Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-07-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 juillet 1931 17 juillet 1931
Description : 1931/07/17 (N253). 1931/07/17 (N253).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571541w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
6* ANNEE. — N° 253.
LE NUMERO : 40 CENTIMES.
VENDREDI 17 JUILLET 1931.
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION' & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEN — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tou» fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Des gros sous pour le “Prolo”
La semaine dernière nous deman
dions à tous nos amis lecteurs de nous
aider à redresser la situation momen
tanément difficile de notre journal..
Aujourd’hui nous donnons quelques
chiffres qui sont suffisamment élo
quents pour faire comprendre à tous
l'effort spécial quil faut faire, princi
palement jusqu’à fin juillet, et ensuite
dans la première quinzaine d’août.
En juin nouç avons sorti 26.000 jour
naux pour 8.151 francs; le prix d’un
journal est donc de 0 fr. 32 centimes,
et nous Vendons le numéro 0 fr. 40.
Avec les invendus, les ristournes aux
dépositaires, les frais d’administration
et de poste, notre journal, chaque
mois, a un déficit de 2.600 fr., et cela
dure depuis plusieurs mois.
Nos amis lecteurs se rappellent qu’il
y a plus d’un an, pour équilibrer le
budget du journal, nous avons aug
menté le prix de 0 fr. 30 à. 0 fr. 40.
Après cette augmentation le budget
du journal était équilibré.
Mais comme tout le reste, les prix
d’imprimerie ont augmenté et actuelle
ment nous sommes de nouveau en dé
ficit.
Au moment où le Prolétaire tire à
près de 7.000 5 il est en difficulté.
A la Veille du 1 er août et de l’hiver
où les ouvriers sentant davantage pe
ser sur leurs épaules les charges, tes
frais de la crise, descendront dans la
rue pour lutter contre le patronat affa-
meur et l’Etat capitaliste, notre jour
nal qui lance les mots d’ordre du Par
ti, auquel des dizaines de correspon
dants écrivent pour dénoncer sur le
plan local, de l’usine et de la caserne,
les abus et les brimades opérés par la
bourgeoisie sur les prolos, les succès
des travailleurs dans leur lutte contre
la bourgeoisie, est en difficulté.
Nous avons envisagé tout une série
de mesures pour compresser les dé
penses, mais ces mesures donneront
des résultats fin août.
D’autre part, des lecteurs avec qui
nous avons pu causer nous ont dit
d’augmenter le prix de vente du jour
nal, de le porter à 0 fr. 50.
Nous ne pouvons pas rejeter cette
solution, quoi qu’elle comporte le dan
ger de nous faire perdre des lecteurs.
Mais avant nous voulons connaître
l’avis de tous nos lecteurs, discuter
avec eux pour avoir le moins de perte
possible.
Il faut que notre journal vive.
Pour cela il faut faire face aux
échéances.
Il faut que nos amis lecteurs, en de
hors de l’effort permanent qu’ils font
pour Vaugmentation du tirage, du chif
fre d’abonnés, fassent un effort consi
dérable pour nous envoyer des gros
sous avant la fin du mois.
Amis lecteurs, envoyez Votre obole.
Faites circuler des lises de souscrip
tion (que nous vous enverrons sur vo
tre demande) dans votre usine, chan
tier, gare, bureau, parmi Vos amis et
parents, au café, dans les réunions fa
miliales, dans Votre maison et quar
tier.
Le sort du « Prolétaire » est entre
vos mains.
Ce serait un coup porté à la lutte des
ouvriers s’il était une seule semaine
sans paraître.
Bloquez Vos efforts pour nous per
mettre de passer ce moment difficile.
Le Bureau Régional.
La débâcle allemande
Révolution ou fascisme
Le capitalisme allemand est au bord de
l’abîme.
Il sp débat contre lui-même.
Il se débat contre les vautours qui le guet
tent des autres capitales.
C’est la guerre monétaire, en attendant
l’autre.
La France bourgeoise rêve d’un second
Versailles.
Elle entend se repaître aux dépens du con
current abattu.
De Léon Blum à André Tardieu, unité de
vues.
Enrichir davantage nos forbans de la finan
ce, de l’industrie, du commerce, par la fami
ne de la classe ouvrière allemande.
Le capitalisme français, aujourd’hui le plus
féroce dans le monde, dicte ses volontés à
l’Europe malade.
Comme il les dicta à Versailles.
Il a brisé la tentative du président Hoover
de sauver dans toute sa plénitude le capita
lisme allemand.
Pourtant, il veut bien sauver la bourgeoisie
allemande. A condition qu’elle s’incline et
soit la vassale de la nôtre.
Bruming et ses ministres affolés volent d’une
capitale à l’autre.
Mais la décision est à Paris.
Une préoccupation maîtresse dictera la con
duite du capitalisme international.
L,a peur de la Révolution.
Pas la crainte du facisme de Hitler.
Celui-là trouvera, au moment voulu, tout
l’appui de nos « démocrates ».
Mussolini a pris le pouvoir avec l’aide du
capitalisme international.
