Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1913-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1913 01 août 1913
Description : 1913/08/01 (N8)-1913/08/31. 1913/08/01 (N8)-1913/08/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565433z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
4 J
SI l/U
S)
V
GUERRE A LA GUERRE
? ;
I l
15 e Année. — N° 8
MENSUEL
Cinq Centimes le
9
UNIVERS
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives Ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTEURT0NDA1 EUR :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
Henri HUCHET
13. Place de PHùtel-de- Ville, 13
LE HAVRE
Les souscriptions et les dons
sont reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
LASSAUT
La Guerre : c’est le crime, le vol
•L le viol, glorifiée par les brigands, ,
encensée par les prêtres.
« A Berlin ! A Berlin ! » lel est le cri que
des centaines d’énergumènes ont vociféré der
rière la fameuse « Nouba », le 13 juillet, lors
que cette retraite de barbares parcourait les rues
de la capitale. A ce cri de sauvages en dé
mence répondait le cri de brutes alcooliques en
mal d’absinthe: « Conspuez Jaurès! » Le tout
agrémenté d'une scie populaire adaptée au goût
nationaliste : « C’est l’Alsace qu’il nous faut ! »
Si l’on rapproche de cette exaltation chau
vine les gestes stupides et les actes de violence
des assommeurs et des vandales à la solde
royaliste, se ruant sur les amis de la paix
aussi bien que sur les couleurs allemandes
que le hasard leur fai L rencontrer sur leur
chemin, on a une opinion bien éclairée sur
l’orientation des espri.s. Une chose peut nous
surprendre : c’est la patience germanique ; les
incidents imbéciles se suivent et l’Allemagne
demeure calme et indifférente, au moins en
apparence, aux provocations de nos revan
chards. Je gage que si de pareilles vexations
nous étaient infligées, nous serions moins en
durants que nos voisins. Du reste, nous som
mes coutumiers du fait, l’Angleterre sut nous
rappeler au respect des convenances, lors de
la guerre du Transvaal, lorsque certains cari
caturistes en rupture de ban avec la galanterie
française, traitaient d’une manière osée la feue
reine Victoria.
Or, cette attitude de forfanterie nous est im
posée par l’Eglise romaine ; on ne saurait trop
le répéter, la France a toujours éLé victime
de cette Eglise qui reçoit son mot d’ordre d’un
Italien, qui est généralement l’homme des Jé
suites. Cette Eglise, nous la voyons former la
garde d’honneur de M. Poincaré, c’est lui qui
est son espoir, espoir pour la Revanche, espoir
jpour le Concordat. Quand je voyais les milices
.cléricales, soutenues par des escouades de po
liciers et de gendarmes, acclamer le Président
de la République, au Havre, je me disais : il y
a quelque chose de changé en France ; c’est à
présent la dictature clérico-militariste.
Ah ! certes, le peuple n’est pas aveugle, j’ai
assisté à bien des manifesla ions présidentielles,
en vérité, je n’ai jamais vu autant de citoyens
poussant le dédain du régime jusqu’à refuser
un simple coup de chapeau au Chef de l’Etat.
Et comment en serait-il autrement? Est-ce que
ce peuple peut oublier qu’on va lui prendre
ses gars pour trois années de service mili
taire, tandis que l’agriculture manque de bras,
que, dans nos fermes normandes, on n’arrive
pas à trouver la moitié de la main d’œuvre
absolument nécessaire. Et nous ne parlons pas
de la note à payer qui, quoique l’on fasse, sera
supportée par la classe ouvrière : car l’impôt sur
ie revenu entraînera des représailles de la part
des capitalistes, qui se traduiront par des bais
ses de salaires, l’augmentation des denrées et
l’émigration des fortunes vers l’étranger. Ainsi,
la misère, qui est déjà grande, s’accroîtra en
core. Voilà la vérité.
Et dire que nous avons été des premiers,
sinon les tout premiers, dans la presse poli
tique et religieuse — surtout religieuse — à
crier gare aux libres penseurs, francs-maçons
et protestants nationalistes qui emboîtaient le
pas aux curés dans les manifestations et pro
cessions en l’honneur de la Pucelle d’Orléans.
Nous étions certains que cette canonisation
était simplement une habile manœuvre des clé
ricaux pour regagner la confiance populaire,
en exploitant les bas instincts d’une foule ivre
de sang et d’orgueil.
On se rappelle les « lettres ouvertes » de
notre correspondant marseillais. Quelle blague !
disait-on, cela sent bien les galéjades du Midi.
