Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-06-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 juin 1931 05 juin 1931
Description : 1931/06/05 (N247). 1931/06/05 (N247).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715355
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
6* ANNEE. — N° 247.
Organe Régional £/4’. R/v*-»
du Bloc Ouvrière! Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUKM — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tons fonds au PROLETAIRE, 16. rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Le sens des fêtes Jeanne d’Arc
Vers la guerre antisoviétique
Les « kolossales » fêtes Jeanne d’Arc sont
terminées.
On va désormais se préoccuper de la note
à payer. Elle sera lourde.
Tels qui ont béatement admiré hier se
ront les premiers à hurler au voleur demain.
La bourgeoisie s’est amusée, a dansé, ban
queté, bien bu, s’est régalée des yeux et du
palais.
S’amusant, elle n’a pas oublié son intérêt
de classe. Au contraire.
Manifestation d’union sacrée comme il y
en eut peu depuis la guerre, la fête Jeanne
d’Arc fait prévoir facilement vers quelle po
litique de concentration s’oriente le capitalis
me.
Deux forces ont dominé dans les rites offi
ciels : sabre et goupillon.
Réconciliation, fusion publique de 1 ’Eglise
et de l’Etat.
Sur la Préfecture, aux côtés du drapeau
tricolore, celui du Pape.
Désormais, l’un ne peut vivre sans l’autre.
Gouvernement, préfecture, députés, muni
cipalité radicale reçus à l’archevêché, par
l’excellente table de Mme l’Eglise.
L’armée, la marine de guerre, les gardes
mobiles, les canons.
Défilé de gloires militaires : pour la bour
geoisie <( pacifiste », il n’y a de glorieux que
les militaires.
La jeunesse militarisée, fascistes de demain,
les scouts, avec les mêmes gestes que les che
mises noires.
Enfants des écoles laïques et libres.
Evêques et moines, inspecteurs, professeurs
et instituteurs défilant derrière les canons de
105 et la bannière de Jésus.
Canons de Schneider et canons de l’Eglise,
c’est avec cela qu’on conduit les peuples à
l’extermination.
Le ministre Bérard célèbre la réunion des
cardinaux et des francs-maçons.
Mgr Dubois de Mirabelle rend hommage
à l’école laïque et à son recteur.
Métayer déclare que le premier résultat des
fêtes est d’avoir « rapproché entre eux les
hommes du présent ».
Seul, le Parti communiste était en dehors
de la manifestation chauvine.
Le Parti socialiste n’a pas manqué de mon
trer son visage véritable.
Lebret a participé à la première journée
des fêtes.
Weil-Raynal a préparé le Congrès histo
rique avec le chanoine Jouen, Dubreuil, Cer
né et autres lumières de l’Académie épiciè-
re de Rouen.
Morel en était, avec son Union rouennaise
des Anciens Combattants.
Lé bouquet est la présence au banquet et
à la tribune officielle, entre Mme Weygand,
du député socialiste de la Nièvre, Locquin.
Pas inconnu, celui-là. Il nous en amène à
la signification essentielle de la fête : la pré
paration de la guerre antisoviétique.
On va dire que nous exagérons encore.
Voyons un peu.
Rouen, bûcher de Jeanne d’Arc, oui.
Mais Rouen, premier port français.
Trait d’union entre Paris et Le Havre.
Le Havre, grand port de ravitaillement
de la Pologne, par le nouveau port militaire
et commercial de Gdynia.
Il y a un mois, le général polonais Gorecki
visitait Le Havre, son port et l’usine Schnei
der.
On va activer les travaux du port du Ha
vre et de l’estuaire de la Seine.
De même pour les gares qu’on construit.
On pousse à l’installation de la base pé
trolière de Port-Jérôme.
On va le relier au Havre par une voie à
double ligne.
C’est la Pologne qui devra provoquer la
guerre contre la Russie, au moment choisi.
Par Rouen, et Le Havre, le matériel et
les hommes, s’ils ne peuvent traverser l’Al
lemagne, seront transportés à Gdynia.
Le socialiste Locquin était, en 1930, le
président de la délégation parlementaire fran
çaise si cordialement reçue par le sanglant
Pilsudsky.
Qu’y a-t-elle fait ?
Avec Locquin, était Blondel, du Crédit
Rouennais, qui nous a vantés au retour le
doux régime de l’assassinat qui pèse sur la
Pologne.
Les deux compères se sont retrouvés same
di.
Le cardinal Bourne est l’un des principaux
et des plus acharnés animateurs de la cam
pagne antisoviétique organisée par le pape.
Cet invité de la République française et
de Métayer fit alors des déclarations extrême
ment violentes contre la Russie.
Tout l’état-major était samedi à Rouen.
Et on peut croire que ce n’était pas seule
ment pour commémorer un événement histo
rique.
Le généralissime Weygand, chef de l’ar
mée française et de l’armée polonaise, spé
cialiste des questions polonaises, calotin et
fasciste, Gouraud, autre fasciste, présidant
des réunions électorales réactionnaires, Fran-
chet d’Espérey et Lyautey, bons artisans du
prochain massacre ; tous ces hommes brillam
ment panachés ont donné tout son sens à la
fête et souligné la portée des affirmations
« pacifistes » du jésuite Bérard.
Ils étaient reçus par Charpy, qui comman
da à Constantinople les restes de l’armée de
Wrangel.
N’en voilà-t-il pas assez }
Les événements de l’année 1931 renforce
ront singulièrement nos prévisions.
Jeanne d’Arc, sainte ou laïque est enrôlée
dans la lutte à mort que se livreront le régime
capitaliste rongé par ses contradictions et le
régime soviétique, construisant victorieusement,
impétueusement, le socialisme.
A bas la Jeanne d’Arc de guerre !
A. CoSTENTIN.
APRES LA FETE
Ce qui n’était pas au programme
Les journaux se sont tus, par ordre.
Il n’a pu en être de même pour les lan
gues.
Et nous avons entendu raconter pas mal de
choses que l’on nous a affirmées comme tout
à fait certaines.
Mais comme nos moyens d’investigation
ont été très limités, c’est sous toutes réserves
que nous indiquons ce qui nous a été rap
porté.
On raconte qu’il s’est produit des choses
non inscrites au programme.
Ainsi, la flamme du Vieux Marché aurait
eu une panne à cause de déprédations sérieu
ses qui auraient été commises pendant la nuit.
Faut-il être criminel ?
Samedi matin, le grand jour, les passants
auraient constaté en plusieurs endroits un cer
tain nombre de choses curieuses.
Par exemple, des inscriptions au minium,
dans la ville, dans la banlieue, à Bonsecours
même où figuraient les mots : « A bas Mé-'
tayer ! A bas la calotte ! ».
Il y aurait eu même de la peinture jusque
sur les murs de l’archevêché, sur la plaque
que les curés ont mise pour rappeler qu’ils
ont biem brûlé Jeanne d Arc.
On aurait vu aussi pendant des heures plu
sieurs drapeaux rouges ornés de la faucille et
du marteau accrochés en bonne place sur des
voies fréquentées.
On aurait vu aussi un peu partout des pa
pillons fort intéressants.
Comme par hasard, un certain nombre
d’entre eux se seraient donné rendez-vous sur
la porte de pas mal de nos élus municipaux,
maire, adjoints, conseillers.
