Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1931 01 mai 1931
Description : 1931/05/01 (N242). 1931/05/01 (N242).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715303
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
1
ô* ANNEE. - N° 242.
LE NUMERO ? 46 CENTIMES.
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^rr“
VENDREDI II* MAI 1931,
I \,nr„,wrm al
V' - ; ovsj/
Organe Régional
dû Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an ..
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEW — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, J6, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
TRAVAILLEURS. TRAVAILLEUSES, MANIFESTEZ le I" MAI
APR ÈS NOS MEET INGS
Adhérez au Parti
Désertez le? ü?ir)e?
Manifestez à la porte de vos ateliers,
chantiers et à l’intérieur.
Participez aux meetings et démonstra
tions organisées.
Pour l’augmentation des salaires, contre les dimi
nutions ;
Pour le paiement de la semaine complète aux
chômeurs partiels ;
Pas d’allocation en dessous de 20 fr. par jour à tous
les chômeurs, étrangers, coloniaux, femmes, jeunes et
adultes ;
Contre le versement ouvrier, pour de véritables
Assurances Sociales ;
Contre la guerre impérialiste et pour la défense de
l’U. R. S. S.
Le Meeting MARTY
Dans un bel enthousiasme près de 4000
travailleurs approuvent nos mots d’ordre de lutte
Les travailleurs du Havre et de
Rouen, qui sont venus en masse à nos
meetings, ont entendu nettement et
clairement exposer les mots d’ordre et
les méthodes d’action que notre parti
préconise pour faire échec au plan de
misère et de guerre du patronat et pour
le battre.
Ils peuvent faire la différence entre
notre politique et la démagogie des di
vers partis bourgeois. Orateurs socia
listes, démocrates-im... populaires ré
pètent sans cesse: « Votez pour nous
en 1932 ».
Ils se déclarent contre la diminution
des salaires, mais les chefs socialistes
confédérés se trouvent d’accord avec
le patronat minier pour une diminution
du salaire des mineurs de 6 %. Pen
dant que les démocrates-impopulaires
participent et soutiennent le gouverne
ment Laval qui envoya des gardes mo
biles par centaines pour briser la ré
sistance des mineurs en lutte guidés
par les militants du parti contre les di
minutions de salaire.
Il faut mettre sous les yeux des tra
vailleurs des faits précis, pour les
éclairer.
Nous, les communistes f nous ne fai
sons pas de vagues promesses.
Nous alertons les ouvriers, leur indi
quant que seule la lutte peut faire re
culer et céder le patronat.
Nous sommes dans la rue avec les
travailleurs pour la lutte contre le pa
tronat et l’Etat bourgeois.
Nous avons obtenu des résultats par
nos méthodes d’action.
ÇA A ImA
Les nouvelles d’Amérique sont mauvaises, très
mauvaises. La crise s’y approfondit encore. La si
tuation des Compagnies de chemin de fer est ca
tastrophique. Les valeurs redégringolent à toute vi
tesse. Voilà pour le plus beau fleuron du régime ca
pitaliste.
XXX
Mais s’il y a aux Etats-Unis 10 millions de chô
meurs, les capitalistes n’y sont pas encore ruinés.
Beaucoup s’apprêtent pour l’été à venir villégiaturer
chez nous. C’est pour ça que Dautry de l’Etat vient
de lancer de nouveaux trains transatlantiques coû
tant 750.000 fr. du wagon avec salon, chambre, cui
sine, repas servis au compartiment, fauteuils mobiles.
C’est autre chose que l’express du Neubourg, lequel
existe encore d’ailleurs, à peu près sous sa forme pri
mitive.
|X[XjX
Les wagons-cuisines transatlantiques de M. Dau
try imposent des sacrifices à la pauvre Compagnie,
laquelle demande en conséquence aux cheminots
d’accepter la baisse des salaires. D’autant plus que
la vie va baisser ! A preuve le pain, augmenté d’un
sou la semaine dernière. Et le beurre? il ne vaut
plus que 8 fr. la livre. Aussi, les gros producteurs
de la vallée d’Auge, ces manants, sont-ils allés vi
vement trouver Tardieu pour lui exposer leur misère
et le prier de faire un peu monter le beurre, cédé
pour rien en ce moment. Tardieu a promis de don
ner le coup de pouce.
L’augmentation des salaires du pro
létariat du textile après les grèves de
juillet 1930, augmentation du salaire
des couvreurs, réintégration d’ouvriers
chassés de l’usine, etc., etc.
Mais la classe ouvrière est désorga
nisée, les syndicats unitaires ne grou
pent pas la masse des ouvriers, les lut
tes sont insuffisamment préparées.
Notre Parti Communiste, essentiel
lement composé de travailleurs, n’a
pas de base assez large au sein de la
masse travailleuse, et c’est là la raison
primordiale de l’insuffisance du mou
vement révolutionnaire pour la défen
se des travailleurs.
Travailleurs, travailleuses, qui avez
entendu et compris nos orateurs et qui
êtes d’accord avec nous, ne restez pas
en dehors du Parti, n’assistez pas en
spectateurs qui applaudissent notre ac
tion, mais qui n’y participent pas.
