Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1906-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1906 01 mars 1906
Description : 1906/03/01 (N3)-1906/03/31. 1906/03/01 (N3)-1906/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45654062
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
Il
8 e Année. — N° 8.
Guerre à la Guerre
MENSUEL
Cinq Centimes le IVuméro
MARS 1906
Organe du
Mouvement Pacifique
de Langue Française
Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
Henri Hu.ch.et
Paul ALLÉGRET
M me H. Huchet
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINlSTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
À propos d’Enquêtes
La mode est aux « enquêtes », je veux dire
à ces questionnaires concernant certaines idées
du jour, que certains directeurs de journaux
adressent à des hommes qu’ils esliment qualifiés
ou autorisés pour y répondre. En novembre et
décembre derniers, la Revue publiait de nom
breuses réponses à un questionnaire revenant
à ceci : « Peut-il y avoir une morale sans Dieu ?
La morale peut-elle avoir pour fondement la
seule raison ? » Vous pouvez deviner, sans les
avoir lues, ce que furent beaucoup de réponses
parmi les notoires : on savait déjà ce que MM.
Anatole France, Berthelot, Séailles, Ilavet, et
tant d’autres, pensaient de l’influence de la reli
gion sur la morale. On a beaucoup gémi sur
l'école sans Dieu ; on pourra de nouveau gémir
sur la morale sans Dieu. Il sera bon, après cela,
de tourner en dedans l’œil de la critique, afin
de voir si ceux qui défendent les droits de Dieu
dans la société contemporaine, ne sont pas pour
quelque chose dans la mentalité antireligieuse
dont nous souffrons.
Peut-être une autre « enquête », celle dont
s’occupe actuellement M. le pasteur Paul Dou-
mergue, dans « Foi et Vie », nous apportera-t-
elle quelque lumière sur ce dernier point. Il est
vrai, d’une troublante et crue vérité, que d’une
part presque tous ceux qui d’en haut pronon
cent un de profundis sur la fin de la religion en
France, manifestent une ignorance stupéfiante
sur l’influence et le rôle du Christ dans la cons
cience individuelle et dans le monde ; et que
d’autre part il y a près de nous 34 millions de
Français — masse amorphe, comme dit M. Har-
duin, — pour lesquels la question religieuse
n’existe pas. Alors, bien naturellement, la pen
sée devait venir à un homme que préoccupe la
gravité de l’heure présente, de demander à ceux
qui ont quelque contact avec l’âme populaire
quelles pouvaient être à la fois nos responsabi
lités pour ce qui concerne le présent, et nos
espérances pour ce qui concerne l’avenir ; et de
le demander à des hommes qui ont travaillé et
veulent travailler pour le Christ.
Je veux ici indiquer une fois de plus une de
ces responsabilités qui pèsent, parmi d’autres,
sur l’Eglise du Christ : c’est de n’avoir pas su
agir en faveur de l’idéal pacifique que le peuple
désire, qu’il cherche, qu’il finira certainement,
indubitablement par réaliser. On me reprochera
de répéter bien souvent la même chose : puis-je
autrement jusqu’à ce qu’enfin les yeux voient
et les oreillers entendent? Je voudrais que tous
les membres de nos églises puissent lire une
autre enquête — singulièrement intéressante,
celle-là aussi — que la « Revue de la Paiæpar
le Droit » poursuit sur l’Evolution Pacifique de
la Vie Internationale. Parmi les facteurs multi
ples de cette évolution, le questionnaire visait
la Kel igion. Ecoulez ces deux réponses :
... La religion, avouons-le, ne peut s’attribuer
dans ce progrès, qu’une influence indirecte et loin
taine. Il est vrai qu’elle nous apporta jadis la bonne
nouvelle de la « paix sur la terre » et de « fraternité
entre les hommes » ; mais depuis bientôt deux mille
ans que cette grande parole a retenti, les guerres
n’ont pas cessé de faire rage, et si une campagne
inhumaine s’ouvrait demain, il ne manquerait pas de
chrétiens arriérés qui prieraient le « Dieu des
armées », comme si Jéhovah favorisait un parti à la
façon des dieux d’Homère.
