Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1909-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1909 01 mai 1909
Description : 1909/05/01 (N5)-1909/05/31. 1909/05/01 (N5)-1909/05/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565417v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
Guerre à la Guerre
i D »
11 e Année.— N° 5.
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
MAI 1909
Organe
du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE t ”
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes ; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, .
et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
—
Henri HU C H ET
—
—
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
19, Place de PIlôlel-de-Ville
LE HAVRE
Les annonces ne sont reçues
que si elles présentent toutes
garanties.
Desconditions spéciales seront
offertes à ceux qui en feront la
demande.
SI LE SEL PERD SA SAVEUR
« Ne croyez-vous pas, disait le vieux pasteur,
en épluchant une grosse pêche juteuse, que
toute épreuve peut être salutaire ? Quand un
peuple oublie la volonté du Seigneur, la guerre
est l’épreuve salutaire qui, par le châtiment, le
ramène à la vie morale...» — « Ne croyez-vous
pas, ajoutait un jeune pasteur très « biblique »,
que votre pacifisme méconnaît l'inspiration des
Saintes Ecritures en condamnant absolument
la guerre?... Elle eut pour Israël une vertu
sanctifiante ; de plus, elle assura l’existence du
peuple élu. » — « Et puis, dit Madame, ne
croyez-vous pas que la guerre est une école
d’héroïsme, qu’elle entretient le ressort de la
volonté, qu’elle suscite de merveilleux dévoue
ments ? Quant à l’armée, moi, je l’aime, et
quand passe un régiment, là sous nos fenêtres,
au son des cuivres, drapeau flottant, quand je
vois briller l’épée nue de nos officiers, je me
sens plus que jamais Française et patriote...»
Et sur le fin visage marqué de faiblesse et de
bonté, passait, rapide, un frisson épique !!
Le jeune pacifiste sur qui convergeaient tous
ces « ne croyez-vous pas », renonçait, en ayant
assez dit déjà, à insister davantage. Ses contra
dicteurs étaient de sérieux chrétiens... il ne
pouvait se faire le censeur de ses aînés... et
puis, n’étaient-ils pas enlisés, par préjugé de
classe, dans le parti-pris? Car il faut du parti-
pris pour ne pas apercevoir que de telles idées
sont en opposition radicale avec l’esprit de
l’Evangile...; et si des chrétiens convaincus
méconnaissent cet esprit, n’est-il pas évident
que leur christianisme est faussé, que leur foi
est incomplète, qu’elle a perdu sa saveur . .
Or, si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui
rendra-t-on ? Cette question est tragique, et si
nos Eglises ne la comprennent pas, si elles ne
retournent pas à la source qui revivifie ce qui
meurt, c’en est fait de l’autorité morale du
genre de christianisme qu’elles représentent !
Essayons ici de répondre à ces « ne croyez-vous
pas » si souvent répétés dans les milieux chré
tiens et si une seule âme se prend à méditer
avec tristesse sur les inconséquences de nos ]
Eglises, nous n’aurons pas perdu notre temps.
* *
« La guerre est une épreuve salutaire »,
nous dit-on. Nous concédons que toute épreuve
peut être salutaire, en effet. Un malade à la
diète mesure la vanité des plaisirs de la table ;
un homme ruiné aperçoit la vanité des richesses
en quoi il plaçait toute sa joie ; ils peuvent,
l’un et l’autre parvenir à comprendre qu’il
faut établir le bonheur sur des bases moins
mouvantes que celles-là ! Mais qui donc se
félicite qu’il y ait des microbes, sous prétexte
qu’ils sont une occasion d’épreuves salutaires?
Qui dira que les banquiers indélicats ont une
utilité manifeste puisqu’ils procurent à leurs
victimes l’épreuve salutaire de la ruine ? On
nous répondra : « Nous luttons contre les
microbes ; nous nous gardons des financiers
véreux, mais, si nous ne pouvons leur échapper,
essayons de profiter virilement de l’épreuve
dont le Seigneur fera sortir du bien. » D’ac
cord ! nous ne demandons qu’une chose, c’est
qu’on applique ce même raisonnement à la
guerre, qu’on n’approuve pas ceux qui la jugent
utile, qu’on ne l'appelle pas un mal nécessaire,
qu’on travaille à en rendre impossible le retour.
