Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1930-08-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 août 1930 22 août 1930
Description : 1930/08/22 (N206). 1930/08/22 (N206).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571515d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
5 e ANNEE. — N° 206.
LE NUMERO : 25 CENTIMES
VENDREDI 22 AOUT 1930.
£e{fooUtaüie
Organe Régional Cl* i-
du Bloc Ouvrier et Paysan QamaXuïv
CONDITIONS D'ABONNEMENT :
Pour 12 Numéros
3 francs.
RÉDACTION <& ADMINISTRATION
V 16, Rue Damiette — ROUKW — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds à TROU1LLARD, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre, j
s’adresser au camarade E. DESCHAMFS, Cercle Franklin, Le Havre 2 e >
étage).
AAAOAXVVAVV%VVVVVVWVVVVVaAAAaAAVVVV\AA,VV\'VV\a'\.'VVI
Mh te Eif nés
Pendant les grèves de la Région
Rouennaise, la justice de classe a dis-
Iribüé
53 MIS DE PRISON
1.100 FRANCS D’AMENDES
Notre camarade Lemarchand, secré
taire des métaux, a été frappé de qua
tre mois.
POUR LA DEFENSE
DES EMPRISONNES
SOUSCRIVEZ
ADHEREZ AU SECOURS ROUGE
l/VVVWVWVVVVWVVVVWVA/VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV
Ur) Anniversaire - 26 août 1922
Journée des Barricades
Il n’est pas un ouvrier du Havre qui ne
se souvienne de la journée du 26 août 1922.
Ce jour mémorable qui marque une étape-
dans l’histoire du mouvement ouvrier fran
çais eût un retentissement mondial. Nous 1
pensons qu’il est bon de rappeler cet épiso-
de au moment même où de tous les coins
de la France une vague de mécontentement
s’élève entraînant dans une grande poussée
prolétarienne des dizaines de mille d’ou
vriers luttant contre la loi d’escroquerie et
d’esclavage des assurances sociales.
La grande grève des métallurgistes du
Havre qui se déroula pendant quatre mois
eut pour origine la diminution répétée des
‘salaires. Le 10 avril 1922, la direction des
Tréfileries et Laminoirs du Havre annon
çait aux ouvriers qu’elle se voyait obligée de
diminuer les salaires de 10 %. Cela faisait
la troisième fois que les travailleurs des T.
L.H. subissaient une diminution de 10 %,
ce qui faisait donc en tout une diminution
de 30 %' que l’on voulait imposer à ces ca
marades.
La direction du Syndicat des Métallur
gistes était à cette époque entre les mains
d’un réformiste maintenant passé totale
ment dans le camp de la bourgeoisie; le jeu
ne mouvement communiste venait de naître;
les cellules d’usines n’existaient pas encore.
Cependant, par instinct révolutionnaire, les
jeunes communistes non seulement dépen
saient tous leurs efforts à l’intérieur des
boîtes, mais aussi stimulaient les bonzes dit'
syndicat installés dans une crasse passivité.
Depuis plusieurs semaines les jeunes com
munistes menaient la lutte dur et ferme pour
décider le syndicat à engager la bataille.
« Je ne veux pas dépenser l’argent du syn
dicat », répondait alors le secrétaire.
Lassés de ne pouvoir jamais décider le
secrétaire, les jeunes communistes décidè
rent de passer par dessus le syndicat et
c’est ainsi que de suite ils, préparèrent l’ac
tion en écrivant partout à la craie : « Ce
soir à 5 heures, bas les marteaux; tous de
vant les grands bureaux pour appuyer la
délégation. Pour le renvoi de Klotz; contre
la diminution de 10 %. Pour l’application de
la loi de 8 heures ». L’effervescence était à
son comble; les revendications des jeunes
eurent l’approbation de tous les ouvriers
des T.L.H. et le soir, à l’heure indiquée,
les prolos se massaient dans la cour des
« Tréfils » devant les grands bureaux.
C’était le signal d’une grève qui ne de
vait pas tarder à s’élargir.
LE MOUVEMENT
PREND DE L’AMPLEUR
Le samedi 19 les camarades des Chan
tiers de la Gironde entraient à leur tour
dans la bataille; cette nouvelle phalange de
lutteurs entraîna toute la métallurgie, et
au bout de quelques jours 13.000 métallos
avaient déserté les usines.
Les grévistes étaient admirables d’allant
et de combativité; les meetings se dérou
laient dans l’enthousiasme; l’ensemble de
Hier et Aujourd’hui
Le 26 août 1922, le pavé du Havre était
rougi du sang des prolétaires. Au cours des
événements tragiques que nous relatons plus
bas, plusieurs centaines d’ouvriers étaient
blessés, trois jeunes étaient assassinés, un au
tre mourait quelque temps plus tard des suites
de ses blessures.
I! y a huit ans de cela. Depuis, que d’évé
nements se sont déroulés! La situation a bien
changé, l’appareil répressif s’est renforcé, les
socialistes ■ont suggéré à la bourgeoisie la
création d’une armée spécialisée pour la guer
re de rue: les gardes mobiles' de Paul Bon-
cour.
Le parti des travailleurs, le parti commu
niste a renforcé lui aussi ses méthodes de
lutte, malgré ses faiblesses qu’il ne cache
d’ailleurs pas, ses mots d’ordre se sont popu
larisés notamment le mot d’ordre de fraterni
sation. A telle enseigne que la bourgeoisie
maintenant craint comme le feu tout contact
entre la troupe et les masses ouvrières.