Enfin, en pleine vil’e et en pleine fête, di
manche, des gens qui disent ne pas avoir la
berlue affirment avoir aperçu planant sur les
maisons, des ballonnets portant à leur suite
des drapeaux rouges ornés de la faucille et du
marteau.
On dit encore d’autres choses. Mais lais
sons aux chercheurs le soin de se renseigner
mieux.
Que ne ferait-on pas pour Jeanne d’Arc et
la prochaine dernière ?
On dit enfin que les fins limiers qui sentent
la bourrique auraient eu beaucoup de retard.
Ils seront plus prompts au prochain cente
naire.
La Souscription
CONTRE LES FETES JEANNE D’ARC
Notre souscription contre les fêtes calo-
tirseis et chauvines qui ont eu lieu à Rouen,
se termine.
Toutes les listes qui sont en circulation
doivent être rentrées avec leur montant,
SANS DELAI.
Que tous nos camarades en prennent bon
ne note et fassent diligence.
La souscription permanente pour soutenir
et aider notre « Prolo » continue. Chaque
membre du Parti, chaque sympathisant dtoit
avoir en poche une liste pour la souscription
permanente et ne pas laisser passer une
seule occasion, pas une seule paye sans la
faire circuler.
Nous ne le répéterons jamais assez : notre
« Prolétaire » qui est le journal du Parti,
mis par lui au service des ouvriers, écrit
par eux et pour eux, ne peut vivre qu’avec
« l’aide permanente » des travailleurs qui le
lisent, qui peuvent souscrire pour lui, faire
souscrire et le diffuser auprès de ceux à
qui il est inconnu.
Que chaque lecteur et ami ait cela présent
à l’esprit constamment et nous tiendrons.
Aux ateliers de Sotteville Quatre-Mares
Un cheminot victime de la rationalisation capitaliste
Lundi matin, vers 8 h. 45, notre camarade Brunet,
chaudronnier en fer aux ateliers de Quatre-Mares,
fut blessé mortellement dans son travail par une
lourde plaque de chaudière qui lui écrasa la tête.
Ce camarade expirait pendant son transport à l’in
firmerie de l’atelier.
Ce pénible accident, dont toute la responsabilité
incombe à la Direction du Réseau d’abord, et à
toute la pléïade des fidèles larbins de Dautry, à
Quatre-Mares ensuite, causa une émotion profonde
parmi tous nos camarades.
Immédiatement, toute la chaudronnerie de fer arrê
tait le travail et se réunissait sur le lieu de l’accident.
Les contremaîtres, accourus, essayèrent en vain
de faire reprendre le travail aux ouvriers, qui s’y
refusèrent énergiquement en déclarant qu’ils atten
daient, sur place, que les responsables de la mort
d’un des leurs, soient venus faire les constatations
des causes de l’accident.
Enfin, près d’une heure après l’accident, le plus
acharné des rationalisateurs de Quatre-Mares, le
citoyen Plu, grand manitou de nos ateliers, faisait
une courte apparition dans la chaudronnerie de fer et,
théâtralement, se découvrait en présence de la plaque
qui avait tué notre camarade.
Hypocrisie de la part d’un tel individu, que tous
les ouvriers comprirent et interprétèrent à sa juste
valeur.
« Le responsable Se découvrant sur le lieu du
crime », nous a dit l’un des camarades présents.
Pas tout à fait juste, camarade. Il n’est pas tout
seul : son soigneur et maître Dautry y participe lar
gement.
Devant l’indignation grand'ssante de tous nos ca
marades, provoquée par l’indifférence trop flagrante
des chefs à qui la mort d’un de leurs esclaves ne
provoque aucun souci, il fut décidé, sur le champ,
de protester plus énergiquement et d’entraîner le plus
grand nombre possible d’ouvriers vers les bureaux
des chefs d’ateliers.
Le nécessaire fut fait immédiatement, et en quel
ques instants, 500 camarades environ se trouvaient
groupés dans la cour, face aux bureaux.
Le citoyen Plu, entouré de quelques-uns de ses
sous-ordres, fidèles exécuteurs de ses hautes oeuvres,
fit son apparition et vint essayer de se dégager des
lourdes responsabilités qui l’écrasent, et il déclarait
aux ouvriers assemblés : « Croyez, messieurs, que je
suis profondément peiné de l’accident qui vient de
se produire, mais je n’y suis pour rien. Reprenez
votre travail et nous allons étudier les moyens de
remédier à cet état de chose. »
Les ouvriers firent bien vivement comprendre au
citoyen Plu qu’ils n’étaient pas d’accord avec lui
sur sa façon de se dégager et le mirent en présence
de ses responsabilités en lui citant maints et maints
faits ayant provoqué déjà des accidents. Ils dénon
cèrent les mauvaises méthodes de travail employées
dans un but de surproduction, au mépris des plus
élémentaires mesures de sécurité.
C’est à ce moment que l’ingénieur Renaud, arri
vant de Sotteville, voulut aussi sauver la face et
repêcher ses représentants sérieusement embourbés.
Les camarades lui démontrèrent qu’il n'était ja
mais tenu compte de leurs justes réclamations ; que
même à Quatre-Mares, le citoyen Plu ne se gênait
pas pour mettre à la porte ou ne pas recevoir du
tout le délégué du personnel, qui cependant est statu
taire, reconnu par l’Administration. L’ingénieur fut
forcé de déclarer qu’il recevrait une délégation com
posée de délégués de chaque atelier, désignés par les
ouvriers, pour discuter de toutes ces questions.
Une manifestation à la sortie de Quatre-Mares,
à 17 heures, et une réunion à la Maison du Peuple,
organisées par le syndicat unitaire, réunissaient un
assez grand nombre de camarades. Là, notre cama
rade Rivière, dans un clair exposé, montrait aux
camarades les buts et les conséquences de la ratio
nalisation et situait les responsables de l’accident de
notre camarade Brunet.
Dans cet accident, disons-nous, les responsables,
ce sont tous nos chefs, de Dautry jusqu’au plus petit,
qui nous font exécuter des travaux dans de telles
conditions. Autrefois, dans le travail qu’était occupé
à faire notre camarade Brunet, le montage d’une
plaque de chaudière, les mesures de sécurité étaient
mieux respectées. Un trou était percé dans l’excé
dent de métal pour prendre solidement la plaque.
Mais maintenant, il faut faire vite. Par mesure d’éco
nomie et pour accélérer la sortie des chaudières, on
ne perce plus de trou. La plaque est prise avec un
serre-joint et suspendue au pont pour être mise en
place. Les serre-joints sont toujours en mauvais état,
jamais ils ne sont réparés, on n’en prend pas le
temps : ça n’est pas de la production ! Et il arrive
fatalement ce qui s’est produit; les ouvriers tombent
victimes de toute cette criminelle course à la sur
production.
C’est un des côtés de la rationalisation que notre
syndicat unitaire, que le Parti communiste, depuis
déjà plusieurs années, dénoncent aux ouvriers de
Sotteville.
Dans bien des circonstances, par notre Prolétaire,
par tracts, nous avons alerté les ouvriers contre les
dangers que la rationalisation faisait peser sur eux.