*
* *
Mais, il y a plus !... « Le pacifisme méconnaît
l’inspiration des Saintes Ecritures... la guerre a
une vertu sanctifiante... elle est voulue par
Dieu...» — Et l’on affirme hardiment: « Jéhovah
voulait la guerre. »
Faut-il rappeler que les chrétiens les plus
orthodoxes admettent qu’il y a, dans la Bible,
des parties d’inégale valeur, qu’il y a une très
sensible différence entre l’inspiration du livre
des Nombres et celle du Sermon sur la Mon
tagne , que l’âme pieuse se nourrit plus volon
tiers de VEpitre aux Romains que des pres
criptions du Lèuitique ? Tous, aujourd’hui,
^admettent que la révélation n’a pas été -donnée
en bloc, en une seule fois, mais qu’elle a été
donnée progressivement par Dieu, dans la
mesure où les consciences étaient capables de
la recevoir.
D’ailleurs, obéissent-ils à toutes les ordon
nances promulguées il y a 3ooo ans pour les
Israélites, ceux qui légitiment la guerre par
des versets de l’Ancien Testament ? Offrent-ils
à Dieu des holocaustes de bêtes : des boucs et
des taureaux expiatoires, ou la dîme de toutes
leurs récoltes ? Ont-ils en horreur la chair du
porc, de la grenouille ou du lièvre ? Si nous
posons ces questions, on nous répond avec
assurance : « Nous ne sômmes plus sous la loi,
mais sous la grâce. » A merveille! Nous dirons
donc avec autant d’assurance : « Admettons que
la guerre ait été sainte au temps des Juges et
des Rois, mais nous ne sommes plus sous la
loi, nous sommes sous la grâce.» Et le code de
ceux qui sont « sous la grâce » proclame :
«Aimez-vous les uns les autres... priez pour
ceux qui vous haïssent...bénissez ceux qui vous
maudissent... surmontez le mal par le bien...»
Jésus-Christ ne prêche pas les guerres né
cessaires, il prêche le nécessaire amour. Si notre
foi a perdu cette notion sainte de l’amour, elle
est un sel sans saveur...
*
* *
Quant à ces dames qui aiment le drapeau, la
jolie tournure des jeunes officiers, le bruit
martial des armes entrechoquées, -elles oublient
que derrière cette parade, il y a autre chose. La
guerre, dont l’armée entretient la possibilité,
n’est pas une exhibition de costumes et de
hochets : cervelles écrasées, ventres ouverts,
entrailles répandues, plaies purulentes, hurle
ments de douleur, récoltes piétinées,. fermes
brûlées, pillages, vols, brutalités, voilà le spec
tacle qu’elle nous offre, la guerre stupide qui
hache les bras des travailleurs et détruit le
cerveau du penseur, de l’inventeur, de l’artiste...
Tout cela ne rappelle guère une parade de
1 4 Juillet.
♦
* *
Si nous ne comprenons pas cela, à quoi nous
sert-il donc de prier avec tant d’onction, de lire
régulièrement les Evangiles, de méditer devant
des « Textes bibliques » ou des « Pains quoti
diens »? Est-ce. qu’on a bien lu ce qu’il y a
dedans? Si on l’avait lu et compris on ne pren
drait pas son parti de l’augmentation incessante
des budgets de la guerre et de la marine, on ne
se réjouirait pas de savoir que nos instruments
de meurtre sont de plus en plus nombreux, on
ne ridiculiserait pas les efforts des pacifistes.