On n’envoie plus désormais les griftons
devant les grévistes. Les enfants de Paul
Boncour sont destinés à cette honteuse beso
gne et ils s’en acquittent bien: nos camarades
de Rouen, de Barentin et du Nord en savent
quelque chose. Les événements d’août 1922,
situés dans le cadre de la période actuelle,
auraient un tout autre caractère de gravité.
Ce n’est,pas trois ouvriers qui auraient été
tués, mais assurément des dizaines. La soli
darité -du régime capitaliste est tellement pré
caire que la bourgeoisie se défend par instinct
Je conservation, d’une façon désespérée. Les
formules trompeuses des gens de gauche n’y
changeront rien. Meyer, un des fleurons de
la démocratie, est encore prêt en 1930 comme
en 1922 à faire manger du plomb aux ouvriers
qui réclameraient du pain.
Entre eux et nous, c’est de plus en plus
une question de force. A mesure que la situa
tion économique s’aggravera, la répression
anti-ouvrière s’accentuera. Que les ouvriers
sis méfient : camouflé sous les feuillages de
la démocratie, le fascisme leur prépare la
vie dure.
Les ouvriers ne doivent pas attendre plus
longtemps, il faut qu’ils se préparent à la
bataille; pour être for*s, il faut qu’ils s’orga
nisent dans la C.G.T.U. pour tous, dans le
Parti communiste pour les plus ardents.
Legagneux.
VVVVVWVVWVVVY/VV\Wl/VVVVVVVVVVWVV\WVA/WVVVWVVV
la classe ouvrière soutenait les métallos du
Havre moralement et pécuniairement. Se
lon les réformistes dirigeants du mouvement
syndical de l’époque, les secours en espè
ces délivrés au cours de '06116 magnifique
grève furent de l’ordre de 2 millions de
francs.. Il faut ajouter à cela les secours en
nature affluant de toute part.
PREMIÈRES PROVOCATIONS
La grève durait depuis plusieurs mois.
Les prolos havrais étaient résolus à tenir
jusqu’au bout. L’exode vers les régions dé
vastées, où le travail de reconstruction était
en pleine activité s’organisait. Le patronat
commençait à céder. Plusieurs petits pa
trons déjà acceptaient les revendications du
syndicat de la métallurgie. Mais le puissant
Comité des Forges veillait et les petits pa
trons durent obéir à la pression des ma-
gnats de la métallurgie. D’autre part les
camarades qui s’étaient dirigés vers les ré
gions dévastées furent contraints de reve
nir au Havre. La solidarité patronale avait
fonctionné. Le gouvernement, complice,
n’avait rien fait contre cette « entrave à la
liberté du travail ».
Toutes ces manœuvres n’entamaient pas
la combativité des grévistes. C’est alors que
le patronat eut recours au moyen classique.
La provocation policière.
Le 24 août, devant la Verrerie de Gravil-
le, une bagarre provoquée par les flics eut
lieu et tourna à l’avantage des grévistes. Le
lendemain, aux abords d.e Franklin, une au
tre bagarre mit aux prises grévistés et gen
darmes à cheval. Encore une fois la police
fut battue.
Le lendemain un petit groupe de grévistes
revenant de chercher des secours regagnait
Franklin tout en devisant gaiement. En
cours de route ils croisèrent trois flics; l’un
d’eux désignant un gréviste dit à ses col
lègues : « Regardez-moi cette tête de c... ».
C’en était trop pour les camarades que les
provocations répétées de la flicaille au cours
des jours précédents avaient poussés à
bout. Les ouvriers ripostèrent aux insultes
et ce fut le déchaînement de la bagarre.
• LES CHARGES
Quelques instants plus tard la mêlée était
générale. La police et la troupe, alertées de
puis plusieurs jours, étaient prêtes à ir.t:
venir; le coup était prémédité. Le démago
gue Meyer s’était laissé ^gentiment retirer
ses pouvoirs de police (pour les reprendre
après les assassinats). Dans une déclara
tion faite à la presse le général Duchesne
avait dit : « Dût-il en coûter 400 morts, je
rétablirai l’ordre ».
La police voulait sa journée; elle l’eût.
La bagarre prenait les proportions d’une
véritable bataille; déjà le sol était jonché
de débris de tuniques, de bicyclettes de flics;
les rudes poings des prolos détérioraient les
physionomies antipathiques des représen
tants de « l’ordre » que la soudaineté de-
l’attaque avait quelque peu éberlués.
Les gendarmes et les chasseurs à cheval
tentèrent une première charge. Mais les
grévistes avaient dépavé la chaussée, un
pavé de place en place avait été enlevé, de
sorte que les chevaux avançaient pénible
ment, tombant sans cesse, entraînant clans
leur chute leurs cavaliers. Criblés de ga
lets, les gendarmes durent reculer. Du cô
té des grévistes personne n’avait été tou
ché, mais de l’autre côté il n’en était pas de
même; des dizaines de gendarmes furent
blessés. Une autre charge eut lieu; la po
lice ne fut pas plus chanceuse. Mais bientôt
les charges devinrent plus fréquentes, puis
ce fut une véritable mêlée.
(Lire la suite en 2 e page,
Pour notre “ Prolétaire du Havre ”
Peur r Humanité En Avant !