Et cependant, ces boutades sont devenues des
réalités, avec Jeanne d’Arc, nos catholiques mi
litaristes veulent chasser l’Allemand de l’Al
sace-Lorraine, comme autrefois, disent-ils, elle
a chassé l’Anglais de France. Vous comprenez,
la fille de Domrémy, brûlée sous le regard ap
probateur de l’Eglise, ne peut être que l’ennemie
jurée des hérétiques, bien qu’elle le fut elle-
même. Donc, guerre aux protestants, peu im
porte qu’ils soient anglais, allemands ou fran
çais. Dieu ne reconnaît qu’une nationalité : la
romaine ; qui est catholique romain, est fran
çais, ou proche parent, s’il est espagnol ou
italien. Pour quant aux autres, ce sont des
ennemis, la France finit aux pieds de Jeanne
d’Arc, c’est elle et ses adorateurs qui vont ren
dre les provinces perdues à la Patrie. Les Prus
siens n’ont qu’à bien se tenir, le miracle com
mence, plus merveilleux, plus extraordinaire
que ceux dont on nous a rebattu les oreilles
dans le bon vieux temps.
Oyez plutôt :
Dans l'Aude , à Alzonne, sur les bords du
Frcsquel, trois petites filles ont eu des appa
ritions. Elles ont ou, dans les airs, saint Michel ,
sainte Catherine , sainte Marguerite et Jeanne
d’Arc. Cette dernière était à cheval, avec sa
cuirasse, et déployait la bannière d'Orléans.
Saluez, Mesdames, la main droite levée,
comme il a été décrété dans la Ligue des
Femmes françaises de Notre-Dame des Ar
mées.)
Ces fillettes ont vu encore la Vierge Marie.
Oui da! la Vierge vêtue de jolis voiles blap.es,
ceinte de bleu, avec de superbes ailes dans le
dos.
On assure que le miraçle s’est reproduit à
plusieurs reprises, qu’un groupe de personnes,
compris un clerc de notaire, un facteur et un
boucher sceptiques, ont été les témoins de ces
apparitions.
Après cela, on peut s’attendre à tout ; si
notre peuple se met en tête que Jeanne d’Arc
est son sauveur, c’est la fin de toutes nos espé
rances, car ce sera l’écroulement de la dé
mocratie et la faillite du christianisme en
France.
Ah ! nous sommes dans un temps où tous les
républicains doivent serrer les rangs, si nous
tardons, demain ce sera la soutane et le pan
talon garance qui mèneront les Français comme
un troupeau taillabJLe et corvéable à merci. La
libre pensée sera" étranglée, le protestantisme
traqué, les juifs ruinés. La guerre sera notre
châtiment et la Révolution notre rançon.
Ce n’est pas le moment de jeter le manche
après la cognée. Chrétiens, en avant ! Si, parmi
les Huguenots, nombreux sont ceux qui sont
devenus les soldats du pape et les domestiques
de l’Eglise romaine, il y en a encore quelques-
uns qui sont décidés pour la lutte. Pour la
France et la République, pour Dieu et l’Huma
nité. pour l’alliance franco-allemande, contre le
tsarisme et le papisme, haut les cœurs !
Henri Huciiet.
LETTRE RECTIFICATIVE
Retz, par Chambourg, (S.-et-O.).
25 juillet.
Mon Cher Camarade,
Voulant endosser toute la responsabilité de
mes actes, je liens à dire que, dans Y U niversel
de juillet, lu n’as pas présenté tout à fait exac
tement ce qui me concerne. C’est très sérieu
sement que, dans mes articles de l 'Espoir du
Monde d’avril et de mai, j’ai envisagé la dé
sertion en masse comme une réforme possible
à la loi de trois ans. Ma pensée était qu’on
pourrait ainsi forcer nos gouvernants à rap
porter la loi — et, bien entendu, à amnistier
les déserteurs qui, alors, rentreraient tranquil
lement dans leurs foyers et feraienL leur service
militaire dans les conditions normales.
Il va sans dire que ce ne pouvait être là,
dans ma pensée, qu’un remède désespéré à une
situation désespérée, et je me hâte d’ajouter,
que je ne juge pas ainsi la situation actuelle.
Car, la loi maudite ne devant maintenant être
appliquée qu’en 1916 (grâce à la pitoyable re
culade du gouvernement), nous avons, d’ici là,
d’autres moyens de nous débarrasser des for
bans qui rançonnent et déshonorent notre pau
vre France.
A toi fraternellement. Paul Passy.
— Ainsi que je l’ai fait observer au camarade
Paul Passy, la désertion est un moyen des
plus dangereux et les plus risqués. Seuls, les in
tellectuels et les riches peuvent tenter une pa
reille aventure, et encore non sans grande souf
france. Il faut être un chrétien dans toute l’ac
ception du mot pour préférer obéir à la loi
d’Amour de Dieu, même au prix de l’exil. Or,
comme me le disait dernièrement un coreli
gionnaire : « Le Christianisme a fait son temps,
aujourd’hui, c’est le Patriotisme qui le rem
place, la croix doit s’effacer devant le dra
peau. Hélas ! c’est si vrai, que ce serait à croire
que l’Evangile a vécu !
