Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1930-07-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 juillet 1930 04 juillet 1930
Description : 1930/07/04 (N199). 1930/07/04 (N199).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571513k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
5* ANNEE. — N" 199.
LE NUMERO: 25 CENTIMES
VENDREDI 4 JUILLET 1930.
£e zPioiétaüie
A/WVVAAXWVV\CXVV\A\\AAXVVA\XVV\VVVVWVVVVVVVVVVVl
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à la souscription
P
permanente ouverte pour
que le a Prolétaire »
vive et se développe.
Organe Régional C J • »•
du Bloc Ouvrière! Paysan
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v ' J I :
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RÉDACTION <& ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — RO U EM — Téléphone 45 78
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CHAQUE SEMAINE
Le « Prolétaire normand »
| En vente dans tous les kiosques
™ ~ ““ ' " - — ; —— i — Le numéro : 0 fr. 40 —
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre, 1
s’adresser au camarade E. DESCHAMPS, Cercle Franklin, Le Havre 2 e iaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaA'VVVVVVvvvv\aaaaaaaav
étage).
A bas, la loi d’escroquerie et de mouchardage !
Exigez rintégralité de votre paye! (Constituez vos comités de latte!
En marge du Congrès de l'I. S. R.
La Croisade Anti-Soviétique
y ■ - \
>. >:;• v. v. v ’ :: - \
• >■ •> •• m
Les événements, de ces derniers , temps, ré
volution aux Indes, soulèvements d’Indo-Chi-
ne, la nouvelle vague de' grèves, les émeutes
antifascistes en Italie, le récent \rack boursier
de New-York, confirment la justesse de nos
thèses sur lé « commencement de la décom
position du régime capitaliste ». Ces derniers
événements affaiblissent la solidité tout à fait
relative de l’impérialisme mondial.
La crise économique s’aggrave, la bour
geoisie ne le cache plus, elle fait des efforts
désespérés pour retarder Y échéance de sa
chute.
Pendant ce temps, les ouvriers de Russie
Soviétique, sous la conduite du Parti Commu
niste, industrialisent leur vaste pays. Avec
unp méthode qui force l’admiration des pires
ennemis même du communisme, ils font triom
pher le plan de 5 ans.
u La Russie flambe de vie » écrivait il y
a quelques mois un économiste bourgeois.
Oui „ trois fois hélas, pour les capitalistes du
monde entier, fa situation là-bas, s’améliore à
un rythme qui va s’accélérant, alors qu ici la
crise semble devoir prendre bientôt les pro
portions d’un désastre. La victoire éclatante
que remportent nos frères de Russie contre
le capitalisme constitue un exemple tentant
pour les opprimés des pays capitalistes. De
plus, c’est un sixième de l’Europe qui échap
pe en tant que marché, à l’impérialisme mon
dial.
La bourgeoisie s’inquiète de cette situation,
elle, voue une haine implacable à Y U.R.S.S.
quelle rend responsable de tous [les événe
ments dont nous causons au début de cet arti
cle. L’Union Sacrée s’établit alors avec une
harmonie touchante. Taittinger réclamait l’au
tre jour à la Chambre la rupture des relations
diplomatiques avec Y U.R.S.S. Tous les par
lementaires présents y compris les socialistes
l’approuvaient. La presse pourrie de son côté
a obéi aux ordres de la finance, nous assistons
en effet à une recrudescence de la campagne
antisoviétique à laquelle nous sommes habi
tués depuis plusieurs années et qui revient
infailliblement, chaque fois que la bourgeoi
sie est aux prises avec de nouvelles difficultés
économiques.
La pre/sse bourgeoise du Havre a emboîté
le pas à la grande presse dite d’information
et depuis plusieurs semaines, avec une fureur
renouvelée, les Ludovic Naudeau, du Petit-
Havre ; les Désiré Lacoudre, du Havre-
Eclair ; les Descheerder, du Progrès Social,
et autres soviétophobes de la presse havraise
étalent leur prose antibolchevique dans leurs
canards, tous plus corrompus les uns que les
autres.
De toutes les feuilles bourgeoises , Le Pro
grès Social des socialistes est à coup sûr celle
qui occupe, le premier rang, les social-fascis
tes se distinguent particulièrement dans cette
besogne contre-révolutionnaire. Sans aucun
scrupule ils reprennent les odieuses calomnies
fabriquées en série pour les besoins de la cau
se capitaliste, dans la louche officine de Ri
ga. Chaque semaine les pisse-copie havreds
nous prédisent la fin du régime soviétique en
Russie, ils ne font, il est vrai, qu’imiter leurs
confrères bourgeois du monde entier qui nous
ressassent ce bobard depuis plus de dix an
nées. Tatave, le leader socialiste\, qui n’a de
rouge que le nez, se crée, lui aussi ente deux
chopines de ces illusions. Tout beau, Mes
sieurs les socialistes ne prenez point vos dé
sirs pour des réalités, la révolution bolchevi
que poursuit sa marche triomphante vers le
socialisme et nonobstant votre immonde cam
pagne de calomnies les communistes réélisent
dans les faits ce qui était naguère vos théo
ries.
