Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1930-12-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 décembre 1930 12 décembre 1930
Description : 1930/12/12 (N222). 1930/12/12 (N222).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715177
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
5 e ANNEE. - N° 222.
LE NUMERO : 25 CENTIMES
VENDREDI 12 DECEMBRE 1930.
JCeiPioUtaüie
Organe Régional C J • l* /vu
du Bloc Ouvrier et Paysan
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
Pour 12 Numéros 3 francs.
RÉDACTION &. ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROIJKW — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds à TROU1LLARD, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au camarade E. DESCHAMPS, Cercle Franklin, Le Havre 2 e
étage).
YVYA/VVVVVVVVVVVVVYA/V V YV~- ^VXVVVWVVVVVVAWVVVVVAAAA,'
Lecteurs du
Prolétaire Normand
da Havre
SI CE JOURNAL T’INTERESSE,
POUR LE FAIRE VIVRE ET GRANDIR,
ACHETE CHAQUE SEMAINE
Le Prolétaire Normand
Le Numéro : 0 fr. 40
En vente chez tous les dépositaires
de journaux.
IVYAAA/VWVVVVA/VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVX/VVVVVVV'l'
EN PLEINE CRISE
Les faits sont venus pleinement confirmer
l’anlyse que les communistes avaient faite de
la situation économique mondiale et de ces
répercussions en France.
Les bourgeois de tous poils, y compris les
socialistes, faisaient alors assaut d’ironie con
tre ce qu’ils appelaient « Les prophéties fan
taisistes des moscoutaires ». Mais depuis, le
sourire de ces indéfrisables optimistes s’est
figé. Dame, les événements qui se sont dérou
lés pendant cette dernière période sont Venus
démolir les belles ihéories que les tenants du
régime capitaliste avaient échafaudées.
Ces mêmes bateleurs ne nient plus mainte
nant la crise économique qui jette le désarroi
dans le camp bourgeois, au contraire ils font
un battage monstre dans le but évident de
fausser l’esprit des ouvriers pour détourner
leur attention, car ils sentent bien que ceux-
ci sont résolus à lutter contre la bourgeoisie
qui les affame.
Crapuleusement , les bourgeois et surtout les
socialistes accusent le gouvernement des So
viets d’aggraver la crise en pratiquant le
« Dumping ».
C’est une canaillerie de plus à l’actif des
ennemis de la Révolution. Parallèlement à
cela, le boycottage des produits soviétiques
s’organise.
Au Havre, aux Docks et Entrepôts des
magasins entiers sont remplis de produits sovié
tiques ; pâtes alimentaires, fruits, etc... On
ne se décide à mettre ces produits en vente
que lorsque les mites s’y sont attaquées, â
telle enseigne que, il y a quelques semaines,
on a envoyé une partie de ces produits à l’ar
mée, après avoir changé les étiquettes pour
ne pas< en indiquer la provenance, car les G.
D.V. n’auraient pas accepté de produits so
viétiques.
Les griffons, une fois de plus, ont mangé
des pâtes moisies.
La stupide haine contre les Soviets est pous
sée à un tel degré que l’on conseille aux ou
vriers des docks de ne pas manger de fruits
soviétiques, sous prétexte que ces fruits sont
empoisonnés ? ! !
Toutes ces abjectes manoeuvres n empê
chent pas les ouvriers russes de faire triompher
le socialisme dans leur vaste pays.
Cependant qu’en Russie le chômage est
liquidé et que dès 1931, dans toute l’industrie,
les ouvriers ne feront plus que 7 heures de
travail par jour, travailleront quatre jours et
se reposeront le cinquième, en France, c’est
la misère en perspective.
Déjà les sympihômes de la crise ont fait
Pour “THuma” et le “Prolé”
leur apparition ; dans les journaux, une nou- j
velle rubrique indique chaque jour les effets
de la crise : k rac k s boursiers, faillites, suici- ’
des, chômage... !
Au Havre, les exemples sont nombreux, la
Banque Commerciale du Havre a sauté. D’au
tres banques sont près de la culbute, des mai
sons de commerce très importantes se déclarent
en faillite, c’est une ruée de déposants aux
guichets des banques, c’est la panique et,
dans les usines le chômage s’accentue sans
ORGANISONS LA DÉFENSE
ET LA DIFFVSION
cesse.
Toute l’industrie est touchée. Aux Tréfi-
leries, chaque semaine des ouvriers sont licen
ciés, dans tel service les équipes sont dimi
nuées, dans tel autre les chefs d’équipes re
deviennent simples ouvriers.
Dans le textile, la situation est identique,
même situation dans les usines de pâtes ali
mentaires, chômage encore sur le port, dans le
bâtiment et les travaux publics, les grands tra
vaux prévus depuis longtemps (la gare du Ha
vre notamment) ne sont pas encore commencés
et Ton n’assiste à aucun préparatif.
Telle est la situation actuelle dans le cadre
local !
Ce n’est guère reluisant comme tableau, et
pourtant ce n’est qu’un début, Les travailleurs
n’ont pas fini de danser devant le buffet, leurs
conditions de vie Vont encore s’aggraver, leur
paie, amputée par la scandaleuse retenue aux
assurances sociales et déjà insuffisante pour
leur permettre de vivre, le sera encore moins
quand ils ne travailleront plus que quelques
jours par semaine,
La lo d’escroquerie des assurances sociales
n’accorde aucun secours aux chômeurs, c’est
donc vers la plus noire des misères que les
ouvriers s’acheminent.
Mais ils ne se laisseront pas faire sans ri
poster, ils réagiront vigoureusement.
La bourgeoisie le sent tellement bien que
déjà elle prend ses dispositions. Les ouvriers
ne doivent pas se faire d’illusions, pour Vain
cre la force patronale il faut qu’ils s’organi
sent solidement.
Ce n’est qu’en constituant leur comité de
lutte englobant les meilleurs camarades dési
gnés par les ouvriers de l’usine, par équipe,
atelier, service ou chantier, qu’ils arriveront à
former le front unique de tous les travailleurs
et à lutter sous la conduite du Parti Commu
niste et de la C.G.T.U.,
Contre la politique ; de fascisme, de misère
et de guerre de la bourgeoisie.
Fernand LEGAGNEÛX.
On meurt de faim en Russie... ainsi qu’en témoigne ce cliché!