Pour éviter à l’Italie la Révolution sociale.
Les nazzis s’attaquant au communisme bé
néficieront de la sympathie active de tous les
requins de la terre, et des nôtres les premiers.
Seulement, qui donc sera le plus fort ?
Le développement foudroyant de la crise
allemande va avoir sa répercussion immédiate
sur le prolétariat et la paysannerie d’outre-
Rhin.
Le 1 er Août
1 er août 1914. La guerre est là, les ou- J revendications immédiates contre la guerre im-
vriers, les paysans accablés de lourds impôts
pour la préparation de la guerre devaient payer
de leur peau la soif de richesse de 1 impéria
lisme français.
I million et demi des nôtres, ouvriers et
paysans, 10 millions de travailleurs du monde
entier plongés dans la guerre ont pourri sur
les charniers. Des veuves, des orphelins, des
mutilés par dizaines de millions. L après guer
re, à part la Russie des soviets, où les tra
vailleurs ont pris le pouvoir et voient leurs
conditions de vie s’améliorer asns cesse, pour
les ouvriers des autres pays trahis par les chefs
social-démocrates au service du capital, la mi
sère.
Rationalisation poussée à 1 extrême, salai
res’ diminués, le chômage et la guerre impé
rialiste de nouveau sont là.
L’impérialisme veut abattre la Russie des
soviets parce que là-bas, les ouvriers sont au
pouvoir et pour tirer du sol de ce pays les ri
chesses dont la terre est pleine.
Entre eux, les impérialismes rivaux cher
chent à se ravir les marchés à coups de mil
liards.
Mais les travailleurs commencent, malgré
les mensonges de la social-democratie, a voir
clair en France.
Dans le Nord, 125.000 ouvriers et ouvriè
res du textile luttent contre la diminution de
leur salaire. Ils ne veulent pas faire les frais
de la crise.
Ni en allant sur les charniers crever pour
les capitalistes, ni en crevant de faim, ni dans
les boîtes. Dans notre région, les travailleurs
des métaux du Havre sont frappés par le chô
mage et par la diminution des salaires ; ceux
du bâtiment du Havre et de Rouen, ceux des
ports, ceux du textile vont-ils subir l’attaque
patronale sans réagir ?
Non. Les travailleurs de ces corporations
ont montré à plusieurs reprises leur volonté de
lutte.
1922, 1930, deux grandes batailles dans
notre région.
II faut que nous sachions, nous communis
tes, entraîner les ouvriers à la lutte pour leurs
périaliste, pour la paix.
Sur le terrain de la paix comme sur le ter
rain des revendications immédiates, les chefs
social-réformistes trahissent les ouvriers. Pen
dant qu’ils parlent de paix.
A la Chambre, ils votent les crédits de
guerre ; Renaudel rapporte sur l’aviation ;
Paul-Boncour, sur les nouvelles lois militai
res.
Nous seuls, les communistes, voulons sin
cèrement la paix par la lutte contre la bour
geoisie.
Paix entre les travailleurs, guerre aux capi
talistes.
C’est pour cela que, le l or août, nous appe
lons tous les travailleurs sans distinction d’opi
nion, à réaliser leur front unique de classe
dans l’usine, sur le chantier, pour leurs re
vendications immédiates, contre la guerre im
périaliste, pour la paix.
Les mots d’ordres clairs du P.C.A., le
mot d’ordre de la Révolution Populaire vont
grouper des masses de plus en plus profondes.
Les symptômes annonciateurs de la crise
révolutionnaire sont visibles pour tous.
La lutte des classes va trouver son expres
sion la plus haute.
Tout le capitalisme, l’allemand, l’améri
cain, le français s’attaqueront au prolétariat
allemand, ^entendent le réduire au pire escla
vage.
A l’appel du Parti communiste Allemand,
il se dressera, contre tous.
Le Parti communiste français, les ouvriers
de chez nous, ont leur mot à dire.
Il faut dresser le prolétariat français contre
le plan du capitalisme international, contre
notre bourgeoisie féroce.
Il faut soutenir nos frères d’Allemagne.
Il faut les aider en se dressant contre notre
propre bourgeoisie.
Il faut surtout persuader notre capitalisme
qu’il n’utilisera pas facilement les ouvriers
français pour empêcher leurs frères d’Allema
gne de marcher vers leur libération.
Le siège des Syndicats Unitaires, à Roubaix,
qui a été dévasté deux fois par les gardes mobiles à Boncour-Rcnaudel
Sur les barricades, pour avoir do pain
Avec courage et ténacité les ouvriè
res et ouvriers du textile du Nord pour
suivent leur lutte pour l’ensemble du
prolétariat français, contre la diminu
tion des salaires.
Les travailleurs de cette industrie,
dont le nombre s’élève à plusieurs di
zaines de mille dans notre région, re
connaissent combien est admirable
l’exemple des grévistes du Nord.