Non, le grand et tout nouveau progrès de l’idée
“ pacifiste ” ne doit pas grand chose au vieil Evan
gile.. ..
Ces lignes ont été écrites par M. Paul Stap-
fer, doyen honoraire de la Faculté des Lettres
de Bordeaux. Voici maintenant ce que dit M.
J. Novicow, le sociologue russe :
... Je dirai que la Religion et la diplomatie tra
vaillent actuellement à augmenter et non à diminuer
les chances de guerre. Il est véritablement très
étrange que ceux qui prétendent croire à la divinité
de Jésus-Christ sont précisément les plus opposés
à la réalisation de ses doctrines dans le domaine so
cial. Tous les catholiques et les orthodoxes fervents
sont dans le camp des conservateurs, donc des mili
taristes. C’est étrange, c’est contradictoire, mais c’est
malheureusement comme cela...
Peut-être ces jugements sévères feront-ils
réfléchir beaucoup d’excellents chrétiens qui
n’ont pas voulu nous comprendre et n’ont pas
cru devoir nous aider. Et puisque j’ai voulu faire
entendre aujourd’hui quelques voix du dehors,
qu’on me permette avant de finir de donner
encore la parole à un homme qui sent comme
moi et exprime ce qu’il sent avec toute l’émo
tion que j’aimerais y mettre moi-même, M. le
pasteur A. Mohn, de Stockholm. (Le Chrétien
et la Guerre , p. 39 et 4o).
... Que l’Eglise enfin, oh I que l’Eglise soit fidèle
à sa vocation. Une lourde responsabilité pèse sur elle
et l’on entend porter contre son attitude les accusa
tions les plus graves. Elle, qui devrait être au premier
rang de la lutte contre toutes les formes de mal, elle se
place dans le dernier rang de la guerre à la guerre...
Si beaucoup de ses membres sont engagés dans
la croisade pacifiste, l’Eglise de Jésus-Christ, connue
telle, ou, pour mieux dire, les Eglises n'y prennent
pas une part active. Il semble qu’elles s’en désinté
ressent. Elles, qui représentent officiellement parmi
les hommes la religion d’amour et de paix du crucifié
du Golgotha, elles ne se dressent pas, d’un élan una
nime, contre ceux qui font répandre le sang de leurs
frères sur les champs de bataille ; elles n’élèvent pas
la voix pour opposer au nom de l’Evangile avec l’auto
rité morale qui leur appartient encore, une vigou
reuse protestation contre les pratiques infâmes, qui
déshonorent l’humanité et son Créateur, et qui nous
ramènent aux plus mauvais temps de la barbarie
primitive, font régner l’enfer sur la terre.
« Que dis-je? 11 n’est pas vrai qu’elles gardent le
silence : elles parlent ; mais ce n’est pas pour pro
noncer les paroles attendues ; c’est pour pactiser
avec les violateurs de la loi divine. Elles se jettent
dans la mêlée, elles bénissent les armes des combat
tants, elles glorifient par des Te Deum des massacres
qui transforment cette terre de Dieu en un affreux
charnier...
Ah ! puissent les Eglises du Christ, plus conscientes
de leur tâche et plus fidèles, s’humilier pour le passé
et prendre dans l’armée des ennemis de la guerre,
leur place à l’avant-garde !...
La paix universelle viendra : telle est l'affir
mation de notre Foi et de notre raison. Nous
voudrions qu’elle vint avec le Christ et par le
Christ. S’il en est autrement, c’est, la cause du
Christ qui reculera ; et dans quelque cinquante
ans d’ici, d’autres publicistes chrétiens, faisait
à leur tour leur enquête, poseront de nouve&VG
avec angoisse aux chefs de l’Eglise, la question
que voici: « Pourquoi donc la Joule se détourne-
t-elle du Christ ? »
Paul Allégret.