La rationalisation, disions-nous, c’est la course aux
gros bénéfices pour nos patrons, la course à la mort
pour les ouvriers, l’attentat permanent contre la vie
des ouvriers, par le chômage, la diminution des sa
laires et les accidents qui, fatalement, dans la fièvre
de la surproduction, se multiplient.
Fout d’abord, les ouvriers n’ont pas pris assez
sérieusement nos avertissements, parce que trompés
par de soi-disant représentants de la classe ouvrière,
des gens qui, se déclarant les défenseurs des ou
vriers, les ont odieusement trompés en leur faisant
miroiter des avantages ilfusoires de la rationalisation.
Ce sont tous les leaders des organisations de la
C.G.T. réformiste.
Dans nos rangs même, des voix, celles de nos
minoritaires à la Buissonnière, Rambaud et consorts,
se sont élevées, disant que nous ne pouvions être
contre le progrès qui apporte du mieux être à la
classe ouvrière.
Toujours, nous avons répondu que le progrès, en
régime capitaliste, était dirigé contre l'ouvrier.
Datif* une société d’ou le capitalisme sera chassé,
là seulement le progrès est susceptible d’apporter du
mieux être à la classe ouvrière.
Aujourd’hui, les événements nous donnent encore
une fois raison. Les ouvriers de Quatre-Mares en
ont fait la triste constatation par la mort d’un des
leurs et ont compris qu’il était nécessaire, plus que
jamais, de lutter contre tous les responsables de
pareils accidents, contre la rationalisation capitaliste
et ceux qui ont charge de l’appliquer.
Le mouvement de protestation de lundi, à Quatre-
Mares et à Sotteville, est significatif, mais il faudra,
dans l’avenir, accentuer encore les manifestation*
contre cette rationalisation qui nous tue et faire
comprendre à tous les camarades qu’il y va de leur
existence même.
Nombreux, trop nombreux encore sont les camara
des qui ont cru, lundi, inutile de se déranger. Il
faudra leur faire comprendre, au travers les faits
quotidiens, qu’ils ont tort. Que tous s’y emploient
hardiement.
Pour la lutte contre vos exploiteurs, par le front
unique de tous les exploités, dans chaque atelier
formez vos comités de lutte.
Adhérez à votre organisation syndicale de lutte
de classe, le syndicat unitaire.
Renforcez votre seul parti : le Parti Communiste.
XXX
Signalons que notre camarade Brunet avait, vu
son âge, demandé, il y a quelque temps, à être
affecté pour raison de santé à un. service de petite
tôle. Dans une lettre qu’il faisait parvenir à l’Ingé
nieur Renaud, il signalait d’ailleurs le danger qu’il
y aurait pour lui d’être affecté, même temporaire
ment, à la grosse chaudronnerie. Mais Comme en ce
bagne il faut suer et produire, les moyens de sécu
rité passent au second plan ; seules les affiches à
i Dautry sont au premier plan ! On ne tint donc pas
compte de la demande de ce camarade qui avait
déjà une cinquantaine d’années, et la mort l’a
surpris en plein travail, victime de ceux qui, hier
encore, lui refusèrent un poste correspondant à son
état.
Le concours d'abonnements
est clos
C’est notre camarade Vimart qui gagne
l’appareil de T. S. p.
Notre concours est clos. Donnons quelques
commentaires sur les résultats acquis en facef
de I’ objectif que nous avions à atteindre.
Dans différents articles nous avions démon
tré l’impérieuse nécessité pour l’existence et
le développement de notre Prolo d’atteindre
à travers la campagne d’abonnements du con
cours, 1.000 abonnés nouveaux.
Cet objectif n’est pas atteint, en tout nous
avons fait 300 abonnements.
Ce résultat qui est bon si on considère le
faible nombre de camarades qui ont fait de
la besogne (9), est insuffisant.
Si tous les membres du Parti s’étaient mis
à la tâche, nous aurions nos 1.000 abonnés.
Il faut dire, afin que cela change, qu’il y a
encore quelques dizaines de membres du
Parti qui ne sont pas abonnés. Dans les orga
nisations du Parti il faut vite faire le travail
de persuation nécessaire avant qu’il ne soit
trop tard.
Avant la suppression du bulletin syndical
pour raison financière, tous les syndicats uni
taires de la 19° Région étaient abonnés, les
amis et sympathisants de notre presse dans
ces organisations n’ont pas fait non plus tout
leutf travail de ce côté, nous n’avons plus
qu une douzaine de syndicats abonnés.
Le concours est clos, mais la campagne
d’abonnements continue, nous devons atteindre
nos 1.000 abonnés nouveaux.
Que 1' exemple de notre bon et dévoué ca
marade Vimart, l or au concours, soit imité ;
cette semaine en nous envoyant ses nouveaux
abonnements, ce camarade nous en annonce
d’autres prochainement.
C’est seulement par l’effort collectif de
tous que nous vaincrons nos difficultés, que
nous ferons de notre Prolo,. qui est déjà re
douté et craint dans les bagnes industriels et
clans bourgeois, une arme bien aiguisée pour
poursuivre notre lutte contre le régime capi
taliste. .
(Lire la suite en 2 e page)
La manifestation
au Mur des Fédérés
L’impression d’un cheminot
de notre Région qui y assista
Il y a deux ans j’assistais à cette journée
d’anniversaire du massacre des vaillants com
battants de la Commune. Avec des camara
des venus de la province j’avais pris ranc
dans le cortège et n’avais pu me rendre bier
compte.
Cette année, placé près du mur, j’ai assiste
à la formidable manifestation et j’en ai gardé
un souvenir inoubliable.
Environ 40.000 manifestants ont défilé de
vant le mur, encadrés par une foule immense
et sympathique qui se pressait sur le parcours,
Toutes les organisations ouvrières y étaienl
représentées avec leurs drapeaux déployés.
Je cite quelques-unes dont le défilé m’a
le plus impressionné : les pionniers chantanl
crânement les hymnes révolutionnaires, les
jeunesses communistes formations ardentes con
duites par notre vaillant André Marty ; les
syndicats unitaires, le Secours Rouge Inter
national, etc...
Nos camarades italiens qui défilaient eurenl
aüssi un gros succès, leur hymne révolution
naire, Bandierra-RoSsa, si entraînant, forçai!
1 attention de tous, et quand on connaît la
répression féroce qui règne en Italie, et la
complicité de la police française pour les
brimer, on admire la vaillance et la comba
tivité de nos camarades italiens rendant hom
mage aux victimes de la Commune, qui re
présentent pour tous les révolutionnaires les mil
liers de prolétaires tombés sous les balles des
capitalistes.
Par bataillons, les flics étaient rangés à
la sortie du cimetière et provoquaient, ils se
livrèrent sur nos camarades Marty et Duclos
à une lâche agression après avoir réussi à les
isoler du groupe de camarades qui les accom
pagnaient. D autres camarades furent frappés
et arrêtés, le cheptel à Chiappe était furieux
de voir une telle manifestation.
J’ai été réconforté par cette belle manifes
tation et là, au pied du mur, où furent fu
sillés nos vaillants communards, j’ai mieux
senti la nécessité d’être organisé dans nos
syndicats rouges, dans notre Parti Commu
niste pour préparer la revanche et venger nos
morts.
