie depuis 1919, il séjourna
en France, en Tchécoslovaquie, en Suisse
et en dernier lieu s était réfugié dans la prin
cipauté de Monaco.
En 1930, il fondait à Prague le parti
fasciste paysan pan-russe, dont le but était
de renverser le pouvoir soviétique par la
guerre.
Ecrivain contre-révolutionnaire et anti-so -
uiétique. Sous le nom de Paul Brède, il
écrivit plusieurs ouvrages contre la Russie
soviétique.
En relation avec les milieux contre-révolu
tionnaires russes, Gorguloff avait leur appui
et put agir et rester en France sous la pro
tection de la police française qui expulse
pour le moindre motif l’ouvrier étranger émi
gré.
LE COUP MONTE
Donc de son aveu, d’après la version de
la police elle-même, le meurtrier de Doumer
était un Russe blanc, un ennemi implacable
des ouvriers et paysans russes, un anti-bol
chevik.
Or, après une réunion des ministres con
voquée par Tardieu, voilà que subitement la
presse entonne un autre air.
Gorguloff n’était plus un Russe blanc,
mais un agent du Guépéou, un agent du
gouvernement des soviets qui avait prémédité
ce geste pour aboutir à des complications de
nature à déclencher la guerre.
Chauffer à blanc l’opinion publique et
rendre possible une agression armée contre
la patrie des travailleurs, voilà quel était; le
but de l’opération dans laquelle Gorguloff
n’a été que l’instrument.
Le gouvernement des ouvriers et paysans
russes porvoqué, insulté dans la personne de
son représentant en France, garde son sang-
froid.
L’Internationale Communiste, par son or
gane officiel et quotidien VHumanité, dénon
ce le mauvais coup de Tardieu et appelle
les travailleurs à être vigilants, leur rappelant
le coup de Sarajevo en 1914,
ASSASSINE POUR LA GUERRE
Les menteurs et les monteurs de coups
reculent, mais tout danger n’est pas écarté.
Les travailleurs doivent être vigilants. Le
capitalisme mondial aux abois, enfoncé dans
une crise sans précédent, en lace d’une Rus
sie de 160 millions d’habitants qui édifie
avec une cadence sûre le système socialiste
vainqueur du système capitaliste, attise tous
les matériaux pour anéantir le premier gou
vernement des ouvriers et paysans et écraser
le prolétariat mondial.
On bat le briquet pour faire jaillir l’étin
celle, le geste de Gorguloff, c’est quelque
chose dans ce genre-là.
Le Président de la République française
a été victime de la politique de guerre du
régime capitaliste qu’il soutenait, comme
Vanek, le diplomate tchécoslovaque, com
me les ambassadeurs d ’Allemagne et du Ja
pon à Moscou ont failli eux aussi être les
victimes.
Les travailleurs auraient tort de s’apitoyer,
ils auraient tort de relâcher aussi leur vigi
lance. Comme le Parti communiste l’a signa
lé et parce que c’est une vérité historique,
le capitalisme est générateur de guerres, la
guerre est dans l’air.
Travailleurs! Alerte! C’est nous qu’on
jettera dans le brasier. Nous seuls pouvons
empêcher l’étincelle de prendre et c’est en
core à nous, les travailleurs, d’empêcher l’in
cendie de s’étendre si malgré efforts
l’étincelle prend.
f ous avec notre patrie menacée : la Rus
sie soviétique.
Avec le I’arti Communiste, organisons la
lutte de masse contre la guerre impérialiste.
>^m 9 «►>-<-—— ——-
Des écrits â l’acte
«
Vive fa güerre!
« LE SEUL SALUT, LE DERNIER
SALUT C’EST LA GUERRE. PEU
IMPORTE QUELLE GUERRE, A
L’INTERIEUR OU A L’EXTERIEUR.