Ernest-Théodore MONETA
(Suite)
Il avait vu la misère du peuple, son ignorance
extrême, la corruption de la cour, les agissements
perfides du gouvernement soumis à un roi
nul et il en avait tiré un jugement quelque
peu sommaire, dans sa brièveté, mais qui était
destiné néanmoins à favoriser le mouvement
des patriotes adversaires du Bourbon. Le gouver-
ment napolitain avait tellement bouleversé par ses
désordres de toute nature l'âme ferme de Glads
tone, que celui-ci n’avait trouvé qu'une phrase
pour le définir: c’est un mouvement négateur de
Dieu. Maintenant que l’Autriche avait été forcée
d’évacuer une large partie du territoire italien, il
fallait songer aux frères du midi en détresse, les
aider à se débarrasser de la dynastie des Bourbons
pour se serrer tous autour du drapeau national
arboré par Victor-Emmanuel. M. Moneta dont le
besoin d’action grandissait avec l’âge, partageait
naturellement avec tout le monde ce dessein hardi.
Le royaume de Naples livré à lui-même, ne pou
vait tenir tête longtemps à une invasion de soldats
volontaires, avec lesquels aurait fraternisé tout
de suite la population des grandes villes. Voilà
l'idée qui soulevait la jeunesse et la poussait du
côté de Garibaldi, le général héroïque, seul capa
ble d’accomplir un si périlleux exploit.
On sait de quelle façon Garibaldi a rempli le vœu
de sa nation. Au printemps de l'année suivante, il
s’embarquait avec mille hommes sur deux navires,
aux environs de Gênes, et il descendait sur la côte
de Sicile. Le peuple l’acclame, les villes lui ouvrent
leurs portes, Païenne le salue victorieux. Garibaldi
passe le détroit. Il approche de Naples. Les volon
taires viennent à lui de tous les côtés. M. Moneta
est du nombre. Il se bat en brave à Volturna, ce qui
lui vaut l’estime du général Sistori, chef de l’Etat-
major, qui l’appelle à ses côtés et le prend en
rande amitié, lui confiant le titre d’aide-de-camp.
même grade dans l’armée régulière, situation qu’il
va garder jusqu’en 1805.
Lorsqu’éclata la guerre de 1806. contre l'Autriche,
M. Moneta reprend son poste aux côtés du général
Sistori et il fait le coup de fusil à la bataille de Cor-
doza où l’armée italienne essuie, comme on sait,
une défaite. M. Moneta frappé douloureusement de
l’issue de cette campagne où les hauts gradés
n’avaient pas fait tout leur devoir, renonce d’une
8 e Année. — N° 8.
Guerre à la Guerre
MENSUEL
Cinq Centimes le IVuméro
MARS 1906
Organe du
Mouvement Pacifique
de Langue Française
Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
Henri Hu.ch.et
Paul ALLÉGRET
M me H. Huchet
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINlSTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
À propos d’Enquêtes
La mode est aux « enquêtes », je veux dire
à ces questionnaires concernant certaines idées
du jour, que certains directeurs de journaux
adressent à des hommes qu’ils esliment qualifiés
ou autorisés pour y répondre. En novembre et
décembre derniers, la Revue publiait de nom
breuses réponses à un questionnaire revenant
à ceci : « Peut-il y avoir une morale sans Dieu ?
La morale peut-elle avoir pour fondement la
seule raison ? » Vous pouvez deviner, sans les
avoir lues, ce que furent beaucoup de réponses
parmi les notoires : on savait déjà ce que MM.
Anatole France, Berthelot, Séailles, Ilavet, et
tant d’autres, pensaient de l’influence de la reli
gion sur la morale. On a beaucoup gémi sur
l'école sans Dieu ; on pourra de nouveau gémir
sur la morale sans Dieu. Il sera bon, après cela,
de tourner en dedans l’œil de la critique, afin
de voir si ceux qui défendent les droits de Dieu
dans la société contemporaine, ne sont pas pour
quelque chose dans la mentalité antireligieuse
dont nous souffrons.