Car nous ne sommes pas, en définitive, de ceux
qui plantent le drapeau dans le fumier, nous ne
demandons pas un désarmement qui ne serait
pas général, nous ne prêchons pas qu’il faut
fusiller nos généraux et répondre à la guerre
internationale par la guerre civile ; hostiles à
toute violence au dehors et au-dedans, fraternels
avec nos officiers et nos soldats, patriotes dans
l’âme, nous demandons simplement qu'on pré
pare activement les temps meilleurs, qu’on
s’associe à nos tentatives pour faire aboutir
notre rêve d’arbitrage, qu’on s’habitue et qu’on
habitue le peuple à l’idée d’un désarmement
progressif. Nous voudrions que la foi des chré
tiens fût agissante et savoureuse ; or, nos
adversaires incrédules, nous disent qu’elle est
morte et fade! Il nous disent d’uïi air gogue
nard : « Votre sel a perdu sa saveur!, vous
vous laissez distancer par nous dans l’œuvre
d’amour et de justice! »
Et les « gens d’Eglise » s’attirent les ironiques
diatribes d’un libre-penseur comme le sénateur
Delpech. Ecoutez :
« La guerre est d’institution divine, fléau
permanent infligé aux hommes en punition du
péché originel. Le sacrifice du Rédempteur n’a
pu fléchir le courroux de l’Eternel, de ce
Sabaoth, dieu des"*armées, auquel nos prélats
adressent des Te Deum en témoignage d’allé
gresse, après les combats. ... Le Père Eternel
n’est pas un pacifiste. . . . Dieu est un catastro
phiste. Il se manifeste à ses créatures par des
procédés terrifiants, comme sur les côtes de la
Sicile et de la Calabre à l’heure présente. C’est
affaire à des francs-maçons, à des libre-penseurs,
à un Léon Bourgeois, de s’occuper de pacifisme,
d’internafionalisme, d’arbitrage pour le règle
ment des conflits entre peuples divers L’Eglise
savait bien qu’elle obéissait au bon Dieu en
fomentant des guerre incessantes. ...»
Comment peut-on caricaturer ainsi le Dieu
d'amour? dira-t-on. Comment? C’est bien
simple! Delpech a copié la caricature que les
chrétiens en ont faite —
G. PERLET, pasteur.
i D »
11 e Année.— N° 5.
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
MAI 1909
Organe
du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE t ”
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes ; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, .
et l’on n’apprendra plus l’art de la guerre
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
—
Henri HU C H ET
—
—
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
auteurs.
19, Place de PIlôlel-de-Ville
LE HAVRE
Les annonces ne sont reçues
que si elles présentent toutes
garanties.
Desconditions spéciales seront
offertes à ceux qui en feront la
demande.
SI LE SEL PERD SA SAVEUR
« Ne croyez-vous pas, disait le vieux pasteur,
en épluchant une grosse pêche juteuse, que
toute épreuve peut être salutaire ? Quand un
peuple oublie la volonté du Seigneur, la guerre
est l’épreuve salutaire qui, par le châtiment, le
ramène à la vie morale...» — « Ne croyez-vous
pas, ajoutait un jeune pasteur très « biblique »,
que votre pacifisme méconnaît l'inspiration des
Saintes Ecritures en condamnant absolument
la guerre?... Elle eut pour Israël une vertu
sanctifiante ; de plus, elle assura l’existence du
peuple élu. » — « Et puis, dit Madame, ne
croyez-vous pas que la guerre est une école
d’héroïsme, qu’elle entretient le ressort de la
volonté, qu’elle suscite de merveilleux dévoue
ments ? Quant à l’armée, moi, je l’aime, et
quand passe un régiment, là sous nos fenêtres,
au son des cuivres, drapeau flottant, quand je
vois briller l’épée nue de nos officiers, je me
sens plus que jamais Française et patriote...»
Et sur le fin visage marqué de faiblesse et de
bonté, passait, rapide, un frisson épique !!