Admirez ces superbes sportives qui défilent.
EXPLOIT DE pliICS
Dans notre dernier numéro du Prolétaire
du Havre, nous faisions rappeler aux camara
des que devant les attaques incessantes de la
bourgeoisie contre notre presse, il était indis
pensable d’organiser partout des comités de
défense de l’Huma et du Prolé.
Les événements qui se sont déroulés depuis
ont démontré que plus que jamais il faut que
les ouvriers se groupent autour de leurs jour
naux de classe.
Notre appel a été entendu au Havre, ce
sont les TERRASSIERS qui, les premiers, ont
constitué leur comité de défense, dans lequel
plus de trente copains sont organisés.
Les camarades de Bôlbec ont constitué le
leur, les gars de Montivilliers, à l’heure où
paraîtront ces lignes auront, eux aussi, créé
leur comité de défense.
Puis, ce sera au tour des cheminots, des
charbonniers, etc., etc... Le mouvement est
parti maintenant, il faut que tous les camara
des se mettent à l’œuvre pour que le travail
ne s’arrête pas là,
La bourgeoisie dont il ne faut pas sous-
estimer les forces, n’a pas dit le dernier mot,
elle a entre les mains des armes assez puis
santes pour détruire notre presse révolution
naire, si les ouvriers ne montent pas autour
une garde vigilante.
C’est à cela que les ouvriers de la région
havraise vont travailler d’arrache-pied.
XXX
Les Etrennes du “Prolétaire”
A la fin décembre, nombre de travailleurs
payés au mois touchent des primes et in
demnités de fin d’année.
C’est la possibilité pour nos amis, chemi
nots, douaniers, etc., qui sont dans ce cas
de faire un effort supplémentaire pour sou
tenir notre « Prolo ».
Du 15 décembre au 15 janvier vont circu
ler des listes d’ Etrennes au « Prolétaire ».
Si nos amis, lecteurs et abonnés s’attachent
à les faire passer autour d’eux, c’est plu
sieurs centaines de francs que le « Prolé
taire » mettra à profit pour éteindre une
partie de ses dettes et faire un nouvel effort
pour son développement et diffusion.
L’effort pour les Etrennes ne doit pas se
limiter aux seuls bénéficiaires de primes
de fin d’année. Dans les^ usines et ateliers,
sur le port, dans la terrasse, nos amis en
faisant circuler les listes d’étrennes peu
vent recueillir l’obole de centaines de tra
vailleurs qui sympathisent et qui compren
nent l’utilité et le rôle important que joue
notre « Prolo » dans la région.
La souscription, c’est un des moyens de
défendre notre presse contre ceux qui vou
draient l’abattre.
Qui donnera les plus belles étrennes au
« Prolo »?
Quelle cellule, quel camarade collectera
le plus d’Etrennes?
Nous le dirons dans Je prochain numéro.
(Réclamer les listes d’Etrennes au Cercle
Franklin, à partir du 15 décembre, 2 e étage).
Le Conflit Dockers-Douaniers
et la Grève de 24 heures
Les dockers se sont mis en grève le 26 no
vembre ; cette grève qui ne devait durer que
24 heures avait pour but de protester contre
une fouille que les dockers avaient dû subir
sur le lieu même du travail.
Les douaniers qui avaient été désignés pour
faire la fouille reçurent des coups ; plusieurs
furent blessés.
Les dockers eurent-ils raison de frapper à
ce point les douaniers qui, au même titre
qu>ux, sont des exploités ? Nous ne le pen
sons pas.
Les douaniers, certes, ont une tâche à rem
plir qui n’est guère agréable. Cependant, il
serait injuste dp comparer les douaniers aux
flics, nos camarades douaniers n’ont pas la
noire mentalité des flics.
Ce sont des fonctionnaires qui ne sont pas
ennemis de 'organisation syndicale ; ils ont
même prouvé, il n y a pas très longtemps,
qu ils ne reculent pas devant la bagarre avec
les flics quand ces derniers veulent les inter
dire de manifester dans la rue.
Donc, pas d’équivoques, les camarades
douaniers ne méritent pas la réputation qui
leur est faite par des gens intéressés à leur
faire cette réclame.
P autre part, nous comprenons qu’il est
humiliant pour les dockers d’être l’objet de
vexations journalières.
Ln ce qui concerne les copains dockers,
nous rejetons la réputation de « chenapans »
qui leur est faite par les gens bien pensants.
Il est injuste de mettre les dockers en marge
de la société, et s’il arrive à des copains du
port de grapiller quelquefois, nous n’avons pas
à les juger, nous avons de l’indulgence pour
un ouvrier pauvre qui prend quelques grains
de café, là où il en est gaspillé à terre, des
quintaux. Nous n’avons que haine et mépris
pour un bourgeois qui ne vit que du travail
des autres.
Nous sommes bien prêts de croire que
( 1 incident du port » a été organisé par
Administration des douanes, dans l’inten
tion évidente de dresser deux catégories d’ex
ploités. La bourgeoisie n’a pas vu d’un très
bon œil les manifestations récentes des doua
niers à travers tout le pays, au Havre notam
ment.
Or, comme elle met toujours en application
a formule : « Diviser pour régner », il n’est
pas exclu de penser que la bagarre a été l’œu
vre de l’Administration des douanes, par le
truchement de préposés en mal d’avancement.
Quoiqu’il en soit, le vainqueur de la jour
née fut sans conteste le patronat, les em
ployeurs de main-d’œuvre comme l’Adminis- 1
tration des douanes.
Quant aux dirigeants autonomes, ils se sont i
réjouis de l’aubaine. Dame, cela donne l’oc- ■
casion de faire un mouvement d’une jour- ■
née... ! ! ? comme le dernier mouvement!
d’une journée également, qui consistait à pro- 1
tester contre un commis (travaillant depuis près
de 20 ans aux côtés de François Louis), hos
tile à l’organisation.
Nous dénonçons cette manœuvre des chefs
autonomes tendant à lasser les dockers et sur
tout à détourner leur attention sur les vérita-
Dans la soirée du 11 novembre dernier, un
ouvrier atteint d’une maladie d’yeux con
tractée à la suite d’un accident, revenait
paisiblement à son domicile vers ii heures
du soir. En cours de route, il fut pris d’un
étourdissement; comme une voiture se trou
vait à proximité, il vint s’asseoir un ins
tant dedans pour reprendre un peu de for
ce afin de pouvoir regagner sa chambre en
suite.