LA GUERRE ET SEULEMENT LA
GUERRE ! VOILA LE SALUT UNI
QUE POUR TOUS LES EMIGRES
RUSSES DISPERSES A TRAVERS
LE MONDE ENTIER. »
« La guerre c’est la fin du
pouvoir bolchevik... Et la paix
c’est la fin de l’Europe, c’est
la fin du monde ; Et pour
cela : Vive la guerre î C’est
notre salut. »
(Extrait de la brochure de 12 pages publiée
par Gorguloff, pour exposer son programme
et reproduit, lundi 7 mai, par les Dernières
Nouvelles, journal contre-révolutionnaire de
Milioukov).
Lis Mais Haas la Htglon
Ire circonscription de Rouen
Inscrits : 22.642. — Votants ; 17.713
BOURGEOIS, communiste : S10 voix.
Métayer, radical : 10.419 voix, élu.
Lemcsle, démocrate populaire : 5.967 voix.
Au i cr tour : Bourgeois : 1.218. — Mé
tayer a 9.158. — Anquetïl : 7.316.
Circonscription de Rouen
Inscrits : 28.661. — Votants : 23.949
COSTENTIN, communiste : 2.360 voix.
Crutof, radical : 12.210, élu.
Blondel, U.N. : 9.031.
Au i #r tour : Costentln ; 2.975. — Crute! :
7 . 079 . — Blonde! ; 8 . 637 . — Tilloy s 3 . 315 .
— Gautier s -1.816.
3 e circonscription de Rouen
Inscrits : 18 . 087 , — Votants : 15.215
RIVIERE, communiste : 1.677 voix.
Lebret, socialiste : 7.882, élu.
Facques, démocrate, populaire ; 5.462.
Au i nr tour ; Rivière : 2.458. — Leb/eî a
7.345. r»- Fa-oqutfs i 5.547.
La bataille électorale a pris lin. La pé
riode des promesses également.
Les quatre années de règne de I ardieu-
Laval, le semblant d’opposition des radi
caux et socialistes, ont encore déterminé la
majorité des travailleurs à départager les
deux fractions de la bourgeoisie.
Malgré les ravages de la crise économique
supportée par les travailleurs, ceux-ci n’ont
pas encore en assez grand nombre pris posi
tion classe contre classe, contre toute la
bourgeoisie, quelle que soit l’étiquette men
teuse dont elle s’affuble.
Les radicaux et les socialistes ont rem
porté un succès sur leurs concurrents suppor
ters de Tardieu,
Le Bloc des Gauches revit. Il a une ma
jorité.
C’est le retour de l’homme à la pipe.
Tardieu va provisoirement rentrer dans l’om
bre.
XXX
Le mode de scrutin a certainement favo
risé de tels résultats qui ne correspondent
pas réellement aux chiffres de voix obtenues.
Le scrutin d’arrondissement, jadis dénoncé
par Jaurès, Sarraul et Poincaré, aujourd’hui
maintenu par toute la bourgeoisie et les so
cialistes, a jeté dans la balance tout son cor
tège de cuisine électorale, de trafic, de luttes
personnelles, d’inégalités flagrantes.
Scandale du découpage : un député pour
40.(XX) habitants à Dieppe, un pour 133.000
à Saint-Denis.
Alliances avouées ou cachées du second
tour. Front anticommuniste. Nous en donne
rons un tableau : ça en vaut la peine.
La R. P. eût complètement modifié la
représentation des partis.
Par exemple, le Parti Communiste eût
obtenu 50 élus et les renégats pupistes 4
ou 5 !
Suivant l’époque, la bourgeoisie arrange
son système électoral pour ôter la représenta
tion directe du prolétariat.
XXX
Le Parti Communiste, avec 300.000 voix
de moins qu’en 1928, a reculé.
Il a subi les effets des difficultés, des fai
blesses et des fautes des années 29, 30 et 31'.
11 a éprouvé les conséquences des rudes
assauts qu’il a subis, de 1 ’intérieur comme
de l’extérieur.
