Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1930-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1930 01 juin 1930
Description : 1930/06/01 (N1)-1930/06/30. 1930/06/01 (N1)-1930/06/30.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715125
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
tw m
l r * ANNEE. — N° I.
LE NUMERO : >5 CENTIMES
JUIN 1930.
Organe Régional CJm-
du Bloc Ouvrier et Paysan C^ôlLCiOTV
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
A
Pour 12 Numéros 3 francs.
RÉDACTION Se ADMINISTRATION
16, Une Damiette - ROUiKW — Téléphone 4;> 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds à TROU1LLARÛ, 16, rur Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
esMHe.pi
Wlnl Vr mil IUT mæ***U&
VVV\\\\VVVVVVVVVWT\\\^V\VW\^WV\XVWA/\/VVW\
e «Prolétaire»
est votre journal
FAITES-LE VIVRE,
DIFFUSEZ-LE,
TROUVEZ-LU! DES ABONNES,
DJËVEMEZ DES CORRESPONDANTS.
Versez
à la souscription
— - ouverte pour l’aider à se développer.
Pour la rédaction et tous renseignements concernant la vente, les wvvvwvvvvwwvvwvwvvvwvm/vvwvvwvvvvvwvvvvv
abonnements, la correspondance, s’adresser au camarade E. DECHAMPS, —
Cercle Franklin, Le Havre (2 e étage). j
Les leçons du 1 er Mai
Journée de lutte
La journée du Premier Mai a été riche en
enseignements, elle nous• a révélé nos faibles
ses. Sachons en tirer notre profit, ne renou
velions plus nos erreurs au cours des luttes
prochaines. Faisons le point. Avons-nous at
teint nos objectifs ?
Oui ! mais pas dans une mesure satisfai
sante. Un long travail préparatoire avait été
fait dans toutes les usines, par les journaux
d’entreprises tirés par cellules et nos sections
syndicales. Un bon résultat couronna les ef
forts de nos militants de base, le chômage fut
plus important que les années précédentes.
C'est un succès, mais néanmoins une consta
tation s’impose, c’est que notre mot d’ordre
capital « Tous aux portes des usines » n’a
pas été suivi par les ouvriers comme nous
étions en droit de l’escompter.
{Exception faite toutefois pour les Tréfile-
ries, où les métallos furent assez nombreux
pour manifester.)
Notre influence sur les masses grandit,
de jour en jour, mais il faut conve
nir cependant que les ouvriers n’ont pas en
core compris la nécessité qu il y a, dans la
période actuelle, de descendre< dans la rue.
Il y a encore chez les travailleurs des survi
vances dangereuses qui ne cadrent plus du
tout présentement avec le caractère aigu de
la lutte des classes.
Jamais les contradictions du capitalisme ne
sont apparues avec tant de relief, comme au
cours de cette e troisième période ».
La bourgeoisie aux prises avec des diffi
cultés inouies, se défend avec le desespoir
d’une classe en voie de disparition. C est
pourquoi elle réprime avec un tel acharne-
i i .* , .* i .
mC/U ICO i/lDUL'LulcmO ~, ...
Rester passifs devant une violence de classe
aussi caractérisée serait de la part des ouvriers
une trahison envers eux-mêmes. Aussi doi
vent-ils rompre avec le traditionalisme qui
consiste à considérer le Premier Mai ' comme
un jour de fête où il est bon ton d vller se
promener ou de venir au meeting « tradition
nel » par acquit de conscience. Laissons aux
grimaciers réformistes et autonomes le soin de
férier le Premier Mai, c’est leur rôle en tant
qu auxiliaires de la bourgeoisie ; les efforts de
cette dernière ne tendent-ils pas en effet à
faire officiellement du Premier Mai un jour
férié.
Nous ne nous adressons pas seulement
aux ouvriers des usines, mais a tous les tra
vailleurs en général, aux dockers qui ont tant
à souffrir du chômage persistant, aux char
bonniers et aux terrassiers en particulier qui
ont fait preuve de combativité à plusieurs re
prises cette année, le 6 mars notamment en
manifestant dans la rue après avoir roulé les
flics de Meyer.
Il est regrettable que ces camarades n’aient
pas manifesté dans la rue le Premier Mai. Il
ne faut pas que cette faute se répète.
La journée du Premier Mai a encore eu
l’avantage de nous montrer sous leur véritable
jour les conseillers bourgeois de gauche, dé
fenseurs, comme ils le disent, de la élasse
ouvrières. Nous avons pu nous rendre compte
en effet que Meyer a encore fait du progrès
dans le domaine de la répression.
Alors que la police meyeriste escorte pour
les protéger toutes les manifestations patrio-
iardes et fascistes, comme celles qui ont eu
lieu à l’occasion des fêtes Jeanne d’Arc,
nous avons vu au contraire le cheptel en en
tier sur pied et décidé à agir. f
Ce qu’il nous souligner avec force, c est la
collusion des dirigeants autonomes avec
Meyer, le refus de ce dernier de mettre la
salle à notre disposition le prouve ample
ment. Répétition de la manœuvre de l’an
née précédente et qui a eu pour les chefs
autonomes le résultat qu’ils méritaient. Quoi
qu’ils en disent les ouvriers ne sont pas venus
à leur meeting. Si nos camarades de la mino
rité du port n’avaient pas observé à 1 égard
des chefs autonomes une passivité coupable
— car nous ne devons pas craindre d’avouer
nos faiblesses — il est sûr que le fiasco du
meeting des astronomes eut été plus complet.