A ce moment survinrent les flics, qui sans
vouloir entendre les explications cle l’ou
vrier, l’empoignèrent et le conduisirent au
poste, où l’un des agents le frappa. Ensuite
il fut jeté dans ■ une cellule infecte, sans
paillasse, malgré son état de faiblesse il dut
passer le restant de la nuit sur le béton.
Le matin seulement, vers 11 heures, il fut
relâché; comme il protestait, les flics lui
répondirent : « Pour un communiste, c’est
déjà trop beau ». L’ouvrier s’était attiré
cette réponse parce que pendant la fouil
le qu’il dut subir dans le poste, on trouva
sur lui un numéro de 1 ’ « Humanité ».
Ainsi, dans la ville à Meyer, quiconque
est coupable de lire le journal des travail
leurs est traité comme le dernier des vau
riens.
Les flics le prirent pour un homme ivre.
Pourtant, s’ils avaient voulu trouver de la
viande saoûle, c’est à Frascati et dans les
autres établissements du même genre qu’ils
auraient dû se rendre; là ils auraient trou
vé autant d’ivrognes qu’ils en auraient vou
lu, en ce jour où la bourgeoisie fêtait l’an
niversaire de l’armistice.
Les flics se trouvent toujours là où ils
n’ont pas besoin; dernièrement un accident
s’était produit près de la gare; en quelques
minutes une foule dense s’était amassée au
point que la circulation était impossible;
une douzaine de tramways étaient immobi
lisés; des voitures, autos, camions, etc.,
étaient dans le même cas.
Pas un flic ne se trouvait sur les lieux
pour assurer le service d’ordre.
Il est vrai que Meyer les entraîne à un
autre genre de travail; les ouvriers en sa
vent quelque chose. Quand ils veulent ma
nifester dans la rue, ils trouvent toujours
devent eux les « ruminants » à Léon.
Après!es Elections de Bolbec
Le 18 novembre avait lieu à Bolbec des
élections municipales complémentaires pour
remplacer trois conseillers municipaux.
Notre Parti présentait trois travailleurs.
Le résultat de ces élections, malgré une
répression fasciste sans précédent a été un
succès. Nous avons trouvé à Bolbec 220 tra
vailleurs qui se sont ralliés à notre program
me que nous ne pûmes exprimer qu’en de
courtes réunions à la descente du train du
Havre, et aux portes des usines.
Ce regroupement des travailleurs qui sympa
thisent à notre action a jeté la consternation
dans les rangs bourgeois et patronaux. Ils
s’attendaient à nous enterrer !
Au cours de la campagne, nous avons sé
rieusement consolidé notre Parti ; plusieurs
camarades sympathisants ont donné leur adhé
sion.
Notre « Prolétaire » qui n’était presque
pas diffusé est lu maintenant, régulièrement,
à quelques dizaines d’exemplaires.
Il reste encore un gros travail à faire.
Par un travail sérieux de recrutement, nous
devons faire comprendre à ces camarades que
leur place et leur devoir les appelle dans notre
Parti.
Pour le « Prolétaire », il est possible d’en
augmenter encore la diffusion ; nos camarades
peuvent organiser de pair la correspondance
et la diffusion ; les bonnes volontés ne man
quent pas.
Au travail, et nous ferons de Bolbec, cité
réactionnaire et prolétarienne, ttifë ville rouge.
Le dur travail du Docker
Dockers portant les 100 Iji/os
blés problèmes de l’heure. Dans la période
présente, il y a des motifs pour lesquels il
serait préférable que les dockers protestent :
l’augmentation du coût de la vie, la lutte
contre la retenue aux Assurances sociales, le
chômage, les dangers de guerre et tant d’au
tres conséquences du régime capitaliste.
Les dockers, par instinct de classe, sont
d’accord pour la lutte sur cette plate-forme,
mais leurs dirigeants ont tout intérêt à orienter
leur mécontentement dans une autre voie.
Nous ne craignons pas que l’on nous dé
montre le contraire.
F. L.
Au Meeting de la C. G. T. U.
Monmousseau et Rivière font acclamer la Russie Soviétique
L’Union locale Unitaire avait organisé, le
28 novembre dernier, un meeting au Cercle
Franklin. Ce meeting fut pleinement réussi :
700 ouvriers y assistaient, presque tous ga
gnés à nos idées.
Le secrétaire de l’Union locale Unitaire
informe les auditeurs que la réunion est placée
sous la présidence de Paul Lemarchand ; les
ouvriers applaudissent aux cris de : « Vive
Lemarchand ! », « Vive Marty ! », « Am
nistie ! ». C’est, dès le début, une forte dé
monstration politique qui se manifeste.
C’est, d’autre part, l’avertissement pour
ceux qui auraient eu l’intention de saboter le
meeting, d’avoir à se bien tenir.
Legagneux parle le premier, sur la situa
tion locale, la crise de chômage et la néces
sité de l’organisation dans la C.G.T.U.
Rivière, ensuite, fait le compte rendu de ce
qu’il a vu, au cours de son séjour en U.R.
S.S., avec des chiffres qu’il commente, il
établit le parallèle entre la situation de l’ou
vrier en Russie, et celle de l’ouvrier dans les
pays capitalistes ; son exposé est constamment
applaudi.
Après Rivière, Monmousseau, secrétaire
général de la C.G.T.U., expose la situation
économique actuelle que traverse le monde
capitaliste.
11 traite des problèmes d’organisation, de
la position de la C.G.T.U. en face des évé
nements présents. Le discours de Monmous
seau, haché d’applaudissements, a fait une
bonne impression sur l’auditoire.
L’ordre du jour, présenté par l’U.L.U.,
est voté par la grande majorité des travail
leurs.
La réussite de ce meeting prouve que la
C.G.T.U . a encore beaucoup plus d’influen
ce ; les ouvriers comprennent que seule, la
PROCHAINEMENT...
le Prolétaire Normand du Havre
deviendra hebdomadaire
C.G.T.U. est capable de faire aboutir les
revendications de tous ceux qui triment.
Dans un avenir très proche, les ouvriers
seront aux prises avec le patronat ; il faut que,
sans plus attendre, les camarades des usines
s’organisent dans la C.G.T.U.