H, H.
POUR LA PMI ET LA LIBERTÉ!
C’est à propos de la révocation de M. Paul
Passy que j’écris ces lignes. Déjà, dans un
article intitulé : « Où allons-nous ? » paru dans
l'Evangéliste du 11 juillet, j’avais cru devoir
protester contre cette révocation. Mais je suis
heureux de profiter de la cordiale hospitalité
de FU niversel pour renouveler ma protestation,
en en précisant le sens et la portée.
Dans l’article auquel je viens de faire allu
sion, j’écrivais : « Partout nous voyons à l’œu
vre ceux qui veulent augmenter les armements,
parce que ces armements les enrichissent ;
ceux qui pratiquent le « patriotisme des plaques
ques blindées ». Ils ont le verbe haut; ils se
raillent de la conférence de Berne ; ils calom
nient el persécutent les pacifistes sincères qui
essaient de réagir contre la folie meurtrière.
Ils révoquent les Paul Passy et menacent les
Ruyssen. » Comme chacun peut s’en rendre
compte, je n’ai pas dit que j’approuvais tout
ce qu’a écrit ou fait M. Paul Passy, mais j’ai
dit que je trouvais inique la sentence qui le
frappe. Un peut ne pas approuver tous les
termes d’un article, on peut même les désap
prouver sans exception et cependant considérer
comme souverainement injuste la condamna
tion de l’auteur de l’article.
Je. suis en pleine harmonie avec M. Paul
Passy lorsqu’il dénonce « la loi de trois ans
comme une entreprise de réaction forcenée,
semblable au boulangisme et à la conspi
ration militaire de Pnlïaire Dreyfus » ; mais
je regrette qu’il écrive : « Nous nous sen
tirions libres de résister (si la loi était votée),
par tous les moyens, même les plus pénibles,
les plus douloureux, les plus funestes », s’il
entend par là l’emploi de la force. Tous les
articles que j’ai écrits dans Y Evangéliste, et en
particulier le dernier, montrent suffisamment,
je crois, que je condamne toujours l’emploi
de la force. Dans la lutte contre la violence,
l’usage de la violence m’apparaît toujours
comme une erreur et une faute. Mais, ces ré
serves faites, je ne puis admettre qu’un article
destiné à protester contre un projet de loi
qui est de nature à compromettre la paix in
ternationale et la vie même de notre peuple,
soit considéré comme un délit, et je souffre
plus que je ne puis le dire, de voir la révoca
tion de l’auteur de cet article approuvée par
des chrétiens, et surtout par des chrétiens pro
testants.
II me semble que les chrétiens devraient
avoir une profonde sympathie pour tous ceux
qui luttent contre la folie des armements, sur
tout quand ces lutteurs sont des chrétiens de
la valeur de M. Paul Passy, dont le zèle mis-
sonniaire, dont la piété, dont l’esprit de sa
crifice font l’admiration de tous ceux qui le
connaissent. On peut, sans doute, regretter cer
taines expressions, certaines méthodes, certains
actes de ceux qui combattent contre l’effroyable
réaction militariste dont l’Europe nous offre
le spectacle ; mais des chrétiens doivent, me
semble-t-il, approuver ce combat contre la
guerre el contre les forces qui poussent à la
guerre.
Nous sommes en présence de deux camps
nettement tranchés : d’une part, celui de nom
breux politiciens, diplomates, financiers, etc.,
qui considèrent les armements à outrance et
même les guerres internationales comme néces
saires à leurs divers intérêts ; et, d’autre part,
la niasse toujours grandissante de ceux qui ne
veulent pas de guerre internationale, qui veu
lent mettre un terme à la course aux arme
ments, véritable « course aux abîmes ». Les
chrétiens devraient tous être dans ce camp-ci.
Leur présence parmi tous les ennemis de la
guerre, glorifierait Jésus-Christ, le Prince de
la Paix, le Dieu de l’Amour. Leur présence
aussi contribuerait beaucoup à donner aux en
nemis de la guerre la sagesse qui manque par
fois à quelques-uns d’entre eux. Les chrétiens
ont le droit de critiquer les erreurs de quelques
ennnemis de la guerre, à la condition d’être
eux-mêmes nettement, résolument, des ennemis
de la guerre et de ne pactiser en rien avec tous
ceux qui, directement ou indirectement, ris
quent de provoquer des conflits internationaux.