Peut-être une autre « enquête », celle dont
s’occupe actuellement M. le pasteur Paul Dou-
mergue, dans « Foi et Vie », nous apportera-t-
elle quelque lumière sur ce dernier point. Il est
vrai, d’une troublante et crue vérité, que d’une
part presque tous ceux qui d’en haut pronon
cent un de profundis sur la fin de la religion en
France, manifestent une ignorance stupéfiante
sur l’influence et le rôle du Christ dans la cons
cience individuelle et dans le monde ; et que
d’autre part il y a près de nous 34 millions de
Français — masse amorphe, comme dit M. Har-
duin, — pour lesquels la question religieuse
n’existe pas. Alors, bien naturellement, la pen
sée devait venir à un homme que préoccupe la
gravité de l’heure présente, de demander à ceux
qui ont quelque contact avec l’âme populaire
quelles pouvaient être à la fois nos responsabi
lités pour ce qui concerne le présent, et nos
espérances pour ce qui concerne l’avenir ; et de
le demander à des hommes qui ont travaillé et
veulent travailler pour le Christ.
Je veux ici indiquer une fois de plus une de
ces responsabilités qui pèsent, parmi d’autres,
sur l’Eglise du Christ : c’est de n’avoir pas su
agir en faveur de l’idéal pacifique que le peuple
désire, qu’il cherche, qu’il finira certainement,
indubitablement par réaliser. On me reprochera
de répéter bien souvent la même chose : puis-je
autrement jusqu’à ce qu’enfin les yeux voient
et les oreillers entendent? Je voudrais que tous
les membres de nos églises puissent lire une
autre enquête — singulièrement intéressante,
celle-là aussi — que la « Revue de la Paiæpar
le Droit » poursuit sur l’Evolution Pacifique de
la Vie Internationale. Parmi les facteurs multi
ples de cette évolution, le questionnaire visait
la Kel igion. Ecoulez ces deux réponses :
... La religion, avouons-le, ne peut s’attribuer
dans ce progrès, qu’une influence indirecte et loin
taine. Il est vrai qu’elle nous apporta jadis la bonne
nouvelle de la « paix sur la terre » et de « fraternité
entre les hommes » ; mais depuis bientôt deux mille
ans que cette grande parole a retenti, les guerres
n’ont pas cessé de faire rage, et si une campagne
inhumaine s’ouvrait demain, il ne manquerait pas de
chrétiens arriérés qui prieraient le « Dieu des
armées », comme si Jéhovah favorisait un parti à la
façon des dieux d’Homère.
Non, le grand et tout nouveau progrès de l’idée
“ pacifiste ” ne doit pas grand chose au vieil Evan
gile.. ..
Ces lignes ont été écrites par M. Paul Stap-
fer, doyen honoraire de la Faculté des Lettres
de Bordeaux. Voici maintenant ce que dit M.
J. Novicow, le sociologue russe :
... Je dirai que la Religion et la diplomatie tra
vaillent actuellement à augmenter et non à diminuer
les chances de guerre. Il est véritablement très
étrange que ceux qui prétendent croire à la divinité
de Jésus-Christ sont précisément les plus opposés
à la réalisation de ses doctrines dans le domaine so
cial. Tous les catholiques et les orthodoxes fervents
sont dans le camp des conservateurs, donc des mili
taristes. C’est étrange, c’est contradictoire, mais c’est
malheureusement comme cela...
Peut-être ces jugements sévères feront-ils
réfléchir beaucoup d’excellents chrétiens qui
n’ont pas voulu nous comprendre et n’ont pas
cru devoir nous aider. Et puisque j’ai voulu faire
entendre aujourd’hui quelques voix du dehors,
qu’on me permette avant de finir de donner
encore la parole à un homme qui sent comme
moi et exprime ce qu’il sent avec toute l’émo
tion que j’aimerais y mettre moi-même, M. le
pasteur A. Mohn, de Stockholm. (Le Chrétien
et la Guerre , p. 39 et 4o).
... Que l’Eglise enfin, oh I que l’Eglise soit fidèle
à sa vocation. Une lourde responsabilité pèse sur elle
et l’on entend porter contre son attitude les accusa
tions les plus graves. Elle, qui devrait être au premier
rang de la lutte contre toutes les formes de mal, elle se
place dans le dernier rang de la guerre à la guerre...