Dans quelques semaines, deux camarades
du Havre iront constater sur place ce que peu
vent faire des prolétaires quand ils se sont
emparés par la force du pouvoir ; ils iront voir
là-bas ce que n auraient pas été capables de
réaliser des dizaines d’années de « Démocra
tie ». Incessamment, le Parti Communiste et
la C.G.T.U. organiseront une démonstration
au cours de laquelle seront ratifiées les nomi
nations des- délégués qui seront désigner pour
aller en U.R.S.5. assister aux fêtes données
à l’occasion de Y Anniversaire de la consti
tution de l’Internationale Syndicale Rouge,
et visiter ensuite les réalisations du plan
quinquennal.
Nous demandons à tous les travailleurs du
Havre de se préparer pour assister en grand
nombre à cette démonstration. La date et le
lieu seront communiqués à tous, en temps op
portun. Nul doute que les prolos havrais auh
ront à cœur d’y venir en masse, ils prouve
ront ainsi leur indéfectible attachement à la
Russie des Soviets. Ce sera la plus fière ré
ponse qu’ils pourront faire aux chouans con
temporains de la presse bourgeoise havraise.
Fernand LEGAGNEUX.
Pour notre «Prolé»
« -T
Tous à l’œuvre !
Diffusez-le !
Souscrivez et faites
souscrire pour l’aider
Et) avant contre tout prélèvement
En avant pour l’augmentation des salaires
Ce sont ces engins qui sèmeront la mort et la ruine lors de la prochaine guerre.
Déjà l’impérialisme s’en sert contre les peuples coloniaux en révolte.
son*
Plus de mille numéros de notre dernier
tirage ont été diffusés.
Nos camarades terrassiers et métallurgis
tes sont en tête de la diffusion.
Il faut atteindre rapidement les deux mille.
Resieront-ils les< premiers où seront-ils dé
passés ?
Nous le dirons dans notre prochain numéro.
LES TRAVAILLEURS RUSSES MARQUENT
LEUR SYMPATHIE A LEUR PARTI COMMUNISTE
A Leningrad, une manifestation devant le Comité Régional du Parti
Communiste.
La répression
redouble
La répression bat son plein. Après l’éclair
cie de quelques libérations provisoires, la tem
pête redouble. Arrestations, provocations,
amendes, emprisonnement se multiplient sur
la tête des militants du Parti Communiste,
des jeunesses et de la C.G.T.U.
Les minoritaires de la C.G.T.U., les ré
formistes de la C.G.T., tous les social-capi-
talistes nient la répression, ou qui plus est,
la justifient ou l’aident.
Berlot déclarait au congrès confédéral de
septembre 1929 : « La rationalisation, la ré
pression, la radicalisation, c’est le nouveau
dictionnaire de la C.G.T.U, pour épater la
galerie.
Boville ajoutait : « La répression c’est le
résultat de l’alliance de. la C.G.T.U. et du
Parti Communiste. // faut donner un coup de
barre à droite ».
Les faits ont prouvé tout ce qu’il y avait
de stupide et d’odieux dans ces deux déclara
tions du type nettement minoritaire qui peu
vent faire pendant à celles de la CG.T U.
et du Parti Communiste.
Cependant la crise économique s’aggrave,
ies rapports entre les nations s’enveniment,
les kracks succèdent au kracks, la guerre
rode autour des frontières, les impérialismes
s’épient et la répression, qui confirme le tout,
î s’abat sur les militants courageux du Parti et
' de la C.G.T.U., évitant comme par hasard
^ les francs-maçons minoritaires et les socialistes
confédérés.
j Au Havre, les jeunes sont à l’honneur.
j Notre camarade Hauguel, qui n’a pas 20
ans, est condamné le lundi 23 juin à 3 mois
de prison et 100 francs d’amende pour avoir
vendu l’Avant-Garde et être porteur d’un nu
méro de la Caserne. Quelle belle preuve de
liberté de pensée et de presse.
Hauguel a répondu fièrement à ses juges
qui l’ont condamné le 23 alors qu’il était con
voqué pour le 24 :
» Je suis communiste et j’en suis fier , »
Hauguel a fait son devoir. 11 a revendiqué
hautement son droit d’être communiste.
Les organisations du prolétariat doivent
être avec lui et avec tous ceux que la bour
geoisie jette dans ses geôles démocratiques.
La répression contre les jeunes, c’est la
lutte des politiciens de droite et de gauche
y compris les social-collaborateurs des exploi
teurs contre la clairvoyance et l’activité révo
lutionnaire des jeunes.
C’est l’impérialisme tout entier qui se dé
bat contre la mort qu’il sent venir,
C’est la lutte des capitalistes qui veulent
conserver leurs privilèges, la diminution des
salaires et l’augmentation de la durée du tra
vail, les assurances sociales et la retraite pour
tous, y compris les fonctionnaires et les che
minots, à 65 ans.
C’est pourquoi lutter pour l’augmentation
des salaires, contre les assurances sociales des
fascistes, des patrons et des socialistes, c’est
lutter contre le régime, contre le chômage,
contre la guerre, contre la répression,
j Avec le Parti Communiste, avec tes Jeu
nesses, avec la C.G.T.U., en avant !
Les Minoritaires écrasés
par les faits
Les minoritaires sont d’accord sur la pla
teforme politique des 40 ans de paix sociale
présentée au congrès fédéral par Cham
bellan.
La C.G.T.U. et le Parti communiste' ont
prouvé à l’époque que cette opinion était
fausse et dangereuse.