En examinant attentivement la situation au
Havre, on est amené à constater que seul no
ire parti et les syndicats unitaires ont contri
bué à organiser le débauchage dans les usines
et entreprises. Quel a été dans ce domaine le,
travail des confédérés ? Nul ! Quel a été
celui des autonomes ? Il ont fait chômer les
dockers, mais dans leur corporatisme étroit ils
ne se sont pas préoccupés des autres corpora
tions. C’est une conquête facile que celle qui
corniste à faire chômer le Premier Mai, les
cabarois, dont la combativité est bien connue.
Ces points posés, il résulte que nous avons
acquis des résultats, et pas des moindres .
Mais ne nous grisons pas, il reste beaucoup à
faire avant d’atteindre notre objectif. C est
à ce travail que nous devons nous acharner.
La tâche est ardue, mais n’est pas impossible;
les camarades des cellules et sections syndi
cales ont du pain sur la planche. Nous avons
confiance dans les prolétaires cette confiance
se justifiera par la Conquête de la rue.
Ferdinand LEGAGNEUX.
Tous à l’œuvre pour que notre
«Prolétaire» du Havre se développe
Un journal ouvrier pour le Havre,
ville essentiellement industrielle et
partant, prolétarienne. Telle était
l’idée fixe qui hantait depuis long
temps l’esprit des prolos havrais. De
leur côté, les dirigeants du Parti et de
la C.G.T.U. avaient depuis plusieurs :
années conçu le projet d’une édition !
spéciale du Prolétaire Normand pour j
Le Havre. Malgré les grosses diffi- '
cultes matérielles et financières que
nous rencontrons dans notre lutte con
tre la bourgeoisie, l’édition spéciale du
Prolétaire au Havre est passée du do
maine du projet à la réalité.
Saluons la parution de cette édition
qui sera mensuelle d’abord, mais heb
domadaire ensuite pour paraître, com
me son vaillant aîné Le Prolétaire
Normand, édition de Rouen et la ré
gionsur quatre pages.
La création d’un journal ouvrier
s’imposait, dans une ville aussi im
portante que le Havre, où chaque jour
paraît une presse pourrie qui déverse
sur la classe ouvrière, sur son Parti
communiste et la C.G.T.U., les plus
basses insultes et les plus odieuses
calomnies.
La Russie des Soviets, patrie des
travailleurs est insultée quotidienne
ment par la presse locale bourgeoise,
sans préjudice des attaques quelle
subit encore de la part des feuilles
bourgeoises hebdomadaires dont l’in
fâme torchon socialiste Le Progrès
Social, qui se distingue particulière
ment dans ce concert contre-révolu
tionnaire.
Il était Vraiment fâcheux que nous
ne puissions répondre à toutes les atta
ques de nos adversaires dans le cadre
restreint dont nous disposions jusqu’à
maintenant dans Le Prolétaire Nor
mand. Nous ne ragerons plus devant
notre impossibilité de fustiger les pisse-
copie à la solde de la bourgeoisie.
Vive le Prolétaire édition du Havre!
Mais, camarades, il faut que chacun
de nous s’imprègne de cette idée que
la création d’abord, la parution régu
lière ensuite d’un journal ouvrier, sup
posent beaucoup de sacrifices et une
sérieuse organisation. Il nous faut,
pour réussir, l’aide désintéressée de
tous les travailleurs. Nous n émar
geons pas a\u budget gouvernemental,
ni municipal — loin s’en faut — pas
plus que nous n’émargeons aux fonds
secrets comme toute la presse bour
geoise.
Camarades, notre Prolétaire est fait
par vous et pour vous, il ne pourra
vivre que par Vous, c’est pourquoi Vous
devez multiplier toutes les initiatives
pour recueillir les fonds dont nous
avons besoin pour couvrir tous nos
frais. Des listes de souscription sont à
votre disposition, réclamez-en aux
sièges du Parti communiste et de la
C.G.T.U. au Havre. Vous ne devez
pas ignorer non plus qu’il nous faudra
une importante et sérieuse copie pour
notre journal; nous n avons point du
tout l’intention de le remplir de bali
vernes comme le font les social-flics
dans leur canard. Ce que nous deman
dons, ce sont des faits d’usines, de
ces faits qui sapent l’autorité des chefs ,
qui dénoncent l’exploitation, le sur
menage, la rationalisation, F incurie
patronale, le chômage , etc., faits qui
doivent être l’objet de l’attention con
tinuelle des correspondants d’usines.
L’importance de ces informations qui
viennent appuyer d’une façon concrè
te les thèses de l’I.C. et de l’I.S.R. ne
doit échapper à aucun de vous.
Ce qu’il nous faut également, ce
:iont des renseignements, des informa
tions sur les faits qui se passent dans
les quartiers prolétaires du Havre, en
particulier sur la façon dont s’y con
duisent les propriétaires-vautours, et
mssi sur les résultats de l’administra
tion municipale dans les rues popu
leuses de notre ville.
Enfin, nous comptons sur les diver
ses organisations de classe des travail-
Leurs, tels le Secours Rouge, l’A.R.
L4.C., la Fédération des Locataires, les
Mutilés du Travail, la F.S.T., etc...,
Pour collaborer, chacun dans son do
maine propre, avec le Parti Communis-
‘e et la C.G.T.U., pour faire de notre
journal, qui est le journal de tous les
Prolétaires du Havre, un organe puis
sant tant par le nombre de ses lecteurs
A abonnés, que par l’intérêt de ses in
formations.
le Comité de Rédaction.