Quant aux plus actifs, il faut qu’ils adhè
rent au Parti Communiste, seul parti vraiment
prolétarien.
Le Ministère Tardieu-Oustric
à terre
Mon règne sera celui de la prospérité, de
la bonne humeur, telle est ma devise.
Soyons toujours optimistes!
Voici ce que disait Tardieu, homme de
paille des capitalistes de ce pays, quand il
s’installa à la “présidence du Conseil.
Le développement de la crise capitaliste
mondiale s’est chargé, en quelques mois, de
démontrer à l’ensemble du pays tout le con
traire.
Le chômage qui s’amplifie, les banques
qui sautent, la misère qui s’installe au foyer
des travailleurs, des petits épargnants, voi
là la prospérité du règne Tardieu!
Le ministère Tardieu a été renversé par
le Sénat. C’est un signe de l’instabilité du
régime qui ne fera que s’accentuer quelle
que soit l’équipe de remplacement.
Aucune combinaison n’a pu encore être
mise debout. Paul-Boncour, social-fasciste,
réclame un gouvernement stable et solide
pour que s’applique la politique de l’impé
rialisme français.
Les travailleurs savent qu’ils n’ont rien
à attendre du nouveau gouvernement qui
sera l’expression des puissants capitalistes
du jour. Comme le Parti Communiste le
leur indique, c’est par le renforcement de
leur organisation, par la lutte de classe ac
centuée qu’ils combattront pour de meilleu
res conditions de vie, contre le fascisme et
la guerre.
Les conséquences du sabotage
des travaux
du Boulevard Glémenceau
Dans le Prolétaire du Havre du mois de
mai, nous écrivions que la malfaçon du tra
vail aurait des conséquences qui ne tarderaient
pas à se vérifier.
C’est maintenant chose faite, la dernière
tempête qui a sévi sur le littoral a passable
ment détérioré le 'boulevard Clemenceau.
Nous sommes persuadés que ces dégâts
seront plus sérieux quand la couche d’enduit
de ciment aura disparu, car, nous le répétons,
le travail a été saboté. Le béton était mal pré
paré ; non seulement, il était composé dans
une grande proportion de sable sans grain et
de galets de trop grosses dimensions, mais
encore, on faisait faire aux ouvriers, du béton
dans lequel entraient toutes sortes de détritus
amenés par la marée, de la limaille de fer
des Ateliers Normand, des vieilles godasses,
etc., le tout recouvert de mazout ; c’est un
scandale de plus à ajouter à tant d’autres.
La partie inférieure des travaux est sans
consistance, le boulevard en verra de cruelles,
il faudra des équipes d’ouvriers en perma
nence pour réparer les dégâts.
Voilà un boulevard qui reviendra cher,
mais cela ne fait rien, pense Meyer, qui sait
très bien qu’en définitive, ce sont les ou
vriers qui paient.
La Municipalité va encore dépenser des
sommes folles pour réparer les dégâts ; pen
dant ce temps, les quartiers ouvriers sont dans
un état pitoyable.
Les bourgeois se moquent des quartiers
ouvriers, pourvu que les leurs soient bien en
tretenus.
Camarades, ces scandales ne cesseront que
le jour où vous aurez balayé votre municipa
lité bourgeoise pour la remplacer par une
municipalité composée de travailleurs com
munistes.
S’il est vrai que vous n’aurez pas pour cela
aboli le régime capitalisme et tout ce qu’il
engendre, vous aurez au moins renforcé votre
position.
AU HAVRE
CHEZ LES COMMUNAUX
CE QU’ON PROMETTAIT...
« A partir du 1 er octobre 1930, les traite
ments de tous les employés des services
municipaux seront; relevés de 10 0/0! ».
Ali ! l’heureuse nouvelle ! Quelle fut bien
accueillie de tout le personnel municipal !
Depuis 1926, les traitements sont restés
invariables, alors que le prix de la vie mon
tait d’une manière vertigineuse; tandis que
baissait désespérément le pouvoir d’achat
des travailleurs.
Toutefois, un doute subsistait. Déjà l’on
avait parlé de cette augmentation, pour
juillet dernier, et rien n’était venu!
Hélas! Trois fois hélas ! l’heureuse nou
velle était fausse !
CE QU’ON A DONNE...
En fut-il jamais question ? Puis l’Admi
nistration devant la docilité du personnel,
voulut-elle gagner du temps? Toujours est-
il que les diverses délégations qui se pré
sentèrent devant M. le Maire pour réclamer
de l’augmentation, furent éconduites.
Ils y allaient pourtant bon train, nos bra
ves communaux ! Forts des déclarations pu
bliques de M. Meyer, député, qui, dans sa
polémique avec Tardieu, disait que la poli
tique du Gouvernement avait provoqué un
renchérissement très sensible du eoût de
la vie, ils se croyaient bien sûrs du succès.
Ils avaient oublié, les pauvres, qu’il y a
M. Meyer, « député », politicien, et M.
Meyer, « maire-patron » de la Ville du Ha
vre.
Quand M. Meyer, « député », joue au po
lémiste avec Tardieu, il soigne sa réélec
tion... Et quand M. Meyer, « maire-patron »
éconduit ses employés qui lui réclament une
augmentation de salaire, il leur fait dure
ment sentir qu’il n’a pas besoin d’eux, du
moins pour le moment.
L’on vous donnera sans doute de l’aug
mentation, camarades communaux, quand
viendra la période préélectorale. On parle
maintenant du premier janvier (c’est-à-dire
fin février, pour vous)... D’ici là, serrez la
ceinture !
Il y a malheureusement des camarades
qui pensent que la période électorale est le
seul moment propice pour faire adopter nos
revendications principales.
Nos maîtres connaissent bien cet état
de’sprit. Ils en profitent pour nous faire
attendre longtemps des améliorations qui
lorsqu’elles nous sont enfin accordées, sont
devenues insuffisantes, car le coût de la
vie a fait un nouveau bond en hauteur.
11 y a quelque chose d’avilissant dans
cette façon de concevoir l’action. C’est un
véritable marchandage auquel on se livre
de part et d’autre... « Je vous donne des
améliorations parce que j’espère que vous
voterez pour moi » dit l’un. « Donnez-nous
de l’augmentation et nous voterons pour
vous », disent les autres. Tel est le marché
passé entre les parties ! Mais en fin de
compte, camarades communaux, vous êtes
toujours les « dindons de la farce ».