A qui les faits qui contrôlent journelle
ment les analyses et les prévisions don
nent-ils raison ? Tout est là.
Les insultes, bien que les faits disant
exactement le contraire, abondent et les
minoritaires persistent dans leurs erreurs.
Qu’ils ne se croient pas insultés quand
nous le leur rappelons et quand nous mon
trons aux travailleurs toutes les conséquen
ces qui découlent de leur position dange
reuse de partisans à tout prix de l’impos
sible paix sociale.
Les trois krachs de New-York en six
mois montrent bien l’ébranlement profond
de l’impérialisme mondial, puisque c’est
l’impérialisme Américain, charpente du
monde, qui fléchit, se lézarde et menace
de s’écrouler.
Mussolini réclame et parle de prendre par
les armes la Tunisie, la Corse et Nice. C’est
la lutte pour les débouchés. L’Italie a be
soin d’élargir ses frontières trop étroites
qui l’étouffent. La France qui est entrée
dans la crise économique ne peut céder à
aucun prix la moindre parcelle de son ter
ritoire colonial. Tardieu répond en inspec
tant les troupes des Alpes et de l’Afrique du
Nord.
Tous les impérialistes aux prises avec les
mêmes difficultés économiques, entr’autres
la surproduction, préparent la guerre contre
la Russie qui représente un marché im
mense.
La rationalisation bat son plein dans tous
les pays et plus de 20 millions de chômeurs
cherchent le pain de leurs enfants.
En France, plusieurs industries sont tou
chées par la crise; au Havre, le chômage
monte d’une façon inquiétante.
Les travailleurs coloniaux refusent plus
longtemps d’être des esclaves sans volonté,
sans droit, sans joie et sans avenir. Ils se
révoltent.
La journée de 8 heures est constamment
violée; les salaires subissent de durs as
sauts. Les retraites, avec l’application des
assurances sociales, sont menacées d’être
portées à 65 ans, pour tous y compris fonc
tionnaires et cheminots.
Les travailleurs en plus grand nombre des
cendent dans la rue. Les grèves prennent
un caractère politique plus accentué, exem
ple la grève du Boucau.
La répression s’acharne et le fascisme
monte, sanglant et les minoritaires parlent
non plus de « 40 ans de paix sociale », mais
de « paix éternelle ».
Comme la C.G.T.U. partisante de la
« paix industrielle », ils étouffent tout mou
vement en niant la possibilité même de ces
mouvements. Ils expliquent que les masses
sont avachies... Mais ils démontrent eux-
mêmes que c’est faux.
Ils sèment la méfiance entre les travail
leurs, quand ils ne sèment pas la haine.
Engler, à Rouen, dresse les dockers contre
les cheminots, il a lui-même prouvé que
les masses n’étaient pas avachies puisqu’el
les étaient dan s', la rue; mais il a prouvé aussi
que les chefs minoritaires cessent d’être ava
chis et passent à l’action que lorsqu’il y a
une fraction de la classe ouvrière à dresser
contre une autre.
(Lire la suite en 2 e page, 6 e colonne).
Nous voici clans la période d’application
de cette fameuse loi d’escroquerie décidée par
le gouvernement fasciste, que soutiennent les
socialistes, confédérés et autonomes, qui cher
chent à convaincre les ouvriers du bienfait cfe
cette loi.
Cette loi entre .en application au moment
meme où la crise économique s’ouvre en
h rance et en piein essor des ouvriers contre
le patronat et la bourgeoisie. Avec cette loi,
sous le prétexte d’assurer les travailleurs, la
bourgeoisie vient de forger une arme contre
le mouvement ouvrier en plein développe
ment.
j II est clair pour tous les ouvriers que l’ap
plication de cette loi au 1 01 ' juillet, signifie
1 une diminution automatique du salaire réel de
l’ouvrier par le prélèvement que fera le pa
tronat.
C’est au moment où le gouvernement aug
mente les impôts, que les propriétaires aug-
meut les loyers et que la vie augmente, que
la bourgeoisie, puissamment aidée par les ré
formistes, social-démocratie et syndicats di
vers, comme les autonomes, vont tenter sur
les salaires, le monstrueux prélèvement pour
le fonctionnement de sa loi des assurances
sociales.
Quel sera ce prélèvement. La loi nous l’in
dique à 1 article 2, les assurés sont répartis
annuellement en cinq catégories, les cotisa
tions et les prestations sont fixées dans cha
cune de ces catégories d’après un salaire de
base.
Ces cinq catégories, avec le salaire de base
et la cotisation journalière sont ainsi fixées :
- Salaire journalier,
.000 à 2.399 fr.;
centimes.
De 8 fr. à 14 fr.
50 centimes.
De 15 fr. à 19 fr
: 75 centimes.
De 20 fr. à 31 fr
I franc.
De 32 fr. et plus ;
moins
cotisa-
, 99 ;
.99:
. 99 ; 1
i
9.600
H Catégorie. —
de 8 fr.; annuel, 1
tios journalière, 25
2 e Catégorie. —
2.400 à 4.999 fr. :
3 e Catégorie. —
4.500 à 5.999 fr.
4 P Catégorie. —
6.000 à 9.599 fr. :
5 e Catégorie. —
et plus : 1 fr. 75.
Ce qui signifie que pour la majorité des
ouvriers, leur salaire sera diminué automati
quement de 1 franc à I fr. 75 par jour. Les
ouvriers dockers verront à chaque journée de
travail leur salaire réduit de I fr. 75.