UNE VUE DU HAVRE
Le Bassin du Commerce et la Place Carnot
Engageons la lutte
centre le Réformisme
Le mouvement des P. T.T. qui se déroule
actuellement montre le mécontentement qui
règne parmi les fonctionnaires et apporte à
tous ceux qui nient la radicalisation des mas
ses un démenti formel.
Des milliers d’employés et d’agents des
postes ont manifesté dans leurs bureaux, in
terrompu leur service à Paris et dans la pro
vince, débordant les chefs réformistes.
Ce mouvement permet encore une fois de
dévoiler le rôle des chefs réformistes dans
les grèves.
Alors que nos camarades postiers mon
trent leur combativité, les chefs font appel au
calme, à la dignité, etc... Une propagande
effrénée est faite auprès des agents pour les
convaincre de la nécessité d’un compromis
avec le gouvernement Tardieu.
Des pourparlers vont être engagés avec le
ministre des P.T.T., et dans la coulisse on
prépare la liquidation.
Dans tous les mouvements ouvriers la C.
G.T. joue son rôle de soutien de la bour
geoisie ; elle participe au Conseil National
Economique à côté des membres du Comité
des Forges ; à la Société des Nations, qui
est l’instrument de la bourgeoisie impérialiste
pour étouffer les mouvements révolutionnai-
res de la classe ouvrière. En fait elle devient
l’avant-garde du social-fascisme dans la clas- !
se ouvrière.
Le réformisme n’est-il représenté que par ;
la C.G.T.? Non ! t -
Les autonomes du Havre n’ont-ils pas une ;
politique réformiste ? Oui 1
Nous en voulons pour preuve la collabo
ration avec Loucheur, gros patron du Nord,
avec qui furent signés les différents contrats
de travail liant les ouvriers au patronat, reti
rant des avantages qui en fait correspondent
à une diminution de salaire.
La journée du 1 er mai a montré comment
la bourgeoisie pouvait compter sur ces auxi
liaires dans sa lutte contre le Parti Commu
niste et la C.G.T.U.
Les dirigeants du Syndicat du Port, au
cours des différents mouvements qui se sont
déroulés depuis la signature du contrat, n’ont-
éclairé bien des camarades sur cette colla
boration de classe.
Mais le réformisme a son prolongement
dans la C.G. 1 .U.; le dernier congrès a pu
mettre à nu les différents courants sur la base
de 1 ’ analyse et l’appréciation de la situation
économique mondiale et sur l’orientation ré
volutionnaire de notre centrale.
Et depuis ce congrès les Engler, Chambel-
land, Rambaud, etc., se sont montrés com
me de véritables saboteurs du mouvement ré
volutionnaire, rejoignant ainsi les Jouhaux et
Cie.
Engler n’est-il pas venu au Havre pendant
deux jours pour diffuser, avec le concours de
Le Gall et Cie, la Voix du docker et des
tracts mensongers de la Fédération Unitaire
des Ports et Docks, tentant de saboter le
congrès des ports de la Manche et de l’Atlan
tique.
Rambaud, des cheminots de l’Etat, n’est-
il pas l’allié de Leguen, celui qui trahit la
grève des cheminots de 1920. Dans un mee
ting tenu à Orléans, n’ont-ils pas dit publi
quement que leurs désaccords n’étaient que
superficiels. On comprend cela, entre francs-
maçons on doit toujours s’entendre, mais con
tre les intérêts des cheminots.
Chacun de ces opportunistes a son rôle à
jouer, c’est d’entraîner les cheminots dans le
sillon de la bourgeoisie, dans la passivité.
Rambaud n’a-t-il pas écrit que le rétablis
sement de 1 unité morale était le prélude de
1 unité organique. Unité morale avec qui ?
Avec les chefs réformistes, avec la C.G.T.
Unité organique comment ? Dans la C.G.T.
sous le drapeau du réformisme contre la C.
G.T.U. et le Parti Communiste.
Devant ce bloc de la bourgeoisie et des
réformistes de tout poil, nous devons plus que
jamais unir nos forces pour lutter contre ce
bloc contre-révolutionnaire, en luttant contre
toutes les formes de l’opportunisme.
DECHAMPS.
Luttons
centre la répression
La crise économique se précipite. Déjà on
en aperçoit les effets chez nous par une aug
mentation du chômage.
Sur le port, il existe un grand nombre de
chômeurs et aux Tréfileries plus de 800 ou
vriers ont été renvoyés.
Devant cette situation et les salaires insuf
fisants qui sont payés, je mécontentement ga
gne de plus en plus les masses ouvrières qui
se tournent vers leurs organisations de com
bat : Parti Communiste et C.G.T.U.
La lutte de classe va se développer chez
nous, comme elle se développe dans les autres
pays.
Abandonnant leurs organisations de traîtres
et briseurs de grève, les prdfétaires suivront
les mots d’ordre d’organisations révolution
naires parce qu’il en sentiront la nécessité.
Déjà, le patronat et le gouvernement sen
tant l’effervescence qui monte dans la classe
ouvrière et dont le 1 er mai fut une démons
tration, cherchent par tous les moyens à abat
tre les organisations et j la presse révolution
naire.