Je ne, veux pas abuser des colonnes du
Prolo, j’en aurais encore beaucoup à dire.
En terminant, j’invite les camarades qui le
peuvent, à faire quelques économies dans leur
année et à aller participer au défilé du mur.
Un témoin, J. B.
Au Conseil général
de la Seine-Inférieure
LE BAC DU HODE
Ils en ont encore discuté.
Il y a eu de petits ennuis avec les entre
preneurs ; mais on ne saura pas tout.
Combien l’installation coûtera-t-elle ? On
approche des 20 millions.
Meyer, pour tromper le public, avait d’a
bord causé de 7 ou 8 millions.
Puis la chose devait se faire au titre des
Réparations.
En fin de compte, les millions seront payés
par les crontribuables du département, avec
une place de choix pour ceux du Havre.
Alors que les budgets ont bien du mal à
être équilibrés, alors que les dépenses socia
les sont limitées avec avarice, les millions du
bac du Hode auront l’utilité de permettre aux
bourgeois de gagner rapidement les plages et
casinos à la mode.
Les conseillers généraux ont encore discuté
parce qu’ils craignent de nouveaux retards
pour l’inauguration du bac ; ils sont pressés.
Ceux qui paieront le sont moins.
VOTE FAMILIAL
Le petit dada revient à chaque session.
Cela permet de se poser en défenseur des
pères de famille.
Leur promettre des bulletins de vote est
plus facile que de les aider à élever leurs
enfants.
Mais, même chez les bourgeois, il y a des
résistances pour cette réalisation et on pourra
encore en faire longtemps un vœu démago
gique.
IMPERIALISME COLONIAL
Le Conseil Général a vbté une subvention
de 10.000 francs à 1 ’Institut Colonial du Ha
vre.
Nos élus savent qu’il faut en ce moment
plus que jamais faire « suer le burnous ».
Ils ont encore à l’unanimité adopté un vœu
demandant aux écoles d’envoyer cette année,
comme récompense, leurs meilleurs élèves
visiter l’exposition coloniale.
Naturellement, ils n’y verront pas les
effets les plus palpables de la colonisation,
c’est-à-dire l’alcoolisme, la syphillis, l’opio
manie, la famine, les bombes d’avion, les dé
capitations.
{Lire la suite en 2° page )
VENDREDI 5 JUIN 1931.
NOTRE OPINION
120.000 grévistes
ï Troisième semaine de grève dans
le Nord.
Les 120.000 textiles tiennent bon.
Pourtant, quelle doit être déjà leur,
situation matérielle I
Tous nos camarades y songent-ils
assez ?
Tous nos camarades sentent-ils
l’importance de la bataille?
Le journal des grands capitalistes,
« L’Usine », qui n’a pas les mêmes
raisons pour mentir que la grande
presse quotidienne, annonce froide
ment Vaggravation de la crise, l’ac
croissement du chômage, préconise
ouvertement la diminution générale
des salaires.
D’ailleurs, quand tous les bourgeois
s’unissent, comme on Ta vu aux fêtes
Jeanne d’Arc, quand francs-maçons et
curés gueuletonnent et prêchent en
semble, c’est mauvais signe pour la
classe ouvrière.
On l’a vu en 1914.
La joie du « Journal de Rouen »,
Voilà de quoi inquiéter le prolétariat
de la région.
Les traminots de Rouen ont pu ap
précier toute la saveur de l’union sa
crée.
Gare aux autres travailleurs!
Des nouvelles inquiétantes nous par
viennent.
Dans plusieurs usines des Vallées de
TAustreberthe et du Cailly, à Elbeuf,
on commence à travailler pour les in
dustriels du Nord.
Or donc, si l’alerte n’est pas don
née avec suffisamment de vigueur, des
centaines de travailleurs, inconsciem
ment, s’emploieront à briser la magni
fique grève du Nord.
Et si, à cause de ces faits graves et
par suite de l’inévitable trahison réfor
miste, les textiles de Lille-Roubaix-
Tourcoing doivent rentrer vaincus, le
patronat féroce se tournera Vers notre
région textile et diminuera les salaires.
Les ouvriers de notre région ont tou
jours fait montre d’une belle comba
tivité.
Ils se défendront..
Mais il faut qu’ils se préparent, que
nos camarades unitaires les premiers
se préparent, évitent les surprises pé
nibles.
Le premier devoir est la solidarité
financière et le refus collectif de faire
du travail pour les industriels du Nord.
A tous de s’acharner dans ce sens et
à la discussion des revendications ré
gionales.
Brémont.
ÇA <£ ImA
Même en Suède
Encore un pays représenté comme un paradis,
sans grandes luttes ouvrières avec grande influence
réformiste. Mais il y a la crise. Des ouvriers du bois
en grève. La police qui tire : des morts. Une vague
énorme a soulevé Je prolétariat suédois, entraîné par
le Parti communiste: grèves de masse, manifestations
puissantes, malgré la répression et les socialistes.
Au paradis de Blondel-Locquin
La situation s’aggrave en Pologne. Pendant que
les paysans affamés se révoltent de plus en plus
nombreux, les ouvriers, entraînés par le Parti Com
muniste et l’Opposition syndicale révolutionnaire,
bataillent ferme contre la dictature sanglante. Les
assassinats ordonnés par l’ami de notre Blondel boi-
guillaumais et du Locquin socialiste, ne réussissent
pas à arrêter la poussée révolutionnaire.
Comme en 48
La Révolution bourgeoise française de février 1848
donna aux ouvriers et aux chômeurs les balles d’un
Cnvaignac, un républicain, s’il vous plaît.
La Révolution espagnole de Zamora n’a rien fait
pour la classe ouvrière et paysanne qu’aggraver, avec
le développement de la crise, ses conditions de vie.
Mais le républicain Zamora et son ministre du tra
vail socialiste fusillent aussi bien qu’Alfonso les
ouvriers espagnols comme ceux de Saint-Sébastien.
Et chez Mazarik
On nous représente la Tchécoslovaquie comme une
belle République dans le genre de la nôtre. Ce
n’est pas peu dire. Il y a même, là-bas, des minis
tres socialistes. C’est pour cela que 4 ouvriers ont
été tués l’autre jour dans une manifestation et que
les syndicats n’ont pas droit d’existence.
En Indochine
La répression s’y accroît encore. Plusieurs cen
taines d’assassinés au 1 er mai. Colonisation à la
mode de Varenne-Pasquier-Reynaud-Steeg. Et c’est
vers cette terreur qu’on a enlevé le militant Tao.
Ne l’oublions pas une minute.
Les bandes d’Hitler
Elles continuent d’attaquer les ouvriers sous l’œil
bienveillant de la police de Brüning et des préfets
social stes. Mais les travailleurs se défendent et con-
tre-attaquent. De plus en plus, la question posée en
Allemagne est : communisme ou fascisme.
Les dernières batailles meurtrières de Breslau et
de la Westphalie le prouvent.
Chez Mussolini
Le pape, qui sent que ça branle, et qui craint
les lendemains, commence à lâcher Mussolini. C’est
que les masses catholiques paysannes commencent à
se révolter. Mais le pape approuve le tribunal spé
cial qui distribue chaque jour plusieurs dizaines d’an
nées de prison lux communistes. Et Mussolini a
encore fait fusiller, dans le dos, un anarchiste qui
ne l’avait pas égratigné.