Il me paraît que des chrétiens, et surtout
des chrétiens protestants, devraient s’indigner
contre des mesures persécutrices comme celle
dont souffre M. Paul Passy, et contre tant
d’autres que le gouvernement prodigue depuis
quelque temps. La Ligue des Droits de
l’Homme, celle qui a si vaillamment défendu
Dreyfus, celle qui a si vaillamment défendu
les intérêts menacés des protestants de Mada
gascar, a compris toute la gravité de l’attitude
prise par le gouvernement. Dans une affiche qui
va être répandue à des milliers d’exemplaires,
elle s’élève « contre la violation du droit de
pétition, contre les confiscations de listes de
signatures tout à fait légales, contre la saisie
de brochures perfaitement licites, contre les la
cérations, par ordre, d’affiches timbrées, contre
l’expédient ignominieux des complots policiers
et des arrestations au petit bonheur. » Et nous,
descendants de ceux qui ont tant souffert pour
la sainte cause de la liberté, nous laisserions
passer sans protester, que dis-je ? nous approu
verions ces atteintes portées à la liberté ! Si
l’on frappe un article comme celui de M. Paul
Passy, que devient la liberté de la presse, que
devient la liberté de la pensée ? Le jour vien
dra peut-être (à Dieu ne plaise !) où tous les
articles contre la guerre seront considérés
comme délictueux ; le jour viendra peut-être
(à Dieu ne plaise !), où tous les articles contre
le catholicisme, contre l’alcoolisme, seront con
sidérés comme délictueux. Il est dangereux pour
des protestants d’admettre des restrictions à la
liberté de la presse en matière politique, car
ces restrictions en appellent et en préparent
d’autres plus graves encore. Que devient la li
berté de la presse et de la pensée si l’on ne
peuL plus écrire ce que l’on veut contre un
projet de loi qu’on estime antipatriotique, anti
social, anti-humain, anti-chrétien ?
11 nous semble que tous les amis de la li
berté devraient s’alarmer en présence de ces
nombreuses atteintes à la liberté. D’autant plus
que les victimes sont toutes dans le camp de
ceux qui luttent contre l’accroissement des ar
mements. Tandis qu’on les frappe, on laisse im
punis des journalistes réactionnaires qui de
mandent au gouvernement l’emprisonnement et
même la mort de ceux qui s’opposent à la réac-
réaction militariste. L’un de ces journalistes
est même allé jusqu’à dire que tous les députés
qui voteraient contre les Lrois ans seraient di
gnes du peloton d’exécution ! Si l'article de
M. Paul Passy mérite une punition, j’estime
que les articles auxquels je viens de faire allu-
lusion en méritent une bien pire. Et je m’étonne
que ceux qui ont approuvé la révocation de
M. Passy, ne réclament pas pour ces semeurs
de haine de sévères condamnations.
A l’heure actuelle, ceux qui approuvent la
politique néfaste du gouvernement peuvent tout
se permettre impunément, tandis que ceux qui
s’opposent à cette politique (et plusieurs le font,
comme M. Paul Passy, par obéissance à leurs
convictions religieuses) sont, sinon tous frappés,
du moins espionnés, calomniés, considérés com
me suspects. Est-ce là la liberté qui nous est
si chère? Et pourrions-nous, ne serait-ce qu’en
une faible-mesure, donner notre approbation à
ce lamentable état de choses, à celle anarchie,
car il n’y a pas de pire anarchie que celle
des illégalités et des abus de pouvoir..
Voilà quelques considérations qui expliquent
et, je crois, légitiment pleinement ce que j’ai
écri* dans VEvangéliste au sujet de la révo
cation de M. Paul Passy. J’ose espérer qu’elles
trouveront un accueil sympathique auprès de
tous ceux qui ont le culte de la Paix et de la
Liberté.
W.-H. Guiton.
Congrès du Progrès religieux
Au Foyer de l’Ame, une grande réunion pa
cifiste a eu lieu le 20 juillet, présidée par
M. Wagner, qui, avec son originalité et sa cha
leur habituelles, a introduit le sujet et en a
tiré, à la fin de la séance, la conclusion na
turelle, la leçon de respect mutuel entre na
tions. On a entendu un discours impressif de
M. Wilfred Monod, qui a raconté deux épisodes
saisissants de la guerre de 1870-71, et montré
que, s’il y a dans la Bible des textes belli
queux, l’Evangile de Christ n’en est pas moins
j un message de paix et d’amour universels et
que les chrétiens qui invoquent ou remercient
Dieu à l’heure du combat ou de la victoire
i n’ont pas le véritable esprit chrétien. D’autres
discours pleins de feu et de fraternité inter
nationale ont été prononcés par un Américain,
deux Anglais et deux Allemands.