La répression à l’usine contre les ouvriers,
les condamnations des camarades charbonniers
à la suite de leur dernière grève, les poursui
tes e? condamnations contre notre Prolétaire
Normand n’en sont-elles pas des preuves.
Le gouvernement Tardieu sous la pression
de la ejasse ouvrière, vient de libérer les mi
litants de la C.G.T.U. emprisonnés depuis
près de dix mois. •
Mais, cela ne signifie pas un relâchement
de la répression.
Bien au contraire-, nous n «cor** jamais su
autant de condamnations et de poursuites
qu’en ce moment.
L’accroissement de la crise et les difficul
tés qui en résultent, obligent nécessairement
la bourgeoisie à modifier ses formes de ré
pression.
L’arrestation de Varagnat, secrétaire de la
Région parisienne du P.C., la condamnation
des 12 vendeurs de l’Avant-Garde à 24 an
nées de prison, l’arrestation du secrétaires-ad
joint de la Fédération Postale Unitaire à la
suite des manifestations des exploités des
P.T.T. et les nombreuses poursuites en cours,
démontrent que le gouvernement ne recule
pas.
Toutes ces condamnations et poursuites, dé
montrent très bien que lè gouvernement ne
désarme pas, mais est dans l’obligation d’em
ployer de nouvelles formes de répression de
vant la pression ouvrière.
Ce n’est pas le moment de relâcher notre
action.
Car, si le gouvernement a relâché les 13
inculpés du complot, encore nombreux sont
les camarades et soldats qui sont toujours en
fermés et qu’il ne faut pas oublier.
Notre camarade Bouthonnier, militant de
notre région, est à Cl air vaux. André Marty,
qui a été à la tête de la révolte de la Mer
Noire, élu plusieurs fois par les ouvriers ha
vrais , est actuellement emprisonné pour plu
sieurs années et est à nouveau à Clairvaux.
Les prolétaires havrais ne doivent oublier
tous les ouvriers et soldats qui sont dans les
prisons. Ils doivent intensifier leur action de
classe pour la libération de tous les emprison
nés et l’annulation de toutes les poursuites en
cours.
LEMARCHAND.
Fonctionnaires et cfieminots
entrant en lutte contre le patronat
Après les cheminots de La Garenne, de
Sotteville et d’ailleurs, les postiers de tout le
pays viennent de démontrer qu’ils n étaient
pas décidés à attendre patiemment que leur
situation s’améliore.
Et ils s’engagent nettement dans la voie de
l’action directe contre leurs exploiteurs.
C’est un cinglant camouflet aux jreineurs
de Y effervescence des ouvriers, qu’ils soient
dirigeants confédérés et professionnels ou
chefs de l’opposition de la C.G.T.U.
C’est à la faveur de ces luttes que les ré
formistes avoués pu déguisés démontreront
leur véritable rôle de défenseurs de la bour
geoisie.
Ce sont les chefs de la Fédération Postale
Confédérée qui brisent le mouvement des
postiers, facilitant aiiïsi les sanctions contre
les militants.
Chez les cheminots nous voyons les confé
dérés et professionnels annoncer par circulaire
le résultat qu’ils attribuent, chacun de leur
côté, à leurs démarches auprès des ministères.
Ils oublient les uns et les autres d’expli
quer tout le scandale que constitue cette nou
velle aumône qui ne représente pas le dixième
de la revendication des cheminots sur les sa
laires et dont seulement les gros vont profiter.
Cette tactique du patronat du rail appuyée
par les réformistes a pour but d’éviter que les
cheminots s’engagent dans une lutte qu’ils
sentent imminente. j-
Ils veulent continuer le pj/us h n s-
sible la tactique employée :s,
période pendant laquel 1 s ont
vu pu)tu La nicilicuib uo uvuiltügea uvqUÎS.
La C.G.T.U. et le Parti Communiste
donnent les moyens de faire aboutir les reven
dications et leurs militants se mettent à la tête
de tous les mouvements de lutte qui se mul
tiplient à travers le pays. ■
La radicalisation des fonctionnaires et des
cheminots s’opère malgré les opportunistes ,
Ceux-ci ont nié, tant qu’lfs ont pu, les dan
gers de la rationalisation, s’archarnant dans
les congrès et dans toute leur activité à dé
montrer que la rationalisation était une inven
tion communiste. Il faut revoir l’attitude de
nos militants de l’Etat à ce sujet.
Ils n’oni changé de tactique que devant la
pression de la base qui subit la rationalisa
tion capitaliste et en comprend tous les dan
gers pour l’avenir.
La masse elle-même justifie ainsi les pers
pectives tracées par nos congrès depuis plu
sieurs années.
Les cheminots, les postiers ainsi que tous
les fonctionnaires, en engageant l’action di
recte contre leurs patrons, désavouent les ré
formistes et les opportunistes de toutes sortes.
Ils reconnaissent que le Parti Communiste,
qui est le seul à mener le vrai combat, et
qu’à cause de cela ses militants subissent la
répression gouvernementale et patronale, a
vraiment le rôle dirigeant du mouvement ou
vrier.
Dans la période qui va suivre, le capital,
pour essayer de sortir de sa crise aigüe, de
vra intensifier sa rationalisation et sa répres
sion. Les dangers de guerre que la crise des
débouchés rend de plus en plus grands iront
en s’accentuant.
La classe ouvrière va s’engager toujours
plus en avant dans les batailles qui aboutiront
à sa victoire décisive contre le patronat.
Jean ROUL.