Organe Régional £/4’. R/v*-»
du Bloc Ouvrière! Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUKM — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tons fonds au PROLETAIRE, 16. rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Le sens des fêtes Jeanne d’Arc
Vers la guerre antisoviétique
Les « kolossales » fêtes Jeanne d’Arc sont
terminées.
On va désormais se préoccuper de la note
à payer. Elle sera lourde.
Tels qui ont béatement admiré hier se
ront les premiers à hurler au voleur demain.
La bourgeoisie s’est amusée, a dansé, ban
queté, bien bu, s’est régalée des yeux et du
palais.
S’amusant, elle n’a pas oublié son intérêt
de classe. Au contraire.
Manifestation d’union sacrée comme il y
en eut peu depuis la guerre, la fête Jeanne
d’Arc fait prévoir facilement vers quelle po
litique de concentration s’oriente le capitalis
me.
Deux forces ont dominé dans les rites offi
ciels : sabre et goupillon.
Réconciliation, fusion publique de 1 ’Eglise
et de l’Etat.
Sur la Préfecture, aux côtés du drapeau
tricolore, celui du Pape.
Désormais, l’un ne peut vivre sans l’autre.
Gouvernement, préfecture, députés, muni
cipalité radicale reçus à l’archevêché, par
l’excellente table de Mme l’Eglise.
L’armée, la marine de guerre, les gardes
mobiles, les canons.
Défilé de gloires militaires : pour la bour
geoisie <( pacifiste », il n’y a de glorieux que
les militaires.
La jeunesse militarisée, fascistes de demain,
les scouts, avec les mêmes gestes que les che
mises noires.
Enfants des écoles laïques et libres.
Evêques et moines, inspecteurs, professeurs
et instituteurs défilant derrière les canons de
105 et la bannière de Jésus.
Canons de Schneider et canons de l’Eglise,
c’est avec cela qu’on conduit les peuples à
l’extermination.
Le ministre Bérard célèbre la réunion des
cardinaux et des francs-maçons.
Mgr Dubois de Mirabelle rend hommage
à l’école laïque et à son recteur.
Métayer déclare que le premier résultat des
fêtes est d’avoir « rapproché entre eux les
hommes du présent ».
Seul, le Parti communiste était en dehors
de la manifestation chauvine.
Le Parti socialiste n’a pas manqué de mon
trer son visage véritable.
Lebret a participé à la première journée
des fêtes.
Weil-Raynal a préparé le Congrès histo
rique avec le chanoine Jouen, Dubreuil, Cer
né et autres lumières de l’Académie épiciè-
re de Rouen.
Morel en était, avec son Union rouennaise
des Anciens Combattants.
Lé bouquet est la présence au banquet et
à la tribune officielle, entre Mme Weygand,
du député socialiste de la Nièvre, Locquin.
Pas inconnu, celui-là. Il nous en amène à
la signification essentielle de la fête : la pré
paration de la guerre antisoviétique.
On va dire que nous exagérons encore.
Voyons un peu.
Rouen, bûcher de Jeanne d’Arc, oui.
Mais Rouen, premier port français.
Trait d’union entre Paris et Le Havre.
Le Havre, grand port de ravitaillement
de la Pologne, par le nouveau port militaire
et commercial de Gdynia.
Il y a un mois, le général polonais Gorecki
visitait Le Havre, son port et l’usine Schnei
der.
On va activer les travaux du port du Ha
vre et de l’estuaire de la Seine.
De même pour les gares qu’on construit.
On pousse à l’installation de la base pé
trolière de Port-Jérôme.
On va le relier au Havre par une voie à
double ligne.
C’est la Pologne qui devra provoquer la
guerre contre la Russie, au moment choisi.
Par Rouen, et Le Havre, le matériel et
les hommes, s’ils ne peuvent traverser l’Al
lemagne, seront transportés à Gdynia.
Le socialiste Locquin était, en 1930, le
président de la délégation parlementaire fran
çaise si cordialement reçue par le sanglant
Pilsudsky.
Qu’y a-t-elle fait ?
Avec Locquin, était Blondel, du Crédit
Rouennais, qui nous a vantés au retour le
doux régime de l’assassinat qui pèse sur la
Pologne.
Les deux compères se sont retrouvés same
di.
Le cardinal Bourne est l’un des principaux
et des plus acharnés animateurs de la cam
pagne antisoviétique organisée par le pape.
Cet invité de la République française et
de Métayer fit alors des déclarations extrême
ment violentes contre la Russie.
Tout l’état-major était samedi à Rouen.
Et on peut croire que ce n’était pas seule
ment pour commémorer un événement histo
rique.
Le généralissime Weygand, chef de l’ar
mée française et de l’armée polonaise, spé
cialiste des questions polonaises, calotin et
fasciste, Gouraud, autre fasciste, présidant
des réunions électorales réactionnaires, Fran-
chet d’Espérey et Lyautey, bons artisans du
prochain massacre ; tous ces hommes brillam
ment panachés ont donné tout son sens à la
fête et souligné la portée des affirmations
« pacifistes » du jésuite Bérard.
Ils étaient reçus par Charpy, qui comman
da à Constantinople les restes de l’armée de
Wrangel.
N’en voilà-t-il pas assez }
Les événements de l’année 1931 renforce
ront singulièrement nos prévisions.
Jeanne d’Arc, sainte ou laïque est enrôlée
dans la lutte à mort que se livreront le régime
capitaliste rongé par ses contradictions et le
régime soviétique, construisant victorieusement,
impétueusement, le socialisme.
A bas la Jeanne d’Arc de guerre !
A. CoSTENTIN.
APRES LA FETE
Ce qui n’était pas au programme
Les journaux se sont tus, par ordre.
Il n’a pu en être de même pour les lan
gues.
Et nous avons entendu raconter pas mal de
choses que l’on nous a affirmées comme tout
à fait certaines.
Mais comme nos moyens d’investigation
ont été très limités, c’est sous toutes réserves
que nous indiquons ce qui nous a été rap
porté.
On raconte qu’il s’est produit des choses
non inscrites au programme.
Ainsi, la flamme du Vieux Marché aurait
eu une panne à cause de déprédations sérieu
ses qui auraient été commises pendant la nuit.
Faut-il être criminel ?
Samedi matin, le grand jour, les passants
auraient constaté en plusieurs endroits un cer
tain nombre de choses curieuses.
Par exemple, des inscriptions au minium,
dans la ville, dans la banlieue, à Bonsecours
même où figuraient les mots : « A bas Mé-'
tayer ! A bas la calotte ! ».
Il y aurait eu même de la peinture jusque
sur les murs de l’archevêché, sur la plaque
que les curés ont mise pour rappeler qu’ils
ont biem brûlé Jeanne d Arc.
On aurait vu aussi pendant des heures plu
sieurs drapeaux rouges ornés de la faucille et
du marteau accrochés en bonne place sur des
voies fréquentées.
On aurait vu aussi un peu partout des pa
pillons fort intéressants.
Comme par hasard, un certain nombre
d’entre eux se seraient donné rendez-vous sur
la porte de pas mal de nos élus municipaux,
maire, adjoints, conseillers.