Ce mois-ci te cc Prolétaire du Havre » va
paraître deux fois. Le rayon communiste du
Favre qui tente cet ehort nouveau sait qu’il
ns réussira dans oeitte nouvelle étape vers
le « Prolétaire du Havre » hebdomadaire
qu’autant que les travailleurs' havrais qui se
sont rassemblés autour de notre sous-éiîi-
tion havraise du « Prolétaire Normand » t’ai
deront à atteindre le but poursuivi.
Mais: ceci réclame de la part de tous nos
fidèles amis et collaborateurs
Un effort persévérant
Gomment? En trouvant de nouveaux abon
nés, des correspondants plus nombreux
dans les usines et chantiers, en participant
à la
ISb
Grande souscription régionale
Le devoir de nos amis, c’est de faire cir
culer nos listes de souscription à la paie,
autour d’eux, dans leur localité.
Que l’exemple du cheminot Suty soit sui
vi; à lui seui, ce camarade a collecté 53 fr.
Achetez chaque semaine dans les kiosques
ou à Franklin le numéro hebdomadaire du
« Prolétaire Normand ». Une plus large dif
fusion du numéro régulier du « Prolétaire
Normand », ce sera le succès assuré pour la
« Prolétaire Normand » du Havre, édition
hebdomadaire.
JL’ “ Humanité ” menacée
De grosses menaces pèsent aussi sur no
tre quotidien i’ « Humanisé » qui lutte seul
coîiilre toute la grande presse dite d’infor
mation qui ne sert qu’à obscurcir les cer
veaux ouvriers et les chloroformer.
De nombreux travailleurs n’achètent pas
I’ « Humanité » tous les jours, des lecteurs
du « Prolétaire » lisent encore les quoti
diens bourgeois.
Très peu 9ont Ses lecteurs qui fa font cir
culer et lire autour d’eux. Le résultat c’est
qu’alors que notre « Prolétaire » augmente,
notre « Huma » reste stationnaire et même
diminue.
Justement au moment où ia bourgeoisie
la frappe de nouvelles condamnations.
nous sommes pas fait d’illusion aucune quant
à la suite du mouvement; d’avance nous en
connaissions l’issue.
La duplicité des. réformistes est devenue
légendaire, mais quand même notre stupéfac
tion fut grande, lorsque nous apprîmes les
premiers détails relatifs à la grève.
Las d’être exploités, les ouvriers de chez
Bassot, que les dernières augmentations du
coût de la vie avaient poussés à bout, résolu
rent de revendiquer une augmentation de sa
laire.
Dans cette usine où aucune organisation
n’existe, les ouvriers en sont encore au sys
tème préhistorique des délégués inamovibles;
ces derniers, au nombre desquels les socia
listes dont nous causons plus haut, n’étaient
nullement décidés à engager la lutte, ce n’est
que sous la poussée des ouvriers qu’ils dé
crétèrent la grève.
L’organisation de la grève èlie-même fut
en tous points déplorable.
Le comité de grève ne reflétait pas du tout
les diverses catégories d’ouvriers, il était com
posé exclusivement d’ouvriers qualifiés âgés.
Pas une femme, pas un jeune, pas un ma
nœuvre, pas un ouvrier étranger dans ce co
mité de grève pour représenter les diverses
catégories d’ouvriers, sauf un ouvrier colonial,
plusieurs jours plus tard, fut admis au comité
de grève pour représenter les ouvriers maro
cains; il convient de faire remarquer que les
ouvriers marocains furent les seuls animateurs
de cette grève, c’est pourquoi les réformistes
pensèrent qu’il était sage de procéder ainsi.
Les dirigeants de la grève n’établirent pas
même un cahier de revendications; ils com
muniquaient au patron dans des courbettes
GOLLECTEZ autour de . vous des fonds quotidiennes les deux seules revendications
pour poursuivre la lutte.
Cri*èr e ae
Gomment les Ouvriers de chez Bassot
furent trahis par les Réformistes
Comme nous 1 avions prévu, les grévistes mité de grève avaient lancé cet incroyable
de 1’ usine Bassot ont ete livres pieds et poings mot d ordre: « Iravaille qui veut ».
liés à 1 exploiteur Bassot. j Au dernier jour de la grève, la question
Les artisans de cette trahison sont les chefs de la solidarité n’avait pas encore été posée,
réformistes Cluzeau et Cupillard. j Délégués par la C.G.T.U. pour secourir
Cette grève est riche d’enseignements de et guider les ouvriers de l’usine Bassot, nous
toutes sortes. Comme les camarades ont pu demandâmes à entrer dans la salle pour pou
le lire dans « l’Huma » et dans le numéro | voir leur causer.
précédent du « Prolétaire », dès que nous i Mais un travail sournois avait été accom-
avons eu connaissance du conflit, nous nous ■ pli, des camarades grévistes avaient été dres-
sommes rendus sur les lieux mêmes. j sés contre nous et ne voulurent pas nous per-
Nous n’avons pas, à l’instar des chefs ré-j mettre l’accès de la salle,
formistes, attendu que les ouvriers viennent ! N’eut été notre sang-froid, nous aurions
nous chercher. j provoqué une bagarre qui aurait été préjudi-
Lorsque nous nous sommes aperçus q ; ue ; ciable aux intérêts des grévistes,
la grève était dirigée par les quelques socia- j Nous n’avons pas insisté, nous nous som-
listes et socialisants de Montivilliers, nous ne mes contentés de faire notre travail auprès
des camarades que nous avions l’avantage de
LECTEURS ET AMIS DU « PROLE »
Pour soutenir et aider au développement
de I’ « Humanité » de Lénine, de Jaurès,
travaillez activement à la constitution de
groupes de défense dans Ses usines, dans
vos localités.