Le jeune pacifiste sur qui convergeaient tous
ces « ne croyez-vous pas », renonçait, en ayant
assez dit déjà, à insister davantage. Ses contra
dicteurs étaient de sérieux chrétiens... il ne
pouvait se faire le censeur de ses aînés... et
puis, n’étaient-ils pas enlisés, par préjugé de
classe, dans le parti-pris? Car il faut du parti-
pris pour ne pas apercevoir que de telles idées
sont en opposition radicale avec l’esprit de
l’Evangile...; et si des chrétiens convaincus
méconnaissent cet esprit, n’est-il pas évident
que leur christianisme est faussé, que leur foi
est incomplète, qu’elle a perdu sa saveur . .
Or, si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui
rendra-t-on ? Cette question est tragique, et si
nos Eglises ne la comprennent pas, si elles ne
retournent pas à la source qui revivifie ce qui
meurt, c’en est fait de l’autorité morale du
genre de christianisme qu’elles représentent !
Essayons ici de répondre à ces « ne croyez-vous
pas » si souvent répétés dans les milieux chré
tiens et si une seule âme se prend à méditer
avec tristesse sur les inconséquences de nos ]
Eglises, nous n’aurons pas perdu notre temps.
* *
« La guerre est une épreuve salutaire »,
nous dit-on. Nous concédons que toute épreuve
peut être salutaire, en effet. Un malade à la
diète mesure la vanité des plaisirs de la table ;
un homme ruiné aperçoit la vanité des richesses
en quoi il plaçait toute sa joie ; ils peuvent,
l’un et l’autre parvenir à comprendre qu’il
faut établir le bonheur sur des bases moins
mouvantes que celles-là ! Mais qui donc se
félicite qu’il y ait des microbes, sous prétexte
qu’ils sont une occasion d’épreuves salutaires?
Qui dira que les banquiers indélicats ont une
utilité manifeste puisqu’ils procurent à leurs
victimes l’épreuve salutaire de la ruine ? On
nous répondra : « Nous luttons contre les
microbes ; nous nous gardons des financiers
véreux, mais, si nous ne pouvons leur échapper,
essayons de profiter virilement de l’épreuve
dont le Seigneur fera sortir du bien. » D’ac
cord ! nous ne demandons qu’une chose, c’est
qu’on applique ce même raisonnement à la
guerre, qu’on n’approuve pas ceux qui la jugent
utile, qu’on ne l'appelle pas un mal nécessaire,
qu’on travaille à en rendre impossible le retour.
*
* *
Mais, il y a plus !... « Le pacifisme méconnaît
l’inspiration des Saintes Ecritures... la guerre a
une vertu sanctifiante... elle est voulue par
Dieu...» — Et l’on affirme hardiment: « Jéhovah
voulait la guerre. »
Faut-il rappeler que les chrétiens les plus
orthodoxes admettent qu’il y a, dans la Bible,
des parties d’inégale valeur, qu’il y a une très
sensible différence entre l’inspiration du livre
des Nombres et celle du Sermon sur la Mon
tagne , que l’âme pieuse se nourrit plus volon
tiers de VEpitre aux Romains que des pres
criptions du Lèuitique ? Tous, aujourd’hui,
^admettent que la révélation n’a pas été -donnée
en bloc, en une seule fois, mais qu’elle a été
donnée progressivement par Dieu, dans la
mesure où les consciences étaient capables de
la recevoir.
D’ailleurs, obéissent-ils à toutes les ordon
nances promulguées il y a 3ooo ans pour les
Israélites, ceux qui légitiment la guerre par
des versets de l’Ancien Testament ? Offrent-ils
à Dieu des holocaustes de bêtes : des boucs et
des taureaux expiatoires, ou la dîme de toutes
leurs récoltes ? Ont-ils en horreur la chair du
porc, de la grenouille ou du lièvre ? Si nous
posons ces questions, on nous répond avec
assurance : « Nous ne sômmes plus sous la loi,
mais sous la grâce. » A merveille! Nous dirons
donc avec autant d’assurance : « Admettons que
la guerre ait été sainte au temps des Juges et
des Rois, mais nous ne sommes plus sous la
loi, nous sommes sous la grâce.» Et le code de
ceux qui sont « sous la grâce » proclame :
«Aimez-vous les uns les autres... priez pour
ceux qui vous haïssent...bénissez ceux qui vous
maudissent... surmontez le mal par le bien...»