Enfin, en pleine vil’e et en pleine fête, di
manche, des gens qui disent ne pas avoir la
berlue affirment avoir aperçu planant sur les
maisons, des ballonnets portant à leur suite
des drapeaux rouges ornés de la faucille et du
marteau.
On dit encore d’autres choses. Mais lais
sons aux chercheurs le soin de se renseigner
mieux.
Que ne ferait-on pas pour Jeanne d’Arc et
la prochaine dernière ?
On dit enfin que les fins limiers qui sentent
la bourrique auraient eu beaucoup de retard.
Ils seront plus prompts au prochain cente
naire.
La Souscription
CONTRE LES FETES JEANNE D’ARC
Notre souscription contre les fêtes calo-
tirseis et chauvines qui ont eu lieu à Rouen,
se termine.
Toutes les listes qui sont en circulation
doivent être rentrées avec leur montant,
SANS DELAI.
Que tous nos camarades en prennent bon
ne note et fassent diligence.
La souscription permanente pour soutenir
et aider notre « Prolo » continue. Chaque
membre du Parti, chaque sympathisant dtoit
avoir en poche une liste pour la souscription
permanente et ne pas laisser passer une
seule occasion, pas une seule paye sans la
faire circuler.
Nous ne le répéterons jamais assez : notre
« Prolétaire » qui est le journal du Parti,
mis par lui au service des ouvriers, écrit
par eux et pour eux, ne peut vivre qu’avec
« l’aide permanente » des travailleurs qui le
lisent, qui peuvent souscrire pour lui, faire
souscrire et le diffuser auprès de ceux à
qui il est inconnu.
Que chaque lecteur et ami ait cela présent
à l’esprit constamment et nous tiendrons.
Aux ateliers de Sotteville Quatre-Mares
Un cheminot victime de la rationalisation capitaliste
Lundi matin, vers 8 h. 45, notre camarade Brunet,
chaudronnier en fer aux ateliers de Quatre-Mares,
fut blessé mortellement dans son travail par une
lourde plaque de chaudière qui lui écrasa la tête.
Ce camarade expirait pendant son transport à l’in
firmerie de l’atelier.
Ce pénible accident, dont toute la responsabilité
incombe à la Direction du Réseau d’abord, et à
toute la pléïade des fidèles larbins de Dautry, à
Quatre-Mares ensuite, causa une émotion profonde
parmi tous nos camarades.
Immédiatement, toute la chaudronnerie de fer arrê
tait le travail et se réunissait sur le lieu de l’accident.
Les contremaîtres, accourus, essayèrent en vain
de faire reprendre le travail aux ouvriers, qui s’y
refusèrent énergiquement en déclarant qu’ils atten
daient, sur place, que les responsables de la mort
d’un des leurs, soient venus faire les constatations
des causes de l’accident.
Enfin, près d’une heure après l’accident, le plus
acharné des rationalisateurs de Quatre-Mares, le
citoyen Plu, grand manitou de nos ateliers, faisait
une courte apparition dans la chaudronnerie de fer et,
théâtralement, se découvrait en présence de la plaque
qui avait tué notre camarade.
Hypocrisie de la part d’un tel individu, que tous
les ouvriers comprirent et interprétèrent à sa juste
valeur.
« Le responsable Se découvrant sur le lieu du
crime », nous a dit l’un des camarades présents.
Pas tout à fait juste, camarade. Il n’est pas tout
seul : son soigneur et maître Dautry y participe lar
gement.
Devant l’indignation grand'ssante de tous nos ca
marades, provoquée par l’indifférence trop flagrante
des chefs à qui la mort d’un de leurs esclaves ne
provoque aucun souci, il fut décidé, sur le champ,
de protester plus énergiquement et d’entraîner le plus
grand nombre possible d’ouvriers vers les bureaux
des chefs d’ateliers.
Le nécessaire fut fait immédiatement, et en quel
ques instants, 500 camarades environ se trouvaient
groupés dans la cour, face aux bureaux.
Le citoyen Plu, entouré de quelques-uns de ses
sous-ordres, fidèles exécuteurs de ses hautes oeuvres,
fit son apparition et vint essayer de se dégager des
lourdes responsabilités qui l’écrasent, et il déclarait
aux ouvriers assemblés : « Croyez, messieurs, que je
suis profondément peiné de l’accident qui vient de
se produire, mais je n’y suis pour rien. Reprenez
votre travail et nous allons étudier les moyens de
remédier à cet état de chose. »
Les ouvriers firent bien vivement comprendre au
citoyen Plu qu’ils n’étaient pas d’accord avec lui
sur sa façon de se dégager et le mirent en présence
de ses responsabilités en lui citant maints et maints
faits ayant provoqué déjà des accidents. Ils dénon
cèrent les mauvaises méthodes de travail employées
dans un but de surproduction, au mépris des plus
élémentaires mesures de sécurité.
C’est à ce moment que l’ingénieur Renaud, arri
vant de Sotteville, voulut aussi sauver la face et
repêcher ses représentants sérieusement embourbés.
Les camarades lui démontrèrent qu’il n'était ja
mais tenu compte de leurs justes réclamations ; que
même à Quatre-Mares, le citoyen Plu ne se gênait
pas pour mettre à la porte ou ne pas recevoir du
tout le délégué du personnel, qui cependant est statu
taire, reconnu par l’Administration. L’ingénieur fut
forcé de déclarer qu’il recevrait une délégation com
posée de délégués de chaque atelier, désignés par les
ouvriers, pour discuter de toutes ces questions.
Une manifestation à la sortie de Quatre-Mares,
à 17 heures, et une réunion à la Maison du Peuple,
organisées par le syndicat unitaire, réunissaient un
assez grand nombre de camarades. Là, notre cama
rade Rivière, dans un clair exposé, montrait aux
camarades les buts et les conséquences de la ratio
nalisation et situait les responsables de l’accident de
notre camarade Brunet.
Dans cet accident, disons-nous, les responsables,
ce sont tous nos chefs, de Dautry jusqu’au plus petit,
qui nous font exécuter des travaux dans de telles
conditions. Autrefois, dans le travail qu’était occupé
à faire notre camarade Brunet, le montage d’une
plaque de chaudière, les mesures de sécurité étaient
mieux respectées. Un trou était percé dans l’excé
dent de métal pour prendre solidement la plaque.
Mais maintenant, il faut faire vite. Par mesure d’éco
nomie et pour accélérer la sortie des chaudières, on
ne perce plus de trou. La plaque est prise avec un
serre-joint et suspendue au pont pour être mise en
place. Les serre-joints sont toujours en mauvais état,
jamais ils ne sont réparés, on n’en prend pas le
temps : ça n’est pas de la production ! Et il arrive
fatalement ce qui s’est produit; les ouvriers tombent
victimes de toute cette criminelle course à la sur
production.
C’est un des côtés de la rationalisation que notre
syndicat unitaire, que le Parti communiste, depuis
déjà plusieurs années, dénoncent aux ouvriers de
Sotteville.
Dans bien des circonstances, par notre Prolétaire,
par tracts, nous avons alerté les ouvriers contre les
dangers que la rationalisation faisait peser sur eux.