SI l/U
S)
V
GUERRE A LA GUERRE
? ;
I l
15 e Année. — N° 8
MENSUEL
Cinq Centimes le
9
UNIVERS
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives Ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
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PROPAGANDE
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
Henri HUCHET
13. Place de PHùtel-de- Ville, 13
LE HAVRE
Les souscriptions et les dons
sont reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
l’évangile.
LASSAUT
La Guerre : c’est le crime, le vol
•L le viol, glorifiée par les brigands, ,
encensée par les prêtres.
« A Berlin ! A Berlin ! » lel est le cri que
des centaines d’énergumènes ont vociféré der
rière la fameuse « Nouba », le 13 juillet, lors
que cette retraite de barbares parcourait les rues
de la capitale. A ce cri de sauvages en dé
mence répondait le cri de brutes alcooliques en
mal d’absinthe: « Conspuez Jaurès! » Le tout
agrémenté d'une scie populaire adaptée au goût
nationaliste : « C’est l’Alsace qu’il nous faut ! »
Si l’on rapproche de cette exaltation chau
vine les gestes stupides et les actes de violence
des assommeurs et des vandales à la solde
royaliste, se ruant sur les amis de la paix
aussi bien que sur les couleurs allemandes
que le hasard leur fai L rencontrer sur leur
chemin, on a une opinion bien éclairée sur
l’orientation des espri.s. Une chose peut nous
surprendre : c’est la patience germanique ; les
incidents imbéciles se suivent et l’Allemagne
demeure calme et indifférente, au moins en
apparence, aux provocations de nos revan
chards. Je gage que si de pareilles vexations
nous étaient infligées, nous serions moins en
durants que nos voisins. Du reste, nous som
mes coutumiers du fait, l’Angleterre sut nous
rappeler au respect des convenances, lors de
la guerre du Transvaal, lorsque certains cari
caturistes en rupture de ban avec la galanterie
française, traitaient d’une manière osée la feue
reine Victoria.
Or, cette attitude de forfanterie nous est im
posée par l’Eglise romaine ; on ne saurait trop
le répéter, la France a toujours éLé victime
de cette Eglise qui reçoit son mot d’ordre d’un
Italien, qui est généralement l’homme des Jé
suites. Cette Eglise, nous la voyons former la
garde d’honneur de M. Poincaré, c’est lui qui
est son espoir, espoir pour la Revanche, espoir
jpour le Concordat. Quand je voyais les milices
.cléricales, soutenues par des escouades de po
liciers et de gendarmes, acclamer le Président
de la République, au Havre, je me disais : il y
a quelque chose de changé en France ; c’est à
présent la dictature clérico-militariste.
Ah ! certes, le peuple n’est pas aveugle, j’ai
assisté à bien des manifesla ions présidentielles,
en vérité, je n’ai jamais vu autant de citoyens
poussant le dédain du régime jusqu’à refuser
un simple coup de chapeau au Chef de l’Etat.
Et comment en serait-il autrement? Est-ce que
ce peuple peut oublier qu’on va lui prendre
ses gars pour trois années de service mili
taire, tandis que l’agriculture manque de bras,
que, dans nos fermes normandes, on n’arrive
pas à trouver la moitié de la main d’œuvre
absolument nécessaire. Et nous ne parlons pas
de la note à payer qui, quoique l’on fasse, sera
supportée par la classe ouvrière : car l’impôt sur
ie revenu entraînera des représailles de la part
des capitalistes, qui se traduiront par des bais
ses de salaires, l’augmentation des denrées et
l’émigration des fortunes vers l’étranger. Ainsi,
la misère, qui est déjà grande, s’accroîtra en
core. Voilà la vérité.
Et dire que nous avons été des premiers,
sinon les tout premiers, dans la presse poli
tique et religieuse — surtout religieuse — à
crier gare aux libres penseurs, francs-maçons
et protestants nationalistes qui emboîtaient le
pas aux curés dans les manifestations et pro
cessions en l’honneur de la Pucelle d’Orléans.
Nous étions certains que cette canonisation
était simplement une habile manœuvre des clé
ricaux pour regagner la confiance populaire,
en exploitant les bas instincts d’une foule ivre
de sang et d’orgueil.
On se rappelle les « lettres ouvertes » de
notre correspondant marseillais. Quelle blague !
disait-on, cela sent bien les galéjades du Midi.