(Voir la suite en 2 e page).
LE NUMERO : 25 CENTIMES
VENDREDI 12 DECEMBRE 1930.
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du Bloc Ouvrier et Paysan
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
Pour 12 Numéros 3 francs.
RÉDACTION &. ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROIJKW — Téléphone 45 78
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C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au camarade E. DESCHAMPS, Cercle Franklin, Le Havre 2 e
étage).
YVYA/VVVVVVVVVVVVVYA/V V YV~- ^VXVVVWVVVVVVAWVVVVVAAAA,'
Lecteurs du
Prolétaire Normand
da Havre
SI CE JOURNAL T’INTERESSE,
POUR LE FAIRE VIVRE ET GRANDIR,
ACHETE CHAQUE SEMAINE
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Le Numéro : 0 fr. 40
En vente chez tous les dépositaires
de journaux.
IVYAAA/VWVVVVA/VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVX/VVVVVVV'l'
EN PLEINE CRISE
Les faits sont venus pleinement confirmer
l’anlyse que les communistes avaient faite de
la situation économique mondiale et de ces
répercussions en France.
Les bourgeois de tous poils, y compris les
socialistes, faisaient alors assaut d’ironie con
tre ce qu’ils appelaient « Les prophéties fan
taisistes des moscoutaires ». Mais depuis, le
sourire de ces indéfrisables optimistes s’est
figé. Dame, les événements qui se sont dérou
lés pendant cette dernière période sont Venus
démolir les belles ihéories que les tenants du
régime capitaliste avaient échafaudées.
Ces mêmes bateleurs ne nient plus mainte
nant la crise économique qui jette le désarroi
dans le camp bourgeois, au contraire ils font
un battage monstre dans le but évident de
fausser l’esprit des ouvriers pour détourner
leur attention, car ils sentent bien que ceux-
ci sont résolus à lutter contre la bourgeoisie
qui les affame.
Crapuleusement , les bourgeois et surtout les
socialistes accusent le gouvernement des So
viets d’aggraver la crise en pratiquant le
« Dumping ».
C’est une canaillerie de plus à l’actif des
ennemis de la Révolution. Parallèlement à
cela, le boycottage des produits soviétiques
s’organise.
Au Havre, aux Docks et Entrepôts des
magasins entiers sont remplis de produits sovié
tiques ; pâtes alimentaires, fruits, etc... On
ne se décide à mettre ces produits en vente
que lorsque les mites s’y sont attaquées, â
telle enseigne que, il y a quelques semaines,
on a envoyé une partie de ces produits à l’ar
mée, après avoir changé les étiquettes pour
ne pas< en indiquer la provenance, car les G.
D.V. n’auraient pas accepté de produits so
viétiques.
Les griffons, une fois de plus, ont mangé
des pâtes moisies.
La stupide haine contre les Soviets est pous
sée à un tel degré que l’on conseille aux ou
vriers des docks de ne pas manger de fruits
soviétiques, sous prétexte que ces fruits sont
empoisonnés ? ! !
Toutes ces abjectes manoeuvres n empê
chent pas les ouvriers russes de faire triompher
le socialisme dans leur vaste pays.
Cependant qu’en Russie le chômage est
liquidé et que dès 1931, dans toute l’industrie,
les ouvriers ne feront plus que 7 heures de
travail par jour, travailleront quatre jours et
se reposeront le cinquième, en France, c’est
la misère en perspective.
Déjà les sympihômes de la crise ont fait
Pour “THuma” et le “Prolé”
leur apparition ; dans les journaux, une nou- j
velle rubrique indique chaque jour les effets
de la crise : k rac k s boursiers, faillites, suici- ’
des, chômage... !
Au Havre, les exemples sont nombreux, la
Banque Commerciale du Havre a sauté. D’au
tres banques sont près de la culbute, des mai
sons de commerce très importantes se déclarent
en faillite, c’est une ruée de déposants aux
guichets des banques, c’est la panique et,
dans les usines le chômage s’accentue sans
ORGANISONS LA DÉFENSE
ET LA DIFFVSION
cesse.
Toute l’industrie est touchée. Aux Tréfi-
leries, chaque semaine des ouvriers sont licen
ciés, dans tel service les équipes sont dimi
nuées, dans tel autre les chefs d’équipes re
deviennent simples ouvriers.
Dans le textile, la situation est identique,
même situation dans les usines de pâtes ali
mentaires, chômage encore sur le port, dans le
bâtiment et les travaux publics, les grands tra
vaux prévus depuis longtemps (la gare du Ha
vre notamment) ne sont pas encore commencés
et Ton n’assiste à aucun préparatif.
Telle est la situation actuelle dans le cadre
local !
Ce n’est guère reluisant comme tableau, et
pourtant ce n’est qu’un début, Les travailleurs
n’ont pas fini de danser devant le buffet, leurs
conditions de vie Vont encore s’aggraver, leur
paie, amputée par la scandaleuse retenue aux
assurances sociales et déjà insuffisante pour
leur permettre de vivre, le sera encore moins
quand ils ne travailleront plus que quelques
jours par semaine,
La lo d’escroquerie des assurances sociales
n’accorde aucun secours aux chômeurs, c’est
donc vers la plus noire des misères que les
ouvriers s’acheminent.
Mais ils ne se laisseront pas faire sans ri
poster, ils réagiront vigoureusement.
La bourgeoisie le sent tellement bien que
déjà elle prend ses dispositions. Les ouvriers
ne doivent pas se faire d’illusions, pour Vain
cre la force patronale il faut qu’ils s’organi
sent solidement.
Ce n’est qu’en constituant leur comité de
lutte englobant les meilleurs camarades dési
gnés par les ouvriers de l’usine, par équipe,
atelier, service ou chantier, qu’ils arriveront à
former le front unique de tous les travailleurs
et à lutter sous la conduite du Parti Commu
niste et de la C.G.T.U.,
Contre la politique ; de fascisme, de misère
et de guerre de la bourgeoisie.
Fernand LEGAGNEÛX.
On meurt de faim en Russie... ainsi qu’en témoigne ce cliché!
Admirez ces superbes sportives qui défilent.