Depuis deux mois, face aux pouvoirs
publics qui ont installé un régime de
terreur policière, face aux chefs ré
formistes, socialistes et chrétiens qui
voient leur principe de collaboration
des classes réduit en miettes sous les
pieds des héroïques combattants de
cette lutte des classes; face aux priva
tions incroyables qu’ils doivent s’im
poser, les grévistes du textile du Nord
lancent avec une superbe intransigean
ce : Pas un sou de diminution.
Ils ont clamé ce mot d’ordre pour le
quel ils luttent, sous les coups des gar
des mobiles, dans de formidables ma
nifestations, devant les usines où les
trahisons des chefs réformistes et chré
tiens avaient entraîné des travailleurs
qui sortaient à nouveau ; ils ont crié :
Pas un sou de diminution, du haut des
barricades de Roubaix où pendant
deux nuits, maîtres de la rue, ils ont
mis en échec les forces armées de la
bourgeoisie.
Admirer les combattants du Nord,
organiser la solidarité financière, c’est
bien, mais c’est insuffisant.
Leur mot d’ordre doit être repris
dans notre région, là où les salaires
sous quelque forme que ce soit ont été
attaqués : La vallée du Cailly, vallée
de Ste-Austreberthe, St-Etiennetdu-
Rouvray, etc.
A Louviers, à Elbeuf, où les 10 heu
res sont appliquées dans certaines usi
nes pour aider le patronat du Nord, la
lutte peut et doit être organisée con
tre ces commandes et les 10 heures.
Les chefs réformistes, chrétiens, mi
noritaires, et la presse et les agents du
patronat dans les usines, ne manque
ront pas de jeter le pessimisme, de fai
re des appels au calme, à la dignité, à
la collaboration entre ouvriers et pa
trons et faire dire à l’oreille des plus
combatifs : Les ouvriers, ici, n’ont
rien dans le ventre; ce n’est pas com
me dans le Nord; vous perdez votre
temps; occupezvous donc de vous-
mêmes.
C’est le même langage et les mêmes
arguments partout.
Les ouvriers d’Elbeuf et de Louviers
ont montré de quoi ils étaient capables
quand ils se sont senti les coudes. Don
nons-leur la preuve que nous avons
une bonne organisation, et ils nous
prouveront qu’ils en sont dignes.
Les ouvriers de St-Etienne, de Ba-
rentin, qui ont manifesté dans les rues
pour avoir des allocations et des salles
de réunion, sont capables, comme tous
ceux des deux vallées, de lutter contre
des diminutions de salaires, pour les
7 heures sans diminution, pour des al
locations aux chômeurs complets et
partiels, et contre la guerre impérialis
te que la situation allemande rend plus
menaçante.
Ces ouvriers et ouvrières ne refusent
pas de se battre, au contraire; ils pré
fèrent la lutte au chômage et à la mi
sère; mais ils veulent une organisation
solide qui leur inspire confiance, et des
camarades sérieux à l’avant.
Nos syndicats unitaires doivent don
ner l’avant-garde ^et les comités de lut
te doivent donner aux ouvrières, aux
ouvriers, aux jeunes et aux étrangers,
l’impression qu’ils ont la force néces
saire pour attaquer et vaincre le pa
tronat.
C’est avec la volonté de l’avant-gar
de, son travail inlassable, que nous au
rons des résultats le !l ei août.
J. RIVIERE.
GOUFFRE A MILLIONS
LE RENFLOUEMENT DE LA C.G.T
Le Parlement a donc ratifié avant
de prendre ses vacances, le projet
gouvernemental de renflouement de la
Compagnie Générale Transatlantique.
Nous l’avions prévu.
Comme nous avions prévu l’effon
drement des démagogues de gauche
se présentant comme les défenseurs,
ô combien! de l’argent des contribua
bles.
Léon Blum, dans le « Populaire »,
avait mené une grande campagne de
dénonciation de la Transat, jetant
sans compter l’argent par les fenêtres
de ses navires et de ses bureaux.
La campagne de Blum s est vite
terminée et de façon inattendue pour
les na'ifs.
Les socialistes de la Chambre se
sont associés aux bourgeois pour le
renflouement de la Transat, c’est-à-
dire pour nous faire payer quelques
centaines de millions de plus.
Pourtant, le multimillionnaire Stem,
qui connaît bien le joli monde capita
liste, a fait à la Chambre quelques
révélations sensationnelles sur la
T ransat.
Il a prédit que le sauvetage de la
C.G.T. ne coûterait pas 250 millions
comme l’annonçait Laval, mais bien
un milliard.
Il a dévoilé, à l’indignation des
complices, les truquages employés
pour soutirer l’argent de l’Etat.
La C. G. T. est en difficulté et la
classe ouvrière va payer ça.
Mais il ne faudrait pas croire que
les capitalistes du Conseil d’adminis
tration sont dans la gêne.
Ceux-là s’en tirent toujours avec une
fortune rondelette aussi solide que ga
gnée sans mal.
Que les affaires soient bonnes ou
mauvaises, les coffres forts sont garnis
et se garnissent encore.
Ces messieurs ont dû bien gueule-
tonner et rigoler en apprenant le Vote
du Parlement qu’ils ont su obtenir.