La manifestation des fonctionnaires en février dernier : douaniers, cheminots, postiers,.etc.,
comprenant que seule l’action directe peut permettre aux travailleurs d’arracher leurs reven
dications, étaient descendus dans la rue.
l r * ANNEE. — N° I.
LE NUMERO : >5 CENTIMES
JUIN 1930.
Organe Régional CJm-
du Bloc Ouvrier et Paysan C^ôlLCiOTV
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
A
Pour 12 Numéros 3 francs.
RÉDACTION Se ADMINISTRATION
16, Une Damiette - ROUiKW — Téléphone 4;> 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds à TROU1LLARÛ, 16, rur Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
esMHe.pi
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FAITES-LE VIVRE,
DIFFUSEZ-LE,
TROUVEZ-LU! DES ABONNES,
DJËVEMEZ DES CORRESPONDANTS.
Versez
à la souscription
— - ouverte pour l’aider à se développer.
Pour la rédaction et tous renseignements concernant la vente, les wvvvwvvvvwwvvwvwvvvwvm/vvwvvwvvvvvwvvvvv
abonnements, la correspondance, s’adresser au camarade E. DECHAMPS, —
Cercle Franklin, Le Havre (2 e étage). j
Les leçons du 1 er Mai
Journée de lutte
La journée du Premier Mai a été riche en
enseignements, elle nous• a révélé nos faibles
ses. Sachons en tirer notre profit, ne renou
velions plus nos erreurs au cours des luttes
prochaines. Faisons le point. Avons-nous at
teint nos objectifs ?
Oui ! mais pas dans une mesure satisfai
sante. Un long travail préparatoire avait été
fait dans toutes les usines, par les journaux
d’entreprises tirés par cellules et nos sections
syndicales. Un bon résultat couronna les ef
forts de nos militants de base, le chômage fut
plus important que les années précédentes.
C'est un succès, mais néanmoins une consta
tation s’impose, c’est que notre mot d’ordre
capital « Tous aux portes des usines » n’a
pas été suivi par les ouvriers comme nous
étions en droit de l’escompter.
{Exception faite toutefois pour les Tréfile-
ries, où les métallos furent assez nombreux
pour manifester.)
Notre influence sur les masses grandit,
de jour en jour, mais il faut conve
nir cependant que les ouvriers n’ont pas en
core compris la nécessité qu il y a, dans la
période actuelle, de descendre< dans la rue.
Il y a encore chez les travailleurs des survi
vances dangereuses qui ne cadrent plus du
tout présentement avec le caractère aigu de
la lutte des classes.
Jamais les contradictions du capitalisme ne
sont apparues avec tant de relief, comme au
cours de cette e troisième période ».
La bourgeoisie aux prises avec des diffi
cultés inouies, se défend avec le desespoir
d’une classe en voie de disparition. C est
pourquoi elle réprime avec un tel acharne-
i i .* , .* i .
mC/U ICO i/lDUL'LulcmO ~, ...
Rester passifs devant une violence de classe
aussi caractérisée serait de la part des ouvriers
une trahison envers eux-mêmes. Aussi doi
vent-ils rompre avec le traditionalisme qui
consiste à considérer le Premier Mai ' comme
un jour de fête où il est bon ton d vller se
promener ou de venir au meeting « tradition
nel » par acquit de conscience. Laissons aux
grimaciers réformistes et autonomes le soin de
férier le Premier Mai, c’est leur rôle en tant
qu auxiliaires de la bourgeoisie ; les efforts de
cette dernière ne tendent-ils pas en effet à
faire officiellement du Premier Mai un jour
férié.
Nous ne nous adressons pas seulement
aux ouvriers des usines, mais a tous les tra
vailleurs en général, aux dockers qui ont tant
à souffrir du chômage persistant, aux char
bonniers et aux terrassiers en particulier qui
ont fait preuve de combativité à plusieurs re
prises cette année, le 6 mars notamment en
manifestant dans la rue après avoir roulé les
flics de Meyer.
Il est regrettable que ces camarades n’aient
pas manifesté dans la rue le Premier Mai. Il
ne faut pas que cette faute se répète.
La journée du Premier Mai a encore eu
l’avantage de nous montrer sous leur véritable
jour les conseillers bourgeois de gauche, dé
fenseurs, comme ils le disent, de la élasse
ouvrières. Nous avons pu nous rendre compte
en effet que Meyer a encore fait du progrès
dans le domaine de la répression.
Alors que la police meyeriste escorte pour
les protéger toutes les manifestations patrio-
iardes et fascistes, comme celles qui ont eu
lieu à l’occasion des fêtes Jeanne d’Arc,
nous avons vu au contraire le cheptel en en
tier sur pied et décidé à agir. f
Ce qu’il nous souligner avec force, c est la
collusion des dirigeants autonomes avec
Meyer, le refus de ce dernier de mettre la
salle à notre disposition le prouve ample
ment. Répétition de la manœuvre de l’an
née précédente et qui a eu pour les chefs
autonomes le résultat qu’ils méritaient. Quoi
qu’ils en disent les ouvriers ne sont pas venus
à leur meeting. Si nos camarades de la mino
rité du port n’avaient pas observé à 1 égard
des chefs autonomes une passivité coupable
— car nous ne devons pas craindre d’avouer
nos faiblesses — il est sûr que le fiasco du
meeting des astronomes eut été plus complet.