11 a encore près de 800.000 voix; 17.500
pour nos deux départements d’Eure et Seine-
Inférieure.
Noire F’arti n’existait plus.
Plus de cellules. Plus de militants. Plus
d’influence.
Du Journal de Rouen aux pupistes ou à
leurs amis trolzkystes francs-rnaçons, c’était
le même refrain.
Encore un enterrement manqué.
Le Parti Communiste tirera pour son acti
vité ultérieure les enseignements de la cam
pagne des élections.
II consolidera son organisation, se tour
nera davantage vers les usines, se penchera
avec plus d’attention sur toutes les revendi
cations immédiates de la classe ouvrière,
s’attaquera âprement sans arrêt aux adver
saires avoués ou masqués du prolétariat.
La tactique classe contre classe de notre
Parti 11 ’a pas été comprise de beaucoup
d’ouvriers.
{Lire la suite en 2 e page)
NOTRE OPINION
Revolver incendiaire
o
Une manifestation chauvine de
plus, des écrivains patriolards.
Exposition - réclame naturellement,
inaugurée par le Président de la Répu
blique.
Un homme s'approche, tranquille
ment.
Trois coups de revolver, à un mè
tre.
Doumer est assassiné.
La police était là.
Elle n'a rien vu.
La police veillait.
Pas sur l’assassin.
Si Maroselli ou Chabert avaient été
là, ils n'auraient rien flairé, eux qui
ont tant de flair.
Parce qu’il ne fallait fous üoir, ni
entendre.
Guichard, grand chef flic après
Chiappe, a été sourd, aveugle, para
lysé.
Vous qui n êtes foas Russe blanc, al
lez-vous en donc essayer d'approcher
le Président de la République ? Vous
m’en direz des nouvelles...
Gorguloff ne vivait pas trop mal.
Il n était pas inscrit au repas du
chômeur.
Il avait de l argent.
Il a acheté deux revolvers et des mu
nitions. Il les a promenés de Prague à
Nice et de Nice à Paris.
Essayez d'en faire autant.
Qui a payé les revolvers ?
Qui a payé la balle qui a tué Dou
mer P
Ceux qui entretiennent les Blancs,
bourreaux mis en chômage par le peu
ple russe.
« Paris » paye. Ici, Et là-bas.
« Paris » paye: à Paris, Nice, Nan
cy, Varsovie, Bucarest, Prague .
Gorguloff à Prague, à Nice, à Pa
ris, comme les autres blancs, c’est tou
jours un petit bout des milliards ma
niés par fe gouvernement français.
Dernier prêt, 600 millions, Herriot
et Blum d’accord, au gouvernement de
Prague, d'où vient Gorguloff.
 Paris, les G.D.V. de France ap
prennent l'art militaire aux Blancs
Russes.
C’est nous qui payons.
En attendant que les méthodes en
seignées soient expérimentées sur no
tre peau.
Preuves en main, Gorguloff est un
Russe Blanc, un de ces assassins à ga
ges de l’impérialisme, qui aurait droit
à quelques balles dans la peau en U.
R. S. S., s'il y allait transporter ses
désirs de crime.
En h rance, deux revolvers en poche,
il lue.
Doumer tué. Le coup de l’archiduc
Les Elections Legislatives
Après le second tour notre Parti
compte i O élus
Le? aneier)? député? eon)n)Ur)i?te? réélu?
Au 1 er tour : Jacques DÛRIOT (St Denis)
Au 2 me tour : GLAMAMUS (Noisy-le-Sec)
Le? nouveau^ député? eorï)n)Uni?té?
Maurice THOREZ (Ivry-Vitry). — MIDOL (Gorbeil, 2 ! ) -
RAMETTE (Douai, 2«). - DEWEZ (Valenciennes 3e). -
PERI (Agenteuil-Bezons).— RENAUD Jean(Lot-et-Garonne)
CAPRON (Ghareuton-AHort). - MONTGEAU (iS.j.