La T ransat est repêchée, mais le
sort de ses exploités n’en sera pas
amélioré, au contraire.
Sous prétexte de compressions de
dépenses nécessaires, on tentera en
core d’aggraver les conditions de vie
des ouvriers, employés et marins.
A ceux-ci de se défendre, en atten
dant que l’ordre prolétarien mette fin
à la danse des millions.
ÇA&IæA
La bourgeoisie internationale est de plus
en plus inquiète sur le développement du
mouvement révolutionnaire en Espagne. C’est
que les travailleurs catalans et andaloux lut
tent chaque jour pour l’action directe malgré
les implorations socialistes.
XXX
Le Havre-Eclair annonce des nouvelles ter-
NOTRE OPINION
Fête tricolore
C’est la crise. Et ce fut le déluge.
Revues militaires. A Paris, on a
montré aux Français moyens émerveil
lés la pelure des anciens conquérants
de « notre empire », comme dit Tar
dieu, qui en connaît certaines ressour
ces.
Les admirateurs de cette revue-mas
carade n’ont guère pensé aux osse
ments innombrables qui s’en vont en
poussiète dans les cinq parties du
monde.
Pas songé à toutes les peaux trouées
pour l’enrichissement des pillards co
loniaux que sont nos capitalistes.
Mais la grande foule ouvrière n’était
pas présente.
A Rouen, le général Charpy a passé
en revue les troupes du 3 e corps d’ar
mée.
Autour de lui plastronnaient le dé
puté Anquetil et le sénateur Veyssière,
le préfet Desmars et les « pacifistes »
de la municipalité de Rouen, les Mé
tayer, Angot et compagnie.
Pour l’admiration patriotique des
bourgeois chauvins, avec la peau des
autres, les encasernés se sont levés âu
petit jour et ont été abreuvés de « gar
de à Vous )) et de « présentez armes ».
Manifestation principale du 14 juil
let.
Préparation de la guerre.
Le gouvernement avait parlé d’am
nistie.
Pure démagogie.
Il n’y a pas eu d’amnistie. Les dé
putés se sont séparés et tous ont été
d’accord, des socialistes aux marinistes
pour l’enterrer.
Les portes des prisons se sont bien
ouvertes.
C’était pour y enfermer de nouveaux
camarades.
Plusieurs dizaines de gérants de no
tre presse sont emprisonnés. Certains
viennent d’être arrêtés.
A Roubaix-Tourcoing, plus de 50
ouvriers et ouvrières sont en prison.
Le secrétaire de la région du Nord
du Parti, celui de U U.R. des Syndi
cats, celui des J .C. sont arrêtés préven
tivement.
A l’approche du 1 er août, la bour
geoisie renforce sa répression.
Férocement, elle essaie de briser les
mouvements grévistes comme celui du
Nord qui indique nettement que les
prolétaires ne se laisseront pas tondre.
Ah! il est beau, leur 14 juillet!
On peut pavoiser, illuminer, danser!
En Allemagne, c’est la débâcle.
Mais la France est-elle dispensée des
mêmes difficultés ?
En vérité, on ne peut s’étonner de
la faible participation du peuple à la
fête dite nationale.
Les ouvriers n’ont guère les moyens
de s’amuser, de fêter.
Ils Veulent se réjouir aussi. C’est un
besoin humain qu’ils ressentent d’au
tant plus qu’ils souffrent davantage.
Mais le prolétariat établira ses fêtes
à lui, quand il aura Vaincu le capita
lisme.
Et ces fêles auront une autre am
pleur que le pauvre 14 juillet tricolore
des descendants déjetés des combat
tants de 89.
Brémont.
'iiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
rifiantes de Russie : 25.000 cosaques révol
tés, bombes d’avions, gaz asphyxiants, rtiille
morts, moissons détruites..! ! Désiré Lacou-
dre n’a-t-il pas écrit Russie au lieu d’Indo-
Chine et cosaques au lieu de « vôka-qué » ? !
XXX
Les calotins ont fait à Lille une grandiose
manifestation à F occasion du Congrès Eucha
ristique. Le pape et ses sous-ordres ne donne
ront pas à manger aux crève-la-faim, au con
traire. Il faut éclairer les travailleurs chré
tiens.
XXX
La Fédération Républicaine de Seine-Infé
rieure a tenu son Congrès. Retenons-en l’aveu
de l’accord complet, surtout dans la région
rouennaise, entre les gens du Journal de
Rouen, l’Alliance Démocratique de Blondel,
les Jeunesses Patriotes et les Démocrates Po
pulaires. Ça nous aidera à dégonfler les men
songes de ces derniers.
XXX
La Commission Départementale de Seine-
Inférieure a désigné pour le Comité départe
mental des Mutilés et Réformés, les requins
suivants : Thoumyre, Lemarchand, Faroult,
Dubosc, Le Prévost de la Moissonnière, l’ins
pecteur du travail Magnier, le directeur de
la Banque de France. Avec ce joli monde,
mutilés et réformés peuvent dormir tranquil
les... !