Les métallos de la G. E. M, ont compris
ce qu’il fallait faire. En quelques jours ils
ont collecté 100 fr.
C’est une bonne mise en route! Quelle
usine en fera autant?
Allons les cheminots, les gars du bâti-
posées:
Une augmentation horaire de 0 fr. 25;
Aucun renvoi pouf fait de grève.
• Rien en ce qui concerne l’hygiène, la sé
curité et toutes les revendications en général;
la grève pour 'obtenir cinq sous d’augmen-
ment et de la terrasse. En avant! Pour nos tation (juste de quoi acheter un petit pain),
journaux de classe, « Prolétaire » et « 54 u- Pour la marche normale de la grève, au-
1 manité ». cun piquet aux portes, les membres du co
toucher pendant les quelques heures que nous
passions chaque jour dans le village.
Nous étions parvenus de cette façon à
constituer un bon noyau de jeunes, voire d’a
dultes, qui nous manifestaient de la sympathie.
C’est alors que prévoyant le danger, les
socialistes qui, quelques jours avant se van
taient de n’avoir que faire de nos services
(des étrangers à l’usine, pour employer leur
propre expression), firent appel aux torpil
leurs de grèves professionnels, Cluzeau et
Cupillard.
Ce ne fut pas long : un petit discours
omnibus, sur la collaboration, la dignité et
autres lieux communs, puis l’inévitable: « Il
faut rentrer » final. La trahison était con
sommée.
Le samedi (les réformistes ne voulurent
pas attendre jusou au lundi) les ouvriers bat
tus réintégraient l’usine, lis avaient fait un.
grève pour revendiquer une augmentation ho
raire de 0 fr. 25— Ils n’eurent que la
promesse !?!?!
Ainsi se termina cette lamentable grève qui
eût été victorieuse si les camarades de Gour-
nay avaient employé les méthodes d’organisa
tion et de lutte de la C.G.T.U.
Ils avaient tous les atouts en main, ils de
vaient vaincre et ils furent battus.
C est ce que bientôt nous nous efforcerons
de leur faire comprendre.
L’Union Locale Unitaire.
—
Le régime de nos Hôpitaux
En est-il paru de ces articles dénonçant
les scandales sans nombre qui forment à eux
seuls la vie dans les hôpitaux ! S’il fallait
les énumérer tous, hôpital par hôpital, il
faudrait des tonnes de papier.
Mais l’on constaterait qu’en général, ce
sont sur les mêmes sujets que portent les abus.
La vie est la même dans tous les hôpitaux.
Celui du Havre ne fait pas exception, com
me de bien entendu !
Un camarade qui vient d y passer quelque
temps nous a fait part des faits qu’il y a cons
tatés. Les voici rapidement :
Menu : a 7 heures, vingt-cinq centilitres
de café, 50 grammes de pain.
Midi : soupe Kub, sans légumes ; 100 gr.
de viande frigo (dure naturellement) ; légu
mes : pommes de terres ; pas de dessert ;
pain, 150 grammes.
Soir : soupe Kub ; frigo ou hareng-saur ;
poisson (?) ; pam : 150 grammes.
Comme boisson, 75 centilitres par repas.
Jamais de dessert, même le dimanche.
1 out ceci pour 24 francs par jour. Quant
aux soins, nous n incriminerons pas le service
médical, car nous savons que bien souvent,
dans les hôpitaux, les médecins sont obligés
de lutter avec le service administratif qui fait
des économies jusque sur les ordonnances du
docteur (par exemple : à Rouen, le service
administratif avait négligé de donner jour
nellement à un malade le foie de veau or
donné par le médecin. Il fallut que celui-ci
sè fâche pour que la prescription fut suivie ! !)
fi existe sans doute des médecins qui ne
pratiquent pas leur métier avec toute la dou
ceur, tout le tact désirables. Mais exception
faite pour ceux-ci, ce n’est pas aux docteur.-,
que notre attaque s’adresse.
Elle s'adresse à « l’administration », au
service de la direction.
Eorsqu un malade réclame des soins la
nuit, s’il ne figure pas sur ia « fiche de nuit »,
pourquoi les 1 ui reiuse-f-nn 3 . << sons prétex-
,ais
Les événements du 26 Août - Aspect du cours de la République avant la bataille de rues. - Les Grévistes devant le cercle Franklin
qu i! n est pas sur la fiche ». Nous savons
il y a des malades très exigeants. Soit,
tout au moins, que celui qui a réelle-
^ oesoin de goms les reçoive, même s’il
j n est pas « sur la fiche ».
i.. La . discipline est également très stricte.
R a r fois à tort, nous semble-t-il. Nous sa
vons qu i; faut une discipline, dans un hô-
: Dflai comme ailleurs ; et qui dit « discipline »
j oit contrainte. Mais encore, faut-il qu elle
soit appliquée en faveur des malades et non
j à leur détriment ou à leur désavantage. Une
j discipline déprimante peut-elle aller de pair
1 avec des soins médicaux corrects ? Nous
1 disons : non !