La preuve de la préméditation
Ne visez plus les moineaux bolcheviks ; Un coup
de leu sur un étranger réputé peut susciter des
complications politiques.
Est-il opportun d’assassiner des
personnes non bolchevistes ?
OUI.
(Le journal Russe blanc de Riga tSevodntan, 16 avril)
LE NUMERO s CENTIMES»
VENDREDI 13 MAI 1932.
Organe Régional
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, 80TTEVILLE-LES-R0UEN
Adrcwei le oiontaut des abonnements et tou» fond» au PROLE I AIRE,
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tou* renseignement» concernant Le Havre,
s'adresser au c PROLETAIRE », Cercle f ranklin, Le Havre, 2*
étage).
I*’attentat contre Donnier
ün £este de provocateur
Le fasciste russe Gorguloff voulait hâter la guerre contre la Russie Soviétique
Lus (Mis i li pré
Chambre de «gauche»
et
Président de « droite »
Vendredi, comme une traînée de poudre, •
se répandit la nouvelle de l’attentat contre le
président de la République. Le président
Doumer s’était rendu dans l'après-midi à
l’Exposition du Livre, organisée par l’Asso
ciation des Anciens combattants écrivains.
Le service d’ordre était assuré par Gui
chard, préfet de police, de nombreux poli
ciers et par le chef du service de surveillance
de l’Elysée.
Le Président de la République pouvait se
croire bien protégé et bien gardé. Il ne l’était
pas.
Plusieurs stands avaient été visités. Sou
dain, alors que le Président arrivait devant
celui de Claude Farrère, un individu tira à
bout portant sur le Président plusieurs coups
de revolver, le blessant mortellement et bles
sant grièvement au bras l’écrivain Claude Far-
rère.
Les policiers qui précédaient le Président
de la République désarmèrent le meurtrier
et l’ommenèrent au commissariat, non sans
l’avoir, ainsi que c’est la coutume, sérieuse
ment mis à mal.
L’INGQNNU SUSPECT
il s'agissait d’un Russe blanc, Paul Gorgu
loff.
Sur l’attentat lui-même, plusieurs points
sont assez obscurs. On s’explique difficile
ment ce que fut le rôle des policiers chargés
de la surveillance autour du président, qui le
laissèrent ainsi révolvériser à bout portant.
D’autant plus, qu’ainsi que l’écrivait « La
Liberté », dans la première édition qui com
menta l’événement, Mme Farrère, femme de
l'écrivain qui fut blessé, avait signalé la ner
vosité et les allées et venues d’un inconnu qui
rôdait dans les- comptoirs depuis l’ouverture
de l’Exposition. Cet individu devait devenir
le meurtrier quelques heures plus tard.
Ainsi, Mme Farrère fit part au préfet de
police de ses appréhensions et celui-ci ne
prit aucune mesure complémentaire. 11 ne
s’assura pas qui était cet inconnu.
Fout cela est bien étrange.
UN BLANC RUSSE
Les déclarations de Gorgoloff, dès son
arrestation ôtaient nettes. L’enquête de la
police sur la vie de Gorguloff les confirmait.
L’assassin de Doumer était un émigré
russe blanc. Ancien officier cosaque des ban
des contre-révolutionnaires de Denibjne et
de Wrangel, ces généraux soudoyés par les
différents états capitalistes qui tentèrent en
1918-19 de reprendre des mains des ouvriers
et paysans russes, maîtres du pouvoir, les
usines et les champs.
Parti de Russie depuis 1919, il séjourna
en France, en Tchécoslovaquie, en Suisse
et en dernier lieu s était réfugié dans la prin
cipauté de Monaco.
En 1930, il fondait à Prague le parti
fasciste paysan pan-russe, dont le but était
de renverser le pouvoir soviétique par la
guerre.
Ecrivain contre-révolutionnaire et anti-so -
uiétique. Sous le nom de Paul Brède, il
écrivit plusieurs ouvrages contre la Russie
soviétique.