XXX
Paul-Boncour a refait à Moreuil, en com
pagnie de notre préfet, un discours* farouche-
LE NUMERO : 40 CENTIMES.
VENDREDI 17 JUILLET 1931.
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION' & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEN — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tou» fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Des gros sous pour le “Prolo”
La semaine dernière nous deman
dions à tous nos amis lecteurs de nous
aider à redresser la situation momen
tanément difficile de notre journal..
Aujourd’hui nous donnons quelques
chiffres qui sont suffisamment élo
quents pour faire comprendre à tous
l'effort spécial quil faut faire, princi
palement jusqu’à fin juillet, et ensuite
dans la première quinzaine d’août.
En juin nouç avons sorti 26.000 jour
naux pour 8.151 francs; le prix d’un
journal est donc de 0 fr. 32 centimes,
et nous Vendons le numéro 0 fr. 40.
Avec les invendus, les ristournes aux
dépositaires, les frais d’administration
et de poste, notre journal, chaque
mois, a un déficit de 2.600 fr., et cela
dure depuis plusieurs mois.
Nos amis lecteurs se rappellent qu’il
y a plus d’un an, pour équilibrer le
budget du journal, nous avons aug
menté le prix de 0 fr. 30 à. 0 fr. 40.
Après cette augmentation le budget
du journal était équilibré.
Mais comme tout le reste, les prix
d’imprimerie ont augmenté et actuelle
ment nous sommes de nouveau en dé
ficit.
Au moment où le Prolétaire tire à
près de 7.000 5 il est en difficulté.
A la Veille du 1 er août et de l’hiver
où les ouvriers sentant davantage pe
ser sur leurs épaules les charges, tes
frais de la crise, descendront dans la
rue pour lutter contre le patronat affa-
meur et l’Etat capitaliste, notre jour
nal qui lance les mots d’ordre du Par
ti, auquel des dizaines de correspon
dants écrivent pour dénoncer sur le
plan local, de l’usine et de la caserne,
les abus et les brimades opérés par la
bourgeoisie sur les prolos, les succès
des travailleurs dans leur lutte contre
la bourgeoisie, est en difficulté.
Nous avons envisagé tout une série
de mesures pour compresser les dé
penses, mais ces mesures donneront
des résultats fin août.
D’autre part, des lecteurs avec qui
nous avons pu causer nous ont dit
d’augmenter le prix de vente du jour
nal, de le porter à 0 fr. 50.
Nous ne pouvons pas rejeter cette
solution, quoi qu’elle comporte le dan
ger de nous faire perdre des lecteurs.
Mais avant nous voulons connaître
l’avis de tous nos lecteurs, discuter
avec eux pour avoir le moins de perte
possible.
Il faut que notre journal vive.
Pour cela il faut faire face aux
échéances.
Il faut que nos amis lecteurs, en de
hors de l’effort permanent qu’ils font
pour Vaugmentation du tirage, du chif
fre d’abonnés, fassent un effort consi
dérable pour nous envoyer des gros
sous avant la fin du mois.
Amis lecteurs, envoyez Votre obole.
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tion (que nous vous enverrons sur vo
tre demande) dans votre usine, chan
tier, gare, bureau, parmi Vos amis et
parents, au café, dans les réunions fa
miliales, dans Votre maison et quar
tier.
Le sort du « Prolétaire » est entre
vos mains.
Ce serait un coup porté à la lutte des
ouvriers s’il était une seule semaine
sans paraître.
Bloquez Vos efforts pour nous per
mettre de passer ce moment difficile.
Le Bureau Régional.
La débâcle allemande
Révolution ou fascisme
Le capitalisme allemand est au bord de
l’abîme.
Il sp débat contre lui-même.
Il se débat contre les vautours qui le guet
tent des autres capitales.
C’est la guerre monétaire, en attendant
l’autre.
La France bourgeoise rêve d’un second
Versailles.
Elle entend se repaître aux dépens du con
current abattu.
De Léon Blum à André Tardieu, unité de
vues.
Enrichir davantage nos forbans de la finan
ce, de l’industrie, du commerce, par la fami
ne de la classe ouvrière allemande.
Le capitalisme français, aujourd’hui le plus
féroce dans le monde, dicte ses volontés à
l’Europe malade.
Comme il les dicta à Versailles.
Il a brisé la tentative du président Hoover
de sauver dans toute sa plénitude le capita
lisme allemand.
Pourtant, il veut bien sauver la bourgeoisie
allemande. A condition qu’elle s’incline et
soit la vassale de la nôtre.
Bruming et ses ministres affolés volent d’une
capitale à l’autre.
Mais la décision est à Paris.
Une préoccupation maîtresse dictera la con
duite du capitalisme international.
L,a peur de la Révolution.
Pas la crainte du facisme de Hitler.
Celui-là trouvera, au moment voulu, tout
l’appui de nos « démocrates ».
Mussolini a pris le pouvoir avec l’aide du
capitalisme international.
Pour éviter à l’Italie la Révolution sociale.