Venez avec nous, c’est notre intérêt
commun de battre le patronat pour nos
revendications immédiates.
C’est notre intérêt commun de lutter
contre le capitalisme français qui veut
faire sa guerre avec notre peau, guer
re qui est dirigée surtout contre l’Union
Soviétique.
C’est notre intérêt commun de faire
ce que les ouvriers et paysans russes
ont fait: prendre les usines et la terre,
et chasser ceux qui vivent de notre tra
vail.
Mais pour cela il faut s’organiser, se
grouper. Entrez dans notre Parti, seul
parti de classe des travailleurs.
xxx
Pendant ce temps le pitre Herriot, désintéressé à
2.000 fr. les 25 lignes de copie, a reconquis la gran
de assiette au beurre lyonnaise. Il a secoué un peu
les peaux de lapin -socialistes, les a menacés de par
ler, de dire leur cuisine municipale. Cela a suffi pour
que 15 socialistes du Conseil Municipal se déjugent
et votent pour l’homme-de-la-mère-malade.
Eux qui vantent leurs victoires électorales ne sem
blent pas pressés de tenter une élection à Lyon.
XXX
Les socialistes toulousains “ont sifflé Tardieu. Ils
eussent dû inviter à les renforcer Bouisson qui re
çoit Tardieu à Saint-Raphaël, Blum, Boncour et
Renaudel qui gueuletonnaient avec lui chez Mme
Abel Ferry-Oustric. Tardieu avait le sourire : ça
se comprend; les sifflets d’Auriol ne pouvaient l’in
quiéter. S’il s’était agi d’une manifestation commu
niste, son sourire se fût transformé en frousse et il
se serait mis à l’abri derrière un solide rempart de
brutes armées.
tWVVVVWVWVWVWVVVWWVVVVVtyVVWVVVVVVWVVVVVVV
La clôture du Concours
est reculée au 31 mai.
Profitons-en pour accélérer la course
Et trouver de nouveaux coursiers.
Les bourgeois rouennais et leurs larbins
social-fascistes et pupistes ont pu constater
vendredi dernier que dans notre région le
communisme était loin d’être mort, comme
ils aiment à le proclamer à tous échos.
Répondant à l’appel de notre Parti, envi
ron 4.000 travailleurs, de tous les points de
la banlieue rouennaise, sont venus au Cir
que de Rouen acclamer nos orateurs et nos
mots d’ordre d’action pour les luttes pro
chaines.
Dès l’apparition de notre camarade Marty
sur l’estrade, une puissante et prenante « In
ternationale » monte.
BLACHE
Notre camarade Blache, du S.R.I., prend
le premier la parole. Il explique le but pour
suivi par le S.R.I. : accorder des secours
aux victimes de la répression. Il dénonce les
juges bourgeois grassement payés, rendant
des jugements de classe doux pour les ous-
tricards, féroces pour les ouvriers révolu
tionnaires.
Blache lance un appel pour les adhésions
au S.R.I. et engage les travailleurs à lutter
pour hâter l’arrivée du moment où dans les
geôles de la République on pourra mettre à
la place de nos camarades les Oustric-Blum-
Bénard-Péret et consorts.
RICHOUX
Le camarade Rlchoux, des J. C., qui lui
succède, parle de la baisse des salaires et
des luttes ouvrières. Dans l’industrie les
jeunes sont plus particulièrement exploités.
Les moins de 18 ans, chez Badin, gagnent
au plus 1 fr. 80 de l’heure !
Le chômage total et partiel s’étend. On
accorde à Rouen une indemnité de famine
de 7 fr. aux chômeurs.
L’argent ne manque pourtant pas dans
les caisses de l’Etat : 20 milliards ont été
réservés pour le budget de préparation de
« la prochaine ».
Pour résoudre la crise, la bourgeoisie ac
tive et renforce sa préparation à la guerre.
Elle fait tous ses efforts pour accaparer les
jeunes ouvriers dans ses sociétés sportives.
A ce moment un ami d’Engler articule des
réflexions incohérentes. Des camarades du
service d’ordre l’empoignent et le sortent.
Richaux termine en énumérant les princi
pales revendications concernant les jeunes :
contrats collectifs et non individuels; même
salaire que pour les adultes; même indem
nité de chômage.
FRAOHON
Notre camarade .Frachon souligne en
commençant son exposé, l’intérêt que les
ouvriers de la région rouennaise portent à
la politique de notre parti. Ils se demandent
quelles sont les méthodes qui leur permet
tront de faire face à la misère qui est là.
Il dégonfle le bobard de l’Amérique pays de
Cocagne pour les ouvriers et terre immuni
sée contre le virus bolchevique. En Espagne
les masses surexploitées ont été les artisa-
nes de la chute de la royauté et présente
ment les « républicains de toutes nuances »,
socialistes y compris, s’y efforcent d’empê
cher les masses de poursuivre la révolution
jusqu’au renversement de la bourgeoisie.
En Chine 400 millions de Chinois luttent.
Dans cinq provinces le régime soviétique a
été proclamé. Dans les Ilndes 300 millions
d’Hindous luttent contre l’impérialisme an
glais. En Indochine, malgré la répression,
les masses annamites se soulèvent.