Et cependant, ces boutades sont devenues des
réalités, avec Jeanne d’Arc, nos catholiques mi
litaristes veulent chasser l’Allemand de l’Al
sace-Lorraine, comme autrefois, disent-ils, elle
a chassé l’Anglais de France. Vous comprenez,
la fille de Domrémy, brûlée sous le regard ap
probateur de l’Eglise, ne peut être que l’ennemie
jurée des hérétiques, bien qu’elle le fut elle-
même. Donc, guerre aux protestants, peu im
porte qu’ils soient anglais, allemands ou fran
çais. Dieu ne reconnaît qu’une nationalité : la
romaine ; qui est catholique romain, est fran
çais, ou proche parent, s’il est espagnol ou
italien. Pour quant aux autres, ce sont des
ennemis, la France finit aux pieds de Jeanne
d’Arc, c’est elle et ses adorateurs qui vont ren
dre les provinces perdues à la Patrie. Les Prus
siens n’ont qu’à bien se tenir, le miracle com
mence, plus merveilleux, plus extraordinaire
que ceux dont on nous a rebattu les oreilles
dans le bon vieux temps.
Oyez plutôt :
Dans l'Aude , à Alzonne, sur les bords du
Frcsquel, trois petites filles ont eu des appa
ritions. Elles ont ou, dans les airs, saint Michel ,
sainte Catherine , sainte Marguerite et Jeanne
d’Arc. Cette dernière était à cheval, avec sa
cuirasse, et déployait la bannière d'Orléans.
Saluez, Mesdames, la main droite levée,
comme il a été décrété dans la Ligue des
Femmes françaises de Notre-Dame des Ar
mées.)
Ces fillettes ont vu encore la Vierge Marie.
Oui da! la Vierge vêtue de jolis voiles blap.es,
ceinte de bleu, avec de superbes ailes dans le
dos.
On assure que le miraçle s’est reproduit à
plusieurs reprises, qu’un groupe de personnes,
compris un clerc de notaire, un facteur et un
boucher sceptiques, ont été les témoins de ces
apparitions.
Après cela, on peut s’attendre à tout ; si
notre peuple se met en tête que Jeanne d’Arc
est son sauveur, c’est la fin de toutes nos espé
rances, car ce sera l’écroulement de la dé
mocratie et la faillite du christianisme en
France.
Ah ! nous sommes dans un temps où tous les
républicains doivent serrer les rangs, si nous
tardons, demain ce sera la soutane et le pan
talon garance qui mèneront les Français comme
un troupeau taillabJLe et corvéable à merci. La
libre pensée sera" étranglée, le protestantisme
traqué, les juifs ruinés. La guerre sera notre
châtiment et la Révolution notre rançon.
Ce n’est pas le moment de jeter le manche
après la cognée. Chrétiens, en avant ! Si, parmi
les Huguenots, nombreux sont ceux qui sont
devenus les soldats du pape et les domestiques
de l’Eglise romaine, il y en a encore quelques-
uns qui sont décidés pour la lutte. Pour la
France et la République, pour Dieu et l’Huma
nité. pour l’alliance franco-allemande, contre le
tsarisme et le papisme, haut les cœurs !
Henri Huciiet.
LETTRE RECTIFICATIVE
Retz, par Chambourg, (S.-et-O.).
25 juillet.
Mon Cher Camarade,
Voulant endosser toute la responsabilité de
mes actes, je liens à dire que, dans Y U niversel
de juillet, lu n’as pas présenté tout à fait exac
tement ce qui me concerne. C’est très sérieu
sement que, dans mes articles de l 'Espoir du
Monde d’avril et de mai, j’ai envisagé la dé
sertion en masse comme une réforme possible
à la loi de trois ans. Ma pensée était qu’on
pourrait ainsi forcer nos gouvernants à rap
porter la loi — et, bien entendu, à amnistier
les déserteurs qui, alors, rentreraient tranquil
lement dans leurs foyers et feraienL leur service
militaire dans les conditions normales.
Il va sans dire que ce ne pouvait être là,
dans ma pensée, qu’un remède désespéré à une
situation désespérée, et je me hâte d’ajouter,
que je ne juge pas ainsi la situation actuelle.
Car, la loi maudite ne devant maintenant être
appliquée qu’en 1916 (grâce à la pitoyable re
culade du gouvernement), nous avons, d’ici là,
d’autres moyens de nous débarrasser des for
bans qui rançonnent et déshonorent notre pau
vre France.
A toi fraternellement. Paul Passy.
— Ainsi que je l’ai fait observer au camarade
Paul Passy, la désertion est un moyen des
plus dangereux et les plus risqués. Seuls, les in
tellectuels et les riches peuvent tenter une pa
reille aventure, et encore non sans grande souf
france. Il faut être un chrétien dans toute l’ac
ception du mot pour préférer obéir à la loi
d’Amour de Dieu, même au prix de l’exil. Or,
comme me le disait dernièrement un coreli
gionnaire : « Le Christianisme a fait son temps,
aujourd’hui, c’est le Patriotisme qui le rem
place, la croix doit s’effacer devant le dra
peau. Hélas ! c’est si vrai, que ce serait à croire
que l’Evangile a vécu !