En relation avec les milieux contre-révolu
tionnaires russes, Gorguloff avait leur appui
et put agir et rester en France sous la pro
tection de la police française qui expulse
pour le moindre motif l’ouvrier étranger émi
gré.
LE COUP MONTE
Donc de son aveu, d’après la version de
la police elle-même, le meurtrier de Doumer
était un Russe blanc, un ennemi implacable
des ouvriers et paysans russes, un anti-bol
chevik.
Or, après une réunion des ministres con
voquée par Tardieu, voilà que subitement la
presse entonne un autre air.
Gorguloff n’était plus un Russe blanc,
mais un agent du Guépéou, un agent du
gouvernement des soviets qui avait prémédité
ce geste pour aboutir à des complications de
nature à déclencher la guerre.
Chauffer à blanc l’opinion publique et
rendre possible une agression armée contre
la patrie des travailleurs, voilà quel était; le
but de l’opération dans laquelle Gorguloff
n’a été que l’instrument.
Le gouvernement des ouvriers et paysans
russes porvoqué, insulté dans la personne de
son représentant en France, garde son sang-
froid.
L’Internationale Communiste, par son or
gane officiel et quotidien VHumanité, dénon
ce le mauvais coup de Tardieu et appelle
les travailleurs à être vigilants, leur rappelant
le coup de Sarajevo en 1914,
ASSASSINE POUR LA GUERRE
Les menteurs et les monteurs de coups
reculent, mais tout danger n’est pas écarté.
Les travailleurs doivent être vigilants. Le
capitalisme mondial aux abois, enfoncé dans
une crise sans précédent, en lace d’une Rus
sie de 160 millions d’habitants qui édifie
avec une cadence sûre le système socialiste
vainqueur du système capitaliste, attise tous
les matériaux pour anéantir le premier gou
vernement des ouvriers et paysans et écraser
le prolétariat mondial.
On bat le briquet pour faire jaillir l’étin
celle, le geste de Gorguloff, c’est quelque
chose dans ce genre-là.
Le Président de la République française
a été victime de la politique de guerre du
régime capitaliste qu’il soutenait, comme
Vanek, le diplomate tchécoslovaque, com
me les ambassadeurs d ’Allemagne et du Ja
pon à Moscou ont failli eux aussi être les
victimes.
Les travailleurs auraient tort de s’apitoyer,
ils auraient tort de relâcher aussi leur vigi
lance. Comme le Parti communiste l’a signa
lé et parce que c’est une vérité historique,
le capitalisme est générateur de guerres, la
guerre est dans l’air.
Travailleurs! Alerte! C’est nous qu’on
jettera dans le brasier. Nous seuls pouvons
empêcher l’étincelle de prendre et c’est en
core à nous, les travailleurs, d’empêcher l’in
cendie de s’étendre si malgré efforts
l’étincelle prend.
f ous avec notre patrie menacée : la Rus
sie soviétique.
Avec le I’arti Communiste, organisons la
lutte de masse contre la guerre impérialiste.
>^m 9 «►>-<-—— ——-
Des écrits â l’acte
«
Vive fa güerre!
« LE SEUL SALUT, LE DERNIER
SALUT C’EST LA GUERRE. PEU
IMPORTE QUELLE GUERRE, A
L’INTERIEUR OU A L’EXTERIEUR.
LA GUERRE ET SEULEMENT LA
GUERRE ! VOILA LE SALUT UNI
QUE POUR TOUS LES EMIGRES
RUSSES DISPERSES A TRAVERS
LE MONDE ENTIER. »
« La guerre c’est la fin du
pouvoir bolchevik... Et la paix
c’est la fin de l’Europe, c’est
la fin du monde ; Et pour
cela : Vive la guerre î C’est
notre salut. »
(Extrait de la brochure de 12 pages publiée
par Gorguloff, pour exposer son programme
et reproduit, lundi 7 mai, par les Dernières
Nouvelles, journal contre-révolutionnaire de
Milioukov).