Si l’on considère qu’actuellement les ou
vriers dockers ne travaillent que quelques
jours par semaine et que le chômage com
mence à se faire sentir dans la métallurgie
(les tréfileries ont renvoyé près de 1.200 ou
vriers), ce sera en plus des charges existan
tes, des charges nouvelles imposées au prolé
tariat.
D’autre part, la contribution patronale
étant égale à celle ouvrière, et les indus
triels ne voulant rien restreindre de leurs bé
néfices actuels, que certains capitalistes ont
déjà augmenté, en prévision de ces assuran
ces, ce qui sera en conséquence une diminu
tion du pouvoir d’achat du salaire.
Il est certain que cela ne peut manquer de
provoquer la réaction ouvrière contre ce vol.
Déjà dans l’ensemble des usines, chantiers,
ports, le mécontentement grandit et les ouvriers
s’affirment décidés à la lutte contre ce prélè
vement.
L’augmentation des salaires
Cette bataille ne consiste pas à exiger la
suppression de tout prélèvement et à réclamer
la paye intégrale. C’est aussi une bataille di
recte pour l’augmentation des salaires, large
ment justifiée par les augmentations nouvelles
du prix de la vie, conséquence de la loi des
assurances sociales.
Ce mot d’ordre, du reste, est celui qui
frappe le plus la politique actuelle de la
bourgeoisie et par suite, suscite une forte
réaction du patronat.
C’est qu’en effet la ligne générale du?pa-
tronat devant la crise économique actuelle,
est de pousser une charge à fond pour la ré
duction des salaires des ouvriers, comme vien
nent de le faire les Tréfileries qui; profitant
du chômage actuel embauchent des ouvriers à
2 fr. 90 au lieu de 3 fr. 25 à 3 fr. 40.
Quoi d’étonnant, dans ces conditions, de
voir toute la presse bourgeoise réagir avec
force contre la ligne d’action du Parti Com
muniste et de la C.G.T.U. qui contrebat
directement sa politique de classe, et récla
mer le renforcement des mesures de répres
sion contre les organisations révolutionnaires,
qui seulent se placent à l’avant des luttes ou
vrières.
Engageons la lutte
Les ouvriers ne se laisseront pas voler leur
paye.
Derrière le Parti Communiste et la C.G.
F.U. ils engageront la lutte contre tout pré
lèvement.
Dès la première retenue sur leurs salaires,
ils manifesteront en masse et imposeront par
de puissantes, manifestations l’intégralité de
leur paye et l’augmentation des salaires.
Paul LEMARCHAND.
Une Scandaleuse Expulsiop
Un camarade habitant depuis peu Le Havre
est venu nous raconter comment, peu de temps
après son arrivée au Havre il fut victime de
la Cie Augustin Normand et de son complice
Meyer.
Ce fait scandaleux éclairera sans doute cer
tains copains qui prêtent encore à Meyer des
idées très libérales, il démontre également
quel crédit on doit accorder aux promesses
fallacieuses que font les employeurs de tout
acabit dans les propositions d’embauche qu’ils
font par le canal des grands journaux d’infor
mation.
Nous avons tenu à insérer sans en changer
un iota la relation écrite du camarade victime
de la cruelle hypocrisie patronale.
« En mai 1921, je fus obligé de quitter la
Société Normande de Constructions Navales
! de Saint-Malo, celle-ci fermant ses portes.
! A cette, époque, les chantiers Augustin N or-
' mand cherchaient à grand renfort de publicité
des ouvriers charpentiers. La Société A. Nor-
' mand m’ayant promis un logement, je vins
donc travailler au hlavre à partir du 16 mars
1921. En mai 1928, à la suite d’une discus
sion avec un contremaître qui n’était pas mon
chef de service, je fus mis en demeure de
quitter immédiatement mon travail. Depuis
ce moment, j’ai cherché, mais vainement, une
appartement pour abriter ma femme et mes
2 enfants âgés- de 7 et 8 ans.
J’affirme que depuis des mois ma femme,
chaque matin, se rend aux annonces des jour
naux et, soit quelle ne soit pas la première
inscrite ou qu’il ne faille pas d’enfants ou
bien encore que le loyer soit trop élevé, en
tous cas, je n’ai jamais pu trouver une solu
tion. Une tentative faite au mois d’août 1929
m’a coûté 500 francs. Les preuves de ce que
j’avance sont d’ailleurs à votre disposition.
Let procès d’expulsion Suivait son cours. Le
8 avril, un dernier référé m’amenait au Pa
lais de Justice. Là, le président m’a donné
comme dernier délai jusqu’au 1 er juin. Quel
ques jours après, je recevais une sommation de
AT Lehrefon d’avoir à déménager pour le 8
mai.
Le samedi matin 24 mai, vers 9 heures,
ma femme, était comme chaque four au bureau
du Petit-Havre, moi à mon travail et mes 2
enfants à Yécdle. Sous escorte d’une ving
taine d’agents on procéda à mon expulsion- et,
lorsqu’à 10 heures, ma femme fut de retour,
la maison était vidé. On entassait dans un ca
mion le contenu du grenier. A midi, nous nous
trouvions à quatre personnes sur le pavé, sans
gîte, sans linge, ma femme malade de tant
d’émotions.