H, H.
POUR LA PMI ET LA LIBERTÉ!
C’est à propos de la révocation de M. Paul
Passy que j’écris ces lignes. Déjà, dans un
article intitulé : « Où allons-nous ? » paru dans
l'Evangéliste du 11 juillet, j’avais cru devoir
protester contre cette révocation. Mais je suis
heureux de profiter de la cordiale hospitalité
de FU niversel pour renouveler ma protestation,
en en précisant le sens et la portée.
Dans l’article auquel je viens de faire allu
sion, j’écrivais : « Partout nous voyons à l’œu
vre ceux qui veulent augmenter les armements,
parce que ces armements les enrichissent ;
ceux qui pratiquent le « patriotisme des plaques
ques blindées ». Ils ont le verbe haut; ils se
raillent de la conférence de Berne ; ils calom
nient el persécutent les pacifistes sincères qui
essaient de réagir contre la folie meurtrière.
Ils révoquent les Paul Passy et menacent les
Ruyssen. » Comme chacun peut s’en rendre
compte, je n’ai pas dit que j’approuvais tout
ce qu’a écrit ou fait M. Paul Passy, mais j’ai
dit que je trouvais inique la sentence qui le
frappe. Un peut ne pas approuver tous les
termes d’un article, on peut même les désap
prouver sans exception et cependant considérer
comme souverainement injuste la condamna
tion de l’auteur de l’article.
Je. suis en pleine harmonie avec M. Paul
Passy lorsqu’il dénonce « la loi de trois ans
comme une entreprise de réaction forcenée,
semblable au boulangisme et à la conspi
ration militaire de Pnlïaire Dreyfus » ; mais
je regrette qu’il écrive : « Nous nous sen
tirions libres de résister (si la loi était votée),
par tous les moyens, même les plus pénibles,
les plus douloureux, les plus funestes », s’il
entend par là l’emploi de la force. Tous les
articles que j’ai écrits dans Y Evangéliste, et en
particulier le dernier, montrent suffisamment,
je crois, que je condamne toujours l’emploi
de la force. Dans la lutte contre la violence,
l’usage de la violence m’apparaît toujours
comme une erreur et une faute. Mais, ces ré
serves faites, je ne puis admettre qu’un article
destiné à protester contre un projet de loi
qui est de nature à compromettre la paix in
ternationale et la vie même de notre peuple,
soit considéré comme un délit, et je souffre
plus que je ne puis le dire, de voir la révoca
tion de l’auteur de cet article approuvée par
des chrétiens, et surtout par des chrétiens pro
testants.
II me semble que les chrétiens devraient
avoir une profonde sympathie pour tous ceux
qui luttent contre la folie des armements, sur
tout quand ces lutteurs sont des chrétiens de
la valeur de M. Paul Passy, dont le zèle mis-
sonniaire, dont la piété, dont l’esprit de sa
crifice font l’admiration de tous ceux qui le
connaissent. On peut, sans doute, regretter cer
taines expressions, certaines méthodes, certains
actes de ceux qui combattent contre l’effroyable
réaction militariste dont l’Europe nous offre
le spectacle ; mais des chrétiens doivent, me
semble-t-il, approuver ce combat contre la
guerre el contre les forces qui poussent à la
guerre.
Nous sommes en présence de deux camps
nettement tranchés : d’une part, celui de nom
breux politiciens, diplomates, financiers, etc.,
qui considèrent les armements à outrance et
même les guerres internationales comme néces
saires à leurs divers intérêts ; et, d’autre part,
la niasse toujours grandissante de ceux qui ne
veulent pas de guerre internationale, qui veu
lent mettre un terme à la course aux arme
ments, véritable « course aux abîmes ». Les
chrétiens devraient tous être dans ce camp-ci.
Leur présence parmi tous les ennemis de la
guerre, glorifierait Jésus-Christ, le Prince de
la Paix, le Dieu de l’Amour. Leur présence
aussi contribuerait beaucoup à donner aux en
nemis de la guerre la sagesse qui manque par
fois à quelques-uns d’entre eux. Les chrétiens
ont le droit de critiquer les erreurs de quelques
ennnemis de la guerre, à la condition d’être
eux-mêmes nettement, résolument, des ennemis
de la guerre et de ne pactiser en rien avec tous
ceux qui, directement ou indirectement, ris
quent de provoquer des conflits internationaux.