Lis Mais Haas la Htglon
Ire circonscription de Rouen
Inscrits : 22.642. — Votants ; 17.713
BOURGEOIS, communiste : S10 voix.
Métayer, radical : 10.419 voix, élu.
Lemcsle, démocrate populaire : 5.967 voix.
Au i cr tour : Bourgeois : 1.218. — Mé
tayer a 9.158. — Anquetïl : 7.316.
Circonscription de Rouen
Inscrits : 28.661. — Votants : 23.949
COSTENTIN, communiste : 2.360 voix.
Crutof, radical : 12.210, élu.
Blondel, U.N. : 9.031.
Au i #r tour : Costentln ; 2.975. — Crute! :
7 . 079 . — Blonde! ; 8 . 637 . — Tilloy s 3 . 315 .
— Gautier s -1.816.
3 e circonscription de Rouen
Inscrits : 18 . 087 , — Votants : 15.215
RIVIERE, communiste : 1.677 voix.
Lebret, socialiste : 7.882, élu.
Facques, démocrate, populaire ; 5.462.
Au i nr tour ; Rivière : 2.458. — Leb/eî a
7.345. r»- Fa-oqutfs i 5.547.
La bataille électorale a pris lin. La pé
riode des promesses également.
Les quatre années de règne de I ardieu-
Laval, le semblant d’opposition des radi
caux et socialistes, ont encore déterminé la
majorité des travailleurs à départager les
deux fractions de la bourgeoisie.
Malgré les ravages de la crise économique
supportée par les travailleurs, ceux-ci n’ont
pas encore en assez grand nombre pris posi
tion classe contre classe, contre toute la
bourgeoisie, quelle que soit l’étiquette men
teuse dont elle s’affuble.
Les radicaux et les socialistes ont rem
porté un succès sur leurs concurrents suppor
ters de Tardieu,
Le Bloc des Gauches revit. Il a une ma
jorité.
C’est le retour de l’homme à la pipe.
Tardieu va provisoirement rentrer dans l’om
bre.
XXX
Le mode de scrutin a certainement favo
risé de tels résultats qui ne correspondent
pas réellement aux chiffres de voix obtenues.
Le scrutin d’arrondissement, jadis dénoncé
par Jaurès, Sarraul et Poincaré, aujourd’hui
maintenu par toute la bourgeoisie et les so
cialistes, a jeté dans la balance tout son cor
tège de cuisine électorale, de trafic, de luttes
personnelles, d’inégalités flagrantes.
Scandale du découpage : un député pour
40.(XX) habitants à Dieppe, un pour 133.000
à Saint-Denis.
Alliances avouées ou cachées du second
tour. Front anticommuniste. Nous en donne
rons un tableau : ça en vaut la peine.
La R. P. eût complètement modifié la
représentation des partis.
Par exemple, le Parti Communiste eût
obtenu 50 élus et les renégats pupistes 4
ou 5 !
Suivant l’époque, la bourgeoisie arrange
son système électoral pour ôter la représenta
tion directe du prolétariat.
XXX
Le Parti Communiste, avec 300.000 voix
de moins qu’en 1928, a reculé.
Il a subi les effets des difficultés, des fai
blesses et des fautes des années 29, 30 et 31'.
11 a éprouvé les conséquences des rudes
assauts qu’il a subis, de 1 ’intérieur comme
de l’extérieur.
11 a encore près de 800.000 voix; 17.500
pour nos deux départements d’Eure et Seine-
Inférieure.
Noire F’arti n’existait plus.
Plus de cellules. Plus de militants. Plus
d’influence.
Du Journal de Rouen aux pupistes ou à
leurs amis trolzkystes francs-rnaçons, c’était
le même refrain.
Encore un enterrement manqué.
Le Parti Communiste tirera pour son acti
vité ultérieure les enseignements de la cam
pagne des élections.