Si beaucoup de ses membres sont engagés dans
la croisade pacifiste, l’Eglise de Jésus-Christ, connue
telle, ou, pour mieux dire, les Eglises n'y prennent
pas une part active. Il semble qu’elles s’en désinté
ressent. Elles, qui représentent officiellement parmi
les hommes la religion d’amour et de paix du crucifié
du Golgotha, elles ne se dressent pas, d’un élan una
nime, contre ceux qui font répandre le sang de leurs
frères sur les champs de bataille ; elles n’élèvent pas
la voix pour opposer au nom de l’Evangile avec l’auto
rité morale qui leur appartient encore, une vigou
reuse protestation contre les pratiques infâmes, qui
déshonorent l’humanité et son Créateur, et qui nous
ramènent aux plus mauvais temps de la barbarie
primitive, font régner l’enfer sur la terre.
« Que dis-je? 11 n’est pas vrai qu’elles gardent le
silence : elles parlent ; mais ce n’est pas pour pro
noncer les paroles attendues ; c’est pour pactiser
avec les violateurs de la loi divine. Elles se jettent
dans la mêlée, elles bénissent les armes des combat
tants, elles glorifient par des Te Deum des massacres
qui transforment cette terre de Dieu en un affreux
charnier...
Ah ! puissent les Eglises du Christ, plus conscientes
de leur tâche et plus fidèles, s’humilier pour le passé
et prendre dans l’armée des ennemis de la guerre,
leur place à l’avant-garde !...
La paix universelle viendra : telle est l'affir
mation de notre Foi et de notre raison. Nous
voudrions qu’elle vint avec le Christ et par le
Christ. S’il en est autrement, c’est, la cause du
Christ qui reculera ; et dans quelque cinquante
ans d’ici, d’autres publicistes chrétiens, faisait
à leur tour leur enquête, poseront de nouve&VG
avec angoisse aux chefs de l’Eglise, la question
que voici: « Pourquoi donc la Joule se détourne-
t-elle du Christ ? »
Paul Allégret.
Ernest-Théodore MONETA
(Suite)
Il avait vu la misère du peuple, son ignorance
extrême, la corruption de la cour, les agissements
perfides du gouvernement soumis à un roi
nul et il en avait tiré un jugement quelque
peu sommaire, dans sa brièveté, mais qui était
destiné néanmoins à favoriser le mouvement
des patriotes adversaires du Bourbon. Le gouver-
ment napolitain avait tellement bouleversé par ses
désordres de toute nature l'âme ferme de Glads
tone, que celui-ci n’avait trouvé qu'une phrase
pour le définir: c’est un mouvement négateur de
Dieu. Maintenant que l’Autriche avait été forcée
d’évacuer une large partie du territoire italien, il
fallait songer aux frères du midi en détresse, les
aider à se débarrasser de la dynastie des Bourbons
pour se serrer tous autour du drapeau national
arboré par Victor-Emmanuel. M. Moneta dont le
besoin d’action grandissait avec l’âge, partageait
naturellement avec tout le monde ce dessein hardi.
Le royaume de Naples livré à lui-même, ne pou
vait tenir tête longtemps à une invasion de soldats
volontaires, avec lesquels aurait fraternisé tout
de suite la population des grandes villes. Voilà
l'idée qui soulevait la jeunesse et la poussait du
côté de Garibaldi, le général héroïque, seul capa
ble d’accomplir un si périlleux exploit.
On sait de quelle façon Garibaldi a rempli le vœu
de sa nation. Au printemps de l'année suivante, il
s’embarquait avec mille hommes sur deux navires,
aux environs de Gênes, et il descendait sur la côte
de Sicile. Le peuple l’acclame, les villes lui ouvrent
leurs portes, Païenne le salue victorieux. Garibaldi
passe le détroit. Il approche de Naples. Les volon
taires viennent à lui de tous les côtés. M. Moneta
est du nombre. Il se bat en brave à Volturna, ce qui
lui vaut l’estime du général Sistori, chef de l’Etat-
major, qui l’appelle à ses côtés et le prend en
rande amitié, lui confiant le titre d’aide-de-camp.
va garder jusqu’en 1805.
Lorsqu’éclata la guerre de 1806. contre l'Autriche,
M. Moneta reprend son poste aux côtés du général
Sistori et il fait le coup de fusil à la bataille de Cor-
doza où l’armée italienne essuie, comme on sait,
une défaite. M. Moneta frappé douloureusement de
l’issue de cette campagne où les hauts gradés
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