Les nazzis s’attaquant au communisme bé
néficieront de la sympathie active de tous les
requins de la terre, et des nôtres les premiers.
Seulement, qui donc sera le plus fort ?
Le développement foudroyant de la crise
allemande va avoir sa répercussion immédiate
sur le prolétariat et la paysannerie d’outre-
Rhin.
Le 1 er Août
1 er août 1914. La guerre est là, les ou- J revendications immédiates contre la guerre im-
vriers, les paysans accablés de lourds impôts
pour la préparation de la guerre devaient payer
de leur peau la soif de richesse de 1 impéria
lisme français.
I million et demi des nôtres, ouvriers et
paysans, 10 millions de travailleurs du monde
entier plongés dans la guerre ont pourri sur
les charniers. Des veuves, des orphelins, des
mutilés par dizaines de millions. L après guer
re, à part la Russie des soviets, où les tra
vailleurs ont pris le pouvoir et voient leurs
conditions de vie s’améliorer asns cesse, pour
les ouvriers des autres pays trahis par les chefs
social-démocrates au service du capital, la mi
sère.
Rationalisation poussée à 1 extrême, salai
res’ diminués, le chômage et la guerre impé
rialiste de nouveau sont là.
L’impérialisme veut abattre la Russie des
soviets parce que là-bas, les ouvriers sont au
pouvoir et pour tirer du sol de ce pays les ri
chesses dont la terre est pleine.
Entre eux, les impérialismes rivaux cher
chent à se ravir les marchés à coups de mil
liards.
Mais les travailleurs commencent, malgré
les mensonges de la social-democratie, a voir
clair en France.
Dans le Nord, 125.000 ouvriers et ouvriè
res du textile luttent contre la diminution de
leur salaire. Ils ne veulent pas faire les frais
de la crise.
Ni en allant sur les charniers crever pour
les capitalistes, ni en crevant de faim, ni dans
les boîtes. Dans notre région, les travailleurs
des métaux du Havre sont frappés par le chô
mage et par la diminution des salaires ; ceux
du bâtiment du Havre et de Rouen, ceux des
ports, ceux du textile vont-ils subir l’attaque
patronale sans réagir ?
Non. Les travailleurs de ces corporations
ont montré à plusieurs reprises leur volonté de
lutte.
1922, 1930, deux grandes batailles dans
notre région.
II faut que nous sachions, nous communis
tes, entraîner les ouvriers à la lutte pour leurs
périaliste, pour la paix.
Sur le terrain de la paix comme sur le ter
rain des revendications immédiates, les chefs
social-réformistes trahissent les ouvriers. Pen
dant qu’ils parlent de paix.
A la Chambre, ils votent les crédits de
guerre ; Renaudel rapporte sur l’aviation ;
Paul-Boncour, sur les nouvelles lois militai
res.
Nous seuls, les communistes, voulons sin
cèrement la paix par la lutte contre la bour
geoisie.
Paix entre les travailleurs, guerre aux capi
talistes.
C’est pour cela que, le l or août, nous appe
lons tous les travailleurs sans distinction d’opi
nion, à réaliser leur front unique de classe
dans l’usine, sur le chantier, pour leurs re
vendications immédiates, contre la guerre im
périaliste, pour la paix.
Les mots d’ordres clairs du P.C.A., le
mot d’ordre de la Révolution Populaire vont
grouper des masses de plus en plus profondes.
Les symptômes annonciateurs de la crise
révolutionnaire sont visibles pour tous.
La lutte des classes va trouver son expres
sion la plus haute.
Tout le capitalisme, l’allemand, l’améri
cain, le français s’attaqueront au prolétariat
allemand, ^entendent le réduire au pire escla
vage.
A l’appel du Parti communiste Allemand,
il se dressera, contre tous.
Le Parti communiste français, les ouvriers
de chez nous, ont leur mot à dire.
Il faut dresser le prolétariat français contre
le plan du capitalisme international, contre
notre bourgeoisie féroce.
Il faut soutenir nos frères d’Allemagne.
Il faut les aider en se dressant contre notre
propre bourgeoisie.
Il faut surtout persuader notre capitalisme
qu’il n’utilisera pas facilement les ouvriers
français pour empêcher leurs frères d’Allema
gne de marcher vers leur libération.
Le siège des Syndicats Unitaires, à Roubaix,
qui a été dévasté deux fois par les gardes mobiles à Boncour-Rcnaudel
Sur les barricades, pour avoir do pain
Avec courage et ténacité les ouvriè
res et ouvriers du textile du Nord pour
suivent leur lutte pour l’ensemble du
prolétariat français, contre la diminu
tion des salaires.
Les travailleurs de cette industrie,
dont le nombre s’élève à plusieurs di
zaines de mille dans notre région, re
connaissent combien est admirable
l’exemple des grévistes du Nord.
Depuis deux mois, face aux pouvoirs
publics qui ont installé un régime de
terreur policière, face aux chefs ré
formistes, socialistes et chrétiens qui
voient leur principe de collaboration
des classes réduit en miettes sous les
pieds des héroïques combattants de
cette lutte des classes; face aux priva
tions incroyables qu’ils doivent s’im
poser, les grévistes du textile du Nord
lancent avec une superbe intransigean
ce : Pas un sou de diminution.