Eperdu, ne sachant vraiment de quel côté
me tourner, je pensais informer AT Meyer,
député-maire du Havre, de ma détresse. M.
Meyer faisant l’indigné me remit 100 fr. pour
parer aux premiers besoins-. Pendant que j’é
tais en audience quelqu’un vint annoncer au
maire que j’avais un logement ; celui-ci don
na l’ordre (je pense que c’est au secrétaire du
Commissaire ) de m’accompagner.
Dans- Y antichambre, on me prévint qu’avant
tout, je devais passer au commissariat' central.
Là, je me vis entouré de 6 ou 7 personnes
dont l’huissier de M. Normand et le commis
saire ayant procédé à mon expulsion.
(Lire la suite en 2 e page,
LE NUMERO: 25 CENTIMES
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ne, la nouvelle vague de' grèves, les émeutes
antifascistes en Italie, le récent \rack boursier
de New-York, confirment la justesse de nos
thèses sur lé « commencement de la décom
position du régime capitaliste ». Ces derniers
événements affaiblissent la solidité tout à fait
relative de l’impérialisme mondial.
La crise économique s’aggrave, la bour
geoisie ne le cache plus, elle fait des efforts
désespérés pour retarder Y échéance de sa
chute.
Pendant ce temps, les ouvriers de Russie
Soviétique, sous la conduite du Parti Commu
niste, industrialisent leur vaste pays. Avec
unp méthode qui force l’admiration des pires
ennemis même du communisme, ils font triom
pher le plan de 5 ans.
u La Russie flambe de vie » écrivait il y
a quelques mois un économiste bourgeois.
Oui „ trois fois hélas, pour les capitalistes du
monde entier, fa situation là-bas, s’améliore à
un rythme qui va s’accélérant, alors qu ici la
crise semble devoir prendre bientôt les pro
portions d’un désastre. La victoire éclatante
que remportent nos frères de Russie contre
le capitalisme constitue un exemple tentant
pour les opprimés des pays capitalistes. De
plus, c’est un sixième de l’Europe qui échap
pe en tant que marché, à l’impérialisme mon
dial.
La bourgeoisie s’inquiète de cette situation,
elle, voue une haine implacable à Y U.R.S.S.
quelle rend responsable de tous [les événe
ments dont nous causons au début de cet arti
cle. L’Union Sacrée s’établit alors avec une
harmonie touchante. Taittinger réclamait l’au
tre jour à la Chambre la rupture des relations
diplomatiques avec Y U.R.S.S. Tous les par
lementaires présents y compris les socialistes
l’approuvaient. La presse pourrie de son côté
a obéi aux ordres de la finance, nous assistons
en effet à une recrudescence de la campagne
antisoviétique à laquelle nous sommes habi
tués depuis plusieurs années et qui revient
infailliblement, chaque fois que la bourgeoi
sie est aux prises avec de nouvelles difficultés
économiques.
La pre/sse bourgeoise du Havre a emboîté
le pas à la grande presse dite d’information
et depuis plusieurs semaines, avec une fureur
renouvelée, les Ludovic Naudeau, du Petit-
Havre ; les Désiré Lacoudre, du Havre-
Eclair ; les Descheerder, du Progrès Social,
et autres soviétophobes de la presse havraise
étalent leur prose antibolchevique dans leurs
canards, tous plus corrompus les uns que les
autres.
De toutes les feuilles bourgeoises , Le Pro
grès Social des socialistes est à coup sûr celle
qui occupe, le premier rang, les social-fascis
tes se distinguent particulièrement dans cette
besogne contre-révolutionnaire. Sans aucun
scrupule ils reprennent les odieuses calomnies
fabriquées en série pour les besoins de la cau
se capitaliste, dans la louche officine de Ri
ga. Chaque semaine les pisse-copie havreds
nous prédisent la fin du régime soviétique en
Russie, ils ne font, il est vrai, qu’imiter leurs
confrères bourgeois du monde entier qui nous
ressassent ce bobard depuis plus de dix an
nées. Tatave, le leader socialiste\, qui n’a de
rouge que le nez, se crée, lui aussi ente deux
chopines de ces illusions. Tout beau, Mes
sieurs les socialistes ne prenez point vos dé
sirs pour des réalités, la révolution bolchevi
que poursuit sa marche triomphante vers le
socialisme et nonobstant votre immonde cam
pagne de calomnies les communistes réélisent
dans les faits ce qui était naguère vos théo
ries.
Dans quelques semaines, deux camarades
du Havre iront constater sur place ce que peu
vent faire des prolétaires quand ils se sont
emparés par la force du pouvoir ; ils iront voir
là-bas ce que n auraient pas été capables de
réaliser des dizaines d’années de « Démocra
tie ». Incessamment, le Parti Communiste et
la C.G.T.U. organiseront une démonstration
au cours de laquelle seront ratifiées les nomi
nations des- délégués qui seront désigner pour
aller en U.R.S.5. assister aux fêtes données
à l’occasion de Y Anniversaire de la consti
tution de l’Internationale Syndicale Rouge,
et visiter ensuite les réalisations du plan
quinquennal.
Nous demandons à tous les travailleurs du
Havre de se préparer pour assister en grand
nombre à cette démonstration. La date et le
lieu seront communiqués à tous, en temps op
portun. Nul doute que les prolos havrais auh
ront à cœur d’y venir en masse, ils prouve
ront ainsi leur indéfectible attachement à la
Russie des Soviets. Ce sera la plus fière ré
ponse qu’ils pourront faire aux chouans con
temporains de la presse bourgeoise havraise.