EXPLOIT DE pliICS
Dans notre dernier numéro du Prolétaire
du Havre, nous faisions rappeler aux camara
des que devant les attaques incessantes de la
bourgeoisie contre notre presse, il était indis
pensable d’organiser partout des comités de
défense de l’Huma et du Prolé.
Les événements qui se sont déroulés depuis
ont démontré que plus que jamais il faut que
les ouvriers se groupent autour de leurs jour
naux de classe.
Notre appel a été entendu au Havre, ce
sont les TERRASSIERS qui, les premiers, ont
constitué leur comité de défense, dans lequel
plus de trente copains sont organisés.
Les camarades de Bôlbec ont constitué le
leur, les gars de Montivilliers, à l’heure où
paraîtront ces lignes auront, eux aussi, créé
leur comité de défense.
Puis, ce sera au tour des cheminots, des
charbonniers, etc., etc... Le mouvement est
parti maintenant, il faut que tous les camara
des se mettent à l’œuvre pour que le travail
ne s’arrête pas là,
La bourgeoisie dont il ne faut pas sous-
estimer les forces, n’a pas dit le dernier mot,
elle a entre les mains des armes assez puis
santes pour détruire notre presse révolution
naire, si les ouvriers ne montent pas autour
une garde vigilante.
C’est à cela que les ouvriers de la région
havraise vont travailler d’arrache-pied.
XXX
Les Etrennes du “Prolétaire”
A la fin décembre, nombre de travailleurs
payés au mois touchent des primes et in
demnités de fin d’année.
C’est la possibilité pour nos amis, chemi
nots, douaniers, etc., qui sont dans ce cas
de faire un effort supplémentaire pour sou
tenir notre « Prolo ».
Du 15 décembre au 15 janvier vont circu
ler des listes d’ Etrennes au « Prolétaire ».
Si nos amis, lecteurs et abonnés s’attachent
à les faire passer autour d’eux, c’est plu
sieurs centaines de francs que le « Prolé
taire » mettra à profit pour éteindre une
partie de ses dettes et faire un nouvel effort
pour son développement et diffusion.
L’effort pour les Etrennes ne doit pas se
limiter aux seuls bénéficiaires de primes
de fin d’année. Dans les^ usines et ateliers,
sur le port, dans la terrasse, nos amis en
faisant circuler les listes d’étrennes peu
vent recueillir l’obole de centaines de tra
vailleurs qui sympathisent et qui compren
nent l’utilité et le rôle important que joue
notre « Prolo » dans la région.
La souscription, c’est un des moyens de
défendre notre presse contre ceux qui vou
draient l’abattre.
Qui donnera les plus belles étrennes au
« Prolo »?
Quelle cellule, quel camarade collectera
le plus d’Etrennes?
Nous le dirons dans Je prochain numéro.
(Réclamer les listes d’Etrennes au Cercle
Franklin, à partir du 15 décembre, 2 e étage).
Le Conflit Dockers-Douaniers
et la Grève de 24 heures
Les dockers se sont mis en grève le 26 no
vembre ; cette grève qui ne devait durer que
24 heures avait pour but de protester contre
une fouille que les dockers avaient dû subir
sur le lieu même du travail.
Les douaniers qui avaient été désignés pour
faire la fouille reçurent des coups ; plusieurs
furent blessés.
Les dockers eurent-ils raison de frapper à
ce point les douaniers qui, au même titre
qu>ux, sont des exploités ? Nous ne le pen
sons pas.
Les douaniers, certes, ont une tâche à rem
plir qui n’est guère agréable. Cependant, il
serait injuste dp comparer les douaniers aux
flics, nos camarades douaniers n’ont pas la
noire mentalité des flics.
Ce sont des fonctionnaires qui ne sont pas
ennemis de 'organisation syndicale ; ils ont
même prouvé, il n y a pas très longtemps,
qu ils ne reculent pas devant la bagarre avec
les flics quand ces derniers veulent les inter
dire de manifester dans la rue.
Donc, pas d’équivoques, les camarades
douaniers ne méritent pas la réputation qui
leur est faite par des gens intéressés à leur
faire cette réclame.
P autre part, nous comprenons qu’il est
humiliant pour les dockers d’être l’objet de
vexations journalières.
Ln ce qui concerne les copains dockers,
nous rejetons la réputation de « chenapans »
qui leur est faite par les gens bien pensants.
Il est injuste de mettre les dockers en marge
de la société, et s’il arrive à des copains du
port de grapiller quelquefois, nous n’avons pas
à les juger, nous avons de l’indulgence pour
un ouvrier pauvre qui prend quelques grains
de café, là où il en est gaspillé à terre, des
quintaux. Nous n’avons que haine et mépris
pour un bourgeois qui ne vit que du travail
des autres.
Nous sommes bien prêts de croire que
( 1 incident du port » a été organisé par
Administration des douanes, dans l’inten
tion évidente de dresser deux catégories d’ex
ploités. La bourgeoisie n’a pas vu d’un très
bon œil les manifestations récentes des doua
niers à travers tout le pays, au Havre notam
ment.
Or, comme elle met toujours en application
a formule : « Diviser pour régner », il n’est
pas exclu de penser que la bagarre a été l’œu
vre de l’Administration des douanes, par le
truchement de préposés en mal d’avancement.
Quoiqu’il en soit, le vainqueur de la jour
née fut sans conteste le patronat, les em
ployeurs de main-d’œuvre comme l’Adminis- 1
tration des douanes.
Quant aux dirigeants autonomes, ils se sont i
réjouis de l’aubaine. Dame, cela donne l’oc- ■
casion de faire un mouvement d’une jour- ■
née... ! ! ? comme le dernier mouvement!
d’une journée également, qui consistait à pro- 1
tester contre un commis (travaillant depuis près
de 20 ans aux côtés de François Louis), hos
tile à l’organisation.
Nous dénonçons cette manœuvre des chefs
autonomes tendant à lasser les dockers et sur
tout à détourner leur attention sur les vérita-
Dans la soirée du 11 novembre dernier, un
ouvrier atteint d’une maladie d’yeux con
tractée à la suite d’un accident, revenait
paisiblement à son domicile vers ii heures
du soir. En cours de route, il fut pris d’un
étourdissement; comme une voiture se trou
vait à proximité, il vint s’asseoir un ins
tant dedans pour reprendre un peu de for
ce afin de pouvoir regagner sa chambre en
suite.