Dans tout le monde capitaliste le chôma
ge sévit. L’immense majorité des chômeurs
ne touche aucun secours. Pas d’argent pour
les chômeurs, mais 1 million 600.000 francs
pour les fêtes Jeanne d’Arc.
Frachon parle des luttes nécessaires. Il
exalte les grévistes de Cours qui, depuis
13 semaines, luttent contre l’Etat, le patro
nat et les chefs réformistes. Il demande aux
travailleurs qui l’écoutent de soutenir ma
tériellement ces vaillants lutteurs. Il dénon
ce les réformistes qui aux ouvriers prêchent
l’union sacrée devant la crise pour qu’ils
en fassent les frais, comme ils ont prêché
l’union sacrée devant le « boche » ce qui a
coûté au prolétariat français 1 million 500.000
morts.
Pour vaincre le patronat les ouvriers doi
vent réaliser leur unité, mais pas à la mode
des 22. Ils doivent réaliser leur unité tout
de suite pour la lutte et dans la lutte. Les
ouvriers unitaires, confédérés, doivent se
grouper dans des comités de lutte par ate
lier, par usine, imiter les 3.000 inorganisés
de Cours qui ont su réaliser leur unité de
classe. Le Premier Mai les ouvriers expri
meront leur volonté de réaliser une C. G. T.
unique de classe dans la lutte contre la bais
se des salaires.
(Lire la suite en 2 e page)
4.000travailleurs delà
région rouennaise réu
nis à l’appel du Parti
Communiste réclament
la libération de
Paul ROUSSENG
condamné au bagne pour
destruction d’effets mili
taires.
Ordre du jour voté au meeting
du Cirque de Rouen
A BAS kA ftWE
dEANNE D’ARC
1. - Grise et guerre
Dans trois semaines commenceront les fê
tes du cinq-centenaire de la Pucelle.
Huit jours durant, les manifestations les
plus diverses attireront la masse bourgeoise,
petite-bourgeoise, paysanne et aussi une par
tie de la classe ouvrière.
Les fêtes Jeanne d’Arc ne seront pas uni
quement la commémoration de l’héroïsme plus
ou moins prouvé d un' personnage légendaire.
Elles ne seront pas seulement une distrac
tion tapageuse pour les yeux et les oreilles.
Pas seulement le point de rassemblement
de simples badauds en quête de spectacles
nouveaux.
xxx
Il appartient au Parti communiste de situer
les fêtes Jeanne d Arc dans le temps et dans
les faits.
Crise économique, chômage, mécontente
ment d’un prolétariat poussé à bout.
Surarmements, alliances militaires, campa
gnes chauvines, attaques coordonnées contre
ia Russie soviétique.
La misère est là et la guerre menace. Le
prolétariat supportera-t-il longtemps sa mi
sère ? Marchera-til en cas de guerre ?
La bourgeoisie entend le retenir docile,
sous sa patte.
Elle soigne le moral, comme pendant lai
dernière tuerie.
Rien de plus propre à réaliser l’Union sa
crée tant désirée que des fêtes comme celles
de la fin de ce mois de mai.
xxx
Cantiques religieux ou laïques en l’honneur
de Sainte Jeanne d’Arc, couplets de a l’éter
nelle chanson qui berce la misère... ».
Le régime capitaliste désemparé, entre-1
voyant l’avenir avec une vague épouvante,
fete en Jeanne d Arc, dans son oeuvre his
torique ou légendaire, l’époque de la nais
sance de la bourgeoisie, l’époque des pre
miers grands bourgeois, Etienne Marcel, Jac
ques Cœur, le roi bourgeois Louis XI ; elle
fête le début de la décomposition, dans la
guerre de Cent ans, du régime féodal.
La bourgeoisie fête encore en Jeanne d’Arc
la naissance de la nouvelle religion d’Etat,
de celle qui fit marcher les masses européen
nes pendant tant de décades et encore lors
du dernier carnage « pour des intérêts qui
n étaient pas les leurs », elle fête la naissance
du patriotisme remplaçant le fanatisme reli
gieux éteint par les exactions des papes, des
évêques, des moines du moyen-âge.
xxx
Le caractère de la fête Jeanne d’Arc ? Il
apparaît lumineusement dans son programme.
Des navires de guerre dans le port, à la
place des cargos qui n’y viennent plus à cause
de la crise.
Des milliers de soldats et de marins en
armes ; des centaines de gardes mobiles.
Les avions militaires de Renaudel.
En premier lieu, l’armée.
Tout de suite après, l’Eglise catholique.
L’anéantissement physique de la caserne.
Avec l’anéantissement moral de la cha
pelle.
C est avec des traîneurs de sabre profes
sionnels et avec des robes noires qu’on glori
fiera la « libération » de la patrie française.
Le patriotisme inondera Rouen. Sous les
uniformes chamarrés et les soutanes triomphan
tes, faisant cortège aux ventres dorés.
Tout prendra une saveur patriotique, le
fumet de Malétra et les relents du Robec,
le pain des chômeurs et les crachats des tuber
culeux.