Fernand LEGAGNEUX.
Pour notre «Prolé»
« -T
Tous à l’œuvre !
Diffusez-le !
Souscrivez et faites
souscrire pour l’aider
Et) avant contre tout prélèvement
En avant pour l’augmentation des salaires
Ce sont ces engins qui sèmeront la mort et la ruine lors de la prochaine guerre.
Déjà l’impérialisme s’en sert contre les peuples coloniaux en révolte.
son*
Plus de mille numéros de notre dernier
tirage ont été diffusés.
Nos camarades terrassiers et métallurgis
tes sont en tête de la diffusion.
Il faut atteindre rapidement les deux mille.
Resieront-ils les< premiers où seront-ils dé
passés ?
Nous le dirons dans notre prochain numéro.
LES TRAVAILLEURS RUSSES MARQUENT
LEUR SYMPATHIE A LEUR PARTI COMMUNISTE
A Leningrad, une manifestation devant le Comité Régional du Parti
Communiste.
La répression
redouble
La répression bat son plein. Après l’éclair
cie de quelques libérations provisoires, la tem
pête redouble. Arrestations, provocations,
amendes, emprisonnement se multiplient sur
la tête des militants du Parti Communiste,
des jeunesses et de la C.G.T.U.
Les minoritaires de la C.G.T.U., les ré
formistes de la C.G.T., tous les social-capi-
talistes nient la répression, ou qui plus est,
la justifient ou l’aident.
Berlot déclarait au congrès confédéral de
septembre 1929 : « La rationalisation, la ré
pression, la radicalisation, c’est le nouveau
dictionnaire de la C.G.T.U, pour épater la
galerie.
Boville ajoutait : « La répression c’est le
résultat de l’alliance de. la C.G.T.U. et du
Parti Communiste. // faut donner un coup de
barre à droite ».
Les faits ont prouvé tout ce qu’il y avait
de stupide et d’odieux dans ces deux déclara
tions du type nettement minoritaire qui peu
vent faire pendant à celles de la CG.T U.
et du Parti Communiste.
Cependant la crise économique s’aggrave,
ies rapports entre les nations s’enveniment,
les kracks succèdent au kracks, la guerre
rode autour des frontières, les impérialismes
s’épient et la répression, qui confirme le tout,
î s’abat sur les militants courageux du Parti et
' de la C.G.T.U., évitant comme par hasard
^ les francs-maçons minoritaires et les socialistes
confédérés.
j Au Havre, les jeunes sont à l’honneur.
j Notre camarade Hauguel, qui n’a pas 20
ans, est condamné le lundi 23 juin à 3 mois
de prison et 100 francs d’amende pour avoir
vendu l’Avant-Garde et être porteur d’un nu
méro de la Caserne. Quelle belle preuve de
liberté de pensée et de presse.
Hauguel a répondu fièrement à ses juges
qui l’ont condamné le 23 alors qu’il était con
voqué pour le 24 :
» Je suis communiste et j’en suis fier , »
Hauguel a fait son devoir. 11 a revendiqué
hautement son droit d’être communiste.
Les organisations du prolétariat doivent
être avec lui et avec tous ceux que la bour
geoisie jette dans ses geôles démocratiques.
La répression contre les jeunes, c’est la
lutte des politiciens de droite et de gauche
y compris les social-collaborateurs des exploi
teurs contre la clairvoyance et l’activité révo
lutionnaire des jeunes.
C’est l’impérialisme tout entier qui se dé
bat contre la mort qu’il sent venir,
C’est la lutte des capitalistes qui veulent
conserver leurs privilèges, la diminution des
salaires et l’augmentation de la durée du tra
vail, les assurances sociales et la retraite pour
tous, y compris les fonctionnaires et les che
minots, à 65 ans.
C’est pourquoi lutter pour l’augmentation
des salaires, contre les assurances sociales des
fascistes, des patrons et des socialistes, c’est
lutter contre le régime, contre le chômage,
contre la guerre, contre la répression,
j Avec le Parti Communiste, avec tes Jeu
nesses, avec la C.G.T.U., en avant !
Les Minoritaires écrasés
par les faits
Les minoritaires sont d’accord sur la pla
teforme politique des 40 ans de paix sociale
présentée au congrès fédéral par Cham
bellan.
La C.G.T.U. et le Parti communiste' ont
prouvé à l’époque que cette opinion était
fausse et dangereuse.
A qui les faits qui contrôlent journelle
ment les analyses et les prévisions don
nent-ils raison ? Tout est là.
Les insultes, bien que les faits disant
exactement le contraire, abondent et les
minoritaires persistent dans leurs erreurs.
Qu’ils ne se croient pas insultés quand
nous le leur rappelons et quand nous mon
trons aux travailleurs toutes les conséquen
ces qui découlent de leur position dange
reuse de partisans à tout prix de l’impos
sible paix sociale.
Les trois krachs de New-York en six
mois montrent bien l’ébranlement profond
de l’impérialisme mondial, puisque c’est
l’impérialisme Américain, charpente du
monde, qui fléchit, se lézarde et menace
de s’écrouler.