Il me paraît que des chrétiens, et surtout
des chrétiens protestants, devraient s’indigner
contre des mesures persécutrices comme celle
dont souffre M. Paul Passy, et contre tant
d’autres que le gouvernement prodigue depuis
quelque temps. La Ligue des Droits de
l’Homme, celle qui a si vaillamment défendu
Dreyfus, celle qui a si vaillamment défendu
les intérêts menacés des protestants de Mada
gascar, a compris toute la gravité de l’attitude
prise par le gouvernement. Dans une affiche qui
va être répandue à des milliers d’exemplaires,
elle s’élève « contre la violation du droit de
pétition, contre les confiscations de listes de
signatures tout à fait légales, contre la saisie
de brochures perfaitement licites, contre les la
cérations, par ordre, d’affiches timbrées, contre
l’expédient ignominieux des complots policiers
et des arrestations au petit bonheur. » Et nous,
descendants de ceux qui ont tant souffert pour
la sainte cause de la liberté, nous laisserions
passer sans protester, que dis-je ? nous approu
verions ces atteintes portées à la liberté ! Si
l’on frappe un article comme celui de M. Paul
Passy, que devient la liberté de la presse, que
devient la liberté de la pensée ? Le jour vien
dra peut-être (à Dieu ne plaise !) où tous les
articles contre la guerre seront considérés
comme délictueux ; le jour viendra peut-être
(à Dieu ne plaise !), où tous les articles contre
le catholicisme, contre l’alcoolisme, seront con
sidérés comme délictueux. Il est dangereux pour
des protestants d’admettre des restrictions à la
liberté de la presse en matière politique, car
ces restrictions en appellent et en préparent
d’autres plus graves encore. Que devient la li
berté de la presse et de la pensée si l’on ne
peuL plus écrire ce que l’on veut contre un
projet de loi qu’on estime antipatriotique, anti
social, anti-humain, anti-chrétien ?
11 nous semble que tous les amis de la li
berté devraient s’alarmer en présence de ces
nombreuses atteintes à la liberté. D’autant plus
que les victimes sont toutes dans le camp de
ceux qui luttent contre l’accroissement des ar
mements. Tandis qu’on les frappe, on laisse im
punis des journalistes réactionnaires qui de
mandent au gouvernement l’emprisonnement et
même la mort de ceux qui s’opposent à la réac-
réaction militariste. L’un de ces journalistes
est même allé jusqu’à dire que tous les députés
qui voteraient contre les Lrois ans seraient di
gnes du peloton d’exécution ! Si l'article de
M. Paul Passy mérite une punition, j’estime
que les articles auxquels je viens de faire allu-
lusion en méritent une bien pire. Et je m’étonne
que ceux qui ont approuvé la révocation de
M. Passy, ne réclament pas pour ces semeurs
de haine de sévères condamnations.
A l’heure actuelle, ceux qui approuvent la
politique néfaste du gouvernement peuvent tout
se permettre impunément, tandis que ceux qui
s’opposent à cette politique (et plusieurs le font,
comme M. Paul Passy, par obéissance à leurs
convictions religieuses) sont, sinon tous frappés,
du moins espionnés, calomniés, considérés com
me suspects. Est-ce là la liberté qui nous est
si chère? Et pourrions-nous, ne serait-ce qu’en
une faible-mesure, donner notre approbation à
ce lamentable état de choses, à celle anarchie,
car il n’y a pas de pire anarchie que celle
des illégalités et des abus de pouvoir..
Voilà quelques considérations qui expliquent
et, je crois, légitiment pleinement ce que j’ai
écri* dans VEvangéliste au sujet de la révo
cation de M. Paul Passy. J’ose espérer qu’elles
trouveront un accueil sympathique auprès de
tous ceux qui ont le culte de la Paix et de la
Liberté.
W.-H. Guiton.
Congrès du Progrès religieux
Au Foyer de l’Ame, une grande réunion pa
cifiste a eu lieu le 20 juillet, présidée par
M. Wagner, qui, avec son originalité et sa cha
leur habituelles, a introduit le sujet et en a
tiré, à la fin de la séance, la conclusion na
turelle, la leçon de respect mutuel entre na
tions. On a entendu un discours impressif de
M. Wilfred Monod, qui a raconté deux épisodes
saisissants de la guerre de 1870-71, et montré
que, s’il y a dans la Bible des textes belli
queux, l’Evangile de Christ n’en est pas moins
j un message de paix et d’amour universels et
que les chrétiens qui invoquent ou remercient
Dieu à l’heure du combat ou de la victoire
i n’ont pas le véritable esprit chrétien. D’autres
discours pleins de feu et de fraternité inter
nationale ont été prononcés par un Américain,
deux Anglais et deux Allemands.
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