Sainte Jeanne d’Arc de crise et de guerre,
priez pour les coffres-forts de banques et les
troncs d’églises de vos glorificateurs si ardents
aujourd’hui...
A. COSTENTIN.
Lire en 2* page :
Le Concours à!Abonnements
Le Congrès de Pnvilly
En 4 e page
A h Pointe du Couteau
NOTRE OPINION
Malgré la répression!..,
F J endant que les diverses fractions
de la bourgeoisie se chamaillent au
tour de la mangeoire électorale, notre
Parti Communiste suit sa voie droite.
Il a des tâches immenses.
L’approfondissement de la crise,
ses conséquences sur les conditions de
vie des travailleurs vont provoquer la
révolte des exploités.
Seul notre Parti prend une nette
position de lutte irréductible contre le
régime.
Demain, le prolétariat éclairé et dé
cidé à batailler, sera avec nous, saura
trouver ses chefs.
La bourgeoisie s’en inquiète.
La répression reprend une extension
nouvelle.
Des socialistes aux fascistes, on a
mille fois enterré notre Parti.
On s’aperçoit qu’il est toujours là
et même qu’il retrouve une très grande
activité et de nouvelles bases d’in
fluence.
Le meeting Marty, au Cirque de
Rouen, fera réfléchir nos bourgeois
trop prompts à nous enterrer.
Le / ei Mai 1931, les batailles ouvriè-
qui vont le suivre de près, occasion
nouvelle d’accentuer la répression.
On arrête Monmousseau f secrétaire
de la C.G.T.U., tant insulté par les
minoritaires de notre région.
On poursuit un journal communiste
régional pour « provocations à l’at
troupement », délit nouveau qui peut
être imputé à toute la presse révolu
tionnaire.
On arrête les distributeurs de tracts.
On arrête Tao, représentant l’op
pression dans l’Indochine martyre.
La répression va s’élargir.
Pas de doute que notre région, où
le communisme est toujours si vivant,
soit aussi atteinte avant peu.
L’actif de notre Parti et des Syndi
cats unitaires, les milliers de sympa
thisants, les lecteurs de notre presse
briseront les efforts du capitalisme.
La grande masse des travailleurs
normands,entrant dans la bataille re
vendicative, en se défendant, défen
dra son Parti de classe et ses militants.
BREMONT.
TEXTILES!
Demi contre les iflam
D après les statistiques préfectorales, et
on ne peut les taxer d’exagérées ! le nombre
des chômeurs partiels est passé dans notre
région, de 23.232 en février à 28.641 au 10
mars, et depuis cette date, incontestablement,
e nombre a encore augmenté.
Quand nous alertions les ouvriers dans no
tre région sur les répercussions de la crise
économique qui irait en se développant, les
bourgeois et patrons faisaient croire à un
mauvais moment à passer avant la reprise des
affaires.
Il suffit de comparer les chiffres officiels
donnés pour constater que la situation s’est
aggravée davantage.
85 % des chômeurs partiels, avoue le pré
fet, sont du textile, et sur les 28.000 chô
meurs partiels au 10 mars, près d’un 1/10 ne
travaillent pas 36 heures la semaine.
La grande majorité des ouvriers et ouvriè
res du textile travaillent à la production, avec
une telle crise c’est la misère installée dans
des milliers de familles ouvrières, non seule
ment on chôme, mais les jours où on travaille
on ne gagne rien.
Et le patronat du textile a la prétention de
diminuer de si maigres ressources ! Mais nous
ne le laisserons pas faire. Plutôt la lutte que
de crever de] faim en travaillant.
Depuis 4 mois que nous chômons il n’est
pas possible de nous nourrir en suffisance,
la sous-consommation entraîne la maladie,
c’est la mort lent.e pour nous et les nôtres si
nous ne réagissons fortement.
Tout augmente transports, denrées de pre
mière nécessité, etc... On ne va pas loin
avec une quinzaine de 120 fr. à 130 fr.,
pour les hommes de 160 fr. à 180 francs.
Depuis des décades, nos parents, nos
enfants ont enrichi par leur travail le pa
tronat textile. C’est à lui seul de faire les
frais de la crise.
Les vingt millions de capital de la société
Badin-Fromage, pour ne citer que celle-là,
où les ont-ils trouvés, sinon en faisant suer,-
sang et eau plusieurs générations de travail
leurs.
Les milliards que le gouvernement dépen
se, gaspille pour l.es préparatifs de guerre,-
où les prend-ton ? Sinon dans la poche des
contribuables, de la masse des travailleurs.
Moins de fêtes et plus de pain pour le
buffet des travailleurs.
Quand nous réclamons le paiement inté
gral de la semaine de travail pour les chô-
M. Dupont.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiimiiiiin
BULLETIN D’ADHESION
Nom Prénoms
Adresse
Lieu de travail
Si vous connaissez un membre du Parti, remettez-lui ce bulletin ; sinon, adressez-le au « Prolétaire
Normand », 16, rue Damiette, Roeun.
Pour les ouvriers de Rouen et la banlieue il est préférable qu’ils apportent eux-mêmes leur bulletin.
IIIIIIIIIIIIIIIIIBIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
ô* ANNEE. - N° 242.
LE NUMERO ? 46 CENTIMES.
'iij
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VENDREDI II* MAI 1931,
I \,nr„,wrm al
V' - ; ovsj/
Organe Régional
dû Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an ..
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEW — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, J6, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
TRAVAILLEURS. TRAVAILLEUSES, MANIFESTEZ le I" MAI
APR ÈS NOS MEET INGS
Adhérez au Parti
Désertez le? ü?ir)e?
Manifestez à la porte de vos ateliers,
chantiers et à l’intérieur.
Participez aux meetings et démonstra
tions organisées.
Pour l’augmentation des salaires, contre les dimi
nutions ;
Pour le paiement de la semaine complète aux
chômeurs partiels ;
Pas d’allocation en dessous de 20 fr. par jour à tous
les chômeurs, étrangers, coloniaux, femmes, jeunes et
adultes ;
Contre le versement ouvrier, pour de véritables
Assurances Sociales ;
Contre la guerre impérialiste et pour la défense de
l’U. R. S. S.
Le Meeting MARTY
Dans un bel enthousiasme près de 4000
travailleurs approuvent nos mots d’ordre de lutte
Les travailleurs du Havre et de
Rouen, qui sont venus en masse à nos
meetings, ont entendu nettement et
clairement exposer les mots d’ordre et
les méthodes d’action que notre parti
préconise pour faire échec au plan de
misère et de guerre du patronat et pour
le battre.
Ils peuvent faire la différence entre
notre politique et la démagogie des di
vers partis bourgeois. Orateurs socia
listes, démocrates-im... populaires ré
pètent sans cesse: « Votez pour nous
en 1932 ».
Ils se déclarent contre la diminution
des salaires, mais les chefs socialistes
confédérés se trouvent d’accord avec
le patronat minier pour une diminution
du salaire des mineurs de 6 %. Pen
dant que les démocrates-impopulaires
participent et soutiennent le gouverne
ment Laval qui envoya des gardes mo
biles par centaines pour briser la ré
sistance des mineurs en lutte guidés
par les militants du parti contre les di
minutions de salaire.
Il faut mettre sous les yeux des tra
vailleurs des faits précis, pour les
éclairer.
Nous, les communistes f nous ne fai
sons pas de vagues promesses.
Nous alertons les ouvriers, leur indi
quant que seule la lutte peut faire re
culer et céder le patronat.
Nous sommes dans la rue avec les
travailleurs pour la lutte contre le pa
tronat et l’Etat bourgeois.
Nous avons obtenu des résultats par
nos méthodes d’action.
ÇA A ImA
Les nouvelles d’Amérique sont mauvaises, très
mauvaises. La crise s’y approfondit encore. La si
tuation des Compagnies de chemin de fer est ca
tastrophique. Les valeurs redégringolent à toute vi
tesse. Voilà pour le plus beau fleuron du régime ca
pitaliste.
XXX
Mais s’il y a aux Etats-Unis 10 millions de chô
meurs, les capitalistes n’y sont pas encore ruinés.
Beaucoup s’apprêtent pour l’été à venir villégiaturer
chez nous. C’est pour ça que Dautry de l’Etat vient
de lancer de nouveaux trains transatlantiques coû
tant 750.000 fr. du wagon avec salon, chambre, cui
sine, repas servis au compartiment, fauteuils mobiles.
C’est autre chose que l’express du Neubourg, lequel
existe encore d’ailleurs, à peu près sous sa forme pri
mitive.
|X[XjX
Les wagons-cuisines transatlantiques de M. Dau
try imposent des sacrifices à la pauvre Compagnie,
laquelle demande en conséquence aux cheminots
d’accepter la baisse des salaires. D’autant plus que
la vie va baisser ! A preuve le pain, augmenté d’un
sou la semaine dernière. Et le beurre? il ne vaut
plus que 8 fr. la livre. Aussi, les gros producteurs
de la vallée d’Auge, ces manants, sont-ils allés vi
vement trouver Tardieu pour lui exposer leur misère
et le prier de faire un peu monter le beurre, cédé
pour rien en ce moment. Tardieu a promis de don
ner le coup de pouce.
L’augmentation des salaires du pro
létariat du textile après les grèves de
juillet 1930, augmentation du salaire
des couvreurs, réintégration d’ouvriers
chassés de l’usine, etc., etc.
Mais la classe ouvrière est désorga
nisée, les syndicats unitaires ne grou
pent pas la masse des ouvriers, les lut
tes sont insuffisamment préparées.
Notre Parti Communiste, essentiel
lement composé de travailleurs, n’a
pas de base assez large au sein de la
masse travailleuse, et c’est là la raison
primordiale de l’insuffisance du mou
vement révolutionnaire pour la défen
se des travailleurs.
Travailleurs, travailleuses, qui avez
entendu et compris nos orateurs et qui
êtes d’accord avec nous, ne restez pas
en dehors du Parti, n’assistez pas en
spectateurs qui applaudissent notre ac
tion, mais qui n’y participent pas.