En examinant attentivement la situation au
Havre, on est amené à constater que seul no
ire parti et les syndicats unitaires ont contri
bué à organiser le débauchage dans les usines
et entreprises. Quel a été dans ce domaine le,
travail des confédérés ? Nul ! Quel a été
celui des autonomes ? Il ont fait chômer les
dockers, mais dans leur corporatisme étroit ils
ne se sont pas préoccupés des autres corpora
tions. C’est une conquête facile que celle qui
corniste à faire chômer le Premier Mai, les
cabarois, dont la combativité est bien connue.
Ces points posés, il résulte que nous avons
acquis des résultats, et pas des moindres .
Mais ne nous grisons pas, il reste beaucoup à
faire avant d’atteindre notre objectif. C est
à ce travail que nous devons nous acharner.
La tâche est ardue, mais n’est pas impossible;
les camarades des cellules et sections syndi
cales ont du pain sur la planche. Nous avons
confiance dans les prolétaires cette confiance
se justifiera par la Conquête de la rue.
Ferdinand LEGAGNEUX.
Tous à l’œuvre pour que notre
«Prolétaire» du Havre se développe
Un journal ouvrier pour le Havre,
ville essentiellement industrielle et
partant, prolétarienne. Telle était
l’idée fixe qui hantait depuis long
temps l’esprit des prolos havrais. De
leur côté, les dirigeants du Parti et de
la C.G.T.U. avaient depuis plusieurs :
années conçu le projet d’une édition !
spéciale du Prolétaire Normand pour j
Le Havre. Malgré les grosses diffi- '
cultes matérielles et financières que
nous rencontrons dans notre lutte con
tre la bourgeoisie, l’édition spéciale du
Prolétaire au Havre est passée du do
maine du projet à la réalité.
Saluons la parution de cette édition
qui sera mensuelle d’abord, mais heb
domadaire ensuite pour paraître, com
me son vaillant aîné Le Prolétaire
Normand, édition de Rouen et la ré
gionsur quatre pages.
La création d’un journal ouvrier
s’imposait, dans une ville aussi im
portante que le Havre, où chaque jour
paraît une presse pourrie qui déverse
sur la classe ouvrière, sur son Parti
communiste et la C.G.T.U., les plus
basses insultes et les plus odieuses
calomnies.
La Russie des Soviets, patrie des
travailleurs est insultée quotidienne
ment par la presse locale bourgeoise,
sans préjudice des attaques quelle
subit encore de la part des feuilles
bourgeoises hebdomadaires dont l’in
fâme torchon socialiste Le Progrès
Social, qui se distingue particulière
ment dans ce concert contre-révolu
tionnaire.
Il était Vraiment fâcheux que nous
ne puissions répondre à toutes les atta
ques de nos adversaires dans le cadre
restreint dont nous disposions jusqu’à
maintenant dans Le Prolétaire Nor
mand. Nous ne ragerons plus devant
notre impossibilité de fustiger les pisse-
copie à la solde de la bourgeoisie.
Vive le Prolétaire édition du Havre!
Mais, camarades, il faut que chacun
de nous s’imprègne de cette idée que
la création d’abord, la parution régu
lière ensuite d’un journal ouvrier, sup
posent beaucoup de sacrifices et une
sérieuse organisation. Il nous faut,
pour réussir, l’aide désintéressée de
tous les travailleurs. Nous n émar
geons pas a\u budget gouvernemental,
ni municipal — loin s’en faut — pas
plus que nous n’émargeons aux fonds
secrets comme toute la presse bour
geoise.
Camarades, notre Prolétaire est fait
par vous et pour vous, il ne pourra
vivre que par Vous, c’est pourquoi Vous
devez multiplier toutes les initiatives
pour recueillir les fonds dont nous
avons besoin pour couvrir tous nos
frais. Des listes de souscription sont à
votre disposition, réclamez-en aux
sièges du Parti communiste et de la
C.G.T.U. au Havre. Vous ne devez
pas ignorer non plus qu’il nous faudra
une importante et sérieuse copie pour
notre journal; nous n avons point du
tout l’intention de le remplir de bali
vernes comme le font les social-flics
dans leur canard. Ce que nous deman
dons, ce sont des faits d’usines, de
ces faits qui sapent l’autorité des chefs ,
qui dénoncent l’exploitation, le sur
menage, la rationalisation, F incurie
patronale, le chômage , etc., faits qui
doivent être l’objet de l’attention con
tinuelle des correspondants d’usines.
L’importance de ces informations qui
viennent appuyer d’une façon concrè
te les thèses de l’I.C. et de l’I.S.R. ne
doit échapper à aucun de vous.
Ce qu’il nous faut également, ce
:iont des renseignements, des informa
tions sur les faits qui se passent dans
les quartiers prolétaires du Havre, en
particulier sur la façon dont s’y con
duisent les propriétaires-vautours, et
mssi sur les résultats de l’administra
tion municipale dans les rues popu
leuses de notre ville.
Enfin, nous comptons sur les diver
ses organisations de classe des travail-
Leurs, tels le Secours Rouge, l’A.R.
L4.C., la Fédération des Locataires, les
Mutilés du Travail, la F.S.T., etc...,
Pour collaborer, chacun dans son do
maine propre, avec le Parti Communis-
‘e et la C.G.T.U., pour faire de notre
journal, qui est le journal de tous les
Prolétaires du Havre, un organe puis
sant tant par le nombre de ses lecteurs
A abonnés, que par l’intérêt de ses in
formations.
le Comité de Rédaction.