LE NUMERO : 25 CENTIMES
VENDREDI 22 AOUT 1930.
£e{fooUtaüie
Organe Régional Cl* i-
du Bloc Ouvrier et Paysan QamaXuïv
CONDITIONS D'ABONNEMENT :
Pour 12 Numéros
3 francs.
RÉDACTION <& ADMINISTRATION
V 16, Rue Damiette — ROUKW — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds à TROU1LLARD, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre, j
s’adresser au camarade E. DESCHAMFS, Cercle Franklin, Le Havre 2 e >
étage).
AAAOAXVVAVV%VVVVVVWVVVVVaAAAaAAVVVV\AA,VV\'VV\a'\.'VVI
Mh te Eif nés
Pendant les grèves de la Région
Rouennaise, la justice de classe a dis-
Iribüé
53 MIS DE PRISON
1.100 FRANCS D’AMENDES
Notre camarade Lemarchand, secré
taire des métaux, a été frappé de qua
tre mois.
POUR LA DEFENSE
DES EMPRISONNES
SOUSCRIVEZ
ADHEREZ AU SECOURS ROUGE
l/VVVWVWVVVVWVVVVWVA/VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV
Ur) Anniversaire - 26 août 1922
Journée des Barricades
Il n’est pas un ouvrier du Havre qui ne
se souvienne de la journée du 26 août 1922.
Ce jour mémorable qui marque une étape-
dans l’histoire du mouvement ouvrier fran
çais eût un retentissement mondial. Nous 1
pensons qu’il est bon de rappeler cet épiso-
de au moment même où de tous les coins
de la France une vague de mécontentement
s’élève entraînant dans une grande poussée
prolétarienne des dizaines de mille d’ou
vriers luttant contre la loi d’escroquerie et
d’esclavage des assurances sociales.
La grande grève des métallurgistes du
Havre qui se déroula pendant quatre mois
eut pour origine la diminution répétée des
‘salaires. Le 10 avril 1922, la direction des
Tréfileries et Laminoirs du Havre annon
çait aux ouvriers qu’elle se voyait obligée de
diminuer les salaires de 10 %. Cela faisait
la troisième fois que les travailleurs des T.
L.H. subissaient une diminution de 10 %,
ce qui faisait donc en tout une diminution
de 30 %' que l’on voulait imposer à ces ca
marades.
La direction du Syndicat des Métallur
gistes était à cette époque entre les mains
d’un réformiste maintenant passé totale
ment dans le camp de la bourgeoisie; le jeu
ne mouvement communiste venait de naître;
les cellules d’usines n’existaient pas encore.
Cependant, par instinct révolutionnaire, les
jeunes communistes non seulement dépen
saient tous leurs efforts à l’intérieur des
boîtes, mais aussi stimulaient les bonzes dit'
syndicat installés dans une crasse passivité.
Depuis plusieurs semaines les jeunes com
munistes menaient la lutte dur et ferme pour
décider le syndicat à engager la bataille.
« Je ne veux pas dépenser l’argent du syn
dicat », répondait alors le secrétaire.
Lassés de ne pouvoir jamais décider le
secrétaire, les jeunes communistes décidè
rent de passer par dessus le syndicat et
c’est ainsi que de suite ils, préparèrent l’ac
tion en écrivant partout à la craie : « Ce
soir à 5 heures, bas les marteaux; tous de
vant les grands bureaux pour appuyer la
délégation. Pour le renvoi de Klotz; contre
la diminution de 10 %. Pour l’application de
la loi de 8 heures ». L’effervescence était à
son comble; les revendications des jeunes
eurent l’approbation de tous les ouvriers
des T.L.H. et le soir, à l’heure indiquée,
les prolos se massaient dans la cour des
« Tréfils » devant les grands bureaux.
C’était le signal d’une grève qui ne de
vait pas tarder à s’élargir.
LE MOUVEMENT
PREND DE L’AMPLEUR
Le samedi 19 les camarades des Chan
tiers de la Gironde entraient à leur tour
dans la bataille; cette nouvelle phalange de
lutteurs entraîna toute la métallurgie, et
au bout de quelques jours 13.000 métallos
avaient déserté les usines.
Les grévistes étaient admirables d’allant
et de combativité; les meetings se dérou
laient dans l’enthousiasme; l’ensemble de
Hier et Aujourd’hui
Le 26 août 1922, le pavé du Havre était
rougi du sang des prolétaires. Au cours des
événements tragiques que nous relatons plus
bas, plusieurs centaines d’ouvriers étaient
blessés, trois jeunes étaient assassinés, un au
tre mourait quelque temps plus tard des suites
de ses blessures.
I! y a huit ans de cela. Depuis, que d’évé
nements se sont déroulés! La situation a bien
changé, l’appareil répressif s’est renforcé, les
socialistes ■ont suggéré à la bourgeoisie la
création d’une armée spécialisée pour la guer
re de rue: les gardes mobiles' de Paul Bon-
cour.
Le parti des travailleurs, le parti commu
niste a renforcé lui aussi ses méthodes de
lutte, malgré ses faiblesses qu’il ne cache
d’ailleurs pas, ses mots d’ordre se sont popu
larisés notamment le mot d’ordre de fraterni
sation. A telle enseigne que la bourgeoisie
maintenant craint comme le feu tout contact
entre la troupe et les masses ouvrières.