Venez avec nous, c’est notre intérêt
commun de battre le patronat pour nos
revendications immédiates.
C’est notre intérêt commun de lutter
contre le capitalisme français qui veut
faire sa guerre avec notre peau, guer
re qui est dirigée surtout contre l’Union
Soviétique.
C’est notre intérêt commun de faire
ce que les ouvriers et paysans russes
ont fait: prendre les usines et la terre,
et chasser ceux qui vivent de notre tra
vail.
Mais pour cela il faut s’organiser, se
grouper. Entrez dans notre Parti, seul
parti de classe des travailleurs.
xxx
Pendant ce temps le pitre Herriot, désintéressé à
2.000 fr. les 25 lignes de copie, a reconquis la gran
de assiette au beurre lyonnaise. Il a secoué un peu
les peaux de lapin -socialistes, les a menacés de par
ler, de dire leur cuisine municipale. Cela a suffi pour
que 15 socialistes du Conseil Municipal se déjugent
et votent pour l’homme-de-la-mère-malade.
Eux qui vantent leurs victoires électorales ne sem
blent pas pressés de tenter une élection à Lyon.
XXX
Les socialistes toulousains “ont sifflé Tardieu. Ils
eussent dû inviter à les renforcer Bouisson qui re
çoit Tardieu à Saint-Raphaël, Blum, Boncour et
Renaudel qui gueuletonnaient avec lui chez Mme
Abel Ferry-Oustric. Tardieu avait le sourire : ça
se comprend; les sifflets d’Auriol ne pouvaient l’in
quiéter. S’il s’était agi d’une manifestation commu
niste, son sourire se fût transformé en frousse et il
se serait mis à l’abri derrière un solide rempart de
brutes armées.
tWVVVVWVWVWVWVVVWWVVVVVtyVVWVVVVVVWVVVVVVV
La clôture du Concours
est reculée au 31 mai.
Profitons-en pour accélérer la course
Et trouver de nouveaux coursiers.
Les bourgeois rouennais et leurs larbins
social-fascistes et pupistes ont pu constater
vendredi dernier que dans notre région le
communisme était loin d’être mort, comme
ils aiment à le proclamer à tous échos.
Répondant à l’appel de notre Parti, envi
ron 4.000 travailleurs, de tous les points de
la banlieue rouennaise, sont venus au Cir
que de Rouen acclamer nos orateurs et nos
mots d’ordre d’action pour les luttes pro
chaines.
Dès l’apparition de notre camarade Marty
sur l’estrade, une puissante et prenante « In
ternationale » monte.
BLACHE
Notre camarade Blache, du S.R.I., prend
le premier la parole. Il explique le but pour
suivi par le S.R.I. : accorder des secours
aux victimes de la répression. Il dénonce les
juges bourgeois grassement payés, rendant
des jugements de classe doux pour les ous-
tricards, féroces pour les ouvriers révolu
tionnaires.
Blache lance un appel pour les adhésions
au S.R.I. et engage les travailleurs à lutter
pour hâter l’arrivée du moment où dans les
geôles de la République on pourra mettre à
la place de nos camarades les Oustric-Blum-
Bénard-Péret et consorts.
RICHOUX
Le camarade Rlchoux, des J. C., qui lui
succède, parle de la baisse des salaires et
des luttes ouvrières. Dans l’industrie les
jeunes sont plus particulièrement exploités.
Les moins de 18 ans, chez Badin, gagnent
au plus 1 fr. 80 de l’heure !
Le chômage total et partiel s’étend. On
accorde à Rouen une indemnité de famine
de 7 fr. aux chômeurs.
L’argent ne manque pourtant pas dans
les caisses de l’Etat : 20 milliards ont été
réservés pour le budget de préparation de
« la prochaine ».
Pour résoudre la crise, la bourgeoisie ac
tive et renforce sa préparation à la guerre.
Elle fait tous ses efforts pour accaparer les
jeunes ouvriers dans ses sociétés sportives.
A ce moment un ami d’Engler articule des
réflexions incohérentes. Des camarades du
service d’ordre l’empoignent et le sortent.
Richaux termine en énumérant les princi
pales revendications concernant les jeunes :
contrats collectifs et non individuels; même
salaire que pour les adultes; même indem
nité de chômage.
FRAOHON
Notre camarade .Frachon souligne en
commençant son exposé, l’intérêt que les
ouvriers de la région rouennaise portent à
la politique de notre parti. Ils se demandent
quelles sont les méthodes qui leur permet
tront de faire face à la misère qui est là.
Il dégonfle le bobard de l’Amérique pays de
Cocagne pour les ouvriers et terre immuni
sée contre le virus bolchevique. En Espagne
les masses surexploitées ont été les artisa-
nes de la chute de la royauté et présente
ment les « républicains de toutes nuances »,
socialistes y compris, s’y efforcent d’empê
cher les masses de poursuivre la révolution
jusqu’au renversement de la bourgeoisie.
En Chine 400 millions de Chinois luttent.
Dans cinq provinces le régime soviétique a
été proclamé. Dans les Ilndes 300 millions
d’Hindous luttent contre l’impérialisme an
glais. En Indochine, malgré la répression,
les masses annamites se soulèvent.