UNE VUE DU HAVRE
Le Bassin du Commerce et la Place Carnot
Engageons la lutte
centre le Réformisme
Le mouvement des P. T.T. qui se déroule
actuellement montre le mécontentement qui
règne parmi les fonctionnaires et apporte à
tous ceux qui nient la radicalisation des mas
ses un démenti formel.
Des milliers d’employés et d’agents des
postes ont manifesté dans leurs bureaux, in
terrompu leur service à Paris et dans la pro
vince, débordant les chefs réformistes.
Ce mouvement permet encore une fois de
dévoiler le rôle des chefs réformistes dans
les grèves.
Alors que nos camarades postiers mon
trent leur combativité, les chefs font appel au
calme, à la dignité, etc... Une propagande
effrénée est faite auprès des agents pour les
convaincre de la nécessité d’un compromis
avec le gouvernement Tardieu.
Des pourparlers vont être engagés avec le
ministre des P.T.T., et dans la coulisse on
prépare la liquidation.
Dans tous les mouvements ouvriers la C.
G.T. joue son rôle de soutien de la bour
geoisie ; elle participe au Conseil National
Economique à côté des membres du Comité
des Forges ; à la Société des Nations, qui
est l’instrument de la bourgeoisie impérialiste
pour étouffer les mouvements révolutionnai-
res de la classe ouvrière. En fait elle devient
l’avant-garde du social-fascisme dans la clas- !
se ouvrière.
Le réformisme n’est-il représenté que par ;
la C.G.T.? Non ! t -
Les autonomes du Havre n’ont-ils pas une ;
politique réformiste ? Oui 1
Nous en voulons pour preuve la collabo
ration avec Loucheur, gros patron du Nord,
avec qui furent signés les différents contrats
de travail liant les ouvriers au patronat, reti
rant des avantages qui en fait correspondent
à une diminution de salaire.
La journée du 1 er mai a montré comment
la bourgeoisie pouvait compter sur ces auxi
liaires dans sa lutte contre le Parti Commu
niste et la C.G.T.U.
Les dirigeants du Syndicat du Port, au
cours des différents mouvements qui se sont
déroulés depuis la signature du contrat, n’ont-
éclairé bien des camarades sur cette colla
boration de classe.
Mais le réformisme a son prolongement
dans la C.G. 1 .U.; le dernier congrès a pu
mettre à nu les différents courants sur la base
de 1 ’ analyse et l’appréciation de la situation
économique mondiale et sur l’orientation ré
volutionnaire de notre centrale.
Et depuis ce congrès les Engler, Chambel-
land, Rambaud, etc., se sont montrés com
me de véritables saboteurs du mouvement ré
volutionnaire, rejoignant ainsi les Jouhaux et
Cie.
Engler n’est-il pas venu au Havre pendant
deux jours pour diffuser, avec le concours de
Le Gall et Cie, la Voix du docker et des
tracts mensongers de la Fédération Unitaire
des Ports et Docks, tentant de saboter le
congrès des ports de la Manche et de l’Atlan
tique.
Rambaud, des cheminots de l’Etat, n’est-
il pas l’allié de Leguen, celui qui trahit la
grève des cheminots de 1920. Dans un mee
ting tenu à Orléans, n’ont-ils pas dit publi
quement que leurs désaccords n’étaient que
superficiels. On comprend cela, entre francs-
maçons on doit toujours s’entendre, mais con
tre les intérêts des cheminots.
Chacun de ces opportunistes a son rôle à
jouer, c’est d’entraîner les cheminots dans le
sillon de la bourgeoisie, dans la passivité.
Rambaud n’a-t-il pas écrit que le rétablis
sement de 1 unité morale était le prélude de
1 unité organique. Unité morale avec qui ?
Avec les chefs réformistes, avec la C.G.T.
Unité organique comment ? Dans la C.G.T.
sous le drapeau du réformisme contre la C.
G.T.U. et le Parti Communiste.
Devant ce bloc de la bourgeoisie et des
réformistes de tout poil, nous devons plus que
jamais unir nos forces pour lutter contre ce
bloc contre-révolutionnaire, en luttant contre
toutes les formes de l’opportunisme.
DECHAMPS.
Luttons
centre la répression
La crise économique se précipite. Déjà on
en aperçoit les effets chez nous par une aug
mentation du chômage.
Sur le port, il existe un grand nombre de
chômeurs et aux Tréfileries plus de 800 ou
vriers ont été renvoyés.
Devant cette situation et les salaires insuf
fisants qui sont payés, je mécontentement ga
gne de plus en plus les masses ouvrières qui
se tournent vers leurs organisations de com
bat : Parti Communiste et C.G.T.U.
La lutte de classe va se développer chez
nous, comme elle se développe dans les autres
pays.
Abandonnant leurs organisations de traîtres
et briseurs de grève, les prdfétaires suivront
les mots d’ordre d’organisations révolution
naires parce qu’il en sentiront la nécessité.
Déjà, le patronat et le gouvernement sen
tant l’effervescence qui monte dans la classe
ouvrière et dont le 1 er mai fut une démons
tration, cherchent par tous les moyens à abat
tre les organisations et j la presse révolution
naire.
La répression à l’usine contre les ouvriers,
les condamnations des camarades charbonniers
à la suite de leur dernière grève, les poursui
tes e? condamnations contre notre Prolétaire
Normand n’en sont-elles pas des preuves.