A ce moment survinrent les flics, qui sans
vouloir entendre les explications cle l’ou
vrier, l’empoignèrent et le conduisirent au
poste, où l’un des agents le frappa. Ensuite
il fut jeté dans ■ une cellule infecte, sans
paillasse, malgré son état de faiblesse il dut
passer le restant de la nuit sur le béton.
Le matin seulement, vers 11 heures, il fut
relâché; comme il protestait, les flics lui
répondirent : « Pour un communiste, c’est
déjà trop beau ». L’ouvrier s’était attiré
cette réponse parce que pendant la fouil
le qu’il dut subir dans le poste, on trouva
sur lui un numéro de 1 ’ « Humanité ».
Ainsi, dans la ville à Meyer, quiconque
est coupable de lire le journal des travail
leurs est traité comme le dernier des vau
riens.
Les flics le prirent pour un homme ivre.
Pourtant, s’ils avaient voulu trouver de la
viande saoûle, c’est à Frascati et dans les
autres établissements du même genre qu’ils
auraient dû se rendre; là ils auraient trou
vé autant d’ivrognes qu’ils en auraient vou
lu, en ce jour où la bourgeoisie fêtait l’an
niversaire de l’armistice.
Les flics se trouvent toujours là où ils
n’ont pas besoin; dernièrement un accident
s’était produit près de la gare; en quelques
minutes une foule dense s’était amassée au
point que la circulation était impossible;
une douzaine de tramways étaient immobi
lisés; des voitures, autos, camions, etc.,
étaient dans le même cas.
Pas un flic ne se trouvait sur les lieux
pour assurer le service d’ordre.
Il est vrai que Meyer les entraîne à un
autre genre de travail; les ouvriers en sa
vent quelque chose. Quand ils veulent ma
nifester dans la rue, ils trouvent toujours
devent eux les « ruminants » à Léon.
Après!es Elections de Bolbec
Le 18 novembre avait lieu à Bolbec des
élections municipales complémentaires pour
remplacer trois conseillers municipaux.
Notre Parti présentait trois travailleurs.
Le résultat de ces élections, malgré une
répression fasciste sans précédent a été un
succès. Nous avons trouvé à Bolbec 220 tra
vailleurs qui se sont ralliés à notre program
me que nous ne pûmes exprimer qu’en de
courtes réunions à la descente du train du
Havre, et aux portes des usines.
Ce regroupement des travailleurs qui sympa
thisent à notre action a jeté la consternation
dans les rangs bourgeois et patronaux. Ils
s’attendaient à nous enterrer !
Au cours de la campagne, nous avons sé
rieusement consolidé notre Parti ; plusieurs
camarades sympathisants ont donné leur adhé
sion.
Notre « Prolétaire » qui n’était presque
pas diffusé est lu maintenant, régulièrement,
à quelques dizaines d’exemplaires.
Il reste encore un gros travail à faire.
Par un travail sérieux de recrutement, nous
devons faire comprendre à ces camarades que
leur place et leur devoir les appelle dans notre
Parti.
Pour le « Prolétaire », il est possible d’en
augmenter encore la diffusion ; nos camarades
peuvent organiser de pair la correspondance
et la diffusion ; les bonnes volontés ne man
quent pas.
Au travail, et nous ferons de Bolbec, cité
réactionnaire et prolétarienne, ttifë ville rouge.
Le dur travail du Docker
Dockers portant les 100 Iji/os
blés problèmes de l’heure. Dans la période
présente, il y a des motifs pour lesquels il
serait préférable que les dockers protestent :
l’augmentation du coût de la vie, la lutte
contre la retenue aux Assurances sociales, le
chômage, les dangers de guerre et tant d’au
tres conséquences du régime capitaliste.
Les dockers, par instinct de classe, sont
d’accord pour la lutte sur cette plate-forme,
mais leurs dirigeants ont tout intérêt à orienter
leur mécontentement dans une autre voie.
Nous ne craignons pas que l’on nous dé
montre le contraire.
F. L.
Au Meeting de la C. G. T. U.
Monmousseau et Rivière font acclamer la Russie Soviétique
L’Union locale Unitaire avait organisé, le
28 novembre dernier, un meeting au Cercle
Franklin. Ce meeting fut pleinement réussi :
700 ouvriers y assistaient, presque tous ga
gnés à nos idées.
Le secrétaire de l’Union locale Unitaire
informe les auditeurs que la réunion est placée
sous la présidence de Paul Lemarchand ; les
ouvriers applaudissent aux cris de : « Vive
Lemarchand ! », « Vive Marty ! », « Am
nistie ! ». C’est, dès le début, une forte dé
monstration politique qui se manifeste.
C’est, d’autre part, l’avertissement pour
ceux qui auraient eu l’intention de saboter le
meeting, d’avoir à se bien tenir.
Legagneux parle le premier, sur la situa
tion locale, la crise de chômage et la néces
sité de l’organisation dans la C.G.T.U.
Rivière, ensuite, fait le compte rendu de ce
qu’il a vu, au cours de son séjour en U.R.
S.S., avec des chiffres qu’il commente, il
établit le parallèle entre la situation de l’ou
vrier en Russie, et celle de l’ouvrier dans les
pays capitalistes ; son exposé est constamment
applaudi.
Après Rivière, Monmousseau, secrétaire
général de la C.G.T.U., expose la situation
économique actuelle que traverse le monde
capitaliste.
11 traite des problèmes d’organisation, de
la position de la C.G.T.U. en face des évé
nements présents. Le discours de Monmous
seau, haché d’applaudissements, a fait une
bonne impression sur l’auditoire.
L’ordre du jour, présenté par l’U.L.U.,
est voté par la grande majorité des travail
leurs.
La réussite de ce meeting prouve que la
C.G.T.U . a encore beaucoup plus d’influen
ce ; les ouvriers comprennent que seule, la
PROCHAINEMENT...
le Prolétaire Normand du Havre
deviendra hebdomadaire
C.G.T.U. est capable de faire aboutir les
revendications de tous ceux qui triment.
Dans un avenir très proche, les ouvriers
seront aux prises avec le patronat ; il faut que,
sans plus attendre, les camarades des usines
s’organisent dans la C.G.T.U.
Quant aux plus actifs, il faut qu’ils adhè
rent au Parti Communiste, seul parti vraiment
prolétarien.