On n’envoie plus désormais les griftons
devant les grévistes. Les enfants de Paul
Boncour sont destinés à cette honteuse beso
gne et ils s’en acquittent bien: nos camarades
de Rouen, de Barentin et du Nord en savent
quelque chose. Les événements d’août 1922,
situés dans le cadre de la période actuelle,
auraient un tout autre caractère de gravité.
Ce n’est,pas trois ouvriers qui auraient été
tués, mais assurément des dizaines. La soli
darité -du régime capitaliste est tellement pré
caire que la bourgeoisie se défend par instinct
Je conservation, d’une façon désespérée. Les
formules trompeuses des gens de gauche n’y
changeront rien. Meyer, un des fleurons de
la démocratie, est encore prêt en 1930 comme
en 1922 à faire manger du plomb aux ouvriers
qui réclameraient du pain.
Entre eux et nous, c’est de plus en plus
une question de force. A mesure que la situa
tion économique s’aggravera, la répression
anti-ouvrière s’accentuera. Que les ouvriers
sis méfient : camouflé sous les feuillages de
la démocratie, le fascisme leur prépare la
vie dure.
Les ouvriers ne doivent pas attendre plus
longtemps, il faut qu’ils se préparent à la
bataille; pour être for*s, il faut qu’ils s’orga
nisent dans la C.G.T.U. pour tous, dans le
Parti communiste pour les plus ardents.
Legagneux.
VVVVVWVVWVVVY/VV\Wl/VVVVVVVVVVWVV\WVA/WVVVWVVV
la classe ouvrière soutenait les métallos du
Havre moralement et pécuniairement. Se
lon les réformistes dirigeants du mouvement
syndical de l’époque, les secours en espè
ces délivrés au cours de '06116 magnifique
grève furent de l’ordre de 2 millions de
francs.. Il faut ajouter à cela les secours en
nature affluant de toute part.
PREMIÈRES PROVOCATIONS
La grève durait depuis plusieurs mois.
Les prolos havrais étaient résolus à tenir
jusqu’au bout. L’exode vers les régions dé
vastées, où le travail de reconstruction était
en pleine activité s’organisait. Le patronat
commençait à céder. Plusieurs petits pa
trons déjà acceptaient les revendications du
syndicat de la métallurgie. Mais le puissant
Comité des Forges veillait et les petits pa
trons durent obéir à la pression des ma-
gnats de la métallurgie. D’autre part les
camarades qui s’étaient dirigés vers les ré
gions dévastées furent contraints de reve
nir au Havre. La solidarité patronale avait
fonctionné. Le gouvernement, complice,
n’avait rien fait contre cette « entrave à la
liberté du travail ».
Toutes ces manœuvres n’entamaient pas
la combativité des grévistes. C’est alors que
le patronat eut recours au moyen classique.
La provocation policière.
Le 24 août, devant la Verrerie de Gravil-
le, une bagarre provoquée par les flics eut
lieu et tourna à l’avantage des grévistes. Le
lendemain, aux abords d.e Franklin, une au
tre bagarre mit aux prises grévistés et gen
darmes à cheval. Encore une fois la police
fut battue.
Le lendemain un petit groupe de grévistes
revenant de chercher des secours regagnait
Franklin tout en devisant gaiement. En
cours de route ils croisèrent trois flics; l’un
d’eux désignant un gréviste dit à ses col
lègues : « Regardez-moi cette tête de c... ».
C’en était trop pour les camarades que les
provocations répétées de la flicaille au cours
des jours précédents avaient poussés à
bout. Les ouvriers ripostèrent aux insultes
et ce fut le déchaînement de la bagarre.
• LES CHARGES
Quelques instants plus tard la mêlée était
générale. La police et la troupe, alertées de
puis plusieurs jours, étaient prêtes à ir.t:
venir; le coup était prémédité. Le démago
gue Meyer s’était laissé ^gentiment retirer
ses pouvoirs de police (pour les reprendre
après les assassinats). Dans une déclara
tion faite à la presse le général Duchesne
avait dit : « Dût-il en coûter 400 morts, je
rétablirai l’ordre ».
La police voulait sa journée; elle l’eût.
La bagarre prenait les proportions d’une
véritable bataille; déjà le sol était jonché
de débris de tuniques, de bicyclettes de flics;
les rudes poings des prolos détérioraient les
physionomies antipathiques des représen
tants de « l’ordre » que la soudaineté de-
l’attaque avait quelque peu éberlués.
Les gendarmes et les chasseurs à cheval
tentèrent une première charge. Mais les
grévistes avaient dépavé la chaussée, un
pavé de place en place avait été enlevé, de
sorte que les chevaux avançaient pénible
ment, tombant sans cesse, entraînant clans
leur chute leurs cavaliers. Criblés de ga
lets, les gendarmes durent reculer. Du cô
té des grévistes personne n’avait été tou
ché, mais de l’autre côté il n’en était pas de
même; des dizaines de gendarmes furent
blessés. Une autre charge eut lieu; la po
lice ne fut pas plus chanceuse. Mais bientôt
les charges devinrent plus fréquentes, puis
ce fut une véritable mêlée.
(Lire la suite en 2 e page,
Pour notre “ Prolétaire du Havre ”
Peur r Humanité En Avant !