Le gouvernement Tardieu sous la pression
de la ejasse ouvrière, vient de libérer les mi
litants de la C.G.T.U. emprisonnés depuis
près de dix mois. •
Mais, cela ne signifie pas un relâchement
de la répression.
Bien au contraire-, nous n «cor** jamais su
autant de condamnations et de poursuites
qu’en ce moment.
L’accroissement de la crise et les difficul
tés qui en résultent, obligent nécessairement
la bourgeoisie à modifier ses formes de ré
pression.
L’arrestation de Varagnat, secrétaire de la
Région parisienne du P.C., la condamnation
des 12 vendeurs de l’Avant-Garde à 24 an
nées de prison, l’arrestation du secrétaires-ad
joint de la Fédération Postale Unitaire à la
suite des manifestations des exploités des
P.T.T. et les nombreuses poursuites en cours,
démontrent que le gouvernement ne recule
pas.
Toutes ces condamnations et poursuites, dé
montrent très bien que lè gouvernement ne
désarme pas, mais est dans l’obligation d’em
ployer de nouvelles formes de répression de
vant la pression ouvrière.
Ce n’est pas le moment de relâcher notre
action.
Car, si le gouvernement a relâché les 13
inculpés du complot, encore nombreux sont
les camarades et soldats qui sont toujours en
fermés et qu’il ne faut pas oublier.
Notre camarade Bouthonnier, militant de
notre région, est à Cl air vaux. André Marty,
qui a été à la tête de la révolte de la Mer
Noire, élu plusieurs fois par les ouvriers ha
vrais , est actuellement emprisonné pour plu
sieurs années et est à nouveau à Clairvaux.
Les prolétaires havrais ne doivent oublier
tous les ouvriers et soldats qui sont dans les
prisons. Ils doivent intensifier leur action de
classe pour la libération de tous les emprison
nés et l’annulation de toutes les poursuites en
cours.
LEMARCHAND.
Fonctionnaires et cfieminots
entrant en lutte contre le patronat
Après les cheminots de La Garenne, de
Sotteville et d’ailleurs, les postiers de tout le
pays viennent de démontrer qu’ils n étaient
pas décidés à attendre patiemment que leur
situation s’améliore.
Et ils s’engagent nettement dans la voie de
l’action directe contre leurs exploiteurs.
C’est un cinglant camouflet aux jreineurs
de Y effervescence des ouvriers, qu’ils soient
dirigeants confédérés et professionnels ou
chefs de l’opposition de la C.G.T.U.
C’est à la faveur de ces luttes que les ré
formistes avoués pu déguisés démontreront
leur véritable rôle de défenseurs de la bour
geoisie.
Ce sont les chefs de la Fédération Postale
Confédérée qui brisent le mouvement des
postiers, facilitant aiiïsi les sanctions contre
les militants.
Chez les cheminots nous voyons les confé
dérés et professionnels annoncer par circulaire
le résultat qu’ils attribuent, chacun de leur
côté, à leurs démarches auprès des ministères.
Ils oublient les uns et les autres d’expli
quer tout le scandale que constitue cette nou
velle aumône qui ne représente pas le dixième
de la revendication des cheminots sur les sa
laires et dont seulement les gros vont profiter.
Cette tactique du patronat du rail appuyée
par les réformistes a pour but d’éviter que les
cheminots s’engagent dans une lutte qu’ils
sentent imminente. j-
Ils veulent continuer le pj/us h n s-
sible la tactique employée :s,
période pendant laquel 1 s ont
vu pu)tu La nicilicuib uo uvuiltügea uvqUÎS.
La C.G.T.U. et le Parti Communiste
donnent les moyens de faire aboutir les reven
dications et leurs militants se mettent à la tête
de tous les mouvements de lutte qui se mul
tiplient à travers le pays. ■
La radicalisation des fonctionnaires et des
cheminots s’opère malgré les opportunistes ,
Ceux-ci ont nié, tant qu’lfs ont pu, les dan
gers de la rationalisation, s’archarnant dans
les congrès et dans toute leur activité à dé
montrer que la rationalisation était une inven
tion communiste. Il faut revoir l’attitude de
nos militants de l’Etat à ce sujet.
Ils n’oni changé de tactique que devant la
pression de la base qui subit la rationalisa
tion capitaliste et en comprend tous les dan
gers pour l’avenir.
La masse elle-même justifie ainsi les pers
pectives tracées par nos congrès depuis plu
sieurs années.
Les cheminots, les postiers ainsi que tous
les fonctionnaires, en engageant l’action di
recte contre leurs patrons, désavouent les ré
formistes et les opportunistes de toutes sortes.
Ils reconnaissent que le Parti Communiste,
qui est le seul à mener le vrai combat, et
qu’à cause de cela ses militants subissent la
répression gouvernementale et patronale, a
vraiment le rôle dirigeant du mouvement ou
vrier.
Dans la période qui va suivre, le capital,
pour essayer de sortir de sa crise aigüe, de
vra intensifier sa rationalisation et sa répres
sion. Les dangers de guerre que la crise des
débouchés rend de plus en plus grands iront
en s’accentuant.
La classe ouvrière va s’engager toujours
plus en avant dans les batailles qui aboutiront
à sa victoire décisive contre le patronat.
Jean ROUL.
La manifestation des fonctionnaires en février dernier : douaniers, cheminots, postiers,.etc.,
comprenant que seule l’action directe peut permettre aux travailleurs d’arracher leurs reven
dications, étaient descendus dans la rue.
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