Mussolini réclame et parle de prendre par
les armes la Tunisie, la Corse et Nice. C’est
la lutte pour les débouchés. L’Italie a be
soin d’élargir ses frontières trop étroites
qui l’étouffent. La France qui est entrée
dans la crise économique ne peut céder à
aucun prix la moindre parcelle de son ter
ritoire colonial. Tardieu répond en inspec
tant les troupes des Alpes et de l’Afrique du
Nord.
Tous les impérialistes aux prises avec les
mêmes difficultés économiques, entr’autres
la surproduction, préparent la guerre contre
la Russie qui représente un marché im
mense.
La rationalisation bat son plein dans tous
les pays et plus de 20 millions de chômeurs
cherchent le pain de leurs enfants.
En France, plusieurs industries sont tou
chées par la crise; au Havre, le chômage
monte d’une façon inquiétante.
Les travailleurs coloniaux refusent plus
longtemps d’être des esclaves sans volonté,
sans droit, sans joie et sans avenir. Ils se
révoltent.
La journée de 8 heures est constamment
violée; les salaires subissent de durs as
sauts. Les retraites, avec l’application des
assurances sociales, sont menacées d’être
portées à 65 ans, pour tous y compris fonc
tionnaires et cheminots.
Les travailleurs en plus grand nombre des
cendent dans la rue. Les grèves prennent
un caractère politique plus accentué, exem
ple la grève du Boucau.
La répression s’acharne et le fascisme
monte, sanglant et les minoritaires parlent
non plus de « 40 ans de paix sociale », mais
de « paix éternelle ».
Comme la C.G.T.U. partisante de la
« paix industrielle », ils étouffent tout mou
vement en niant la possibilité même de ces
mouvements. Ils expliquent que les masses
sont avachies... Mais ils démontrent eux-
mêmes que c’est faux.
Ils sèment la méfiance entre les travail
leurs, quand ils ne sèment pas la haine.
Engler, à Rouen, dresse les dockers contre
les cheminots, il a lui-même prouvé que
les masses n’étaient pas avachies puisqu’el
les étaient dan s', la rue; mais il a prouvé aussi
que les chefs minoritaires cessent d’être ava
chis et passent à l’action que lorsqu’il y a
une fraction de la classe ouvrière à dresser
contre une autre.
(Lire la suite en 2 e page, 6 e colonne).
Nous voici clans la période d’application
de cette fameuse loi d’escroquerie décidée par
le gouvernement fasciste, que soutiennent les
socialistes, confédérés et autonomes, qui cher
chent à convaincre les ouvriers du bienfait cfe
cette loi.
Cette loi entre .en application au moment
meme où la crise économique s’ouvre en
h rance et en piein essor des ouvriers contre
le patronat et la bourgeoisie. Avec cette loi,
sous le prétexte d’assurer les travailleurs, la
bourgeoisie vient de forger une arme contre
le mouvement ouvrier en plein développe
ment.
j II est clair pour tous les ouvriers que l’ap
plication de cette loi au 1 01 ' juillet, signifie
1 une diminution automatique du salaire réel de
l’ouvrier par le prélèvement que fera le pa
tronat.
C’est au moment où le gouvernement aug
mente les impôts, que les propriétaires aug-
meut les loyers et que la vie augmente, que
la bourgeoisie, puissamment aidée par les ré
formistes, social-démocratie et syndicats di
vers, comme les autonomes, vont tenter sur
les salaires, le monstrueux prélèvement pour
le fonctionnement de sa loi des assurances
sociales.
Quel sera ce prélèvement. La loi nous l’in
dique à 1 article 2, les assurés sont répartis
annuellement en cinq catégories, les cotisa
tions et les prestations sont fixées dans cha
cune de ces catégories d’après un salaire de
base.
Ces cinq catégories, avec le salaire de base
et la cotisation journalière sont ainsi fixées :
- Salaire journalier,
.000 à 2.399 fr.;
centimes.
De 8 fr. à 14 fr.
50 centimes.
De 15 fr. à 19 fr
: 75 centimes.
De 20 fr. à 31 fr
I franc.
De 32 fr. et plus ;
moins
cotisa-
, 99 ;
.99:
. 99 ; 1
i
9.600
H Catégorie. —
de 8 fr.; annuel, 1
tios journalière, 25
2 e Catégorie. —
2.400 à 4.999 fr. :
3 e Catégorie. —
4.500 à 5.999 fr.
4 P Catégorie. —
6.000 à 9.599 fr. :
5 e Catégorie. —
et plus : 1 fr. 75.
Ce qui signifie que pour la majorité des
ouvriers, leur salaire sera diminué automati
quement de 1 franc à I fr. 75 par jour. Les
ouvriers dockers verront à chaque journée de
travail leur salaire réduit de I fr. 75.
Si l’on considère qu’actuellement les ou
vriers dockers ne travaillent que quelques
jours par semaine et que le chômage com
mence à se faire sentir dans la métallurgie
(les tréfileries ont renvoyé près de 1.200 ou
vriers), ce sera en plus des charges existan
tes, des charges nouvelles imposées au prolé
tariat.
D’autre part, la contribution patronale
étant égale à celle ouvrière, et les indus
triels ne voulant rien restreindre de leurs bé
néfices actuels, que certains capitalistes ont
déjà augmenté, en prévision de ces assuran
ces, ce qui sera en conséquence une diminu
tion du pouvoir d’achat du salaire.