La rationalisation, disions-nous, c’est la course aux
gros bénéfices pour nos patrons, la course à la mort
pour les ouvriers, l’attentat permanent contre la vie
des ouvriers, par le chômage, la diminution des sa
laires et les accidents qui, fatalement, dans la fièvre
de la surproduction, se multiplient.
Fout d’abord, les ouvriers n’ont pas pris assez
sérieusement nos avertissements, parce que trompés
par de soi-disant représentants de la classe ouvrière,
des gens qui, se déclarant les défenseurs des ou
vriers, les ont odieusement trompés en leur faisant
miroiter des avantages ilfusoires de la rationalisation.
Ce sont tous les leaders des organisations de la
C.G.T. réformiste.
Dans nos rangs même, des voix, celles de nos
minoritaires à la Buissonnière, Rambaud et consorts,
se sont élevées, disant que nous ne pouvions être
contre le progrès qui apporte du mieux être à la
classe ouvrière.
Toujours, nous avons répondu que le progrès, en
régime capitaliste, était dirigé contre l'ouvrier.
Datif* une société d’ou le capitalisme sera chassé,
là seulement le progrès est susceptible d’apporter du
mieux être à la classe ouvrière.
Aujourd’hui, les événements nous donnent encore
une fois raison. Les ouvriers de Quatre-Mares en
ont fait la triste constatation par la mort d’un des
leurs et ont compris qu’il était nécessaire, plus que
jamais, de lutter contre tous les responsables de
pareils accidents, contre la rationalisation capitaliste
et ceux qui ont charge de l’appliquer.
Le mouvement de protestation de lundi, à Quatre-
Mares et à Sotteville, est significatif, mais il faudra,
dans l’avenir, accentuer encore les manifestation*
contre cette rationalisation qui nous tue et faire
comprendre à tous les camarades qu’il y va de leur
existence même.
Nombreux, trop nombreux encore sont les camara
des qui ont cru, lundi, inutile de se déranger. Il
faudra leur faire comprendre, au travers les faits
quotidiens, qu’ils ont tort. Que tous s’y emploient
hardiement.
Pour la lutte contre vos exploiteurs, par le front
unique de tous les exploités, dans chaque atelier
formez vos comités de lutte.
Adhérez à votre organisation syndicale de lutte
de classe, le syndicat unitaire.
Renforcez votre seul parti : le Parti Communiste.
XXX
Signalons que notre camarade Brunet avait, vu
son âge, demandé, il y a quelque temps, à être
affecté pour raison de santé à un. service de petite
tôle. Dans une lettre qu’il faisait parvenir à l’Ingé
nieur Renaud, il signalait d’ailleurs le danger qu’il
y aurait pour lui d’être affecté, même temporaire
ment, à la grosse chaudronnerie. Mais Comme en ce
bagne il faut suer et produire, les moyens de sécu
rité passent au second plan ; seules les affiches à
i Dautry sont au premier plan ! On ne tint donc pas
compte de la demande de ce camarade qui avait
déjà une cinquantaine d’années, et la mort l’a
surpris en plein travail, victime de ceux qui, hier
encore, lui refusèrent un poste correspondant à son
état.
Le concours d'abonnements
est clos
C’est notre camarade Vimart qui gagne
l’appareil de T. S. p.
Notre concours est clos. Donnons quelques
commentaires sur les résultats acquis en facef
de I’ objectif que nous avions à atteindre.
Dans différents articles nous avions démon
tré l’impérieuse nécessité pour l’existence et
le développement de notre Prolo d’atteindre
à travers la campagne d’abonnements du con
cours, 1.000 abonnés nouveaux.
Cet objectif n’est pas atteint, en tout nous
avons fait 300 abonnements.
Ce résultat qui est bon si on considère le
faible nombre de camarades qui ont fait de
la besogne (9), est insuffisant.
Si tous les membres du Parti s’étaient mis
à la tâche, nous aurions nos 1.000 abonnés.
Il faut dire, afin que cela change, qu’il y a
encore quelques dizaines de membres du
Parti qui ne sont pas abonnés. Dans les orga
nisations du Parti il faut vite faire le travail
de persuation nécessaire avant qu’il ne soit
trop tard.
Avant la suppression du bulletin syndical
pour raison financière, tous les syndicats uni
taires de la 19° Région étaient abonnés, les
amis et sympathisants de notre presse dans
ces organisations n’ont pas fait non plus tout
leutf travail de ce côté, nous n’avons plus
qu une douzaine de syndicats abonnés.
Le concours est clos, mais la campagne
d’abonnements continue, nous devons atteindre
nos 1.000 abonnés nouveaux.
Que 1' exemple de notre bon et dévoué ca
marade Vimart, l or au concours, soit imité ;
cette semaine en nous envoyant ses nouveaux
abonnements, ce camarade nous en annonce
d’autres prochainement.
C’est seulement par l’effort collectif de
tous que nous vaincrons nos difficultés, que
nous ferons de notre Prolo,. qui est déjà re
douté et craint dans les bagnes industriels et
clans bourgeois, une arme bien aiguisée pour
poursuivre notre lutte contre le régime capi
taliste. .
(Lire la suite en 2 e page)
La manifestation
au Mur des Fédérés
L’impression d’un cheminot
de notre Région qui y assista
Il y a deux ans j’assistais à cette journée
d’anniversaire du massacre des vaillants com
battants de la Commune. Avec des camara
des venus de la province j’avais pris ranc
dans le cortège et n’avais pu me rendre bier
compte.
Cette année, placé près du mur, j’ai assiste
à la formidable manifestation et j’en ai gardé
un souvenir inoubliable.
Environ 40.000 manifestants ont défilé de
vant le mur, encadrés par une foule immense
et sympathique qui se pressait sur le parcours,
Toutes les organisations ouvrières y étaienl
représentées avec leurs drapeaux déployés.
Je cite quelques-unes dont le défilé m’a
le plus impressionné : les pionniers chantanl
crânement les hymnes révolutionnaires, les
jeunesses communistes formations ardentes con
duites par notre vaillant André Marty ; les
syndicats unitaires, le Secours Rouge Inter
national, etc...
Nos camarades italiens qui défilaient eurenl
aüssi un gros succès, leur hymne révolution
naire, Bandierra-RoSsa, si entraînant, forçai!
1 attention de tous, et quand on connaît la
répression féroce qui règne en Italie, et la
complicité de la police française pour les
brimer, on admire la vaillance et la comba
tivité de nos camarades italiens rendant hom
mage aux victimes de la Commune, qui re
présentent pour tous les révolutionnaires les mil
liers de prolétaires tombés sous les balles des
capitalistes.
Par bataillons, les flics étaient rangés à
la sortie du cimetière et provoquaient, ils se
livrèrent sur nos camarades Marty et Duclos
à une lâche agression après avoir réussi à les
isoler du groupe de camarades qui les accom
pagnaient. D autres camarades furent frappés
et arrêtés, le cheptel à Chiappe était furieux
de voir une telle manifestation.
J’ai été réconforté par cette belle manifes
tation et là, au pied du mur, où furent fu
sillés nos vaillants communards, j’ai mieux
senti la nécessité d’être organisé dans nos
syndicats rouges, dans notre Parti Commu
niste pour préparer la revanche et venger nos
morts.
Je ne, veux pas abuser des colonnes du
Prolo, j’en aurais encore beaucoup à dire.