Ils ont clamé ce mot d’ordre pour le
quel ils luttent, sous les coups des gar
des mobiles, dans de formidables ma
nifestations, devant les usines où les
trahisons des chefs réformistes et chré
tiens avaient entraîné des travailleurs
qui sortaient à nouveau ; ils ont crié :
Pas un sou de diminution, du haut des
barricades de Roubaix où pendant
deux nuits, maîtres de la rue, ils ont
mis en échec les forces armées de la
bourgeoisie.
Admirer les combattants du Nord,
organiser la solidarité financière, c’est
bien, mais c’est insuffisant.
Leur mot d’ordre doit être repris
dans notre région, là où les salaires
sous quelque forme que ce soit ont été
attaqués : La vallée du Cailly, vallée
de Ste-Austreberthe, St-Etiennetdu-
Rouvray, etc.
A Louviers, à Elbeuf, où les 10 heu
res sont appliquées dans certaines usi
nes pour aider le patronat du Nord, la
lutte peut et doit être organisée con
tre ces commandes et les 10 heures.
Les chefs réformistes, chrétiens, mi
noritaires, et la presse et les agents du
patronat dans les usines, ne manque
ront pas de jeter le pessimisme, de fai
re des appels au calme, à la dignité, à
la collaboration entre ouvriers et pa
trons et faire dire à l’oreille des plus
combatifs : Les ouvriers, ici, n’ont
rien dans le ventre; ce n’est pas com
me dans le Nord; vous perdez votre
temps; occupezvous donc de vous-
mêmes.
C’est le même langage et les mêmes
arguments partout.
Les ouvriers d’Elbeuf et de Louviers
ont montré de quoi ils étaient capables
quand ils se sont senti les coudes. Don
nons-leur la preuve que nous avons
une bonne organisation, et ils nous
prouveront qu’ils en sont dignes.
Les ouvriers de St-Etienne, de Ba-
rentin, qui ont manifesté dans les rues
pour avoir des allocations et des salles
de réunion, sont capables, comme tous
ceux des deux vallées, de lutter contre
des diminutions de salaires, pour les
7 heures sans diminution, pour des al
locations aux chômeurs complets et
partiels, et contre la guerre impérialis
te que la situation allemande rend plus
menaçante.
Ces ouvriers et ouvrières ne refusent
pas de se battre, au contraire; ils pré
fèrent la lutte au chômage et à la mi
sère; mais ils veulent une organisation
solide qui leur inspire confiance, et des
camarades sérieux à l’avant.
Nos syndicats unitaires doivent don
ner l’avant-garde ^et les comités de lut
te doivent donner aux ouvrières, aux
ouvriers, aux jeunes et aux étrangers,
l’impression qu’ils ont la force néces
saire pour attaquer et vaincre le pa
tronat.
C’est avec la volonté de l’avant-gar
de, son travail inlassable, que nous au
rons des résultats le !l ei août.
J. RIVIERE.
GOUFFRE A MILLIONS
LE RENFLOUEMENT DE LA C.G.T
Le Parlement a donc ratifié avant
de prendre ses vacances, le projet
gouvernemental de renflouement de la
Compagnie Générale Transatlantique.
Nous l’avions prévu.
Comme nous avions prévu l’effon
drement des démagogues de gauche
se présentant comme les défenseurs,
ô combien! de l’argent des contribua
bles.
Léon Blum, dans le « Populaire »,
avait mené une grande campagne de
dénonciation de la Transat, jetant
sans compter l’argent par les fenêtres
de ses navires et de ses bureaux.
La campagne de Blum s est vite
terminée et de façon inattendue pour
les na'ifs.
Les socialistes de la Chambre se
sont associés aux bourgeois pour le
renflouement de la Transat, c’est-à-
dire pour nous faire payer quelques
centaines de millions de plus.
Pourtant, le multimillionnaire Stem,
qui connaît bien le joli monde capita
liste, a fait à la Chambre quelques
révélations sensationnelles sur la
T ransat.
Il a prédit que le sauvetage de la
C.G.T. ne coûterait pas 250 millions
comme l’annonçait Laval, mais bien
un milliard.
Il a dévoilé, à l’indignation des
complices, les truquages employés
pour soutirer l’argent de l’Etat.
La C. G. T. est en difficulté et la
classe ouvrière va payer ça.
Mais il ne faudrait pas croire que
les capitalistes du Conseil d’adminis
tration sont dans la gêne.
Ceux-là s’en tirent toujours avec une
fortune rondelette aussi solide que ga
gnée sans mal.
Que les affaires soient bonnes ou
mauvaises, les coffres forts sont garnis
et se garnissent encore.
Ces messieurs ont dû bien gueule-
tonner et rigoler en apprenant le Vote
du Parlement qu’ils ont su obtenir.
La T ransat est repêchée, mais le
sort de ses exploités n’en sera pas
amélioré, au contraire.