Il est certain que cela ne peut manquer de
provoquer la réaction ouvrière contre ce vol.
Déjà dans l’ensemble des usines, chantiers,
ports, le mécontentement grandit et les ouvriers
s’affirment décidés à la lutte contre ce prélè
vement.
L’augmentation des salaires
Cette bataille ne consiste pas à exiger la
suppression de tout prélèvement et à réclamer
la paye intégrale. C’est aussi une bataille di
recte pour l’augmentation des salaires, large
ment justifiée par les augmentations nouvelles
du prix de la vie, conséquence de la loi des
assurances sociales.
Ce mot d’ordre, du reste, est celui qui
frappe le plus la politique actuelle de la
bourgeoisie et par suite, suscite une forte
réaction du patronat.
C’est qu’en effet la ligne générale du?pa-
tronat devant la crise économique actuelle,
est de pousser une charge à fond pour la ré
duction des salaires des ouvriers, comme vien
nent de le faire les Tréfileries qui; profitant
du chômage actuel embauchent des ouvriers à
2 fr. 90 au lieu de 3 fr. 25 à 3 fr. 40.
Quoi d’étonnant, dans ces conditions, de
voir toute la presse bourgeoise réagir avec
force contre la ligne d’action du Parti Com
muniste et de la C.G.T.U. qui contrebat
directement sa politique de classe, et récla
mer le renforcement des mesures de répres
sion contre les organisations révolutionnaires,
qui seulent se placent à l’avant des luttes ou
vrières.
Engageons la lutte
Les ouvriers ne se laisseront pas voler leur
paye.
Derrière le Parti Communiste et la C.G.
F.U. ils engageront la lutte contre tout pré
lèvement.
Dès la première retenue sur leurs salaires,
ils manifesteront en masse et imposeront par
de puissantes, manifestations l’intégralité de
leur paye et l’augmentation des salaires.
Paul LEMARCHAND.
Une Scandaleuse Expulsiop
Un camarade habitant depuis peu Le Havre
est venu nous raconter comment, peu de temps
après son arrivée au Havre il fut victime de
la Cie Augustin Normand et de son complice
Meyer.
Ce fait scandaleux éclairera sans doute cer
tains copains qui prêtent encore à Meyer des
idées très libérales, il démontre également
quel crédit on doit accorder aux promesses
fallacieuses que font les employeurs de tout
acabit dans les propositions d’embauche qu’ils
font par le canal des grands journaux d’infor
mation.
Nous avons tenu à insérer sans en changer
un iota la relation écrite du camarade victime
de la cruelle hypocrisie patronale.
« En mai 1921, je fus obligé de quitter la
Société Normande de Constructions Navales
! de Saint-Malo, celle-ci fermant ses portes.
! A cette, époque, les chantiers Augustin N or-
' mand cherchaient à grand renfort de publicité
des ouvriers charpentiers. La Société A. Nor-
' mand m’ayant promis un logement, je vins
donc travailler au hlavre à partir du 16 mars
1921. En mai 1928, à la suite d’une discus
sion avec un contremaître qui n’était pas mon
chef de service, je fus mis en demeure de
quitter immédiatement mon travail. Depuis
ce moment, j’ai cherché, mais vainement, une
appartement pour abriter ma femme et mes
2 enfants âgés- de 7 et 8 ans.
J’affirme que depuis des mois ma femme,
chaque matin, se rend aux annonces des jour
naux et, soit quelle ne soit pas la première
inscrite ou qu’il ne faille pas d’enfants ou
bien encore que le loyer soit trop élevé, en
tous cas, je n’ai jamais pu trouver une solu
tion. Une tentative faite au mois d’août 1929
m’a coûté 500 francs. Les preuves de ce que
j’avance sont d’ailleurs à votre disposition.
Let procès d’expulsion Suivait son cours. Le
8 avril, un dernier référé m’amenait au Pa
lais de Justice. Là, le président m’a donné
comme dernier délai jusqu’au 1 er juin. Quel
ques jours après, je recevais une sommation de
AT Lehrefon d’avoir à déménager pour le 8
mai.
Le samedi matin 24 mai, vers 9 heures,
ma femme, était comme chaque four au bureau
du Petit-Havre, moi à mon travail et mes 2
enfants à Yécdle. Sous escorte d’une ving
taine d’agents on procéda à mon expulsion- et,
lorsqu’à 10 heures, ma femme fut de retour,
la maison était vidé. On entassait dans un ca
mion le contenu du grenier. A midi, nous nous
trouvions à quatre personnes sur le pavé, sans
gîte, sans linge, ma femme malade de tant
d’émotions.
Eperdu, ne sachant vraiment de quel côté
me tourner, je pensais informer AT Meyer,
député-maire du Havre, de ma détresse. M.
Meyer faisant l’indigné me remit 100 fr. pour
parer aux premiers besoins-. Pendant que j’é
tais en audience quelqu’un vint annoncer au
maire que j’avais un logement ; celui-ci don
na l’ordre (je pense que c’est au secrétaire du
Commissaire ) de m’accompagner.
Dans- Y antichambre, on me prévint qu’avant
tout, je devais passer au commissariat' central.
Là, je me vis entouré de 6 ou 7 personnes
dont l’huissier de M. Normand et le commis
saire ayant procédé à mon expulsion.
(Lire la suite en 2 e page,
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