II consolidera son organisation, se tour
nera davantage vers les usines, se penchera
avec plus d’attention sur toutes les revendi
cations immédiates de la classe ouvrière,
s’attaquera âprement sans arrêt aux adver
saires avoués ou masqués du prolétariat.
La tactique classe contre classe de notre
Parti 11 ’a pas été comprise de beaucoup
d’ouvriers.
{Lire la suite en 2 e page)
NOTRE OPINION
Revolver incendiaire
o
Une manifestation chauvine de
plus, des écrivains patriolards.
Exposition - réclame naturellement,
inaugurée par le Président de la Répu
blique.
Un homme s'approche, tranquille
ment.
Trois coups de revolver, à un mè
tre.
Doumer est assassiné.
La police était là.
Elle n'a rien vu.
La police veillait.
Pas sur l’assassin.
Si Maroselli ou Chabert avaient été
là, ils n'auraient rien flairé, eux qui
ont tant de flair.
Parce qu’il ne fallait fous üoir, ni
entendre.
Guichard, grand chef flic après
Chiappe, a été sourd, aveugle, para
lysé.
Vous qui n êtes foas Russe blanc, al
lez-vous en donc essayer d'approcher
le Président de la République ? Vous
m’en direz des nouvelles...
Gorguloff ne vivait pas trop mal.
Il n était pas inscrit au repas du
chômeur.
Il avait de l argent.
Il a acheté deux revolvers et des mu
nitions. Il les a promenés de Prague à
Nice et de Nice à Paris.
Essayez d'en faire autant.
Qui a payé les revolvers ?
Qui a payé la balle qui a tué Dou
mer P
Ceux qui entretiennent les Blancs,
bourreaux mis en chômage par le peu
ple russe.
« Paris » paye. Ici, Et là-bas.
« Paris » paye: à Paris, Nice, Nan
cy, Varsovie, Bucarest, Prague .
Gorguloff à Prague, à Nice, à Pa
ris, comme les autres blancs, c’est tou
jours un petit bout des milliards ma
niés par fe gouvernement français.
Dernier prêt, 600 millions, Herriot
et Blum d’accord, au gouvernement de
Prague, d'où vient Gorguloff.
 Paris, les G.D.V. de France ap
prennent l'art militaire aux Blancs
Russes.
C’est nous qui payons.
En attendant que les méthodes en
seignées soient expérimentées sur no
tre peau.
Preuves en main, Gorguloff est un
Russe Blanc, un de ces assassins à ga
ges de l’impérialisme, qui aurait droit
à quelques balles dans la peau en U.
R. S. S., s'il y allait transporter ses
désirs de crime.
En h rance, deux revolvers en poche,
il lue.
Doumer tué. Le coup de l’archiduc
Les Elections Legislatives
Après le second tour notre Parti
compte i O élus
Le? aneier)? député? eon)n)Ur)i?te? réélu?
Au 1 er tour : Jacques DÛRIOT (St Denis)
Au 2 me tour : GLAMAMUS (Noisy-le-Sec)
Le? nouveau^ député? eorï)n)Uni?té?
Maurice THOREZ (Ivry-Vitry). — MIDOL (Gorbeil, 2 ! ) -
RAMETTE (Douai, 2«). - DEWEZ (Valenciennes 3e). -
PERI (Agenteuil-Bezons).— RENAUD Jean(Lot-et-Garonne)
CAPRON (Ghareuton-AHort). - MONTGEAU (iS.j.
La preuve de la préméditation
Ne visez plus les moineaux bolcheviks ; Un coup
de leu sur un étranger réputé peut susciter des
complications politiques.
Est-il opportun d’assassiner des
personnes non bolchevistes ?
OUI.
(Le journal Russe blanc de Riga tSevodntan, 16 avril)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.3%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.3%.
- Auteurs similaires Parti communiste français Parti communiste français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti communiste français" or dc.contributor adj "Parti communiste français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k45715837/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k45715837/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k45715837/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k45715837
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k45715837
Facebook
Twitter