Ce mois-ci te cc Prolétaire du Havre » va
paraître deux fois. Le rayon communiste du
Favre qui tente cet ehort nouveau sait qu’il
ns réussira dans oeitte nouvelle étape vers
le « Prolétaire du Havre » hebdomadaire
qu’autant que les travailleurs' havrais qui se
sont rassemblés autour de notre sous-éiîi-
tion havraise du « Prolétaire Normand » t’ai
deront à atteindre le but poursuivi.
Mais: ceci réclame de la part de tous nos
fidèles amis et collaborateurs
Un effort persévérant
Gomment? En trouvant de nouveaux abon
nés, des correspondants plus nombreux
dans les usines et chantiers, en participant
à la
ISb
Grande souscription régionale
Le devoir de nos amis, c’est de faire cir
culer nos listes de souscription à la paie,
autour d’eux, dans leur localité.
Que l’exemple du cheminot Suty soit sui
vi; à lui seui, ce camarade a collecté 53 fr.
Achetez chaque semaine dans les kiosques
ou à Franklin le numéro hebdomadaire du
« Prolétaire Normand ». Une plus large dif
fusion du numéro régulier du « Prolétaire
Normand », ce sera le succès assuré pour la
« Prolétaire Normand » du Havre, édition
hebdomadaire.
JL’ “ Humanité ” menacée
De grosses menaces pèsent aussi sur no
tre quotidien i’ « Humanisé » qui lutte seul
coîiilre toute la grande presse dite d’infor
mation qui ne sert qu’à obscurcir les cer
veaux ouvriers et les chloroformer.
De nombreux travailleurs n’achètent pas
I’ « Humanité » tous les jours, des lecteurs
du « Prolétaire » lisent encore les quoti
diens bourgeois.
Très peu 9ont Ses lecteurs qui fa font cir
culer et lire autour d’eux. Le résultat c’est
qu’alors que notre « Prolétaire » augmente,
notre « Huma » reste stationnaire et même
diminue.
Justement au moment où ia bourgeoisie
la frappe de nouvelles condamnations.
nous sommes pas fait d’illusion aucune quant
à la suite du mouvement; d’avance nous en
connaissions l’issue.
La duplicité des. réformistes est devenue
légendaire, mais quand même notre stupéfac
tion fut grande, lorsque nous apprîmes les
premiers détails relatifs à la grève.
Las d’être exploités, les ouvriers de chez
Bassot, que les dernières augmentations du
coût de la vie avaient poussés à bout, résolu
rent de revendiquer une augmentation de sa
laire.
Dans cette usine où aucune organisation
n’existe, les ouvriers en sont encore au sys
tème préhistorique des délégués inamovibles;
ces derniers, au nombre desquels les socia
listes dont nous causons plus haut, n’étaient
nullement décidés à engager la lutte, ce n’est
que sous la poussée des ouvriers qu’ils dé
crétèrent la grève.
L’organisation de la grève èlie-même fut
en tous points déplorable.
Le comité de grève ne reflétait pas du tout
les diverses catégories d’ouvriers, il était com
posé exclusivement d’ouvriers qualifiés âgés.
Pas une femme, pas un jeune, pas un ma
nœuvre, pas un ouvrier étranger dans ce co
mité de grève pour représenter les diverses
catégories d’ouvriers, sauf un ouvrier colonial,
plusieurs jours plus tard, fut admis au comité
de grève pour représenter les ouvriers maro
cains; il convient de faire remarquer que les
ouvriers marocains furent les seuls animateurs
de cette grève, c’est pourquoi les réformistes
pensèrent qu’il était sage de procéder ainsi.
Les dirigeants de la grève n’établirent pas
même un cahier de revendications; ils com
muniquaient au patron dans des courbettes
GOLLECTEZ autour de . vous des fonds quotidiennes les deux seules revendications
pour poursuivre la lutte.
Cri*èr e ae
Gomment les Ouvriers de chez Bassot
furent trahis par les Réformistes
Comme nous 1 avions prévu, les grévistes mité de grève avaient lancé cet incroyable
de 1’ usine Bassot ont ete livres pieds et poings mot d ordre: « Iravaille qui veut ».
liés à 1 exploiteur Bassot. j Au dernier jour de la grève, la question
Les artisans de cette trahison sont les chefs de la solidarité n’avait pas encore été posée,
réformistes Cluzeau et Cupillard. j Délégués par la C.G.T.U. pour secourir
Cette grève est riche d’enseignements de et guider les ouvriers de l’usine Bassot, nous
toutes sortes. Comme les camarades ont pu demandâmes à entrer dans la salle pour pou
le lire dans « l’Huma » et dans le numéro | voir leur causer.
précédent du « Prolétaire », dès que nous i Mais un travail sournois avait été accom-
avons eu connaissance du conflit, nous nous ■ pli, des camarades grévistes avaient été dres-
sommes rendus sur les lieux mêmes. j sés contre nous et ne voulurent pas nous per-
Nous n’avons pas, à l’instar des chefs ré-j mettre l’accès de la salle,
formistes, attendu que les ouvriers viennent ! N’eut été notre sang-froid, nous aurions
nous chercher. j provoqué une bagarre qui aurait été préjudi-
Lorsque nous nous sommes aperçus q ; ue ; ciable aux intérêts des grévistes,
la grève était dirigée par les quelques socia- j Nous n’avons pas insisté, nous nous som-
listes et socialisants de Montivilliers, nous ne mes contentés de faire notre travail auprès
des camarades que nous avions l’avantage de
LECTEURS ET AMIS DU « PROLE »
Pour soutenir et aider au développement
de I’ « Humanité » de Lénine, de Jaurès,
travaillez activement à la constitution de
groupes de défense dans Ses usines, dans
vos localités.