Dans tout le monde capitaliste le chôma
ge sévit. L’immense majorité des chômeurs
ne touche aucun secours. Pas d’argent pour
les chômeurs, mais 1 million 600.000 francs
pour les fêtes Jeanne d’Arc.
Frachon parle des luttes nécessaires. Il
exalte les grévistes de Cours qui, depuis
13 semaines, luttent contre l’Etat, le patro
nat et les chefs réformistes. Il demande aux
travailleurs qui l’écoutent de soutenir ma
tériellement ces vaillants lutteurs. Il dénon
ce les réformistes qui aux ouvriers prêchent
l’union sacrée devant la crise pour qu’ils
en fassent les frais, comme ils ont prêché
l’union sacrée devant le « boche » ce qui a
coûté au prolétariat français 1 million 500.000
morts.
Pour vaincre le patronat les ouvriers doi
vent réaliser leur unité, mais pas à la mode
des 22. Ils doivent réaliser leur unité tout
de suite pour la lutte et dans la lutte. Les
ouvriers unitaires, confédérés, doivent se
grouper dans des comités de lutte par ate
lier, par usine, imiter les 3.000 inorganisés
de Cours qui ont su réaliser leur unité de
classe. Le Premier Mai les ouvriers expri
meront leur volonté de réaliser une C. G. T.
unique de classe dans la lutte contre la bais
se des salaires.
(Lire la suite en 2 e page)
4.000travailleurs delà
région rouennaise réu
nis à l’appel du Parti
Communiste réclament
la libération de
Paul ROUSSENG
condamné au bagne pour
destruction d’effets mili
taires.
Ordre du jour voté au meeting
du Cirque de Rouen
A BAS kA ftWE
dEANNE D’ARC
1. - Grise et guerre
Dans trois semaines commenceront les fê
tes du cinq-centenaire de la Pucelle.
Huit jours durant, les manifestations les
plus diverses attireront la masse bourgeoise,
petite-bourgeoise, paysanne et aussi une par
tie de la classe ouvrière.
Les fêtes Jeanne d’Arc ne seront pas uni
quement la commémoration de l’héroïsme plus
ou moins prouvé d un' personnage légendaire.
Elles ne seront pas seulement une distrac
tion tapageuse pour les yeux et les oreilles.
Pas seulement le point de rassemblement
de simples badauds en quête de spectacles
nouveaux.
xxx
Il appartient au Parti communiste de situer
les fêtes Jeanne d Arc dans le temps et dans
les faits.
Crise économique, chômage, mécontente
ment d’un prolétariat poussé à bout.
Surarmements, alliances militaires, campa
gnes chauvines, attaques coordonnées contre
ia Russie soviétique.
La misère est là et la guerre menace. Le
prolétariat supportera-t-il longtemps sa mi
sère ? Marchera-til en cas de guerre ?
La bourgeoisie entend le retenir docile,
sous sa patte.
Elle soigne le moral, comme pendant lai
dernière tuerie.
Rien de plus propre à réaliser l’Union sa
crée tant désirée que des fêtes comme celles
de la fin de ce mois de mai.
xxx
Cantiques religieux ou laïques en l’honneur
de Sainte Jeanne d’Arc, couplets de a l’éter
nelle chanson qui berce la misère... ».
Le régime capitaliste désemparé, entre-1
voyant l’avenir avec une vague épouvante,
fete en Jeanne d Arc, dans son oeuvre his
torique ou légendaire, l’époque de la nais
sance de la bourgeoisie, l’époque des pre
miers grands bourgeois, Etienne Marcel, Jac
ques Cœur, le roi bourgeois Louis XI ; elle
fête le début de la décomposition, dans la
guerre de Cent ans, du régime féodal.
La bourgeoisie fête encore en Jeanne d’Arc
la naissance de la nouvelle religion d’Etat,
de celle qui fit marcher les masses européen
nes pendant tant de décades et encore lors
du dernier carnage « pour des intérêts qui
n étaient pas les leurs », elle fête la naissance
du patriotisme remplaçant le fanatisme reli
gieux éteint par les exactions des papes, des
évêques, des moines du moyen-âge.
xxx
Le caractère de la fête Jeanne d’Arc ? Il
apparaît lumineusement dans son programme.
Des navires de guerre dans le port, à la
place des cargos qui n’y viennent plus à cause
de la crise.
Des milliers de soldats et de marins en
armes ; des centaines de gardes mobiles.
Les avions militaires de Renaudel.
En premier lieu, l’armée.
Tout de suite après, l’Eglise catholique.
L’anéantissement physique de la caserne.
Avec l’anéantissement moral de la cha
pelle.
C est avec des traîneurs de sabre profes
sionnels et avec des robes noires qu’on glori
fiera la « libération » de la patrie française.
Le patriotisme inondera Rouen. Sous les
uniformes chamarrés et les soutanes triomphan
tes, faisant cortège aux ventres dorés.
Tout prendra une saveur patriotique, le
fumet de Malétra et les relents du Robec,
le pain des chômeurs et les crachats des tuber
culeux.