Jésus-Christ ne prêche pas les guerres né
cessaires, il prêche le nécessaire amour. Si notre
foi a perdu cette notion sainte de l’amour, elle
est un sel sans saveur...
*
* *
Quant à ces dames qui aiment le drapeau, la
jolie tournure des jeunes officiers, le bruit
martial des armes entrechoquées, -elles oublient
que derrière cette parade, il y a autre chose. La
guerre, dont l’armée entretient la possibilité,
n’est pas une exhibition de costumes et de
hochets : cervelles écrasées, ventres ouverts,
entrailles répandues, plaies purulentes, hurle
ments de douleur, récoltes piétinées,. fermes
brûlées, pillages, vols, brutalités, voilà le spec
tacle qu’elle nous offre, la guerre stupide qui
hache les bras des travailleurs et détruit le
cerveau du penseur, de l’inventeur, de l’artiste...
Tout cela ne rappelle guère une parade de
1 4 Juillet.
♦
* *
Si nous ne comprenons pas cela, à quoi nous
sert-il donc de prier avec tant d’onction, de lire
régulièrement les Evangiles, de méditer devant
des « Textes bibliques » ou des « Pains quoti
diens »? Est-ce. qu’on a bien lu ce qu’il y a
dedans? Si on l’avait lu et compris on ne pren
drait pas son parti de l’augmentation incessante
des budgets de la guerre et de la marine, on ne
se réjouirait pas de savoir que nos instruments
de meurtre sont de plus en plus nombreux, on
ne ridiculiserait pas les efforts des pacifistes.
Car nous ne sommes pas, en définitive, de ceux
qui plantent le drapeau dans le fumier, nous ne
demandons pas un désarmement qui ne serait
pas général, nous ne prêchons pas qu’il faut
fusiller nos généraux et répondre à la guerre
internationale par la guerre civile ; hostiles à
toute violence au dehors et au-dedans, fraternels
avec nos officiers et nos soldats, patriotes dans
l’âme, nous demandons simplement qu'on pré
pare activement les temps meilleurs, qu’on
s’associe à nos tentatives pour faire aboutir
notre rêve d’arbitrage, qu’on s’habitue et qu’on
habitue le peuple à l’idée d’un désarmement
progressif. Nous voudrions que la foi des chré
tiens fût agissante et savoureuse ; or, nos
adversaires incrédules, nous disent qu’elle est
morte et fade! Il nous disent d’uïi air gogue
nard : « Votre sel a perdu sa saveur!, vous
vous laissez distancer par nous dans l’œuvre
d’amour et de justice! »
Et les « gens d’Eglise » s’attirent les ironiques
diatribes d’un libre-penseur comme le sénateur
Delpech. Ecoutez :
« La guerre est d’institution divine, fléau
permanent infligé aux hommes en punition du
péché originel. Le sacrifice du Rédempteur n’a
pu fléchir le courroux de l’Eternel, de ce
Sabaoth, dieu des"*armées, auquel nos prélats
adressent des Te Deum en témoignage d’allé
gresse, après les combats. ... Le Père Eternel
n’est pas un pacifiste. . . . Dieu est un catastro
phiste. Il se manifeste à ses créatures par des
procédés terrifiants, comme sur les côtes de la
Sicile et de la Calabre à l’heure présente. C’est
affaire à des francs-maçons, à des libre-penseurs,
à un Léon Bourgeois, de s’occuper de pacifisme,
d’internafionalisme, d’arbitrage pour le règle
ment des conflits entre peuples divers L’Eglise
savait bien qu’elle obéissait au bon Dieu en
fomentant des guerre incessantes. ...»
Comment peut-on caricaturer ainsi le Dieu
d'amour? dira-t-on. Comment? C’est bien
simple! Delpech a copié la caricature que les
chrétiens en ont faite —
G. PERLET, pasteur.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.27%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.27%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4565417v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4565417v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4565417v/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4565417v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4565417v
Facebook
Twitter