Les métallos de la G. E. M, ont compris
ce qu’il fallait faire. En quelques jours ils
ont collecté 100 fr.
C’est une bonne mise en route! Quelle
usine en fera autant?
Allons les cheminots, les gars du bâti-
posées:
Une augmentation horaire de 0 fr. 25;
Aucun renvoi pouf fait de grève.
• Rien en ce qui concerne l’hygiène, la sé
curité et toutes les revendications en général;
la grève pour 'obtenir cinq sous d’augmen-
ment et de la terrasse. En avant! Pour nos tation (juste de quoi acheter un petit pain),
journaux de classe, « Prolétaire » et « 54 u- Pour la marche normale de la grève, au-
1 manité ». cun piquet aux portes, les membres du co
toucher pendant les quelques heures que nous
passions chaque jour dans le village.
Nous étions parvenus de cette façon à
constituer un bon noyau de jeunes, voire d’a
dultes, qui nous manifestaient de la sympathie.
C’est alors que prévoyant le danger, les
socialistes qui, quelques jours avant se van
taient de n’avoir que faire de nos services
(des étrangers à l’usine, pour employer leur
propre expression), firent appel aux torpil
leurs de grèves professionnels, Cluzeau et
Cupillard.
Ce ne fut pas long : un petit discours
omnibus, sur la collaboration, la dignité et
autres lieux communs, puis l’inévitable: « Il
faut rentrer » final. La trahison était con
sommée.
Le samedi (les réformistes ne voulurent
pas attendre jusou au lundi) les ouvriers bat
tus réintégraient l’usine, lis avaient fait un.
grève pour revendiquer une augmentation ho
raire de 0 fr. 25— Ils n’eurent que la
promesse !?!?!
Ainsi se termina cette lamentable grève qui
eût été victorieuse si les camarades de Gour-
nay avaient employé les méthodes d’organisa
tion et de lutte de la C.G.T.U.
Ils avaient tous les atouts en main, ils de
vaient vaincre et ils furent battus.
C est ce que bientôt nous nous efforcerons
de leur faire comprendre.
L’Union Locale Unitaire.
—
Le régime de nos Hôpitaux
En est-il paru de ces articles dénonçant
les scandales sans nombre qui forment à eux
seuls la vie dans les hôpitaux ! S’il fallait
les énumérer tous, hôpital par hôpital, il
faudrait des tonnes de papier.
Mais l’on constaterait qu’en général, ce
sont sur les mêmes sujets que portent les abus.
La vie est la même dans tous les hôpitaux.
Celui du Havre ne fait pas exception, com
me de bien entendu !
Un camarade qui vient d y passer quelque
temps nous a fait part des faits qu’il y a cons
tatés. Les voici rapidement :
Menu : a 7 heures, vingt-cinq centilitres
de café, 50 grammes de pain.
Midi : soupe Kub, sans légumes ; 100 gr.
de viande frigo (dure naturellement) ; légu
mes : pommes de terres ; pas de dessert ;
pain, 150 grammes.
Soir : soupe Kub ; frigo ou hareng-saur ;
poisson (?) ; pam : 150 grammes.
Comme boisson, 75 centilitres par repas.
Jamais de dessert, même le dimanche.
1 out ceci pour 24 francs par jour. Quant
aux soins, nous n incriminerons pas le service
médical, car nous savons que bien souvent,
dans les hôpitaux, les médecins sont obligés
de lutter avec le service administratif qui fait
des économies jusque sur les ordonnances du
docteur (par exemple : à Rouen, le service
administratif avait négligé de donner jour
nellement à un malade le foie de veau or
donné par le médecin. Il fallut que celui-ci
sè fâche pour que la prescription fut suivie ! !)
fi existe sans doute des médecins qui ne
pratiquent pas leur métier avec toute la dou
ceur, tout le tact désirables. Mais exception
faite pour ceux-ci, ce n’est pas aux docteur.-,
que notre attaque s’adresse.
Elle s'adresse à « l’administration », au
service de la direction.
Eorsqu un malade réclame des soins la
nuit, s’il ne figure pas sur ia « fiche de nuit »,
pourquoi les 1 ui reiuse-f-nn 3 . << sons prétex-
,ais
Les événements du 26 Août - Aspect du cours de la République avant la bataille de rues. - Les Grévistes devant le cercle Franklin
qu i! n est pas sur la fiche ». Nous savons
il y a des malades très exigeants. Soit,
tout au moins, que celui qui a réelle-
^ oesoin de goms les reçoive, même s’il
j n est pas « sur la fiche ».
i.. La . discipline est également très stricte.
R a r fois à tort, nous semble-t-il. Nous sa
vons qu i; faut une discipline, dans un hô-
: Dflai comme ailleurs ; et qui dit « discipline »
j oit contrainte. Mais encore, faut-il qu elle
soit appliquée en faveur des malades et non
j à leur détriment ou à leur désavantage. Une
j discipline déprimante peut-elle aller de pair
1 avec des soins médicaux corrects ? Nous
1 disons : non !
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