Sainte Jeanne d’Arc de crise et de guerre,
priez pour les coffres-forts de banques et les
troncs d’églises de vos glorificateurs si ardents
aujourd’hui...
A. COSTENTIN.
Lire en 2* page :
Le Concours à!Abonnements
Le Congrès de Pnvilly
En 4 e page
A h Pointe du Couteau
NOTRE OPINION
Malgré la répression!..,
F J endant que les diverses fractions
de la bourgeoisie se chamaillent au
tour de la mangeoire électorale, notre
Parti Communiste suit sa voie droite.
Il a des tâches immenses.
L’approfondissement de la crise,
ses conséquences sur les conditions de
vie des travailleurs vont provoquer la
révolte des exploités.
Seul notre Parti prend une nette
position de lutte irréductible contre le
régime.
Demain, le prolétariat éclairé et dé
cidé à batailler, sera avec nous, saura
trouver ses chefs.
La bourgeoisie s’en inquiète.
La répression reprend une extension
nouvelle.
Des socialistes aux fascistes, on a
mille fois enterré notre Parti.
On s’aperçoit qu’il est toujours là
et même qu’il retrouve une très grande
activité et de nouvelles bases d’in
fluence.
Le meeting Marty, au Cirque de
Rouen, fera réfléchir nos bourgeois
trop prompts à nous enterrer.
Le / ei Mai 1931, les batailles ouvriè-
qui vont le suivre de près, occasion
nouvelle d’accentuer la répression.
On arrête Monmousseau f secrétaire
de la C.G.T.U., tant insulté par les
minoritaires de notre région.
On poursuit un journal communiste
régional pour « provocations à l’at
troupement », délit nouveau qui peut
être imputé à toute la presse révolu
tionnaire.
On arrête les distributeurs de tracts.
On arrête Tao, représentant l’op
pression dans l’Indochine martyre.
La répression va s’élargir.
Pas de doute que notre région, où
le communisme est toujours si vivant,
soit aussi atteinte avant peu.
L’actif de notre Parti et des Syndi
cats unitaires, les milliers de sympa
thisants, les lecteurs de notre presse
briseront les efforts du capitalisme.
La grande masse des travailleurs
normands,entrant dans la bataille re
vendicative, en se défendant, défen
dra son Parti de classe et ses militants.
BREMONT.
TEXTILES!
Demi contre les iflam
D après les statistiques préfectorales, et
on ne peut les taxer d’exagérées ! le nombre
des chômeurs partiels est passé dans notre
région, de 23.232 en février à 28.641 au 10
mars, et depuis cette date, incontestablement,
e nombre a encore augmenté.
Quand nous alertions les ouvriers dans no
tre région sur les répercussions de la crise
économique qui irait en se développant, les
bourgeois et patrons faisaient croire à un
mauvais moment à passer avant la reprise des
affaires.
Il suffit de comparer les chiffres officiels
donnés pour constater que la situation s’est
aggravée davantage.
85 % des chômeurs partiels, avoue le pré
fet, sont du textile, et sur les 28.000 chô
meurs partiels au 10 mars, près d’un 1/10 ne
travaillent pas 36 heures la semaine.
La grande majorité des ouvriers et ouvriè
res du textile travaillent à la production, avec
une telle crise c’est la misère installée dans
des milliers de familles ouvrières, non seule
ment on chôme, mais les jours où on travaille
on ne gagne rien.
Et le patronat du textile a la prétention de
diminuer de si maigres ressources ! Mais nous
ne le laisserons pas faire. Plutôt la lutte que
de crever de] faim en travaillant.
Depuis 4 mois que nous chômons il n’est
pas possible de nous nourrir en suffisance,
la sous-consommation entraîne la maladie,
c’est la mort lent.e pour nous et les nôtres si
nous ne réagissons fortement.
Tout augmente transports, denrées de pre
mière nécessité, etc... On ne va pas loin
avec une quinzaine de 120 fr. à 130 fr.,
pour les hommes de 160 fr. à 180 francs.
Depuis des décades, nos parents, nos
enfants ont enrichi par leur travail le pa
tronat textile. C’est à lui seul de faire les
frais de la crise.
Les vingt millions de capital de la société
Badin-Fromage, pour ne citer que celle-là,
où les ont-ils trouvés, sinon en faisant suer,-
sang et eau plusieurs générations de travail
leurs.
Les milliards que le gouvernement dépen
se, gaspille pour l.es préparatifs de guerre,-
où les prend-ton ? Sinon dans la poche des
contribuables, de la masse des travailleurs.
Moins de fêtes et plus de pain pour le
buffet des travailleurs.
Quand nous réclamons le paiement inté
gral de la semaine de travail pour les chô-
M. Dupont.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiimiiiiin
BULLETIN D’ADHESION
Nom Prénoms
Adresse
Lieu de travail
Si vous connaissez un membre du Parti, remettez-lui ce bulletin ; sinon, adressez-le au « Prolétaire
Normand », 16, rue Damiette, Roeun.
Pour les ouvriers de Rouen et la banlieue il est préférable qu’ils apportent eux-mêmes leur bulletin.
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