Sous prétexte de compressions de
dépenses nécessaires, on tentera en
core d’aggraver les conditions de vie
des ouvriers, employés et marins.
A ceux-ci de se défendre, en atten
dant que l’ordre prolétarien mette fin
à la danse des millions.
ÇA&IæA
La bourgeoisie internationale est de plus
en plus inquiète sur le développement du
mouvement révolutionnaire en Espagne. C’est
que les travailleurs catalans et andaloux lut
tent chaque jour pour l’action directe malgré
les implorations socialistes.
XXX
Le Havre-Eclair annonce des nouvelles ter-
NOTRE OPINION
Fête tricolore
C’est la crise. Et ce fut le déluge.
Revues militaires. A Paris, on a
montré aux Français moyens émerveil
lés la pelure des anciens conquérants
de « notre empire », comme dit Tar
dieu, qui en connaît certaines ressour
ces.
Les admirateurs de cette revue-mas
carade n’ont guère pensé aux osse
ments innombrables qui s’en vont en
poussiète dans les cinq parties du
monde.
Pas songé à toutes les peaux trouées
pour l’enrichissement des pillards co
loniaux que sont nos capitalistes.
Mais la grande foule ouvrière n’était
pas présente.
A Rouen, le général Charpy a passé
en revue les troupes du 3 e corps d’ar
mée.
Autour de lui plastronnaient le dé
puté Anquetil et le sénateur Veyssière,
le préfet Desmars et les « pacifistes »
de la municipalité de Rouen, les Mé
tayer, Angot et compagnie.
Pour l’admiration patriotique des
bourgeois chauvins, avec la peau des
autres, les encasernés se sont levés âu
petit jour et ont été abreuvés de « gar
de à Vous )) et de « présentez armes ».
Manifestation principale du 14 juil
let.
Préparation de la guerre.
Le gouvernement avait parlé d’am
nistie.
Pure démagogie.
Il n’y a pas eu d’amnistie. Les dé
putés se sont séparés et tous ont été
d’accord, des socialistes aux marinistes
pour l’enterrer.
Les portes des prisons se sont bien
ouvertes.
C’était pour y enfermer de nouveaux
camarades.
Plusieurs dizaines de gérants de no
tre presse sont emprisonnés. Certains
viennent d’être arrêtés.
A Roubaix-Tourcoing, plus de 50
ouvriers et ouvrières sont en prison.
Le secrétaire de la région du Nord
du Parti, celui de U U.R. des Syndi
cats, celui des J .C. sont arrêtés préven
tivement.
A l’approche du 1 er août, la bour
geoisie renforce sa répression.
Férocement, elle essaie de briser les
mouvements grévistes comme celui du
Nord qui indique nettement que les
prolétaires ne se laisseront pas tondre.
Ah! il est beau, leur 14 juillet!
On peut pavoiser, illuminer, danser!
En Allemagne, c’est la débâcle.
Mais la France est-elle dispensée des
mêmes difficultés ?
En vérité, on ne peut s’étonner de
la faible participation du peuple à la
fête dite nationale.
Les ouvriers n’ont guère les moyens
de s’amuser, de fêter.
Ils Veulent se réjouir aussi. C’est un
besoin humain qu’ils ressentent d’au
tant plus qu’ils souffrent davantage.
Mais le prolétariat établira ses fêtes
à lui, quand il aura Vaincu le capita
lisme.
Et ces fêles auront une autre am
pleur que le pauvre 14 juillet tricolore
des descendants déjetés des combat
tants de 89.
Brémont.
'iiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
rifiantes de Russie : 25.000 cosaques révol
tés, bombes d’avions, gaz asphyxiants, rtiille
morts, moissons détruites..! ! Désiré Lacou-
dre n’a-t-il pas écrit Russie au lieu d’Indo-
Chine et cosaques au lieu de « vôka-qué » ? !
XXX
Les calotins ont fait à Lille une grandiose
manifestation à F occasion du Congrès Eucha
ristique. Le pape et ses sous-ordres ne donne
ront pas à manger aux crève-la-faim, au con
traire. Il faut éclairer les travailleurs chré
tiens.
XXX
La Fédération Républicaine de Seine-Infé
rieure a tenu son Congrès. Retenons-en l’aveu
de l’accord complet, surtout dans la région
rouennaise, entre les gens du Journal de
Rouen, l’Alliance Démocratique de Blondel,
les Jeunesses Patriotes et les Démocrates Po
pulaires. Ça nous aidera à dégonfler les men
songes de ces derniers.
XXX
La Commission Départementale de Seine-
Inférieure a désigné pour le Comité départe
mental des Mutilés et Réformés, les requins
suivants : Thoumyre, Lemarchand, Faroult,
Dubosc, Le Prévost de la Moissonnière, l’ins
pecteur du travail Magnier, le directeur de
la Banque de France. Avec ce joli monde,
mutilés et réformés peuvent dormir tranquil
les... !
XXX
Paul-Boncour a refait à Moreuil, en com
pagnie de notre préfet, un discours* farouche-
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