En terminant, j’invite les camarades qui le
peuvent, à faire quelques économies dans leur
année et à aller participer au défilé du mur.
Un témoin, J. B.
Au Conseil général
de la Seine-Inférieure
LE BAC DU HODE
Ils en ont encore discuté.
Il y a eu de petits ennuis avec les entre
preneurs ; mais on ne saura pas tout.
Combien l’installation coûtera-t-elle ? On
approche des 20 millions.
Meyer, pour tromper le public, avait d’a
bord causé de 7 ou 8 millions.
Puis la chose devait se faire au titre des
Réparations.
En fin de compte, les millions seront payés
par les crontribuables du département, avec
une place de choix pour ceux du Havre.
Alors que les budgets ont bien du mal à
être équilibrés, alors que les dépenses socia
les sont limitées avec avarice, les millions du
bac du Hode auront l’utilité de permettre aux
bourgeois de gagner rapidement les plages et
casinos à la mode.
Les conseillers généraux ont encore discuté
parce qu’ils craignent de nouveaux retards
pour l’inauguration du bac ; ils sont pressés.
Ceux qui paieront le sont moins.
VOTE FAMILIAL
Le petit dada revient à chaque session.
Cela permet de se poser en défenseur des
pères de famille.
Leur promettre des bulletins de vote est
plus facile que de les aider à élever leurs
enfants.
Mais, même chez les bourgeois, il y a des
résistances pour cette réalisation et on pourra
encore en faire longtemps un vœu démago
gique.
IMPERIALISME COLONIAL
Le Conseil Général a vbté une subvention
de 10.000 francs à 1 ’Institut Colonial du Ha
vre.
Nos élus savent qu’il faut en ce moment
plus que jamais faire « suer le burnous ».
Ils ont encore à l’unanimité adopté un vœu
demandant aux écoles d’envoyer cette année,
comme récompense, leurs meilleurs élèves
visiter l’exposition coloniale.
Naturellement, ils n’y verront pas les
effets les plus palpables de la colonisation,
c’est-à-dire l’alcoolisme, la syphillis, l’opio
manie, la famine, les bombes d’avion, les dé
capitations.
{Lire la suite en 2° page )
VENDREDI 5 JUIN 1931.
NOTRE OPINION
120.000 grévistes
ï Troisième semaine de grève dans
le Nord.
Les 120.000 textiles tiennent bon.
Pourtant, quelle doit être déjà leur,
situation matérielle I
Tous nos camarades y songent-ils
assez ?
Tous nos camarades sentent-ils
l’importance de la bataille?
Le journal des grands capitalistes,
« L’Usine », qui n’a pas les mêmes
raisons pour mentir que la grande
presse quotidienne, annonce froide
ment Vaggravation de la crise, l’ac
croissement du chômage, préconise
ouvertement la diminution générale
des salaires.
D’ailleurs, quand tous les bourgeois
s’unissent, comme on Ta vu aux fêtes
Jeanne d’Arc, quand francs-maçons et
curés gueuletonnent et prêchent en
semble, c’est mauvais signe pour la
classe ouvrière.
On l’a vu en 1914.
La joie du « Journal de Rouen »,
Voilà de quoi inquiéter le prolétariat
de la région.
Les traminots de Rouen ont pu ap
précier toute la saveur de l’union sa
crée.
Gare aux autres travailleurs!
Des nouvelles inquiétantes nous par
viennent.
Dans plusieurs usines des Vallées de
TAustreberthe et du Cailly, à Elbeuf,
on commence à travailler pour les in
dustriels du Nord.
Or donc, si l’alerte n’est pas don
née avec suffisamment de vigueur, des
centaines de travailleurs, inconsciem
ment, s’emploieront à briser la magni
fique grève du Nord.
Et si, à cause de ces faits graves et
par suite de l’inévitable trahison réfor
miste, les textiles de Lille-Roubaix-
Tourcoing doivent rentrer vaincus, le
patronat féroce se tournera Vers notre
région textile et diminuera les salaires.
Les ouvriers de notre région ont tou
jours fait montre d’une belle comba
tivité.
Ils se défendront..
Mais il faut qu’ils se préparent, que
nos camarades unitaires les premiers
se préparent, évitent les surprises pé
nibles.
Le premier devoir est la solidarité
financière et le refus collectif de faire
du travail pour les industriels du Nord.
A tous de s’acharner dans ce sens et
à la discussion des revendications ré
gionales.
Brémont.
ÇA <£ ImA
Même en Suède
Encore un pays représenté comme un paradis,
sans grandes luttes ouvrières avec grande influence
réformiste. Mais il y a la crise. Des ouvriers du bois
en grève. La police qui tire : des morts. Une vague
énorme a soulevé Je prolétariat suédois, entraîné par
le Parti communiste: grèves de masse, manifestations
puissantes, malgré la répression et les socialistes.
Au paradis de Blondel-Locquin
La situation s’aggrave en Pologne. Pendant que
les paysans affamés se révoltent de plus en plus
nombreux, les ouvriers, entraînés par le Parti Com
muniste et l’Opposition syndicale révolutionnaire,
bataillent ferme contre la dictature sanglante. Les
assassinats ordonnés par l’ami de notre Blondel boi-
guillaumais et du Locquin socialiste, ne réussissent
pas à arrêter la poussée révolutionnaire.
Comme en 48
La Révolution bourgeoise française de février 1848
donna aux ouvriers et aux chômeurs les balles d’un
Cnvaignac, un républicain, s’il vous plaît.
La Révolution espagnole de Zamora n’a rien fait
pour la classe ouvrière et paysanne qu’aggraver, avec
le développement de la crise, ses conditions de vie.
Mais le républicain Zamora et son ministre du tra
vail socialiste fusillent aussi bien qu’Alfonso les
ouvriers espagnols comme ceux de Saint-Sébastien.
Et chez Mazarik
On nous représente la Tchécoslovaquie comme une
belle République dans le genre de la nôtre. Ce
n’est pas peu dire. Il y a même, là-bas, des minis
tres socialistes. C’est pour cela que 4 ouvriers ont
été tués l’autre jour dans une manifestation et que
les syndicats n’ont pas droit d’existence.
En Indochine
La répression s’y accroît encore. Plusieurs cen
taines d’assassinés au 1 er mai. Colonisation à la
mode de Varenne-Pasquier-Reynaud-Steeg. Et c’est
vers cette terreur qu’on a enlevé le militant Tao.
Ne l’oublions pas une minute.
Les bandes d’Hitler
Elles continuent d’attaquer les ouvriers sous l’œil
bienveillant de la police de Brüning et des préfets
social stes. Mais les travailleurs se défendent et con-
tre-attaquent. De plus en plus, la question posée en
Allemagne est : communisme ou fascisme.
Les dernières batailles meurtrières de Breslau et
de la Westphalie le prouvent.
Chez Mussolini
Le pape, qui sent que ça branle, et qui craint
les lendemains, commence à lâcher Mussolini. C’est
que les masses catholiques paysannes commencent à
se révolter. Mais le pape approuve le tribunal spé
cial qui distribue chaque jour plusieurs dizaines d’an
nées de prison lux communistes. Et Mussolini a
encore fait fusiller, dans le dos, un anarchiste qui
ne l’avait pas égratigné.
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