Le Ministère Tardieu-Oustric
à terre
Mon règne sera celui de la prospérité, de
la bonne humeur, telle est ma devise.
Soyons toujours optimistes!
Voici ce que disait Tardieu, homme de
paille des capitalistes de ce pays, quand il
s’installa à la “présidence du Conseil.
Le développement de la crise capitaliste
mondiale s’est chargé, en quelques mois, de
démontrer à l’ensemble du pays tout le con
traire.
Le chômage qui s’amplifie, les banques
qui sautent, la misère qui s’installe au foyer
des travailleurs, des petits épargnants, voi
là la prospérité du règne Tardieu!
Le ministère Tardieu a été renversé par
le Sénat. C’est un signe de l’instabilité du
régime qui ne fera que s’accentuer quelle
que soit l’équipe de remplacement.
Aucune combinaison n’a pu encore être
mise debout. Paul-Boncour, social-fasciste,
réclame un gouvernement stable et solide
pour que s’applique la politique de l’impé
rialisme français.
Les travailleurs savent qu’ils n’ont rien
à attendre du nouveau gouvernement qui
sera l’expression des puissants capitalistes
du jour. Comme le Parti Communiste le
leur indique, c’est par le renforcement de
leur organisation, par la lutte de classe ac
centuée qu’ils combattront pour de meilleu
res conditions de vie, contre le fascisme et
la guerre.
Les conséquences du sabotage
des travaux
du Boulevard Glémenceau
Dans le Prolétaire du Havre du mois de
mai, nous écrivions que la malfaçon du tra
vail aurait des conséquences qui ne tarderaient
pas à se vérifier.
C’est maintenant chose faite, la dernière
tempête qui a sévi sur le littoral a passable
ment détérioré le 'boulevard Clemenceau.
Nous sommes persuadés que ces dégâts
seront plus sérieux quand la couche d’enduit
de ciment aura disparu, car, nous le répétons,
le travail a été saboté. Le béton était mal pré
paré ; non seulement, il était composé dans
une grande proportion de sable sans grain et
de galets de trop grosses dimensions, mais
encore, on faisait faire aux ouvriers, du béton
dans lequel entraient toutes sortes de détritus
amenés par la marée, de la limaille de fer
des Ateliers Normand, des vieilles godasses,
etc., le tout recouvert de mazout ; c’est un
scandale de plus à ajouter à tant d’autres.
La partie inférieure des travaux est sans
consistance, le boulevard en verra de cruelles,
il faudra des équipes d’ouvriers en perma
nence pour réparer les dégâts.
Voilà un boulevard qui reviendra cher,
mais cela ne fait rien, pense Meyer, qui sait
très bien qu’en définitive, ce sont les ou
vriers qui paient.
La Municipalité va encore dépenser des
sommes folles pour réparer les dégâts ; pen
dant ce temps, les quartiers ouvriers sont dans
un état pitoyable.
Les bourgeois se moquent des quartiers
ouvriers, pourvu que les leurs soient bien en
tretenus.
Camarades, ces scandales ne cesseront que
le jour où vous aurez balayé votre municipa
lité bourgeoise pour la remplacer par une
municipalité composée de travailleurs com
munistes.
S’il est vrai que vous n’aurez pas pour cela
aboli le régime capitalisme et tout ce qu’il
engendre, vous aurez au moins renforcé votre
position.
AU HAVRE
CHEZ LES COMMUNAUX
CE QU’ON PROMETTAIT...
« A partir du 1 er octobre 1930, les traite
ments de tous les employés des services
municipaux seront; relevés de 10 0/0! ».
Ali ! l’heureuse nouvelle ! Quelle fut bien
accueillie de tout le personnel municipal !
Depuis 1926, les traitements sont restés
invariables, alors que le prix de la vie mon
tait d’une manière vertigineuse; tandis que
baissait désespérément le pouvoir d’achat
des travailleurs.
Toutefois, un doute subsistait. Déjà l’on
avait parlé de cette augmentation, pour
juillet dernier, et rien n’était venu!
Hélas! Trois fois hélas ! l’heureuse nou
velle était fausse !
CE QU’ON A DONNE...
En fut-il jamais question ? Puis l’Admi
nistration devant la docilité du personnel,
voulut-elle gagner du temps? Toujours est-
il que les diverses délégations qui se pré
sentèrent devant M. le Maire pour réclamer
de l’augmentation, furent éconduites.
Ils y allaient pourtant bon train, nos bra
ves communaux ! Forts des déclarations pu
bliques de M. Meyer, député, qui, dans sa
polémique avec Tardieu, disait que la poli
tique du Gouvernement avait provoqué un
renchérissement très sensible du eoût de
la vie, ils se croyaient bien sûrs du succès.
Ils avaient oublié, les pauvres, qu’il y a
M. Meyer, « député », politicien, et M.
Meyer, « maire-patron » de la Ville du Ha
vre.
Quand M. Meyer, « député », joue au po
lémiste avec Tardieu, il soigne sa réélec
tion... Et quand M. Meyer, « maire-patron »
éconduit ses employés qui lui réclament une
augmentation de salaire, il leur fait dure
ment sentir qu’il n’a pas besoin d’eux, du
moins pour le moment.
L’on vous donnera sans doute de l’aug
mentation, camarades communaux, quand
viendra la période préélectorale. On parle
maintenant du premier janvier (c’est-à-dire
fin février, pour vous)... D’ici là, serrez la
ceinture !
Il y a malheureusement des camarades
qui pensent que la période électorale est le
seul moment propice pour faire adopter nos
revendications principales.
Nos maîtres connaissent bien cet état
de’sprit. Ils en profitent pour nous faire
attendre longtemps des améliorations qui
lorsqu’elles nous sont enfin accordées, sont
devenues insuffisantes, car le coût de la
vie a fait un nouveau bond en hauteur.
11 y a quelque chose d’avilissant dans
cette façon de concevoir l’action. C’est un
véritable marchandage auquel on se livre
de part et d’autre... « Je vous donne des
améliorations parce que j’espère que vous
voterez pour moi » dit l’un. « Donnez-nous
de l’augmentation et nous voterons pour
vous », disent les autres. Tel est le marché
passé entre les parties ! Mais en fin de
compte, camarades communaux, vous êtes
toujours les « dindons de la farce ».
(Voir la suite en 2 e page).
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